Pourquoi la Nupes plie mais ne rompt pas encore?
OCT 14, 2023
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Le Parti socialiste va-t-il décider de sortir de la Nupes ? La question est en discussion ce samedi 14 octobre 2023 à l'occasion d'un conseil national du PS. En cause, les tensions entre les Insoumis et leurs partenaires concernant la guerre au Proche-Orient, LFI refusant toujours de qualifier le Hamas d'organisation terroriste. Depuis sa création, la Nupes est constamment au bord de l'implosion, mais survit tant bien que mal.

Il y a eu les disputes sur la réforme des retraites, sur l'affaire Quatennens, sur les élections européennes, sénatoriales, les invectives à répétition entre chefs de parti sur les réseaux sociaux. Et pourtant, presque un an et demi après sa création, la Nupes est toujours là. 

À entendre ses membres, cela peut paraître incroyable. « La Nupes c'est un boulet, une camisole », déplore le patron des communistes Fabien Roussel. « Une machine pour lancer Jean-Luc Mélenchon vers la présidentielle 2027 », renchérit-on dans les rangs socialistes et écologistes. « S'ils ne sont pas contents, qu'ils s'en aillent », réplique un dirigeant insoumis. Sauf que personne n'est parti.

« La Nupes continue de subsister pour exactement la même raison qu'elle pourrait exploser, explique un député LFI. Tout le monde n'est là que pour faire du business électoral, donc ça bouge selon le sens du vent », poursuit cet élu venu de la société civile se disant « désespéré par ces attitudes. »

La polémique sur le Hamas relance les tensions 

Ça souffle très fort du côté du Parti socialiste et plus précisément de la frange qui a toujours été hostile à la Nupes dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a appelé le patron du PS Olivier Faure « à mettre fin à la mésalliance » nouée avec les Insoumis.

« On en reparle aux municipales 2026 », cingle-t-on du côté de LFI, citant le possible passage au suffrage universel direct de l'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille, réforme poussée par la droite et le camp présidentiel. « Ces maires qui ne veulent plus de la Nupes seront bien contents de la retrouver pour sauver leurs sièges et là on ne reparlera plus du Proche-Orient », s'emporte un élu insoumis.

« Oui, il y a un problème sur la manière qu'a LFI de désigner le Hamas, temporise un dirigeant communiste, mais nos positions ne sont pas très éloignées, et la foudre pourrait aussi nous tomber dessus », admet-il, rappelant que son parti avait proposé une résolution désignant Israël comme État ayant mis en place un apartheid.

Plutôt stop ou encore ?

S'il y a bien une chose sur laquelle tous les membres de la Nupes sont d'accord, c'est que le premier qui sort a perdu politiquement. Il sera rendu responsable de la fin de l'union. « Et il n'y a pas de vrai projet alternatif », juge une cadre du PS. D'où les appels venus des rangs socialistes ou écologistes pour trouver « un meilleur mode de fonctionnement », comprendre une union moins phagocytée par les Insoumis. En attendant, on joue la montre et on se regarde du coin de l'œil : « Je ne serai jamais le premier à partir, rappelle le patron des socialistes Olivier Faure, mais je ne serai pas non plus le dernier coq sur le tas de fumier. »

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