Un Jour dans l'Histoire - 13h15 : Histoire de la folie, deuxième volet - 03/03/2022
MAR 03, 2022
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Nous sommes au tournant des dix-neuvième et vingtième siècles, à l`hôpital Sainte-Anne de Paris, devenu l'un des symboles des asiles psychiatriques.
L'un des anciens «pensionnaires» témoigne :
« J'entrai dans ce vacarme comme dans une forêt hurlante (...)
Autour de moi, d'un bout à l'autre des deux rangées de lits, sous une lumière triste, tout était figé.
Pas un geste, à peine un frissonnement.
Au lieu d'en jaillir, la clameur semblait littéralement peser sur une série de visages collés à plat, au bouts de lits.
Rien ne vivait sur ces faces sans contour que les bouches noires ; elles paraissaient, dans la pénombre, autant de blessures ouvertes par l'explosion d'une irrésistible fureur.
C'est en regardant mieux ces gisants que je finis par comprendre la raison de leur exaspération inerte.
Beaucoup avaient été camisolés de si près que le moindre mouvement leur était absolument interdit.
Ils ne pouvaient plus que crier, dans une même frénésie (...)
Tous autour de moi, étaient, non seulement, camisolés mais attachés court, un bras à gauche, un bras à droite, une jambe à gauche, une jambe à droite.
Des bandes de toile épaisse les amarraient aux côtés de leur lit ?
Certains avaient la nuque retenue également aux montants par une bande qui les empêchait de se redresser (...)
A quatre heure du matin, la garde changea.
Je revis les trois infirmiers qui m'avaient accueilli.
Ils se mirent à faire les lits. La plupart des draps étaient souillés.
Impassibles, les hommes les changeaient, retournaient les malades, après avoir soulevé et détaché les malades camisolés, qu'ils rattachaient avant de passer au lit suivant.
Alors, faisaient-ils de temps en temps, t'as encore fait le salingue ? »
Invité : Claude Quétel auteur de : « Histoire de la folie, de l'Antiquité à nos jours » éditions Tallandier, coll. Texto.

14 heures : Sur la route de Camille Saint Saens 12/20
Dans l'après-midi du 28 mai 1878, Clémence, la maman de Saint-Saëns, somnole, sa femme, Marie-Laure se prépare dans sa chambre et la bonne aère l'appartement. Leur fils aîné, André, âgé de 2 ans et demi enjambe la grille du balcon. La chute est fatale, la douleur des Saint-Saëns, insurmontable. Six semaines plus tard, leur second enfant âgé de 7 mois succombe à une pneumonie ou à une méningite tuberculose. Les Saint-Saëns sont anéantis.
A cette époque, on reconnait l'individu comme tel et l'Etat entre dans la sphère privée. Ces deux éléments vont influencer le courant hygiéniste de cette période. On commence à enseigner l'hygiène aux élèves et aux étudiants. On distingue les classes sociales, d'un côté les pauvres qui apporteraient les maladies et de l'autre, les riches qui seraient plus enclin à la propreté. Les Hygiènes des familles et les hygiènes populaires se multiplient avec pour but d'apprendre au peuple les gestes élémentaires, les pratiques qui doivent être courantes, les instruments à utiliser pour garder une certaine propreté. Certains hygiénistes se spécialisent dans la pédagogie populaire.
Une série en 20 épisodes réalisée par Cécile Poss et mise en ondes par Marion Guillemette
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