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Nous sommes en l’an 53. Suétone, haut fonctionnaire romain, auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il croque les grandes figures de l’Histoire, écrit à propos de Néron. « Désireux surtout de plaire au peuple, il était le rival de quiconque agissait sur la multitude par quelque moyen que ce fût. Le bruit se répandit que, après ses succès de théâtre au prochain lustre, il descendrait dans l'arène avec les athlètes aux jeux olympiques. En effet, il s'exerçait assidûment à la lutte, et, dans toute la Grèce, lorsqu'il assistait aux combats gymniques, c'était à la manière des juges, en s'asseyant par terre dans le stade. Si quelques couples s'éloignaient trop, il les ramenait lui-même au centre. Voyant qu'on le comparait à Apollon pour le chant, et au soleil dans l'art de diriger un char, il voulut imiter aussi les actions d'Hercule. On dit même qu'on avait préparé le lion qu'il devait combattre nu dans l'arène, et assommer de sa massue ou étouffer dans ses bras en présence du peuple ». Précisons que la réputation de sérieux de l’auteur de ces mots a été fortement remise en question, certains l’ont comparé à un colporteur d'histoires d'antichambre, de rumeurs dont l'authenticité est souvent douteuse ; ainsi pour l’historien du dix-neuvième siècle Alexis Pierron « Suétone avait écouté aux portes et souvent mal entendu ce que l'on disait ». Quoi qu’il en soit, l’empereur Néron a traversé les siècles flanqué d’une réputation peu enviable : assassinat, matricide, folie … Tentons de dégager les nuances… Invité : Sébastien Polet, historien et conférencier