Emmanuel Macron a essayé de donner le tempo de la rentrée politique en réunissant, à Saint-Denis, les chefs de partis pour phosphorer sur les grands sujets d'intérêt national et essayer de trouver des compromis. Encore une fois, le président tente un coup pour se relancer.

Cette rentrée, elle n'est pas facile pour Emmanuel Macron. Un an après sa réélection, il a eu le temps d'expérimenter les difficultés d'un mandat sans majorité absolue à l'Assemblée où faire passer des textes est à chaque fois un défi. Ajoutez à ça les émeutes urbaines du début de l'été, le président a senti qu'il fallait qu'il passe à l'action. Un député Renaissance admire d'ailleurs la capacité d'Emmanuel Macron à toujours  « se relancer, être au centre du jeu ». Il ajoute même : « Mine de rien, il tient encore le quinquennat ». Car c'est ça l'enjeu de ce qu'Emmanuel Macron a présenté comme une « initiative politique d'ampleur »  : garder en main les clefs du quinquennat...

C'était « malin, il a eu une bonne intuition »

Et pour ça, il a proposé un format inédit de rencontre. Emmanuel Macron a invité les chefs de l'opposition à venir discuter avec lui directement, en terrain neutre, à huis clos, sans collaborateurs, sans téléphones. Et ils sont tous venus : Ciotti, Bardella, Bompard et les autres. Et ils sont restés enfermés douze heures avec lui. Personne n'a claqué la porte. Emmanuel Macron les a amenés sur son terrain en jouant la carte de la main tendue. C'était « malin, il a eu une bonne intuition » commente un ministre qui veut laisser sa chance à ce format : « On va voir, c'est le début d'une démarche ». Une démarche qui, à entendre un autre membre du gouvernement, ne peut être que gagnante : « Pile, il en sort quelque chose, face il aura essayé », explique-t-il, lucide sur l'objectif politique du président : montrer aux Français que si ça rate, c'est la faute des autres.

« Emmanuel Macron tente toujours »

Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron a une « intuition » inattendue. C'est même un peu sa marque de fabrique, surmonter les difficultés politiques ou sociales en proposant de nouvelles méthodes. Il y a eu le grand débat après la crise des gilets jaunes, les conventions citoyennes, et il y a tout juste un an, Emmanuel Macron a lancé le Conseil national de la Refondation, le CNR, pour faire travailler ensemble le gouvernement, les partis, les élus, les syndicats. Une formule qui n'a pas convaincu. C'est le risque, faire un coup qui ne donne rien, mais pour un ministre, peu importe, « Emmanuel Macron tente toujours ».