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Produire sur place au lieu d'importer, la politique camerounaise qui peine à décoller

Crise du Covid-19, guerre en Ukraine, changement climatique... Différents facteurs ont eu un impact sur la disponibilité et les prix des céréales ces dernières années. Pour limiter la dépendance aux importations alimentaires, le Cameroun a engagé un plan triennal d’import-substitution. Il s’agit de produire sur place ce qui peut l’être au lieu d’importer. Mais malgré un budget de plus de 114 milliards de FCFA (170 millions d’euros), la mise en œuvre de cette politique peine encore à décoller. Développer la production locale pour limiter les importations, l’entrepreneur Bertin Tchoffo est convaincu. «  se rappelle le patron. » L’idée du directeur de Pafic : SUBSTITUER UNE PARTIE DE LA FARINE DE BLÉ https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20220321-par-quels-produits-remplacer-la-farine-de-blé-la-farine-de-manioc-2-3 utilisée dans la pâtisserie et la boulangerie camerounaise par de la farine de manioc. «  », détaille-t-il. Pour cela, il se lance dans un grand projet de 2 000 hectares de production de manioc. Il conçoit même des machines adaptées pour moudre les tubercules. DES INITIATIVES PRIVÉES ENCOURAGÉES Une initiative privée, mais encouragée par les autorités, assure-t-il. «  présente Bertin Tchoffo.  » Malgré la volonté politique et la disponibilité de la farine, tout n’est pas encore gagné. «  », se réjouit-il. DES RÉTICENCES AUX CHANGEMENTS Dans le domaine des farines panifiables, les maillons de la filière et leurs intérêts sont grands, ce qui peut expliquer certaines réticences. «  constate Thierry Leroy, chercheur au Cirad, directeur régional pour l’Afrique centrale basé au CAMEROUN https://www.rfi.fr/fr/tag/cameroun/. » La fixation du prix de la farine de manioc – comme ça l’est pour la farine de blé – est encore attendue. D’autres actions seraient possibles, selon le chercheur : «  » Les autorités sont conscientes des défis rencontrés. Le rapport d’exécution 2023 de la politique d’import-substitution pointe notamment la problématique d’enclavement des bassins de production. Autre constat : le faible décaissement des budgets alloués, à peine plus de la moitié des montants ont été dépensés l’an passé.   À lire aussiCameroun: développer la filière lait gräce aux Montbéliardes https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20230226-cameroun-développer-la-filière-lait-grace-aux-montbéliardes

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Apr 01, 2024
Sénégal: Canal+ entre au capital de Marodi TV, créateur de séries à succès

Canal+ renforce sa présence dans l'audiovisuel en Afrique. Le groupe français, filiale de Vivendi aux mains de Vincent Bolloré, devient actionnaire minoritaire de la société sénégalaise de production Marodi TV, dont elle diffusait déjà le catalogue de séries télévisées en Afrique de l'Ouest. , , ... Les séries de Marodi TV ont cartonné, en wolof et en français, sur les plateformes digitales (trois milliards de vues sur YouTube) ou les chaînes de télévision locales et panafricaines. Mais la société de production sénégalaise avait besoin d'un nouveau souffle financier. «  explique Serigne Massamba Ndour, son fondateur et dirigeant.». ÉTOFFER LE CATALOGUE Canal+ ne pouvait passer à côté de cette opportunité : les produits africains, dont ceux de Marodi déjà à son catalogue, sont en tête des audiences auprès de ses désormais 8 millions d'abonnés sur le continent. Et ils font plus que jeu égal avec les produits américains sur le premium. « rappelle Fabrice Faux, directeur des programmes de Canal+.  » À lire aussiMédias: pourquoi le groupe français Canal+ veut racheter le sud-africain MultiChoice https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240202-médias-pourquoi-le-groupe-français-canal-veut-racheter-le-sud-africain-multichoice AVANT L’ARRIVÉE DES PLATEFORMES Des histoires africaines et de plus en plus en langue locale. « souligne Fabrice Faux.  » Après avoir acquis Rok Studios au Nigeria, Plan A en Côte d’Ivoire, et Zacu Entertainment au Rwanda, CANAL+ POURSUIT DONC SES INVESTISSEMENTS https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240202-médias-pourquoi-le-groupe-français-canal-veut-racheter-le-sud-africain-multichoice pour étoffer son catalogue en produits audiovisuels entièrement créés et fabriqués en Afrique. Avec 2 000 à 2 500 nouveaux épisodes par an et des droits de longue durée, la chaîne française à péage espère pouvoir résister à la concurrence des plateformes américaines, lorsqu'elles débarqueront en Afrique. À lire ou à écouter aussiL’ambition africaine de Canal+ https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-médias/20240202-l-ambition-africaine-de-canal

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Mar 31, 2024
En Côte d’Ivoire, les œufs de Pâques inaccessibles pour la majorité de la population

En nouchi, l’argot abidjanais, on appelle les classes moyennes et supérieures les « choco ». Et pour cause : dans le premier pays producteur de cacao au monde, le prix du chocolat est trop élevé pour la plupart des ménages. À Pâques, la chasse aux œufs est donc réservée aux enfants les plus favorisés.  «   » Dans les rues d’Abidjan, le concept de chocolats de Pâques n’est pas très populaire. Près de l’Ivoire Trade Center, le centre commercial le plus huppé de Cocody, ce père de famille dit même n’en avoir jamais entendu parler. « » Car les prix du chocolat sont si élevés qu’il est majoritairement réservé à une clientèle d’expatriés. Dans ce centre commercial, on trouve ainsi un sachet de 180 grammes d’œufs pralinés de la marque suisse Lindt à 10 200 francs CFA (15,60 euros). Un autre, de la chocolaterie française Motta à 9 600 francs CFA pour 150 grammes (14.70 euros). Et les productions locales s’inscrivent dans la même gamme de prix, comme les chocolats de la marque ivoirienne MonChoco, vendus à un stand de la galerie marchande. « détaille la vendeuse. » À lire aussiLe cacao plus cher que le cuivre pour la première fois de l'Histoire https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-matières-premières/20240328-le-cacao-plus-cher-que-le-cuivre-pour-la-première-fois-de-l-histoire « » Mais les chocolats de Pâques parviennent aussi à séduire une élite mondialisée, dont les enfants fréquentent des établissements internationaux comme l’école Fred & Poppée. «, reconnaît le père de deux élèves » Une des éducatrices de l’école, Mariam Atta-Kouadio a lancé depuis l’an dernier une activité de chasse aux œufs de Pâques au jardin botanique de Bingerville. Avec pour objectif d’inciter les enfants à intégrer le chocolat à leurs habitudes alimentaires. « » Sa chasse aux œufs a rassemblé plus de 150 participants l’an dernier, et compte autant d’inscrits cette année. Coût de la participation : 10 000 francs CFA (15,30 euros), chocolat inclus. À lire aussiCôte d'Ivoire: inauguration d'une des plus grandes usines de transformation de cacao du pays https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230722-côte-d-ivoire-inauguration-d-une-des-plus-grandes-usines-de-transformation-de-cacao-du-pays

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Mar 28, 2024
Au Congo, quel bilan pour le contenu local dans l’industrie pétrolière et gazière?

À l’occasion des 100 ans de TotalEnergies, gros plan sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures au Congo-Brazzaville, qui exploite le pétrole depuis 1960 et qui vient d’abriter la toute première table ronde sur le sujet. L’occasion de faire le point sur l’utilisation des talents nationaux par les opérateurs étrangers. Au Congo, le secteur des hydrocarbures est pilote en matière de contenu local, car il est l’un des principaux vecteurs de transfert de technologies de la part des sociétés étrangères. Total Congo est plutôt un bon élève en matière de contenu local. La filiale du groupe français emploie 600 Congolais contre 40 expatriés. Et elle a mis en place une nouvelle politique de gestion des travailleurs. «  explique Jean-Didier Ngami, chef du département des ressources humaines.  » Le secteur aval, pétrolier et gazier, ne pose en général pas de problème, selon les experts, car les Congolais gèrent eux-mêmes le transport et la distribution des produits. Mais en amont, la dizaine d’autres sociétés qui opèrent au Congo est loin de l’objectif fixé par les autorités, à savoir plus de 50% d’employés locaux. « , observe Sarah Rihane Sockath, conseillère sur ce dossier au ministère des Hydrocarbures.  » DOPER LA FORMATION Ces sociétés ne peuvent pas non plus se substituer à l’État dans l’organisation de l’enseignement professionnel dans le pays, souligne Sarah Rihane Sockath : «  » En attendant, les sociétés étrangères forment elles-mêmes leurs salariés en fonction des besoins. L’ITALIEN ENI https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240224-une-ong-pointe-les-déboires-de-la-major-pétrolière-eni-dans-ses-projets-de-biocarburants-en-afrique a ainsi formé 40 salariés congolais aux technologies de la liquéfaction, pour le démarrage de l’exploitation et de L’EXPORTATION DU GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ (GNL) https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20240321-le-congo-brazzaville-devient-producteur-et-exportateur-du-gaz-naturel-liquéfié-avec-le-groupe-eni. L’émergence de ce secteur gazier pourrait être l’occasion de doper le contenu local, grâce à l’adoption de nouveaux textes. «  », promet le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua. Plus largement, les experts jugent que le contenu local ne devrait pas concerner le seul secteur des hydrocarbures, si l’on veut lutter efficacement contre le chômage et la pauvreté. À lire aussiCongo-B: retombées financières et emploi local au menu d’une table ronde sur le pétrole https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240324-congo-b-retombées-financières-et-emploi-local-au-menu-d-une-table-ronde-sur-le-pétrole

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Mar 28, 2024
Sénégal: les priorités économiques du nouveau président élu Bassirou Diomaye Faye

Bassirou Diomaye Faye, élu dès le premier tour dimanche 24 mars, devrait entrer en fonction le 3 avril prochain, avec un programme de rupture pour tenter de relever d'immenses défis comme l'alimentation, la dette et l'emploi. La souveraineté alimentaire est en tête du programme économique du nouveau président élu du Sénégal. Une priorité qu’approuve Meissa Babou, enseignant-chercheur à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. « . » HUIT PÔLES AGRO-INDUSTRIELS RÉGIONAUX Dans cette même optique, ajoute-t-il, «  ». L’économiste se félicite du projet de Bassirou Diomaye Faye de décaler la zone de pêche de 20 km, au profit des pêcheurs sénégalais. La région de Dakar concentre encore 80% des investissements publics, déplore Cherif Sy, ancien professeur à l'École nationale d'économie appliquée. Ce dernier voit donc d’un bon œil le projet de décentralisation économique de la nouvelle équipe. Huit pôles agro-industriels régionaux devraient être créés, précise Cheikh Fatma Diop, auteur du programme de l'ex-Pastef, afin que les entreprises s'implantent, notamment les PME et PMI, «  ». Il s’agit aussi de «  ». RENÉGOCIER LA DETTE ET LES CONTRATS DE PÊCHE ET DE GAZ Pour retrouver de l'aisance budgétaire, l’équipe du nouveau président envisage de renégocier la dette sénégalaise, «  ». Et de récupérer des ressources fiscales en supprimant des exonérations et en élargissant l'assiette de l'impôt, très réduite. Elle ne s'interdira pas non plus de revoir les contrats signés, y compris dans le gaz. « , indique l’inspirateur du programme, Cheikh Fatma Diop. » RECTIFICATION SUR LA FUTURE MONNAIE En revanche, Bassirou Diomaye Faye a publiquement rectifié le tir en annonçant, de concert avec Ousmane Sonko, qu'il soutiendrait la future monnaie ouest-africaine pour remplacer le franc CFA, avant de songer à créer une monnaie sénégalaise. « , juge l'économiste Cherif Sy.  » Il est possible d'orienter l'économie vers la satisfaction des besoins essentiels internes – infrastructures, nourriture, éducation –, juge l'économiste, sans provoquer «  » la fuite des capitaux ou celle des investisseurs extérieurs. À écouter aussiPrésidentielle au Sénégal: décryptage de la victoire de Bassirou Diomaye Faye https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240326-présidentielle-au-sénégal-décryptage-de-la-victoire-de-bassirou-diomaye-faye

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Mar 27, 2024
Madagascar: une start-up se spécialise dans la fabrication de drones cargo

Avec leurs 3,20 mètres d’envergure, on peut les voir sillonner le ciel malgache. Ce sont des drones cargos, conçus sur la Grande Île depuis 2019 par une start-up, la seule à proposer un service de livraison avec les drones qu’elle fabrique. La jeune société et sa soixantaine de salariés ont réussi à lever 3 millions d’euros l’an dernier auprès d’un fonds d’impact basé en France. Une aventure humaine et technologique dans un secteur aussi innovant qu’incertain. Le dernier drone d’AERIALMETRIC https://aerialmetric.com/fr/ est solidement harnaché sur le banc d’essai. Les équipes de calibration et de recherche et développement simulent un décollage en conditions réelles. Objectif : vérifier le comportement des quatre moteurs, poussés à leur vitesse maximale de 110 km/h. Le test fini, les ingénieurs viennent récolter les premières données physiques. «  », alerte l'un d'eux. Jusqu’à 10 kg de charge transportable (ou 12 litres), une autonomie de plus 200 km, ce petit bijou de technologie à plus de 90 000 euros pièce a été conçu dans ce hangar tananarivien. «  », explique, tournevis en main, Zo Rakotoarisoa, le tout premier salarié de la start-up, assis devant une table de montage. «  », décrit-il. Une imprimante 3D est en train de fabriquer la pièce manquante, pendant qu’au département électronique, on vérifie le câble du moteur, soumis à des températures trop élevées. À écouter aussiWilliam Elong, le petit génie du drone camerounais https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20221225-william-elong-le-petit-génie-du-drone-camerounais UN DRONE À L’ÉPREUVE DE LA GÉOGRAPHIE MALGACHE L’objectif de la start-up, à terme, est d’être totalement autonome pour produire ses drones. Un vrai défi dans un secteur de technologie de pointe très concurrentiel. « [capacité de charge d’un avion, NDLR],, expose Thomas Clochard, directeur technique adjoint. » Une agilité permanente à laquelle s’astreint la start-up, favorisée, il est vrai, par la législation aéronautique encore souple à MADAGASCAR https://www.rfi.fr/fr/tag/madagascar/, qui lui a permis de réaliser des milliers de vols. « poursuit Thomas Clochard. » Une expertise désormais reconnue à l’international et qui laisse présager un bel avenir au drone cargo malagasy.

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Mar 25, 2024
En Tunisie, un podcast pour lutter contre la vie chère

En Tunisie, inflation et pénuries rythment le quotidien des habitants depuis des mois. C’est dans ce contexte que l'association locale Alert sensibilise les Tunisiens aux questions économiques, en diffusant notamment des podcasts hebdomadaires à destination du public. Financement des médias, prix de l’huile d’olive ou encore économie de rente sont des sujets traités. Sur le réseau social TikTok, certaines vidéos engrangent jusqu’à plusieurs centaines de milliers de vues. En cette froide soirée de ramadan, une dizaine d’amis – de jeunes trentenaires pour la plupart — se retrouve dans les rues de Carthage, en banlieue de Tunis. «  », explique Louai Chebbi. Diplômé en droit à Paris, il est revenu au pays pour enseigner. Il chapeaute aussi l’association Alert. «  », décompte l’un des membres. Ces podcasts durent parfois jusqu’à près de deux heures. Alors que les difficultés que traverse la TUNISIE https://www.rfi.fr/fr/tag/tunisie/ — comme l’inflation, l’endettement, les pénuries — sont souvent expliquées par les autorités comme étant les conséquences de complots visant l’État tunisien, Alert veut contrer le discours officiel, chiffres et démonstrations à l’appui. DES CONTENUS ACCESSIBLES QUI DONNENT DES CLÉS «  », constate le président de l’organisation. Face à ce constat, Alert a voulu faire quelque chose de concret : «  » Et les sujets économiques ne sont jamais vraiment décorrélés des questions politiques. «  :On fait de la politique en parlant d’économie et on fait de l’économie en parlant de politique », souligne Louai Chebbi. À écouter aussiTunisie : face à la crise, le secteur informel explose https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20230627-tunisie-face-à-la-crise-le-secteur-informel-explose Au programme aujourd’hui dans le podcast tourné ce jour-là, le statut des professions libérales en Tunisie. Pas de présentateur attitré. Le plus compétent des membres du collectif conduit les débats. Mehdi Jemaa, expert-comptable et membre d’Alert, tient la barre pour cette émission. À 27 ans, expert-comptable dans un cabinet, ce projet est très stimulant pour lui : «  » Aujourd’hui, l’organisation fonctionne essentiellement sur l’implication et la générosité de ses membres. Pour garantir la liberté de ton et l’indépendance d’Alert, Mehdi Jemaa encourage les auditeurs à mettre la main à la poche pour assurer la pérennité du programme.

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Mar 24, 2024
Le Congo-Brazzaville devient producteur et exportateur du gaz naturel liquéfié avec le groupe Eni

L’économie congolaise qui repose depuis toujours sur le pétrole va dorénavant pouvoir également compter – même si à moindre échelle - sur le gaz naturel liquéfié (GNL). Le Congo-Brazzaville devient producteur et exportateur de GNL grâce aux investissements du groupe pétrolier italien Eni. La toute première cargaison vient de quitter Pointe-Noire (sud), la capitale économique. LOÏCIA MARTIAL Sur le site de Litchenjili à quelques encablures de Pointe-Noire, les officiels venus assister au démarrage de la production du gaz naturel regardent un cargo qui mouille dans l’Atlantique. Dans ce bateau se trouve la première cargaison de gaz liquéfié prête à partir. Symboliquement, le chef de l’État Denis Sassou Nguesso ouvre une vanne sous le regard enthousiaste du ministre des hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua. «  se félicite ce dernier.    » UNE USINE DE LIQUÉFACTION LIVRÉE PAR ENI EN TEMPS RECORD L’essentiel de la production sera exportée et une infime partie, avant sa liquéfaction, sera destinée à la consommation locale et à L’ALIMENTATION DE LA CENTRALE ÉLECTRIQUE DU CONGO https://www.rfi.fr/fr/afrique/20221111-congo-brazzaville-la-relance-de-la-centrale-de-djeno-ravive-l-espoir-des-entreprises-et-habitants, première unité de production d’énergie du pays. LA SOCIÉTÉ ITALIENNE ENI A INVESTI 5 MILLIARDS DE DOLLARS DANS CETTE USINE https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220422-congo-b-brazzaville-et-rome-signent-un-accord-sur-le-gaz de liquéfaction qui a vu le jour en un temps record. Une année seulement pour qu’elle sorte de terre et soit opérationnelle. «  explique Bruno Jean-Richard Itoua.  » Eni a fait usage de technologies très avancées pour produire et traiter ce gaz plus rapidement. « détaille Claudio Descalzi, le PDG du groupe italien.  » EXPLOITER LE GAZ PLUTÔT QUE LE TORCHER La production de gaz naturel liquéfié apporte une réelle valeur ajoutée à l’économie congolaise, selon le directeur général du Port autonome de Pointe-Noire, Séraphin Balhat. «  », rappelle-t-il. Le gouvernement envisage également de produire des engrais avec ce gaz. Cette année, la production de gaz naturel liquéfié devrait déjà rapporter 29 milliards de francs CFA (environ 44 millions d’euros) aux caisses de l’État.

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Mar 21, 2024
Au Sénégal, le projet gazier GTA s’invite dans la campagne

Au Sénégal, plus que quelques jours avant la fin de la campagne pour les 19 candidats à la présidence. Croissance économique, FCFA, lutte contre la corruption sont des thématiques qui apparaissent dans les différents programmes. Autre sujet économique qui s’invite dans la campagne, celui de la gestion des ressources naturelles et plus précisément le cas du projet gazier sénégalo-marocain « Grand Tortue Ahmeyim ». Ce projet s'est invité dans la campagne, car peut-être emblématique des difficultés de gestion et les attentes qui entourent ces grands projets énergétiques. Les découvertes pétrolières et gazières sont promesse de recettes fiscales et de redevances. Mais les premiers litres de gaz prévus pour avril 2022 ne sortiront finalement de terre qu'aux alentours du 3e trimestre 2024. La production annuelle de GNL attendue POUR CETTE 1ʳᵉ PHASE EST DE 2,5 MILLIONS DE TONNES https://itie.sn/apercu-du-secteur-2/projet-gazier/, essentiellement destinée à l'exportation dans un contexte géopolitique très favorable. Cependant, alerte Papa Daouda Diene, analyste économique au Natural Resource Governance Institute, ces rentrées prévisionnelles doivent être considérées avec précaution. Car les retards pris dans le lancement du projet pourraient avoir des conséquences économiques importantes, notamment pour le budget de l'État. «  souligne l’analyste.  » «» Des retards qui peuvent avoir également des impacts sur les perspectives économiques. Le FMI en fin de mission en septembre 2023 évaluait les perspectives de croissance du PIB à 8,8% pour 2024. Une croissance qui sera stimulée en cas de démarrage de la production de pétrole et de gaz, précise l’institution. « », précise encore Papa Daouda Diene. Le coût estimé de la Phase 1 du projet gazier était estimé à 3,6 milliards de dollars. Mais les retards de mise en service vont entraîner de fait des surcoûts.«pointe Babacar Gaye, économiste spécialisé dans les questions pétro-gazières et consultant au cabinet DG Link. » Les montages financiers de ce genre de projets sont complexes et évoluent au fil du temps et des phases d’exploitation. Le ministre du Pétrole et des Énergies sénégalais, Antoine Félix Diome a rappelé certaines modalités à l’occasion d’une conférence de presse conjointe AVEC SON HOMOLOGUE MAURITANIEN https://www.rfi.fr/fr/afrique/20181222-mauritanie-senegal-accord-gazier à Nouakchott en janvier dernier. «détaille le ministre.» RENÉGOCIER LES CONTRATS ? Le « cost oil » est donc le coût pétrolier, «», précise-t-il encore. Face à ces retards importants, les autorités ont indiqué LANCER UN GRAND AUDIT POUR NOTAMMENT ÉVALUER CES SURCOÛTS https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240122-projet-gazier-gta-le-sénégal-et-la-mauritanie-lancent-un-audit-après-un-énième-retard. Un exercice de transparence également vivement attendu par la société civile. «  estime le spécialiste Babacar Gaye. » Les difficultés à voir mis en service durant la première phase inquiète. Les phases 2 et 3 de Grand Tortue – censées être plus tournées vers le marché local et plus rémunératrice pour les États – sont prévues. Mais les surcoûts, les reports, mais également la politique générale de BP — notamment ses engagements à réduire ses investissements dans les hydrocarbures — crée de l'incertitude autour de l'avenir du projet. À lire aussiProjet gazier GTA: le Sénégal et la Mauritanie lancent un audit après un énième retard https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240122-projet-gazier-gta-le-sénégal-et-la-mauritanie-lancent-un-audit-après-un-énième-retard

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Mar 20, 2024
Des avancées économiques et sociales grâce à l'amélioration du stockage en Afrique [2/2]

Crise du Covid, changement climatique, conflits... Le continent africain est touché par de multiples facteurs qui impactent sa sécurité alimentaire. La question du stockage des céréales et autres denrées alimentaires est donc centrale, mais encore très imparfaite. Pourtant, le développement d’entrepôts et d’infrastructures de stockage adaptés peut avoir par ricochet — en plus d’assurer la bonne conservation des produits – des impacts importants sur les économies. Avec son plan de développement de lieux de stockage, la Côte d’Ivoire a fait les comptes, explique Justin N’Goran Koffi, le directeur général de l’Autorité de Régulation des Récépissés d'Entreposage.  « », soutient le DG. Dans ce domaine, le Sénégal est également sur les rangs. Développer l’activité dans le centre économique, mais également en régions. « , analyse Djibril Diop inspecteur à la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal et témoigne de la politique en cours.   » À écouter aussiEn Afrique, des pertes agricoles dues aux problèmes de stockage [1/2] https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20240318-en-afrique-des-pertes-agricoles-dues-aux-problèmes-de-stockage-1-2 SUIVI DES TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS Un développement d’autant plus important dans des pays qui manquent encore d’infrastructures, souligne Mireille Mogena qui fait du conseil au Tchad. « constate-t-elle.  » L’objectif essentiel pour elle, dynamiser ce secteur agricole qui peine à se développer à l'export, mais surtout localement. En Côte d’Ivoire, le développement des entrepôts s’accompagne d’un système de récépissés et donc de traçabilité qui peut avoir des impacts importants et parfois inattendus. « met en avant Justin N’Goran Koffi. » Les systèmes de stockages locaux et de récépissés peuvent également encourager la transformation dans de petites unités locales grâce à la disponibilité des matières et des facilités de crédits. À écouter aussiL'Afrique dans les salons de la logistique https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-transports/20230408-l-afrique-dans-les-salons-de-la-logistique

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Mar 19, 2024
En Afrique, des pertes agricoles dues aux problèmes de stockage [1/2]

Crise du Covid-19, changement climatique, conflits… Le continent africain est touché par de multiples problématiques qui impactent sa sécurité alimentaire. Dans ce contexte, les questions de qualité de semences ou d’engrais sont souvent évoquées. Celle du stockage plus rarement, alors qu’elle est hautement stratégique. Des productions agricoles mal stockées sont sujettes à de nombreux risques. Djibril Diop est inspecteur à la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal. Il est un témoin des dégâts récurrents. « », illustre-t-il. «  » Et d'ajouter : «  » Ces problèmes de stockage se ressentent dans le quotidien des populations, souligne Mireille Mogena, à la tête d’un cabinet de conseil qui travaille notamment sur les thématiques agricoles au Tchad. « », souligne-t-elle. «  » EN CÔTE D'IVOIRE, UN PROGRAMME DE PRÉLÈVEMENT ET DE CONSTRUCTION Des problèmes de stockage qui ont clairement été identifiés et estimés par les autorités ivoiriennes. Entre 30 et 60% des récoltes sont ainsi perdues faute de bons lieux de stockages chaque année, pour un coût évalué à 40 milliards de francs CFA. «  », détaille Koffi Ngoran, le directeur général de l’Autorité de régulation des récépissés d'entreposage. «  », explique encore détaille Koffi Ngoran. Face à cette problématique, et dans l’objectif d’avoir moins de pertes et d’assurer la qualité des produits agricoles, les Ivoiriens ont engagé une politique de prélèvements pour permettre le développement de ces structures de stockage. Un projet de construction de 108 entrepôts est en cours.

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Mar 18, 2024
En Centrafrique, le travail des enfants dans les mines subsiste

Pour nourrir leurs familles et assumer certains de leurs besoins, des dizaines d'enfants abandonnent le chemin de l'école et se lancent chaque année dans les activités minières à Mbaïki, une ville située à 105 km de Bangui, au sud-ouest de la Centrafrique. Poussés par la pauvreté pour certains ou le suivisme pour d'autres, ces enfants en quête d'indépendance économique sont aujourd'hui exposés à différents dangers. Cet après-midi, le véhicule roule à 20 km/h sur les pistes sablonneuses de la Lobaye. Avec précaution, le chauffeur s’arrête par moments, cherche le bon chemin puis arrive enfin sur le chantier minier de Ndolobo, qui se trouve à 18 km au nord de Mbaïki. C’est une grande carrière à ciel ouvert, non loin d’un cours d’eau, tenue par un groupe de collecteurs natifs de Mbaïki. Juste à l’entrée, un groupe d’enfants assis sur des blocs de pierres se partagent du vin de palme. «  explique Nestor, un jeune de 14 ans.  » Sous ce soleil ardent, les uns portent de lourds paniers remplis de graviers jusqu’au cours d’eau, d’autres les lavent, les tamisent afin de trier les pierres précieuses. C’est un travail artisanal et pénible selon Samuel, lui aussi âgé de 14 ans : «  » Si certains se partagent entre l’école et le chantier, Olivier, 15 ans, a définitivement tourné le dos aux études. «  » À écouter aussiTravail des enfants: un constat alarmant https://www.rfi.fr/fr/podcasts/8-milliards-de-voisins/20230612-travail-des-enfants-un-constat-alarmant DROITS DES ENFANTS En 2020, Gabriel a perdu son fils dans un chantier minier. Chez lui, le deuil n’est pas fini. « concède ce père rongé de remords. » En CENTRAFRIQUE https://www.rfi.fr/fr/tag/centrafrique/, le manque d’opportunités économiques pousse des milliers d’enfants à se lancer dans des activités parfois dangereuses. « analyse Remy Djamouss, coordonnateur du Centre pour la promotion des droits de l’enfant (CPDE).  » À lire aussiCentrafrique: les enfants ont désormais leur Code et des droits https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200618-centrafrique-enfants-code-droits Et d'ajouter : « » Même s’il n’y a pas de données exactes sur le nombre d’enfants qui pratiquent des activités minières, dans la Lobaye, une vingtaine de chantiers miniers attireraient chaque année selon les sources une centaine d’enfants âgés de 10 et 15 ans.

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Mar 17, 2024
Au Kenya, les écrivains peinent à se faire publier

Du très renommé Ngugi wa Thiong’o, à des auteurs plus contemporains comme Yvonne Adhiambo Owuor, la littérature kényane bourgeonne. Les lecteurs sont de plus en plus avides de récits locaux. Mais se faire publier reste un défi pour de nombreux écrivains, surtout à leurs débuts. Il faut parfois se tourner vers l’étranger ou publier à compte d’auteur. Les rayons de Soma Nami à Nairobi sont remplis d’auteurs du continent. La librairie indépendante se revendique panafricaine. Elle vient aussi de lancer sa propre maison d’édition. Wendy Njoroge, une des cofondatrices, explique : « » Kiarie Kamau est bien conscient de ces lacunes, malgré des demandes du public pour de la littérature kényane. Il est PDG d’une maison d’édition et président de l’Association des éditeurs au Kenya. « explique le professionnel de l’édition. » PUBLICATION À COMPTE D'AUTEUR Face à ces difficultés, Joan Thatiah a décidé d’auto-éditer ses œuvres. Elle le reconnaît, l’investissement est risqué. L’écrivaine dit avoir dépensé un peu plus de 1 500 euros pour obtenir 1 000 copies de son premier livre. « détaille-t-elle. » Aujourd’hui, Joan ne regrette pas sa décision, car elle réussit désormais à vivre de son métier d’écrivaine. «  », assure-t-elle. Sur ses neufs livres, seul un a été publié par une maison d’édition, au NIGERIA https://www.rfi.fr/fr/tag/nigeria/. «  », précise encore Joan Thatiah. Forte de cette expérience, l’écrivaine aide aujourd’hui les plumes kényanes débutantes à naviguer dans le milieu de l’autoédition et ainsi encourager l’essor de la littérature kényane.

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Mar 14, 2024
Au Sénégal, les producteurs de riz face à de nombreux défis

Le riz est présent dans toutes les assiettes sénégalaises mais pour la grande majorité il s’agit de riz importé d’Asie. Cette céréale est pourtant cultivée localement, avec la pluie dans le centre et le sud du pays, et par irrigation fluviale dans le nord. Un programme d’autosuffisance en riz a même été lancé en 2014, des efforts sont faits pour mécaniser la production, mais de nombreux défis persistent. JULIETTE DUBOIS À Richard Toll dans le Fouta, la période des semences a commencé. Des saisonniers jettent des poignées de semis dans l’eau. Mouhamed Diop loue 100 hectares de terres, mais il se bat chaque année contre les oiseaux qui viennent picorer ses cultures. « , se défend-il. » DES MACHINES PEU ADAPTÉES Il faudrait donc récolter rapidement pour échapper aux oiseaux, mais le manque de machines handicape les producteurs comme l’explique Mouhamed Diop : « » Certains cultivateurs ont pu acheter des moissonneuses batteuses grâce à des subventions de l’État. C’est le cas d’Ousseynou Ndiaye. Sa machine récolte quatre hectares par jour, un énorme gain de temps. Mais selon lui, LE CHANGEMENT CLIMATIQUE LA REND DÉJÀ OBSOLÈTE https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240124-présidentielle-au-sénégal-à-richard-toll-le-monde-agricole-face-au-changement-climatique : «» En plus des inondations, les germinations se font trop tôt, et les sols sont de plus en plus salinisés. Ousseynou Ndiaye estime les pertes l’an dernier dans la région à près de 200 000 ha et 100 milliards de FCFA. NÉCESSAIRE ADAPTATION Autre conséquence : les producteurs prennent du retard dans l’exécution des travaux et l’objectif de deux récoltes par an n’est pas atteint. Pour Ousseynou Ndiaye, qui est aussi président du comité interprofessionnel de LA FILIÈRE RIZ https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-matières-premières/20231128-le-manque-de-riz-blanc-maintient-des-prix-hauts, des mesures doivent être prises pour mieux gérer ces effets du changement climatique. «», détaille-t-il.  Un comité scientifique a été mis en place avec la SAED, la Société d'Aménagement et d'Exploitation du Delta du Fleuve Sénégal. Aboubacry Sow en est le directeur : «  » À terme, l’objectif est d’arriver à généraliser la double culture et d’enfin S’APPROCHER DE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ https://www.rfi.fr/fr/emission/20190829-senegal-autosuffisance-culture-riz-rediffusion. Le Sénégal importe encore un million de tonnes de riz par an. À lire aussiRiz sénégalais: le pays est toujours loin de son objectif d’autosuffisance https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-matières-premières/20240225-riz-sénégalais-le-pays-est-toujours-loin-de-son-objectif-d-autosuffisance

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Mar 13, 2024
Centrafrique: à Mbaïki, les pépinières fleurissent

En Centrafrique, la ville de Mbaïki est réputée pour ses pépinières. Située dans la forêt équatoriale, la localité compte plusieurs millions d’hectares de forêt avec une centaine de groupements spécialisés dans la production des jeunes végétaux. En plus d’entretenir les arbrisseaux, leurs habitants sont aussi en quête de marchés pour assoir leur indépendance économique.    Casquette noire, t-shirt vert et arrosoir en main, Augustin Baguénde montre d’un geste passionné des centaines de jeunes plants alignés en plusieurs colonnes dans de petits sachets noirs en plastique. « », lance-t-il fièrement. «  », ajoute-t-il.   PRODUIRE DES PLANS, UN TRAVAIL TECHNIQUE Les prix varient entre 250 et 2 500 FCFA. Avec son équipe de 15 personnes, Augustin travaille essentiellement avec des moyens artisanaux. Pour avoir de meilleurs rendements, ces jardiniers bénéficient parfois des formations délivrées par Fidèle Baya, responsable forestier à l'Institut supérieur de développement rural (ISDR) de Mbaïki.  « explique celui-ci. » Mathieu est l'un des fils d'Augustin. Passionné par ce travail, il s’émerveille dès qu’il en parle. Après cinq ans d'activités, il connait mieux le profil de ses potentiels clients : « » AGROFORESTERIE ET PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT Aujourd'hui, une centaine de micro-entreprises de pépinières travaillent dans cette zone forestière qui couvre une superficie de 37 500 km². Leur existence est cruciale pour la protection de l'environnement selon Didier, agent des eaux et forêts : « explique Didier. » Aujourd'hui, ces groupements cherchent à s’équiper en véhicules, pour étendre leurs activités dans toute la République centrafricaine et dans la sous-région.  À lire aussiEn Centrafrique, un dispositif de près de 40 ans pour comprendre la forêt https://www.rfi.fr/fr/afrique/20191130-centrafrique-dispositif-pres-quarante-ans-comprendre-foret-mbaiki

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Mar 12, 2024
Bénin/Togo: les potentiels économiques du fromage peul

Il s’appelle wangash, wagashi ou wagasi. Il s’agit du célèbre fromage fabriqué par les femmes peules au Bénin, mais aussi au Togo. Un mets prisé dans l’Afrique de l’Ouest, mais dont la production reste peu structurée. De nombreux acteurs ont compris le potentiel de ce produit unique et font bouger les choses. Dans une arrière-cour familiale, en banlieue de Lomé, les femmes préparent le wagasi dans de grosses marmites en métal. Rafiatou a chargé sur sa tête un grand fût en plastique, dans lequel des fromages ronds et blancs sont empilés – elle passera la journée à vendre ses produits dans la capitale du Togo. « », explique Rafiatou. Chaque matin, un cousin part à moto et parcours plusieurs kilomètres pour aller chercher le lait frais qui sera ensuite cuisiné par les femmes. Elles fabriquent du fromage wagasi, mais aussi des yaourts ou des boissons à base de lait. « décrit ce cousin. » SÉDENTARISER L'ACTIVITÉ Alaji Abdoulaye est à la tête d’une association culturelle peule. Cet éleveur originaire du nord du Togo voit bien les limites de l’élevage nomade : «  » Alaji Abdoulaye n’est pas le seul à avoir compris le potentiel économique du wagashi. Installée en France depuis dix ans, Ornella Anani produit son propre fromage peul, en région parisienne. « », plaide-t-elle. UNE CERTIFICATION POUR LE FROMAGE PEUL Mais pour soutenir le développement de la filière en Afrique, il faut commencer par protéger un savoir-faire unique. Des travaux ont été lancés en avril 2023 pour tenter de développer une indication géographique Wagashi Gassirè. « », explique Claire Cerdan, chercheuse au sein du Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Le Wagashi Gassiré visé par cette certification est produit spécifiquement au nord et au centre du Bénin et sa fabrication implique d’utiliser des feuilles de pommier de Sodome pour accélérer la coagulation du lait. « poursuit-elle. » Ce projet doit également permettre d’améliorer l’insertion professionnelle des femmes et garantir de meilleurs revenus aux productrices. À écouter aussiFromages sauvages https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20201114-fromages-sauvages

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Mar 11, 2024
RDC: l’Entreprise générale du cobalt bientôt opérationnelle

L’Entreprise générale du cobalt (EGC) qui aura le monopole et le contrôle du cobalt issu de l’exploitation artisanale en RDC devrait être enfin opérationnelle. La Gécamines, actionnaire majoritaire à 95%, a annoncé en février doter cette société d’État de cinq carrés miniers destinés à l’exploitation minière artisanale. La création d’EGC devrait lui permettre d’assurer une chaîne d’approvisionnement de qualité sans violation des normes environnementales et des droits humains. DENISE MAHEHO La nouvelle a été très bien accueillie par les milliers de mineurs artisanaux de la région du Katanga, car la plupart exploitent du cobalt illégalement sur des sites industriels. Mais Papy Nsenga, un exploitant artisanal de Kolwezi, est inquiet que l’ensemble des coopératives n’aient pas accès à ces carrés miniers. «  », questionne-t-il. Une inquiétude partagée par Shadrack Mukad, membre de la plateforme Comprendre et Agir dans le secteur minier, CASMIA. Le secteur minier artisanal est envahi par des acteurs politiques qui se cachent derrière des coopératives minières, estime-t-il. Quid de celles qui n’ont pas de soutien ? «  », estime Shadrack Mukad. TRAÇABILITÉ ET MEILLEURE RÉMUNÉRATION Pour sa part, l’Entreprise générale du Cobalt veut d’abord assainir la chaîne d’approvisionnement de ce minerai stratégique pour la transition énergétique. , détaille Eric Kalala le directeur général d’EGC. » Le directeur général assure qu’ils seront très stricts quant à l’attribution de ces carrés miniers. «  », assure-t-il. ASSAINIR L'ENSEMBLE DU SECTEUR De son côté, la coalition , une autre structure de la société civile, veut voir l’État congolais, qui détient 5% des parts dans EGC, apporter aussi son appui dans le cas de la mine de Kasulo qui est actuellement gérée par une entreprise chinoise. Franck Fwamba est le coordonateur de l’organisation : « » En 2020, EGC avait déjà signé, avec le groupe Suisse Trafigura, un accord de commercialisation du cobalt artisanal de la RDC. En plus de sa production industrielle issue de la mine de Mustoshi à Kolwezi, Trafigura entend exporter entre 5 000 et 10 000 tonnes de cobalt provenant des mines artisanales. À lire ou à écouter aussiRDC: la quête d’un cobalt éthique https://www.rfi.fr/fr/podcasts/grand-reportage/20230913-rdc-la-quête-d-un-cobalt-éthique

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Mar 10, 2024
La banane, produit de luxe du ramadan en Tunisie

En Tunisie, les courses du ramadan se feront dans l’austérité, pour faire face à une inflation générale proche de 8%, alors que la hausse des prix des denrées alimentaires atteint les 12%. Dans de nombreux pays, la banane est un produit de saison plutôt bon marché. Mais en Tunisie, il s'agit d'un luxe difficilement accessible. Les commerçants en vendent d’ailleurs de moins en moins et doivent souvent s’en procurer au marché noir, faute d'importations. L'an dernier, le prix de la banane avait fait l'objet de vives polémiques, poussant l'État tunisien à le fixer à 5 dinars le kilo, soit 1,50 euro. Mais cette année, le fruit est de nouveau inaccessible pour les petites bourses. Sur l’étal de Wissem Krouma, 29 ans, dans le quartier populaire de Bhar Lazreg, les bananes suspendues au-dessus des légumes n’attirent plus la clientèle. Wissem doit les vendre à 10 dinars le kilo, soit 3 euros, pour rentrer dans ses frais. «  lâche-t-il, dépité. » DES BANANES AU PRIX DE LA VIANDE Sous le régime de Ben Ali, l’importation de la banane était taxée à 36%, mais LES PROCHES DU PRÉSIDENT AVAIENT LE DROIT DE CONTOURNER CETTE TAXE https://www.rfi.fr/fr/afrique/20170520-tunisie-imed-trabelsi-parle-corruption-trafic-bananes-television et négociaient directement avec les producteurs de banane en Équateur et en Côte d'Ivoire. À l'époque, ces bananes de contrebande abondaient à des prix très accessibles sur le marché tunisien. Wissem s'en souvient bien. «», s'exclame-t-il. Chez Marwen, un autre commerçant, un client vient d’acheter un peu plus d’un kilo. Il se moque de son prix trop élevé. «», grince-t-il. « ON NE PEUT PAS GÉRER L’INFLATION PAR DÉCRET » Une blague en référence à l’année passée où le prix de la banane avait suscité de telles polémiques que le président Kaïs Saïed avait ordonné au ministère du Commerce de geler son prix. Une initiative qui avait rencontré un certain succès populaire, mais qui n’a pas duré, comme l’explique Louai Chebbi, cofondateur de l’association Alert : «  lance-t-il.  :Il faut combattre la cherté des prix par décret.» Dans le sud tunisien, Jamel Sayaari confie aller chercher les bananes directement en Libye pour sa consommation personnelle.« » L’office du commerce tunisien a annoncé vouloir importer 2 000 tonnes de bananes d’Égypte pour le mois de Ramadan, et fixer son prix de vente à 5 dinars comme l’année passée. Mais pour le moment, celles-ci ne sont pas encore arrivées sur les étals.

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Mar 07, 2024
En Côte d'Ivoire, la filière hévéa se met aux normes européennes

Les nouvelles normes européennes RDUE, concernant l’importation de certains produits d’Afrique comme le cacao ou le café, s’appliqueront dès le 1er janvier prochain. Objectif : lutter contre la déforestation et améliorer les conditions de productions (meilleure rémunération des producteurs, lutte contre le travail des enfants, etc.). En Côte d’Ivoire, pour répondre à ces exigences, la filière hévéa se met en ordre de bataille. La traçabilité est l’un des grands enjeux de cette réforme. Et pour cela, la géolocalisation des plantations est en cours afin de s’assurer qu’elles n’empiètent pas sur des forêts ou des zones protégées. « explique Isabelle Billon, chargée de projet à la Société africaine de plantations d'hévéas.  » Un travail de longue haleine et coûteux. Cependant, aujourd’hui, «  ». Une fois ce travail réalisé dans l’ensemble des plantations, l’enjeu sera de créer une base de données communes et harmonisée sur l’ensemble du territoire. Autres souci pour la traçabilité : s’assurer que du caoutchouc qui n’est pas durable ne soit mélangé avec du caoutchouc qui respecte les normes. Un risque lorsque les intermédiaires se multiplient, concède l’association des professionnels du caoutchouc. Dans ce domaine, la Société africaine de plantations d'hévéas explique avoir fait le choix d’acheter directement au planteur. « » assure Isabelle Billon. L’autre stratégie pour l’entreprise est de déterminer un potentiel de livraison par plantation. «   précise la chargée de mission. » DES NORMES SOURCES D'OPPORTUNITÉS Et quand il y a doute, LA PRODUCTION PARTIRA VERS DES DESTINATIONS MOINS REGARDANTES https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-matières-premières/20240102-chine-le-caoutchouc-matériau-stratégique-d-importance-nationale, précise l’association des professionnels du caoutchouc. Car le marché européen ne représente aujourd’hui que 20% des exportations ivoiriennes. Mais si ces NOUVELLES NORMES SONT CONTRAIGNANTES https://www.deforestationimportee.ecologie.gouv.fr/reglement-europeen-contre-la-deforestation-et-la-degradation-des-forets/article/reglement-europeen-contre-la-deforestation-et-la-degradation-des-forets, l’association veut y voir une opportunité. «, défend son vice-président Lamine Sanogo. » Lorsque ces nouvelles normes seront appliquées, une prime à la qualité devrait être débloquée, DONT LES PLANTEURS ESPÈRENT BÉNÉFICIER https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-matières-premières/20240101-côte-d-ivoire-la-filière-hévéa-explore-les-alternatives-pour-aider-les-planteurs. L’association des professionnels du caoutchouc assure par ailleurs qu’une partie de sa production correspond déjà aux nouvelles normes européennes.

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Mar 06, 2024
En Afrique, la filière ovine a de beaux jours devant elle

Parmi les filières passées à la loupe à l’occasion du Salon de l’agriculture qui s'est tenu la semaine dernière à Paris, celle du mouton. Si la production de viande ovine est en hausse dans le monde, cette tendance recouvre différentes réalités. En baisse en Europe et en Océanie, elle est en plein développement en Afrique : +19% pour le continent. En Côte d’Ivoire, il est parfois difficile de trouver du mouton sur les étals. « constate le Dr Christian Alla, vétérinaire et coordinateur de projet au ministère des Ressources animales et halieutiques.  » Aujourd’hui, pour couvrir ses besoins, la Côte d’Ivoire importe des moutons du BURKINA FASO https://www.rfi.fr/fr/tag/burkina-faso/ ou du MALI https://www.rfi.fr/fr/tag/mali/. « poursuit le Dr Christian Alla.  » DÉVELOPPER LA FILIÈRE ET CRÉER DE LA VALEUR Si certains continents produisent essentiellement en vue d’exporter, la production africaine tente pour l’instant de répondre aux ambitions de souveraineté alimentaires et aux besoins locaux. «  », analyse Patrick Soury, président de l’organisation Inn’ovin. Ceci en valorisant les spécificités des territoires qui sont particuliers en AFRIQUE https://www.rfi.fr/fr/tag/afrique/, assure le spécialiste, tout en étant «  ». Le potentiel de développement y est important, détaille-t-il encore, notamment du fait de l’évolution des habitudes et des besoins alimentaires. Dans cette perspective, des étudiants agronomes togolais en service civique en France viennent chercher des pistes dans la mécanisation, l’amélioration de l’alimentation du bétail, ou encore les soins vétérinaires. Cependant, les jeunes du continent – tout comme les Européens – désertent le milieu agricole. D’où le besoin de rendre le secteur plus attractif, estime Florence Afetor, cette agronome togolaise. «  », avance-t-elle. Aujourd’hui, la filière ne présente que peu «  », constate-t-elle, «  » Selon les spécialistes, la création de chaînes de valeurs sur le continent peut également stimuler l’élevage d’ovins.

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Mar 05, 2024
Le défi du financement de la transition agricole en Afrique [2/2]

Souveraineté alimentaire, juste rémunération, ou encore durabilité des agricultures sont des thématiques au cœur des discussions mondiales et africaines. Si l’essentiel des acteurs est d’accord sur la nécessité de transformer les systèmes agricoles, cette transition aura un coût. Le 13 février s’est tenu à Paris, la grande conférence de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM). À cette occasion, une réflexion était menée sur comment financer cette transformation. Sur le terrain, le constat est quasi unanime. « , regrette Jacqueline Ngbe, médiatrice qui travaille auprès de nombreuses femmes agricultrices en Côte d’Ivoire.  » Jacqueline Ngbe prend l'exemple de la coopérative Zoyezlamba, de Teapleu, qu'elle connaît. « , constate-t-elle» À lire aussiComment enrichir le secteur agricole en Afrique https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20230219-comment-enrichir-le-secteur-agricole-en-afrique ACTIVITÉ CENTRALE, MAIS FINANCIÈREMENT PEU ATTRACTIVE Plus de la moitié de la population en Afrique subsaharienne travaille dans le secteur agricole selon le FMI. L’agriculture est source de richesses importantes — elle représente en moyenne 15% du PIB des États. Pourtant, le secteur attire peu d’investissements publics. Une activité considérée comme trop risquée qui rebute également les banques traditionnelles. Pour compenser cela, Matthieu Brun, directeur scientifique de FARM https://fondation-farm.org/ évoque différentes pistes de réflexion. «  », introduit-il. Pour lui, un autre moyen de financer cette transformation des agricultures peut aussi passer par l’innovation. «  », présente Matthieu Brun. Et ensuite, il y a des questions très pratiques, souligne-t-il. « », poursuit encore le chercheur. Les résultats restent malgré tout encore timides, concède-t-il : « » À lire aussiLe FIDA cherche à mettre les finances mondiales au service des petits agriculteurs https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20231228-le-fida-cherche-à-mettre-les-finances-mondiales-au-service-des-petits-agriculteurs PENSER EN ÉCOSYSTÈME Par ailleurs, le partenariat public-privé est actuellement mis en avant. Arise, un groupe agro-industriel très présent en Afrique, estime que la transformation passe par le financement et la création d’un écosystème général. « , affirme Bhavin Vyas est le responsable des questions environnementales, sociales et de gouvernances du groupe. » Autres leviers, selon les spécialistes, pour pallier le manque de financements : augmenter l’offre de prêts à taux avantageux, développer des projets de financement mixtes ou encore créer une banque agricole publique de développement.

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Mar 04, 2024
Le défi de la transformation des agricultures en Afrique [1/2]

La Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (Farm) a organisé ce mois-ci, une journée consacrée à la transformation des agricultures. Dans un monde touché de plus en plus par le changement climatique, les problèmes environnementaux, le besoin d’aller vers une agriculture plus durable, mais néanmoins productive pour faire face aux défis de la faim se fait de plus en plus pressante. Malgré les préconçus, l’agriculture africaine est, elle aussi, touchée par l’usage de nombreux entrants, à la monoculture et donc à la dégradation des sols. RACHEL BEZNER KERR EST PROFESSEURE ASSOCIÉE À LA CORNELL UNIVERSITY https://cals.cornell.edu/rachel-bezner-kerr. Elle a beaucoup travaillé au Malawi. Pour elle, la réponse doit être multifactorielle. Il faut pouvoir «  », détaille la chercheuse. «  », poursuit-elle, rappelant qu’à la base de tout est de donner la priorité à des principes écologiques. Donc la «  » ou encore «  ».  La question de la rémunération des agriculteurs ne peut également être éludée, souligne Rachel Bezner Kerr. « », plaide-t-elle LORS DE LA CONFÉRENCE DE FARM. https://fondation-farm.org/replay-video-conference-farm-2024/ À lire aussiAu Gitex Africa, des start-up pour aider les agriculteurs africains https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20230606-au-gitex-africa-des-start-up-pour-aider-les-agriculteurs-africains DONNER DES IMPULSIONS POLITIQUES Mais pour parvenir à cela, le béninois Godfrey Nzamujo estime qu’il faut montrer qu’une agriculture raisonnée et vertueuse est possible. C’est pourquoi il a créé LE CENTRE SONGHAÏ https://www.youtube.com/watch?v=V6ux6e4GIIg. «  explique-t-il. » Un changement de pratiques et de mentalité des agriculteurs que prônent beaucoup. Gifty Narh-Guiella, la directrice du CORADE AU BURKINA FASO https://corade.org/ est d’accord. Mais tout ne doit pas reposer sur les épaules des petits producteurs, alerte-t-elle. «  », argumente-t-elle. Gifty Narh-Guiella donne plusieurs exemples qui pourraient faire avancer les choses : « » Il est clair pour elle que les impulsions peuvent venir de l’État et des services publics. Les spécialistes estiment que le secteur privé doit également prendre sa part en soutenant les agriculteurs, en favorisant l’achat de produits plus durables pour contribuer à la création de filières plus vertueuses. À lire aussiL'agrotech africaine, une opportunité pour l'agriculture du continent https://www.rfi.fr/fr/amériques/20230326-l-agrotech-africaine-une-opportunité-pour-l-agriculture-du-continent

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Mar 03, 2024
Congo-B: face à une agriculture rudimentaire, la recherche propose des solutions technologiques

Au Congo-Brazzaville, l’agriculture est citée comme « priorité des priorités » en vue de diversifier une économie dépendante du pétrole. Cependant, elle se pratique, depuis toujours, avec des moyens rudimentaires et les rendements sont maigres. Face à ce constat, l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation (Anvri) propose des solutions basées sur les nouvelles technologies à travers le projet Agritech. LOÏCIA MARTIAL À l’arrière de la cité scientifique de Brazzaville, les chercheurs ont érigé un jardin pédagogique. Sur les sillons de six mètres, bien espacés, les plants, des légumes essentiellement, sont arrosés à partir d’une application, pour réduire le travail de l’homme, comme le témoigne cet étudiant. « », explique-t-il. Une serre de 693 mètres carrés se dresse sur la parcelle. La culture se concentre sur des espèces légumières. «  », explique le Dr Edmond Sylvestre Miabangana, responsable du jardin pédagogique. Le projet Agritech a été initié suite à une analyse du secteur agricole congolais. Patrick Obel Okeli est directeur général de l’Anvri. « », affirme-t-il. À lire aussiApiculture au Congo-Brazzaville: une miellerie chinoise pour booster la production  https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20240205-apiculture-au-congo-brazzaville-une-miellerie-chinoise-pour-booster-la-production-1-2 ANALYSER LES SOLS POUR MIEUX LES CULTIVER Face à un tableau peu reluisant et pour améliorer les rendements, l’Anvri propose des pistes. « », pointe Patrick Obel Okeli. Mais le projet Agritech veut aller plus loin. Et mettre à contribution les nouvelles technologies dans cette recherche de productivité. L’Anvri a développé une application — qui n’a pas encore été baptisée — et qui permet par exemple d’analyser précisément le comportement des sols. Une application que maîtrise Nasser Koumba, étudiant en agro-économie à l’École nationale supérieure d’agronomie et de foresterie (Ensaf). « », explique-t-il. Le Congo dispose de 10 millions de terres arables. À peine 3% sont officiellement exploitées. Mais ses importations de denrées alimentaires sont estimées officiellement à 700 milliards de francs CFA par an. À lire aussiCongo-Brazzaville: l’autosuffisance alimentaire, une équation toujours difficile à résoudre https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20231030-congo-brazzaville-l-autosuffisance-alimentaire-une-équation-toujours-difficile-à-résoudre

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Mar 01, 2024
Côte d'Ivoire: les Kroumen réinvestissent le secteur touristique

Un temps délaissé en raison des affres de la guerre militaro-politique de la décennie 2000, les Kroumen – autochtones de la région de San Pedro et propriétaires terriens – souhaitent réinvestir le secteur touristique, porteur et en plein développement. À Roc, près de Grand-Béréby, des projets d'écotourisme ont émergé. Près du campement d’Olivier Djiboro, le sable est soigneusement ratissé chaque matin. L'espace aménagé face à l'océan offre un coin de tranquillité apprécié des touristes. C’est en 2016 que les jeunes du village ont commencé à construire les cases en bambou pour accueillir les visiteurs. PROTECTION DES TORTUES « déroule-t-il » Huit cases ont été construites et équipées sur la plage. Point de salle de bain, mais des toilettes sèches et des seaux d'eau pour se doucher. Une approche écologique défendue par Olivier Djiboro. «, explique-t-il.  » ÉQUILIBRE COMMUNAUTAIRE L’idée d’Olivier Djiboro ainsi que le succès grandissant de la destination Grand-Béréby ont donné envie à d’autres villageois de se lancer dans cette activité. Gnépa David déplace d’immenses de feuilles de palmier pour bâtir un espace cuisine. , indique-t-il avec fierté. » Pour respecter l’équilibre communautaire du village, les revenus issus de ces activités sont partagés. Une part des revenus revient au village, pour dédommager aussi les habitants qui n’exercent pas sur la plage. «», expliquent les deux hommes. Ceux-ci n'ont pas reçu d’aides ou de subventions pour développer leur projet, mais les autorités tentent de promouvoir la région. La candidature du village voisin de Mani-Bereby a été présenté auprès de l’Organisation mondial du tourisme, afin de rejoindre la liste des Plus beaux villages touristique du monde.

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Feb 28, 2024
Centrafrique: Igwé Motor, un service de motos-taxi plus sécurisé

En RCA, un service moderne de motos-taxi a vu le jour il y a un mois. Baptisée « Igwé Motor » (en langue locale, « allons-y »), cette entreprise met un point d'honneur à mieux respecter les critères de sécurité et les mesures d'hygiène. Pour la première fois, une application « Igwé Motor » permet aussi aux clients de réserver une course en ligne. Avec 500 abonnés, ce nouveau service gagne progressivement le cœur des usagers. Sous le soleil ardent de midi, une dizaine de motos sont stationnées à proximité du croisement des martyrs. Les conducteurs cherchent activement des clients. Gilet jaune et casque noir sur la tête, Joachim, l'un des conducteurs de Igwé Motor, se distingue des autres motos-taxi multicolores et sans plaque d'immatriculation. « , se réjouit-il.   » Les usagers peuvent également contacter les conducteurs sur l'application Igwé Motor. Une première depuis 2004, l’année où les premières motos-taxi ont commencé à circuler en CENTRAFRIQUE https://www.rfi.fr/fr/tag/centrafrique/. « , explique Israëlle, une usagère régulière de ce service.    » Aujourd'hui, le syndicat des motos-taxi de Bangui estime à plus de 20 000 le nombre de chauffeurs qui travaillent dans la capitale. Mais la majorité ne sont pas en règle. Non seulement la plupart de ces motos-taxi n'ont pas les équipements adéquats, mais il leur arrive aussi de transporter jusqu'à cinq personnes. DE NOMBREUX ACCIDENTS GRAVES Avec une vingtaine de motos en service dans la capitale, Igwé Motor apporte un nouveau souffle sur ce service, selon Joachim, qui a même reçu une formation spécifique : «  » À Bangui, trois Centrafricains sur dix sont victimes d'amputation, de fractures sévères ou de décès liés aux accidents provoqués par les motos-taxi. En 2023, le service de traumatologie de l'hôpital communautaire a documenté plus de 500 accidents graves et mortels impliquant ces engins. Au-delà de la sécurité routière, l’entrepreneur Anis Zowe Nganyade espère stimuler l’économie centrafricaine avec son projet Igwé Motors. «constate-t-il. » Chaque moto verse chaque jour la somme fixe de 8 000 francs CFA à Igwé Motor. Cette somme permet de payer les salaires des employés et d'assurer le fonctionnement de l'entreprise, qui leur donne un statut et leur verse des primes.

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Feb 28, 2024
À Lubumbashi, les avancées de la fibre optique très attendues

Ce lundi s’ouvre à Barcelone, le grand congrès de la téléphonie mobile (Mobile World Congress). Plus de 50 000 professionnels de l’industrie sont attendus en Espagne pour parler des avancées dans le domaine… Sur le continent, la pénétration du haut débit est encore limitée. En RDC par exemple, seulement 20% de la population est connectée et à un coût élevé. Toutefois, des efforts sont fournis par le gouvernement afin d’attirer de plus en plus d’investisseurs dans le secteur du numérique. C’est le cas à Lubumbashik, où une nouvelle ligne de fibre optique est en train d’être installée. Aux coins de plusieurs avenues de la ville de Lubumbashi, deux tuyaux de couleur bleu et orange sortent des terres. Ils vont bientôt abriter une ligne de fibre optique. L’entreprise privée Telmec Solution est en charge des travaux, Innocent Sema est l’un des superviseurs.  « explique-t-il» Cependant, les clients vont encore devoir patienter un peu pour pouvoir bénéficier du haut débit, précise-t-on dans l’entreprise. Une fois qu’elle sera mise en service, une équipe en charge de la connexion pourra venir faire le nécessaire. «  », précise Daniel Baluza, un autre agent de l’entreprise Telmec Solution. Une très bonne connexion pourrait augmenter le taux de pénétration d’Internet en RDC – selon le ministère du numérique, plus de 82 % des Congolais n’y ont pas accès – et participer au développement des activités économiques. Daniel Kanyinda, directeur de Dani Web-Expert, une start-up du secteur du numérique, espère grâce à cela doubler ses activités. « », se réjouit-il.  L’arrivée en RDC de ce nouveau fournisseur suscite l’espoir chez plusieurs opérateurs économiques pour qui une bonne connexion internet est primordiale au quotidien. Aref Hachicha est le directeur adjoint du centre médical Diamant de Lubumbashi. Ici, tous les services sont informatisés : «  », dit-il. À Lubumbashi, en plus de la société commerciale des postes et télécommunication qui propose ce service, deux entreprises se sont également lancées sur le marché. Mais son coût est élevé et la qualité de la connexion n'est pas toujours au rendez-vous. « », explique Fiston Mukendi, chargé de l’administration du centre international de formation au développement du capital humain (HCDIC). La connexion des 80% de Congolais qui n’ont pas encore accès à la fibre devrait prendre du temps. Selon le ministère des Postes et télécommunication, il faudrait au moins 50 000 km de fibre optique pour couvrir l’ensemble du pays.

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Feb 25, 2024
Mining Indaba: encadrer ou réprimer les activités minières artisanales [5/5]

Selon la Banque mondiale, l'Afrique abrite le plus grand nombre de mineurs artisanaux : d’après une estimation de 2019, ils seraient au moins 10 millions. Et ce sont en tout 60 millions de personnes qui dépendent du secteur minier informel. Impossible pour les pays concernés d’ignorer cette activité, d’autant que les revenus de ces ventes échappent aux États, partagés entre stratégie punitive et approche collaborative En Afrique du Sud, ils seraient au moins 30 000 à tenter leur chance dans les anciens puits de mines désaffectées, pour récupérer des restes de minerais. Les activités des « zama zama » – « ceux qui essaient » en zoulou sont souvent orchestrées par des gangs. Malgré des appels à légaliser leur situation de plus en plus nombreux, le ministre sud-africain des Mines Gwede Mantashe se borne pour l’instant à une réponse punitive. « tranche-t-il sans hésiter.  » MANQUE À GAGNER Les pratiques illégales représentent un manque à gagner pour les États et elles alimentent les trafics, notamment dans le Sahel. La Tanzanie – qui n’est pas concernée par les mêmes niveaux de criminalité – a choisi une autre voie, puisque le gouvernement tente désormais de formaliser le secteur. « , détaille Steven Kiruswa, le vice-ministre des Mines. » Mais la Zambie peine encore à régulariser tous les acteurs impliqués et à garantir leur sécurité : 22 mineurs artisanaux ont, par exemple, été tués dans un glissement de terrain le mois dernier. Ces activités à petite échelle ont aussi des conséquences environnementales sur le continent. En République démocratique du Congo, la production artisanale de cobalt est aussi marquée par la corruption et le travail des enfants. L’entreprise générale du cobalt (EGC), qui a le monopole sur la vente artisanale, va bientôt lancer un programme pilote pour encadrer la production, selon son directeur, Eric Kalala : «, indique-t-il. » Les experts soulignent qu’afin d’être suivies, les politiques de régularisation ne doivent être ni trop coûteuses ni trop complexes pour les mineurs artisanaux.

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Feb 23, 2024
Mining Indaba: les compagnies minières s'adaptent, malgré les coups d'état [4/5]

Malgré une succession de coups d’État en Afrique ces dernières années, c'est « business as usual » pour les compagnies minières : les affaires continuent et les entreprises s'adaptent pour collaborer en bonne intelligence avec les gouvernements de transition. Une flexibilité essentielle pour maintenir l'exploitation des gisements dans lesquels elles ont effectué de lourds investissements. Au Gabon, Eramet avait temporairement interrompu ses opérations suite au coup d’État du 30 août dernier. Mais tout est depuis rentré dans l’ordre et le groupe français entend même augmenter ces prochaines années la production de sa mine de manganèse de Moanda, exploitée en partenariat avec l’État gabonais.  «, se réjouit même Virginie de Chassey, membre du comité exécutif d’Eramet. » DES PUTSHS ET DES RÉFORMES Les putschistes ont généralement en tête les revenus que les mines permettent de débloquer. L’une de leurs priorités, à leur arrivée au pouvoir, est souvent de rassurer les acteurs du secteur, comme en Guinée, ou encore au Mali. Mais ces changements apportent aussi leurs lots de réformes. Par exemple, le nouveau Code minier mis en place par Bamako n’affecte pas directement la mine d’or de Fekola déjà en activité, mais a créé quelques accrocs pour B2Gold. Son PDG Clive Johnson affirme être «», mais une bonne collaboration avec le gouvernement en place. « explique-t-il. » Et la discrétion est de mise. L’entreprise française productrice d’uranium Orano entend bien poursuivre ses activités au Niger, mais a refusé de s’exprimer à ce sujet. SANCTIONS INFORMELLES Par ailleurs, les compagnies minières doivent aussi faire face à la dégradation du contexte sécuritaire : trois employés de B2Gold sont récemment décédés au Mali dans l’attaque d’un convoi. Au Soudan, l’entreprise Perseus a acquis une mine d’or en 2022, après le coup d’État, mais avant le début de la guerre. Outre les risques sur le court terme, les difficultés s’accumulent aussi sur la durée selon Martijn Bosboom avocat général pour le groupe australien : « Les partenaires comme les États-Unis continuent de marteler que le rétablissement de la démocratie – qui apporte plus de stabilité et de la transparence selon eux – reste nécessaire.

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Feb 22, 2024
Mining Indaba: manque d'investissements pour les mines de demain [3/5]

On ne pourra pas faire sans les minerais du sous-sol africain si le monde veut enclencher la transition énergétique telle qu'elle est actuellement pensée. Mais ces ambitions se heurtent à un paradoxe : les investissements dans les explorations – soit les recherches pour découvrir de nouveaux gisements – ne parviennent pas à décoller suffisamment en Afrique. La demande de minerai critique pourrait être multipliée jusqu’à 3,5 fois d'ici à 2030 d’après l’un des scénarios de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE). Et pourtant, les investissements en Afrique restent insuffisants pour permettre un rattrapage de l’offre. Car il est difficile de trouver les financements nécessaires pour enclencher de nouvelles opérations d’exploration. 10% DES DÉPENSES D'EXPLORATION POUR L'AFRIQUE Al Cook, à la tête de l’entreprise diamantaire De Beers, décrit la situation avec pédagogie : «En retour, je te donnerai 1 000 rands ! Sauf que je ne te donnerai pas ces 1 000 rands avant 20 ansil n’y a qu’une chance sur 10 pour que je te rende une quelconque somme d'argent » Seules 10% des dépenses d’exploration mondiales sont à destination de l’Afrique, selon l’agence Standard&Poor’s, et elles vont en majorité dans le secteur de l’or. Ces investissements seront pourtant décisifs pour développer les mines de demain, puisqu’il faut en général dix à vingt ans avant une mise en exploitation. «admet Fawzi Abi Saleh, responsable commercial au sud de la RDC pour la RawBank. » PERCEPTIONS NÉGATIVES Les perceptions négatives autour des risques en Afrique, au niveau des régulations, des infrastructures, et de la transparence, peuvent aussi rebuter les investisseurs. En Afrique du Sud, par exemple, la question de l’énergie ne représente qu’un problème parmi d’autres, selon Hugo Pienaar du Conseil sud-africain des mines « » De son côté, Josh Goldman, président de l’entreprise KoBold Metals, insiste sur la nécessité de rendre accessibles les données déjà connues du sous-sol : » La start-up américaine, qui utilise l’intelligence artificielle, a récemment annoncé la découverte d’un important gisement de cuivre en Zambie. À terme, l’intensification des opérations d’exploration, puis d’exploitations, posera aussi des questions environnementales dans les zones concernées. À lire aussiMining Indaba: restreindre l’exportation de matières premières brutes pour transformer localement [2/5] https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20240219-mining-indaba-restreindre-l-exportation-de-matières-premières-brutes-pour-transformer-localement-2-5 À lire aussiMining Indaba: le projet Simandou, la «montagne de fer» guinéenne [1/5] https://www.rfi.fr/fr/podcasts/afrique-économie/20240218-mining-indaba-le-projet-simandou-la-montagne-de-fer-guinéenne-1-5

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Feb 20, 2024
Mining Indaba: restreindre l’exportation de matières premières brutes pour transformer localement [2/5]

Afrique économie se penche en cinq volets sur le secteur des mines sur le continent, après l’évènement Mining Indaba qui s’est déroulé au début du mois au Cap, en Afrique du Sud. Les mines d’Afrique seront cruciales pour la transition énergétique. Mais à quelles conditions pour l’Afrique ? Afin de créer de la valeur sur le continent, la volonté de transformer davantage sur place est martelée, et certains pays vont jusqu’à mettre en place des restrictions à l’exportation de matières premières non transformées. CLAIRE BARGELÈS L'année dernière, la Namibie a par exemple donné son feu vert pour l’interdiction d’exporter certains minéraux dits « » non transformés, comme le lithium broyé, le cobalt, ou encore les minéraux de terres rares. «  », estime Isabella Chirchir, la commissaire des mines du pays. Elle estime qu’il faut désormais s’assurer d’apporter de la valeur ajouter aux minerais. Mais pour cela, une vision est nécessaire. « souligne la commissaire des mines.  » DES INTERDICTIONS D’EXPORTATION EFFICACES ? Le Zimbabwe a lui aussi mis en place des interdictions similaires. Mais elles ne touchent pas les contrats déjà existants, et laissent la porte ouverte à des possibilités d’exemption. D’autres pays, comme le Ghana, y pensent aussi. Mais le ministre des terres et des ressources naturelles Samuel Jinapor se montre prudent. « assure le ministre.  » De telles interdictions ont été régulièrement, par le passé, mises en place puis supprimées, et selon un rapport de l’OCDE, elles n’ont pas forcément les effets escomptés pour développer une transformation locale. Attention pour lui, à ne pas mettre la charrue avant les bœufs. « », précise SILAS OLAN’G, DE L’INSTITUT POUR LA GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES https://resourcegovernance.org/articles/how-companies-africas-mining-indaba-can-take-meaningful-action-people-and-planet(NRGI). À l’image de l’Indonésie, les pays prennent aussi le risque que des différends soient amenés devant l’Organisation mondiale du commerce. Mais Jose Fernandez, sous-secrétaire d’État américain pour l’Économie, la Croissance, l’Énergie et l’Environnement, préfère prôner la coopération. «  », affirme-t-il. Selon les experts, les pays africains devront surtout créer des chaînes de valeur régionales afin de transformer ensemble ces minerais «  ».

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Feb 19, 2024