Conférences

La Cinémathèque française

About

Available on

Community

123 episodes

L'Œil des monstres : traversée de John Huston. Conférence de Pierre Berthomieu

Scénariste privilégiant les adaptations impossibles, aventurier excentrique, John Huston fut d'abord un « cinéaste classique ». Son indépendance farouche révéla ensuite un grand narrateur mais anti classique – sans doute le véritable Huston, naturaliste, moderne, mais porté par l'obsession du mythique. On pourra ainsi traverser les périodes créatrices d'un cinéaste irréductible aux grilles thématiques, à l'aise avec l'échec de l'immense.

1h 44m
Jun 09, 2016
Changements de têtes, de Méliès à David Lynch. Conférence de Diane Arnaud

Un comédien qui interprète plusieurs rôles attire irrésistiblement l'attention. Dans l'autre sens, les manipulations plastiques de son image, dédoublée ou transformée, peuvent démonter son jeu et menacer sa présence au point d'opérer un remplacement par un autre acteur. Ce sont ces destins d'images, spectaculaires et périlleux, qu'il s'agira de raconter, de Méliès à Face/Off en passant par Lost Highway.

1h 32m
Jun 02, 2016
River Phoenix : un ange engourdi. Conférence de Jean-Marc Lalanne

Tapin narcoleptique entre assomption et évanouissement, River Phoenix incarne dans My Own Private Idaho la quintessence du nouage van-santien entre angélisme et autodestruction, jeunesse suave et trépas imminent. Cette figure, l'acteur l'a aussi prolongée dans la vie, jusqu'à disparaître à l'âge de vingt-trois ans d'une overdose. De sa brève mais intense filmo d'acteur aux œuvres qui le réfléchissent comme icône (My Own Private River, le film de James Franco à partir des rushes de celui de Gus Van Sant), pérégrination sur les traces du plus vibrant des anges foudroyés.

1h 40m
May 05, 2016
Dreamachine cinéma : l'art de Gus Van Sant. Conférence de Matthieu Orléan

Auteur solitaire, à part, hors des territoires bien marqués du cinéma américain, Gus Van Sant n'en est pas moins un artiste sous influence, complice d'une Beat Generation qu'il côtoya et dont il se fit, par son anticonformisme, un héritier proclamé et discret. On exposera les manifestations de cette influence (William Burroughs, Allen Ginsberg, Ken Kesey...), mais aussi ses résurgences plus secrètes, culminant avec Gerry, film-transe au défi ultra-sensoriel, une sorte d'incarnation de cette Dreamachine créée par l'artiste Brion Gysin en 1962 et dont Burroughs fut l'un des premiers utilisateurs.

1h 44m
Apr 21, 2016
Nitrates d'outre-mer ! Cartographies maritimes imaginaires de Raoul Ruiz. Conférence de Gabriela Trujillo

Périples, errances, jeux de l'oie et voyages initiatiques : Raoul Ruiz, fils de marin, est sans conteste l'un des grands maîtres dans l'art de la navigation. Son cinéma tresse faits divers, légendes, superstitions et adaptations-« poursuites » des grands classiques (Stevenson, Homère, Proust, Balzac) pour renouveler l'imaginaire de la traversée.

1h 15m
Mar 31, 2016
Histoires de Hou Hsiao-hsien. Conférence de Wafa Ghermani

Le parcours de Hou Hsiao-hsien est atypique : profondément imprégné d'une histoire, celle de Taïwan, il s'est attaqué aussi à ses plus grands tabous dans le but de l'écrire vraiment. De fait, il s'est imposé comme une figure d'exception au sein de la nouvelle vague du cinéma taïwanais des années 1980.

1h 27m
Mar 03, 2016
Martin Scorsese, vitesse trompeuse. Conférence de Jean-Baptiste Thoret

De La Valse des pantins au Loup de Wall Street, les personnages passent beaucoup de temps et de séquences à changer de place, à vouloir échanger, à envier la position de l'autre jusqu'à le remplacer parfois, à organiser des flux, mais de quel genre d'échange les héros scorsesiens sont-ils porteurs ? De quelle vision du monde contemporain ? Enfin, quel est le sens de cette vitesse, si caractéristique du style de son auteur ?

1h 43m
Nov 19, 2015
Taxi Driver, un montage, dé-montages. Conférence de Bernard Benoliel

Retour sur un des films phare de Scorsese et des années 1970 : Taxi Driver (1976), avec Robert De Niro dans le rôle de Travis Bickle, un chauffeur à la dérive, prêt à tout pour sortir du cercle de sa solitude. Et retour, en particulier, sur une scène en partie improvisée pendant le tournage et aux multiples implications : « You talkin' to me? »

1h 45m
Nov 05, 2015
Scorsese, l'homme par qui le rock a envahi le cinéma. Conférence de Michka Assayas

De The Band (The Last Waltz) aux Rolling Stones (Shine a Light), de George Harrison (Living in the Material World) à Bob Dylan (No Direction Home), Martin Scorsese n'a cessé de consacrer des documentaires à la musique, au live et à des performers de la scène. Autant de films, peu souvent commentés, d'un cinéaste qui, pourtant, a toujours considéré la musique populaire comme la bande originale de son existence.

1h 46m
Oct 11, 2015
Les couleurs de l'excès. Conférence de Charlotte Garson

Au tournant des années 1950, la généralisation de la couleur, au lieu de mener vers plus de réalisme, traduit plastiquement l'excès des passions dans le cas de grands coloristes comme Vincente Minnelli (Comme un torrent) ou Douglas Sirk (Tout ce que le ciel permet). Ce dernier fait même de la couleur de la peau un enjeu dramatique dans Mirage de la vie, apothéose du mélodrame de l'amour filial. Mirage de la vie ou Imitation of Life en version originale : un titre qui pourrait à lui seul définir le mélodrame.

1h 3m
May 11, 2015
Antonioni : l'évidement des lieux. Conférence de José Moure

Depuis les horizons brumeux et désolés du Cri jusqu'au désert de Profession : reporter, des cabanes de pêcheurs abandonnées de Gente del Po jusqu'à la maison bâtie sur du vide d'Identification d'une femme, le cinéma de Michelangelo Antonioni semble avoir toujours été habité par une vacuité environnementale. C'est un nouvel art que celui de porter l'évidement au cœur des lieux et des paysages.

1h 29m
May 11, 2015
Antonioni, ou l'érosion d'Éros. Conférence de Céline Scemama

Dès Chronique d'un amour, les hommes ne savent plus quoi faire en face des femmes. Quelque chose a disparu, quelque chose est perdu, il y a un malaise. Les hommes sont érotiques parce qu'ils sont « malades d'Éros », nous dit Antonioni. Les femmes les regardent peinées, voire avec pitié. L'érosion d'Éros les conduit dans une quête érotique nouvelle. Les corps s'éclipsent, s'envolent, disparaissent dans le brouillard, mais les choses s'animent d'une intensité nouvelle et portent une charge érotique et existentielle insolite, inquiétante peut-être, mais aussi vertigineuse, euphorique.

1h 18m
Apr 27, 2015
Antonioni, moderne ou contemporain ? Conférence de Dominique Païni

Antonioni est un cinéaste du présent et au présent. C'est dans son époque qu'il cherche à construire des points de vue, des perspectives inédites. Presque aucun de ses films n'inscrit sa fiction dans le passé, y compris dans l'histoire même récente de l'Italie, celle située entre son unité nationale (les années 1870) et la Seconde Guerre mondiale. En d'autres termes, il est un cinéaste indéfectiblement contemporain. C'est dans le présent de la réalisation de ses films qu'il construisit des réponses aux questions que lui imposa ce même présent et celles-ci parurent contre toute attente, en leur temps, des énigmes à la mesure de leur adhérence au réel.

1h 15m
Apr 20, 2015
Chassés-croisés et aveuglement : un dialogue amoureux entravé. Conférence de Charlotte Garson

Chassés-croisés et aveuglement sont au coeur du récit mélodramatique classique, caractérisé par une quête féminine que le philosophe Stanley Cavell a opposée aux « comédies du remariage », avec leur happy end codifié. Inconnue, oubliée, voire bafouée, la femme amoureuse de George Cukor ou de Max Ophuls n'en est pas moins une héroïne, enfin placée au centre de films marqués par leur sophistication narrative et visuelle (tournoiement des travellings et flashbacks soulignent chacun à leur manière la circularité fatidique de l'amour).

1h 4m
Mar 30, 2015
Panorama du cinéma brésilien de ses débuts jusqu'aux années 1980. Conférence de Gabriela Trujillo

Bien que surtout connu pour son Cinema Novo, le cinéma brésilien s'est développé depuis les débuts du XXème siècle au croisement de plusieurs influences, dont l'avant-garde européenne. C'est également une industrie qui a connu son âge d'or lors du « règne » du président Getúlio Vargas (1930-1945 et 1951-1954), avant la rupture esthétique introduite par le Cinema Novo dans les années 1960 : une période qui questionne plus que jamais la position des artistes sous la dictature militaire avant le retour de la démocratie dans les années 1980.

1h 17m
Mar 21, 2015
Nagisa Oshima, dissidences du désir. Conférence de Julien Gester

Malgré une apparence « bouclée », malgré son obsession de la transgression criminelle et sa vocation à mener la critique des travers de la société japonaise, l'œuvre de Nagisa Oshima n'a cessé de se concevoir dans la rupture et de se mouvoir entre des revirements de formes et de thématiques, d'économies de production et de style.

1h 46m
Mar 09, 2015
Les grandes souffrances sont muettes : le mélodrame hollywoodien avant le cinéma parlant. Conférence de Charlotte Garson

Comment le cinéma s'empare-t-il d'un genre théâtral et musical daté pour en faire l'expression plastique et morale de la relation amoureuse ? À l'époque muette, Chaplin mais aussi Lubitsch, deux maîtres dont les films « sérieux » sont moins connus que les comédies, font un usage sidérant de l'ellipse et de l'insert (le très gros plan de visage ou d'objet) : ainsi les ratages amoureux, parfois dus à une trop grande hiérarchisation des classes sociales, ouvrent à un lyrisme inédit un médium vanté d'ordinaire pour sa précision réaliste.

1h 0m
Mar 02, 2015
La Prisonnière du désert : les Comanches dans nos têtes. Conférence de Jean-François Rauger

Il s'agit de faire un retour sur les origines de cette production, le fait historique qui a donné naissance au roman d'Alan Le May que Ford adapte, de revenir en détail sur le tournage d'un film qui n'acquit pas immédiatement le statut d'œuvre ultime et séminale à la fois qu'il incarne aujourd'hui. La Prisonnière du désert, un film qui ne pouvait sans doute pas être totalement compris en son temps.

1h 15m
Feb 16, 2015
Le Soleil brille pour tout le monde : rapports de classe. Conférence de Bernard Eisenschitz

Le Soleil brille pour tout le monde (1952) était le film préféré de son auteur. Est-ce une idylle du Sud fordien ou un film qui pourrait s'appeler Intolérance ? Doit-on y voir une harmonie féodale ou une ville déchirée par les vieilles rancœurs, les hiérarchies et le racisme ? Il s'agit en tout cas d'une œuvre charnière, tournée dans un moment charnière des États-Unis, entre la fin de la guerre et la crise de Little Rock.

1h 22m
Jan 15, 2015
La Poursuite infernale : sanctuaire classique. Conférence de Pierre Berthomieu

Le temps du western était différent, disait John Ford : la simple survie réclamait plus que l'ordinaire, et les hommes qui ont dominé ce temps sortaient de l'ordinaire. La griffe du cinéaste grandit alors les corps et les fait se dépasser, en route vers leur propre aura. Le récit de Tombstone et de Wyatt Earp vu par Ford en 1946, à la Fox, sous l'égide de Darryl Zanuck, reste comme une idéale plongée dans la fabrique de la légende et les tensions du style classique.

1h 36m
Dec 15, 2014
Truffaut critique : un hussard romantique ? Conférence de Noël Herpe

En ferraillant, aux Cahiers du cinéma et de manière encore plus spectaculaire à Arts, contre les représentants de la « qualité française », Truffaut se construit un style de polémiste, attentif à démasquer à travers la chronique des tournages la figure réelle d'un auteur (ou d'un non-auteur). En même temps, il s'inscrit dans une double continuité : celle des écrivains « hussards » d'après-guerre, parents déjà provocateurs de la revue Arts ; celle du romantisme de 1830, qu'il rejoint dans le culte assumé de la subjectivité.

46m
Nov 06, 2014
Truffaut acteur. Conférence d'Axelle Ropert

Truffaut réalisateur : tout le monde l'aime. Truffaut acteur : beaucoup l'ignorent, certains s'en moquent, peu l'aiment. Pourquoi le réalisateur le plus populaire de la Nouvelle Vague a-t-il pris tant de risques en devenant acteur ? Et l'acteur qui est en lui, ne détient-il pas les clés d'une obscure serrure ?

45m
Nov 06, 2014
Filmer après/avec Truffaut. Conférence de Jean-Marc Lalanne

Trente ans après sa disparition, l'œuvre de François Truffaut continue d'irriguer le cinéma contemporain. De Taïwan à Grenoble, de Manhattan à Paris, de Versailles-Chantiers à Tanger, une tentative pour suivre, dans un « marabout, bout d'ficelle » d'extraits, la façon dont sa mémoire se dissémine, polymorphe et toujours féconde.

38m
Nov 06, 2014
La place de l'archive dans l'exposition François Truffaut. Conférence de Florence Tissot

Dans le cadre de la journée d'études Truffaut et l'archive (5 novembre 2014) destinée auétudiants, Florence Tissot, de la Cinémathèque française, raconte son rôle dans l'élaboration de l'exposition François Truffaut à partir du fonds d'archives détenu par la Cinémathèque.

41m
Nov 05, 2014
Truffaut au travail : l'écriture de scénario. Conférence de Carole Le Berre

À la fin des années 1980, Carole Le Berre obtient de la veuve de François Truffaut de pouvoir explorer les archives du cinéaste (aujourd'hui déposées à la Cinémathèque française). Dans cette conférence donnée devant des étudiants dans le cadre de la journée d'études Truffaut et l'archive (5 novembre 2014), elle témoigne de son travail sur ce fonds. Carole Le Berre est l'auteur de François Truffaut au travail (Cahiers du cinéma, 2014).

1h 39m
Nov 05, 2014
Ozu aujourd'hui. Conférence de Diane Arnaud

La reconnaissance tardive du cinéma de Yasujirō Ozu en Occident, dans les années soixante-dix, plus de vingt ans après les consécrations d'Akira Kurosawa et de Kenji Mizoguchi, s'explique par la croyance selon laquelle la « japonéité » de son univers aurait été inaccessible à un spectateur lointain. Il est donc paradoxal qu'aux yeux de réalisateurs tels que Wim Wenders, Claire Denis, Alain Resnais ou Hirokazu Kore-eda, la façon si singulière qu'a eue Ozu de filmer le monde soit devenue plus qu'une référence : une source d'inspiration pour d'intimes variations. Cette conférence sera donc le récit d'un complet renversement de perspective.

1h 30m
Apr 28, 2014
Le parlant a-t-il tué le burlesque ? Conférence de Stéphane Goudet

Certains ont prétendu que le burlesque ne s'était jamais remis de la disparition du cinéma muet. Or, des Marx Brothers à Jerry Lewis, ou grâce à Blake Edwards et Peter Sellers, le cinéma classique américain a entretenu la flamme du comique gestuel et l'a profondément renouvelée.

58m
Apr 14, 2014
Le Musée imaginaire d'Henri Langlois. Conférence de Dominique Païni

Nous sommes parvenus à l'époque du « tout accessible ». Nous sommes loin de la rareté qui faisait se battre les cinéphiles pour une projection exceptionnelle de L'Âge d'or de Buñuel dans les salles historiques de la Cinémathèque de la rue d'Ulm ou du palais de Chaillot. La toile du Web offre désormais l'accès à tout ou partie de nombreux films, y compris ce qui fut considéré comme des objets perdus par les précédentes générations. Alors, quel sens cela a-t-il de réfléchir aujourd'hui, par une exposition, à la création de l'œuvre d'Henri Langlois : la Cinémathèque française ?

1h 30m
Apr 14, 2014
Henri Langlois / Jean-Luc Godard. Conférence de Nicole Brenez

La relation mutuellement admirative entre Henri Langlois et Jean-Luc Godard s'avère l'une des plus fidèles et créatrices qu'ait connue l'histoire du cinéma. Henri Langlois tenait l'auteur d'À bout de souffle pour un « génie poétique » et considérait qu'il y avait « un cinéma d'avant Godard et d'après Godard ». Dès 1964, il rend un « Hommage à Godard » à la Cinémathèque de Chaillot, et l'une de ses dernières grandes entreprises, la série des Anti-cours en 1976, consacre un épisode à une comparaison entre Andy Warhol et Jean-Luc Godard. Réciproquement, la conception du cinéma défendue par Jean-Luc Godard s'inscrit dans le cadre spéculatif développé par Langlois et ne cesse de l'alimenter, tout en s'inspirant de ses pratiques inventives et joyeusement illégales. Nous observerons quelques formes du passage d'Henri Langlois dans les choix stylistiques godardiens, tant dans ses films que dans son exposition Collage(s) de France.

2h 12m
Apr 11, 2014
L'âge d'or du burlesque américain : quand le corps silencieux conquiert l'espace. Conférence de Stéphane Goudet

Stéphane Goudet examine la représentation de l'espace (géographique et social) dans le cinéma burlesque américain, ainsi que son refus du langage verbal.

1h 2m
Mar 17, 2014