Un Jour dans l'Histoire - 13H15 : Le couscous, un succès fou - 07/03/2022
MAR 07, 2022
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Nous sommes le 10 septembre 1838, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger.
Ce jour-là, un officier français assiste à l'Aïd el-Kébir, la fête du sacrifice, au sein de la tribu de Guerouaon en compagnie d'un capitaine de spahis, ce corps de cavaliers d'origine ottomane intégré dans l'armée française d'Algérie.
Le français est positivement surpris par les chefs locaux qui « n'hésitent pas, dit-il, à s'asseoir au milieu des indigents pour prendre le repas en commun ».
L'officier, d'ailleurs, s'adapte rapidement au mode de consommation du couscous, qu'il désigne comme le « plat national des Arabes ».
Le gigantesque plat de semoule surmonté de quartiers de mouton et de volaille est divisé en portions qui distribuées aux convives.
Bien sûr, selon la tradition, il n'y a pas de couverts et il lui faut se conformer à l'usage et déguster son assiette avec les doigts, « malgré un peu de répugnance », témoignera-t-il.
En effet, devant le plat de couscous, il se montre plus curieux qu'enthousiaste :
« Mon camarade le spahis, rapporte-t-il, ne fut pas un des derniers à faire disparaître l'énorme pyramide amoncelée devant lui.
A leurs gestes et à quelques mots que je compris, je devinai qu'ils trouvaient leur mets favori délicieux ; quant à moi, je le trouvai excessivement fade et fort peu appétissant.
Le Véri ou Soukali ne serait pas mon cuisinier ; un second plat de couscous aux raisins secs succéda au premier, et éprouva le même sort. »
Voilà ce que rapporte le « Journal du commerce de la ville de Lyon et du département du Rhône » du 7 octobre 1838.
182 ans plus tard, le 16 décembre 2020, le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO reconnaît « les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du
couscous ».
De quoi est faite la route de ce succès international ?
Quelles en sont les principales étapes ?

Invité : Pierre Leclercq, membre du Centre de Gastronomie Historique, collaborateur scientifique de l'université de Liège et animateur de la chaîne Youtube « L'histoire à pleine dents ».

14 heures Sur la route de Camille Saint Saens 14/20

La dépression accable Camille Saint Saens si bien qu'il décide de se changer les idées, direction, les Iles Canaries et pour être tranquille, pour se ressourcer et ne pas être reconnu, il voyage sous le pseudonyme de Charles Sannois. En ce XIXe siècle, on voyage pour des raisons de santé mais également par curiosité, c'est à cette époque que naissent les agences de voyage et le mot touriste. Des voyages grandement facilités par l'explosion des moyens de locomotions qui connaissent des avancées extraordinaires. Pour Saint-Saëns, le voyage est : « un progrès technique remarquable, une avancée en matière de liberté, ainsi qu'un instrument au service de la découverte et de la connaissance ». L'Egypte sera, avec l'Algérie, l'une des destinations de prédilection du compositeur. Comme le souligne Stéphane Leteuré, en novembre 1911, Saint-Saëns assiste à l'inauguration officielle de son buste au théâtre du Caire. Deux ans plus tard, il reçoit dans la même ville, la grand Croix de La Légion d'Honneur, décoration dont peut s'enorgueillir le khédive lui-même. En outre, le théâtre Khédivial du Caire joue un rôle important et en dit long sur les rapports que l'Egypte souhaite entretenir avec la France à travers notamment, la personnalité de Camille Saint-Saëns. A l'affiche du théâtre, on trouve de nombreux opéras français, or à ce moment-là, l'Egypte compte de nombreuses colonies britanniques. Le fait de jouer une foule d'opéras en langue française pourrait symboliser le besoin de l'Egypte de se rapprocher de la France et d'affirmer des positions plutôt antibritanniques.

Une série en 20 épisodes réalisée par Cécile Poss et mise en ondes par Marion Guillemette
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