Mes Décommandements
MAR 24, 2018
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Poème dit par l'auteur Henri Etienne DAYSSOL.
1-Reprends mes devants, comme si rien n'était, tant que ta jeunesse a raison des prophètes, et si le printemps te couronne la tête, fais ta route neuve où nul pas n'est compté, va dans mon désert, sans tambours ni trompettes, prends sa terre vierge sans faire sa conquête, taille ses diamants sans les décapiter puis fais-les palir dans les yeux des poètes... 2-Pour te concevoir, dans mon crâne, au trépan, j'ai inséminé mon néant de tortures, puis j'ai déroulé, pour ta mésaventure, jusqu'au bout du ciel mon tapis rouge-sang; n'essaies plus alors de te voir en peinture, l'œil illuminé, l'âme aux enluminures, quand c'est dans la nuit que ton regard perçant, sur ta ligne rouge, avise ma signature... 3-Sois ma vie de trop, ma fortune de peu, mon recours, ma croix, mon Judas et mon frère, sois mon Prométhée, mon aigle et mon calvaire, ma sueur au front, mon baptême de feu, sois mon temps perdu, sois ma nouvelle chair, mon talon d'Achille, ma cheville ouvrière, ma tête à couper, mon souffle ou mes cheveux, mes deux pieds de biche, ou mes genoux à terre... 4- Avec mon cœur bats le rappel des trois-huit à mort pour gagner ton salut dans ma fête et avec mon sang, au bout de mes défaites, cours suivant mes veines, dans le sens de la fuite, ma plaie est ouverte en deux lignes de crête, ouverte pour toi, et pour les tiens fin prête, comme la mer rouge pour les Israélites, à noyer l'armée égyptienne aux toilettes... 5-Ne fais pas mon âge, outrepasse l'outrage, pars en indolence quand mon bien tourne mal, et si tout y passe, fais mentir mon journal, verbalise-moi sans parler de courage; l'âme écrabouillée dans ma presse à scandale, dis que j'ai perdu la pierre philosophale, au fond du bordel, avec mon pucelage, et la quintessence de mon corps cérébral... 6-En faisant rimer vivant avec absent, rimer ton égo avec mon dernier mot, dans ma nuit des temps, à l'appel des fiascos, réponds de toi-même à jamais au présent; à ton lumbago propose un statuquo prévoyant de suite un aggiornamento ou un remplaçant prêt à deux cent pour cent à singer l'effort de ta molle libido... 7-Sans rougir de toi, au dam des convenances, beau crâneur accro à ma céleste voûte, pique-toi de rose et fais planer le doute, aux dérèglements d'Arthur soumet tes sens; pour que le temps vienne, du deux au premier août, où les cœurs s'éprennent et où les corps se soudent, à jamais oublie tes craintes et tes souffrances, loin abandonnées au bord des autoroutes... 8-Shooté mais soiffard des ivresses d'amour, bois tant que je pleure en peine d'exister, mais, fin saoul de vie, ne va pas te jeter au fond du miroir sur l'issue de secours; Il n'y a pas moyen de te carapater derrière toi-même, ni te catapulter au début de toi, de ta nuit et du jour où je t'ai pondu éclatant de santé... 9-Dans l'eau de mes yeux, comme un bleu qui voit rouge, un jeune allumé qui fait un bon pompier, noie le feu sacré pour tout pacifier, puis remplace-le par ta lanterne rouge; dis que désormais seront gratifiés les tireurs au cul et autres vacanciers, portés au pinacle les enculeurs de mouches et les glandouilleurs dument sanctifiés... 10-Bon dernier bon prince, au palais des sueurs, garde enfin la pause et trône au pied du mur, cul par-dessus tête, avec la fière allure de ta gloire acquise à calmer les ardeurs; puis, sans moyen terme et sans demi-mesure, soutiens jusqu'au bout l'effet de ta posture, l'effet d'une bombe au casting des branleurs et l'effet spécial que tu fais pour conclure...
- Henri Etienne DAYSSOL -
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