Droit, culture et société de la Rome antique - Dario Mantovani

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Juriste historien, Dario Mantovani est né en 1961 à Milan (Italie). Sa formation en lycée classique a préludé aux études de droit. Il a parcouru dans différentes universités italiennes (Trente, Parme) une carrière de chercheur et d'enseignant, avant de devenir professeur de droit romain à l'université de Pavie (à partir de 1997).

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189 episodes

04 - Sommes-nous les mêmes que la semaine dernière ? Le corps comme outil d'argumentation juridique

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Le corps du droit, « Corpus Iuris ». Imaginer le droit par les métaphores corporelles dans la littérature juridique romaine 04 - Sommes-nous les mêmes que la semaine dernière ? Le corps comme outil d'argumentation juridique Résumé Pour aborder un problème juridique, il faut d'abord des concepts pour le rendre maniable, puis le résoudre à la lumière des critères de valeur jugés préférables. Le juriste P. Alfenus Varus, consul en 39 av. J.-C. et personnalité de la scène politique et culturelle romaine, doit déterminer si le fait de changer quelques juges dans un jury modifie l'identité du jury et du procès (Digeste, 5.1.76). Une question d'identité dans le temps, donc. Comment la traiter ? Alfénus utilise la notion de corps développée par la philosophie grecque, qui les distingue selon qu'ils sont unitaires (comme une pierre), composés d'éléments cohérents (comme un navire) ou d'éléments séparés, mais conceptuellement considérés comme un seul corps (comme un peuple). Derrière cette question se cachent de profonds dilemmes philosophiques, notamment celui représenté par le navire de Thésée ou, plus troublant encore, celui concernant l'identité dans le temps de chacun d'entre nous. Pouvons-nous être considérés comme les mêmes qu'il y a une semaine, malgré le changement incessant de notre constitution physique ? L'idée du corps sert donc non seulement pour produire des métaphores permettant de nommer des concepts, mais aussi comme outil d'argumentation.

1h 3m
Mar 27, 2024
03 - Le corps et son contraire, les choses incorporelles. La voix, la famille sont-elles des corps ?

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Le corps du droit, « Corpus Iuris ». Imaginer le droit par les métaphores corporelles dans la littérature juridique romaine 03 - Le corps et son contraire, les choses incorporelles. La voix, la famille sont-elles des corps ? Résumé « C'est au langage, et au langage seul, que les entités fictives doivent leur existence, leur impossible et néanmoins indispensable existence ». On peut compléter ce propos de Jeremy Bentham, père de l'utilitarisme, en précisant que le langage, pour poursuivre ce but, se sert des métaphores et du corps. Le latin corpus dérive probablement du proto-indo-européen *ḱrp-os-, *ḱrp- Sa signification première est en fait le corps humain, du point de vue de son anatomie et de son aspect extérieur, par opposition à l'esprit. Mais de façon extensive, corpus en est venu à désigner le corps des animaux autres que l'homme, et aussi tous les êtres vivants organisés, puis tout objet matériel, quel qu'il soit. La polysémie du terme « corps » était telle que les anciens ont tenté de le définir, en le testant sur un cas précis, celui de la voix. La voix est-elle un corps ou bien est-elle un incorporel, se demande Aulu-Gelle (5.15). La discussion autour de la voix nous aide à prendre conscience du fait que le corps constitue l'image incontournable aussi pour dire son contraire. « Incorporel » n'est autre chose que le concept symétriquement inverse du corps. On ne peut penser une entité, réelle ou imaginaire, que si on lui donne ou on lui refuse un corps. Les juristes ont-ils aussi utilisé la catégorie des choses incorporelles. Gaius, notamment, en fait la (sous-)composante d'une triade qui se veut exhaustive de toute la matière juridique, personae, res, actiones. Cette démarche trace une ligne précise, de la métaphore à des notions abstraites. La pensée juridique tend d'abord à construire ses concepts à l'aide d'images corporelles (la notion d'obligation appartient à ce genre). Ensuite, dans une étape ultérieure, cette idée est transférée dans la catégorie des choses incorporelles. Cette oscillation permanente entre abstrait et concret peut prendre aussi une autre direction. C'est le cas lorsqu'un ensemble d'individus est conçu à son tour comme un seul corps. Le juriste Ulpien (D. 50.16.195.1-2, 4) cherche ainsi à définir les multiples significations du mot famille (familia) à l'aide de la notion de corps, mais aussi de sang et de mémoire. Les métaphores ne sont pas neutres : en tant que porteuses des idées provenant d'un domaine différent, elles ne s'en dépouillent jamais complètement et appellent d'autres métaphores.

1h 6m
Mar 20, 2024
02 - Voir à travers les corps : métaphores corporelles et métaphores incarnées

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Le corps du droit, « Corpus Iuris ». Imaginer le droit par les métaphores corporelles dans la littérature juridique romaine 02 - Voir à travers les corps : métaphores corporelles et métaphores incarnées Résumé Après les métaphores, protagonistes de la première séance, c'est le corps qui va faire son entrée sur scène lors de ce cours. Le corps agit au moins de deux façons différentes en tant que matrice de métaphores et d'autres tropes. De nombreuses métaphores surgissent du fait que notre esprit est habitué à concevoir le monde à partir de notre condition d'êtres pourvus d'un corps. On parle à ce propos de métaphores « incarnées », motivées par des expériences sensori-motrices que nous avons tous vécues. D'autres métaphores – qu'on qualifie de « corporelles » – puisent en revanche dans un imaginaire issu d'une représentation mentale du corps, le nôtre et surtout celui d'autrui. Pour mieux comprendre à la fois ces types de métaphores et la pensée des juristes qui s'en servent pour parler du droit, on abordera notamment un texte du juriste Paul, actif au premier tiers du IIIe siècle après J.-C. (Digeste, 48, 20, 7). Il traite d'une question ardue, à savoir le sort de l'héritage d'une personne condamnée à mort ou, en tout cas, à une peine entraînant la confiscation de ses biens, si le condamné a des descendants. Les enfants doivent-ils perdre le patrimoine de leur parent ou doivent-ils le recevoir en héritage ? Intérêt public à la punition et intérêt privé à la transmission du patrimoine entrent ici en conflit. Le juriste parvient à une solution grâce à un discours riche en métaphores et autres tropes, qui non seulement rendent le langage très vivant, mais constituent un élément sur lequel s'appuie le raisonnement pour parvenir à une solution équitable.

1h 2m
Mar 13, 2024
01 - Dire autre chose pour dire le droit. Introduction aux métaphores comme outil de pensée dans la Rome antique

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Le corps du droit, « Corpus Iuris ». Imaginer le droit par les métaphores corporelles dans la littérature juridique romaine 01 - Dire autre chose pour dire le droit. Introduction aux métaphores comme outil de pensée dans la Rome antique Résumé La métaphore est le transport d'un mot de sa signification propre à une autre signification. Par elle, on exprime une idée au moyen d'un terme qui normalement en désigne une autre. Il s'agit parfois d'une façon de rendre le discours plus élégant. D'autres fois, cela répond à une nécessité, parce qu'on manque de mots pour décrire de façon assez claire ce dont on veut parler. Les sciences sont riches en métaphores et, plus largement, de tropes. Cela vaut aussi pour le droit, alors qu'on s'attendrait au contraire pour cette langue de précision. Mais le droit n'existe pas à l'état naturel : c'est une technique développée par les sociétés humaines pour réduire les conflits. Et justement, comme la plupart des figures juridiques n'existent pas à l'état naturel, pour les rendre plus compréhensibles, il faut les rapprocher de ce qui constitue déjà notre expérience, notamment le corps et ses parties. C'est une façon d'insérer l'indicible dans un cadre familier et, par ce biais, de l'appréhender. C'est pourquoi souvent on parle d'autre chose pour parler de droit, en recourant à des métaphores et à d'autres tropes, comme lorsque les juristes romains disent « L'esclave ayant été manumis ne perd pas sa tête, parce qu'il n'avait pas de tête ». Un propos apparemment bizarre, mais qui avait une signification précise dans la langue juridique. Quintilien, maître de l'art du discours, notait que nous avons tous recours à des métaphores, sans en être toujours conscients. C'est à ce même résultat que la linguistique cognitiviste est parvenue ces dernières décennies, notamment avec le livre fondateur de Lakoff et Johnson. Les métaphores – nous expliquent-ils – sont dans la vie quotidienne. Ce qui fait tout leur intérêt est que souvent, sous une métaphore, on devine un concept plus profond, voire une façon de concevoir le monde : par exemple, considérer le temps comme de l'argent ou un procès comme une bataille ou une loi comme pourvue de volonté. C'est en suivant cette voie, qui considère la métaphore corporelle comme un détecteur de modèles culturels, que le cours tentera de pénétrer la mentalité des juristes romains, de remonter à l'origine du droit, et au fond aussi de réfléchir à notre propre façon de penser la justice. Ce premier cours introduira le cadre méthodologique.

1h 0m
Mar 06, 2024
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Conclusions

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Conclusions Intervenants : Dario Mantovani, Professeur du Collège de France A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

24m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Un projet récent de revue et ses perspectives : History of Classical Scholarship

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Un projet récent de revue et ses perspectives : History of Classical Scholarship Intervenants : Lorenzo Calvelli (Univ. Ca' Foscari, Venise) Federico Santangelo (Newcastle University) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

26m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Histoire et philologie : des Quaderni di storia à Philologie et liberté

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Histoire et philologie : des Quaderni di storia à Philologie et liberté Intervenants : Luciano Canfora (Univ. de Bari) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

18m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Réception de l'Antiquité et histoire de la philologie classique : Anabases

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Réception de l'Antiquité et histoire de la philologie classique : Anabases Intervenants : Clément Bur (Univ. Toulouse II – Jean-Jaurès) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

29m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Humanités numériques et philologie récente et contemporaine

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :Humanités numériques et philologie récente et contemporaine Intervenants : Matthieu Cassin (CNRS, IRHTirht) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

30m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :La tradition française dans la Revue de philologie

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? :La tradition française dans la Revue de philologie Intervenants : Philippe Moreau (Univ. Paris Est – Créteil) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

28m
Oct 06, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Une nouvelle encyclopédie en ligne sur la philologie grecque et latine ancienne

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Une nouvelle encyclopédie en ligne sur la philologie grecque et latine ancienne Intervenants : Franco Montanari (Univ. Gênes) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

17m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : L'édition et l'histoire de la philologie des textes chrétiens

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : L'édition et l'histoire de la philologie des textes chrétiens Intervenants : Stéphane Gioanni (Univ. Lumière – Lyon 2, HISOMA) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

35m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Le public des traductions : stratégies de la Pléiade et de folio Gallimard

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Le public des traductions : stratégies de la Pléiade et de folio Gallimard Intervenants : Philippe Heuzé (Univ. Sorbonne Nouvelle – Paris III) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

35m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Éditer, commenter et traduire : la CUF et l'éclairage de l'histoire de la philologie - Pour la série latine

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Éditer, commenter et traduire : la CUF et l'éclairage de l'histoire de la philologie - Pour la série latine Intervenants : John Scheid, Professeur du Collège de France A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

28m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Éditer, commenter et traduire : la CUF et l'éclairage de l'histoire de la philologie - Pour la série grecque

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Éditer, commenter et traduire : la CUF et l'éclairage de l'histoire de la philologie - Pour la série grecque Intervenants : Jacques Jouanna (Membre de l'Institut) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

34m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Évolution et convergences des méthodes philologiques : la Revue d'histoire des textes

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Évolution et convergences des méthodes philologiques : la Revue d'histoire des textes Intervenants : Jérémy Delmulle (CNRS, IRHT) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

32m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Le rôle de la BnF et des bibliothèques : accès, utilisation, évolution du public spécialisé et de la conservation

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Le rôle de la BnF et des bibliothèques : accès, utilisation, évolution du public spécialisé et de la conservation Intervenants : Christian Förstel (BnF – Département des manuscrits) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

20m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Parcours de la recherche au prisme de l'Année philologique

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Parcours de la recherche au prisme de l'Année philologique Intervenants : Charles Guérin (Sorbonne Université) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

36m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Les histoires de la philologie classique

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Les histoires de la philologie classique Intervenants : Stefania Montecalvo (Univ. de Foggia) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

28m
Oct 05, 2023
Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Ouverture

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2023-2024 Colloque - Voies et voix de la philologie classique. Éditer les textes anciens : comment et pour quel public ? : Ouverture Intervenants : Thomas Römer, Professeur et administrateur du Collège de France Dario Mantovani, Professeur du Collège de France François Bougard (CNRS, Directeur IRHT) Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) A. Voies de la philologie classique Ce premier volet entend analyser succinctement les manières de narrer la longue histoire de la transmission des textes antiques et d'évoquer ses figures marquantes, mais aussi ses périodisations, ses concepts, ses modèles. B. Voix de la philologie classique Ce second volet donnera la parole à plusieurs représentants de l'édition des œuvres classiques et des études d'histoire de la philologie classique ; aux uns, il sera demandé de se pencher sur les tendances actuelles de l'art d'éditer, traduire et commenter les textes anciens ; aux autres, de retracer le parcours de plusieurs revues éclairant l'histoire de ce domaine scientifique. Organisateurs : Dario Mantovani (Collège de France), Luigi-Alberto Sanchi (CNRS, IHD) et François Bougard (CNRS, IRHT).

19m
Oct 05, 2023
Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident : Comprendre une transformation radicale et ses conséquences

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident Comprendre une transformation radicale et ses conséquences L'une des propositions les plus célèbres des sciences sociales occidentales est associée à Karl Marx. Selon Marx, le monde occidental a connu une profonde transition socio-économique après le déclin et la chute de l'Empire romain, passant de l'esclavage antique au féodalisme médiéval. Alors que les économies de l'ancien monde étaient fondées sur la propriété des êtres humains, les économies du Moyen Âge ont été fondées sur la seigneurie féodale de la terre. Marx n'était pas le seul à penser ainsi. De nombreux penseurs ont proposé leurs propres versions de la même affirmation, parmi lesquels des personnalités telles que Max Weber et Marc Bloch. Cette interprétation classique du cours de l'histoire socio-économique occidentale est presque universellement rejetée aujourd'hui. Les chercheurs modernes ont démontré que les histoires socio-économiques des penseurs classiques étaient erronées. Les sociétés du monde antique n'avaient pas d'économies esclavagistes du type de celles imaginées par Marx ou Weber. Les chercheurs ne sont pas non plus disposés à qualifier le Moyen Âge de « féodal » comme le faisaient les penseurs classiques du passé. La grande hypothèse du passage de l'esclavage au féodalisme, aux yeux des chercheurs contemporains, a été fondamentalement réfutée. Pourtant, en examinant les sources juridiques, nous découvrons de nombreux signes de changement qui rappellent les idées de Marx, Weber et Bloch. La Rome classique n'avait pas une économie marxiste de l'esclavage. Mais la formule paradigmatique pour revendiquer des droits de propriété était Je déclare que cet homme est à moi. Le droit romain, plus largement, était riche d'un langage et d'un symbolisme qui appartenaient à ce qu'Orlando Patterson appelle « l'idiome du pouvoir » de la relation maître / esclave. Le « féodalisme » ne s'est peut-être pas abattu sur l'Europe après la chute de l'Empire romain d'Occident. Mais le droit postclassique est indubitablement marqué par une orientation vers la propriété foncière, qui reste l'exemple paradigmatique de la propriété dans la plupart des cultures juridiques modernes. Les interprétations classiques de l'histoire occidentale sont-elles vraiment dénuées de vérité ? Ces conférences soutiennent qu'il y a effectivement du vrai dans les interprétations classiques. L'Occident a réellement été façonné par le passage de la propriété des êtres humains à la propriété de la terre. Mais Marx et ses nombreux successeurs ont eu tort de penser que cette transformation appartenait à l'histoire économique. La grande transformation n'était pas une transformation des modes de production. C'était une transformation de l'imagination juridique. C'était une transformation dans la manière dont le droit occidental a résolu le profond mystère de ce que signifie être propriétaire. Les conférences ont pour but de donner un sens à cette transformation. Elles commencent dans l'Antiquité, en analysant l'« idiome du pouvoir » des relations maître / esclave dans le droit romain antique. Ils se tournent ensuite vers le passage postclassique à une orientation vers la propriété de la terre. Les débuts de ce changement peuvent être datés de l'Antiquité tardive. Mais le processus de changement dans l'imaginaire juridique a été extraordinairement lent, n'atteignant son apogée qu'à la fin des XVIIIe et XIXe siècles, qui ont vu la disparition définitive de la propriété légitime des êtres humains. La fin de l'esclavage légal ne peut être comprise que dans le contexte de cette histoire immensément longue de changement de l'imagination juridique. Pour donner un sens à ce qui s'est passé, les conférences soutiennent que nous devons considérer non seulement l'histoire du droit, mais aussi l'histoire de la religion. James Q. Whitman est professeur invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Dario Mantovani.

1h 1m
Jun 06, 2023
11 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « La nature n'a pas fait du soleil le bien de quelqu'un ». Épilogue

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 11 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « La nature n'a pas fait du soleil le bien de quelqu'un ». Épilogue

1h 11m
May 31, 2023
Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident À travers Marx et Weber, au-delà de Marx et Weber L'une des propositions les plus célèbres des sciences sociales occidentales est associée à Karl Marx. Selon Marx, le monde occidental a connu une profonde transition socio-économique après le déclin et la chute de l'Empire romain, passant de l'esclavage antique au féodalisme médiéval. Alors que les économies de l'ancien monde étaient fondées sur la propriété des êtres humains, les économies du Moyen Âge ont été fondées sur la seigneurie féodale de la terre. Marx n'était pas le seul à penser ainsi. De nombreux penseurs ont proposé leurs propres versions de la même affirmation, parmi lesquels des personnalités telles que Max Weber et Marc Bloch. Cette interprétation classique du cours de l'histoire socio-économique occidentale est presque universellement rejetée aujourd'hui. Les chercheurs modernes ont démontré que les histoires socio-économiques des penseurs classiques étaient erronées. Les sociétés du monde antique n'avaient pas d'économies esclavagistes du type de celles imaginées par Marx ou Weber. Les chercheurs ne sont pas non plus disposés à qualifier le Moyen Âge de « féodal » comme le faisaient les penseurs classiques du passé. La grande hypothèse du passage de l'esclavage au féodalisme, aux yeux des chercheurs contemporains, a été fondamentalement réfutée. Pourtant, en examinant les sources juridiques, nous découvrons de nombreux signes de changement qui rappellent les idées de Marx, Weber et Bloch. La Rome classique n'avait pas une économie marxiste de l'esclavage. Mais la formule paradigmatique pour revendiquer des droits de propriété était Je déclare que cet homme est à moi. Le droit romain, plus largement, était riche d'un langage et d'un symbolisme qui appartenaient à ce qu'Orlando Patterson appelle « l'idiome du pouvoir » de la relation maître / esclave. Le « féodalisme » ne s'est peut-être pas abattu sur l'Europe après la chute de l'Empire romain d'Occident. Mais le droit postclassique est indubitablement marqué par une orientation vers la propriété foncière, qui reste l'exemple paradigmatique de la propriété dans la plupart des cultures juridiques modernes. Les interprétations classiques de l'histoire occidentale sont-elles vraiment dénuées de vérité ? Ces conférences soutiennent qu'il y a effectivement du vrai dans les interprétations classiques. L'Occident a réellement été façonné par le passage de la propriété des êtres humains à la propriété de la terre. Mais Marx et ses nombreux successeurs ont eu tort de penser que cette transformation appartenait à l'histoire économique. La grande transformation n'était pas une transformation des modes de production. C'était une transformation de l'imagination juridique. C'était une transformation dans la manière dont le droit occidental a résolu le profond mystère de ce que signifie être propriétaire. Les conférences ont pour but de donner un sens à cette transformation. Elles commencent dans l'Antiquité, en analysant l'« idiome du pouvoir » des relations maître / esclave dans le droit romain antique. Ils se tournent ensuite vers le passage postclassique à une orientation vers la propriété de la terre. Les débuts de ce changement peuvent être datés de l'Antiquité tardive. Mais le processus de changement dans l'imaginaire juridique a été extraordinairement lent, n'atteignant son apogée qu'à la fin des XVIIIe et XIXe siècles, qui ont vu la disparition définitive de la propriété légitime des êtres humains. La fin de l'esclavage légal ne peut être comprise que dans le contexte de cette histoire immensément longue de changement de l'imagination juridique. Pour donner un sens à ce qui s'est passé, les conférences soutiennent que nous devons considérer non seulement l'histoire du droit, mais aussi l'histoire de la religion. James Q. Whitman est professeur invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Dario Mantovani.

1h 0m
May 30, 2023
10 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « L'équité est le retour à la loi naturelle, dans le silence, l'opposition ou l'obscurité des lois positives ». Le droit de nature comme discours.

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 10 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « L'équité est le retour à la loi naturelle, dans le silence, l'opposition ou l'obscurité des lois positives ». Le droit de nature comme discours.

1h 14m
May 24, 2023
Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : une transformation en droit occidental L'une des propositions les plus célèbres des sciences sociales occidentales est associée à Karl Marx. Selon Marx, le monde occidental a connu une profonde transition socio-économique après le déclin et la chute de l'Empire romain, passant de l'esclavage antique au féodalisme médiéval. Alors que les économies de l'ancien monde étaient fondées sur la propriété des êtres humains, les économies du Moyen Âge ont été fondées sur la seigneurie féodale de la terre. Marx n'était pas le seul à penser ainsi. De nombreux penseurs ont proposé leurs propres versions de la même affirmation, parmi lesquels des personnalités telles que Max Weber et Marc Bloch. Cette interprétation classique du cours de l'histoire socio-économique occidentale est presque universellement rejetée aujourd'hui. Les chercheurs modernes ont démontré que les histoires socio-économiques des penseurs classiques étaient erronées. Les sociétés du monde antique n'avaient pas d'économies esclavagistes du type de celles imaginées par Marx ou Weber. Les chercheurs ne sont pas non plus disposés à qualifier le Moyen Âge de « féodal » comme le faisaient les penseurs classiques du passé. La grande hypothèse du passage de l'esclavage au féodalisme, aux yeux des chercheurs contemporains, a été fondamentalement réfutée. Pourtant, en examinant les sources juridiques, nous découvrons de nombreux signes de changement qui rappellent les idées de Marx, Weber et Bloch. La Rome classique n'avait pas une économie marxiste de l'esclavage. Mais la formule paradigmatique pour revendiquer des droits de propriété était Je déclare que cet homme est à moi. Le droit romain, plus largement, était riche d'un langage et d'un symbolisme qui appartenaient à ce qu'Orlando Patterson appelle « l'idiome du pouvoir » de la relation maître / esclave. Le « féodalisme » ne s'est peut-être pas abattu sur l'Europe après la chute de l'Empire romain d'Occident. Mais le droit postclassique est indubitablement marqué par une orientation vers la propriété foncière, qui reste l'exemple paradigmatique de la propriété dans la plupart des cultures juridiques modernes. Les interprétations classiques de l'histoire occidentale sont-elles vraiment dénuées de vérité ? Ces conférences soutiennent qu'il y a effectivement du vrai dans les interprétations classiques. L'Occident a réellement été façonné par le passage de la propriété des êtres humains à la propriété de la terre. Mais Marx et ses nombreux successeurs ont eu tort de penser que cette transformation appartenait à l'histoire économique. La grande transformation n'était pas une transformation des modes de production. C'était une transformation de l'imagination juridique. C'était une transformation dans la manière dont le droit occidental a résolu le profond mystère de ce que signifie être propriétaire. Les conférences ont pour but de donner un sens à cette transformation. Elles commencent dans l'Antiquité, en analysant l'« idiome du pouvoir » des relations maître / esclave dans le droit romain antique. Ils se tournent ensuite vers le passage postclassique à une orientation vers la propriété de la terre. Les débuts de ce changement peuvent être datés de l'Antiquité tardive. Mais le processus de changement dans l'imaginaire juridique a été extraordinairement lent, n'atteignant son apogée qu'à la fin des XVIIIe et XIXe siècles, qui ont vu la disparition définitive de la propriété légitime des êtres humains. La fin de l'esclavage légal ne peut être comprise que dans le contexte de cette histoire immensément longue de changement de l'imagination juridique. Pour donner un sens à ce qui s'est passé, les conférences soutiennent que nous devons considérer non seulement l'histoire du droit, mais aussi l'histoire de la religion. James Q. Whitman est professeur invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Dario Mantovani.

1h 1m
May 23, 2023
09 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « Nous sommes un fardeau pour le monde, alors que la Nature n'est plus capable de nous soutenir ». Regards romains sur l'environnement, entre savoirs pratiques, morale

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 09 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : « Nous sommes un fardeau pour le monde, alors que la Nature n'est plus capable de nous soutenir ». Regards romains sur l'environnement, entre savoirs pratiques, morale

1h 5m
May 17, 2023
Conférence - James Q. Whitman : Des maîtres d'esclaves aux seigneurs de terres : la transformation du droit de la propriété en Occident

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 L'une des propositions les plus célèbres des sciences sociales occidentales est associée à Karl Marx. Selon Marx, le monde occidental a connu une profonde transition socio-économique après le déclin et la chute de l'Empire romain, passant de l'esclavage antique au féodalisme médiéval. Alors que les économies de l'ancien monde étaient fondées sur la propriété des êtres humains, les économies du Moyen Âge ont été fondées sur la seigneurie féodale de la terre. Marx n'était pas le seul à penser ainsi. De nombreux penseurs ont proposé leurs propres versions de la même affirmation, parmi lesquels des personnalités telles que Max Weber et Marc Bloch. Cette interprétation classique du cours de l'histoire socio-économique occidentale est presque universellement rejetée aujourd'hui. Les chercheurs modernes ont démontré que les histoires socio-économiques des penseurs classiques étaient erronées. Les sociétés du monde antique n'avaient pas d'économies esclavagistes du type de celles imaginées par Marx ou Weber. Les chercheurs ne sont pas non plus disposés à qualifier le Moyen Âge de « féodal » comme le faisaient les penseurs classiques du passé. La grande hypothèse du passage de l'esclavage au féodalisme, aux yeux des chercheurs contemporains, a été fondamentalement réfutée. Pourtant, en examinant les sources juridiques, nous découvrons de nombreux signes de changement qui rappellent les idées de Marx, Weber et Bloch. La Rome classique n'avait pas une économie marxiste de l'esclavage. Mais la formule paradigmatique pour revendiquer des droits de propriété était Je déclare que cet homme est à moi. Le droit romain, plus largement, était riche d'un langage et d'un symbolisme qui appartenaient à ce qu'Orlando Patterson appelle « l'idiome du pouvoir » de la relation maître / esclave. Le « féodalisme » ne s'est peut-être pas abattu sur l'Europe après la chute de l'Empire romain d'Occident. Mais le droit postclassique est indubitablement marqué par une orientation vers la propriété foncière, qui reste l'exemple paradigmatique de la propriété dans la plupart des cultures juridiques modernes. Les interprétations classiques de l'histoire occidentale sont-elles vraiment dénuées de vérité ? Ces conférences soutiennent qu'il y a effectivement du vrai dans les interprétations classiques. L'Occident a réellement été façonné par le passage de la propriété des êtres humains à la propriété de la terre. Mais Marx et ses nombreux successeurs ont eu tort de penser que cette transformation appartenait à l'histoire économique. La grande transformation n'était pas une transformation des modes de production. C'était une transformation de l'imagination juridique. C'était une transformation dans la manière dont le droit occidental a résolu le profond mystère de ce que signifie être propriétaire. Les conférences ont pour but de donner un sens à cette transformation. Elles commencent dans l'Antiquité, en analysant l'« idiome du pouvoir » des relations maître / esclave dans le droit romain antique. Ils se tournent ensuite vers le passage postclassique à une orientation vers la propriété de la terre. Les débuts de ce changement peuvent être datés de l'Antiquité tardive. Mais le processus de changement dans l'imaginaire juridique a été extraordinairement lent, n'atteignant son apogée qu'à la fin des XVIIIe et XIXe siècles, qui ont vu la disparition définitive de la propriété légitime des êtres humains. La fin de l'esclavage légal ne peut être comprise que dans le contexte de cette histoire immensément longue de changement de l'imagination juridique. Pour donner un sens à ce qui s'est passé, les conférences soutiennent que nous devons considérer non seulement l'histoire du droit, mais aussi l'histoire de la religion. James Q. Whitman est professeur invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Dario Mantovani.

1h 8m
May 16, 2023
08 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : Lucrèce et un contrat naturel qui n'en est pas un

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 08 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : Lucrèce et un contrat naturel qui n'en est pas un Pour établir une relation plus saine avec le monde qui nous entoure et dont nous faisons partie, les hommes devraient-ils passer un contrat avec les animaux et l'ensemble de l'écosystème ? C'est le "contrat naturel" proposé par Michel Serres, dans le cadre d'un mouvement plus général qui prône la personnification des objets naturels et la reconnaissance qu'ils sont titulaires de droits, notamment le droit à l'existence. Presque indépendamment, de nombreux chercheurs, surtout américains, ont cru trouver une préfiguration et une confirmation de ce type de contrat ("the animal contract") dans un passage du poème De la Nature de Lucrèce (5.855-877). L'analyse des vers du poète épicurien du Ier siècle avant J.-C. montre cependant qu'il avait à l'esprit un autre modèle, celui de la tutelle (tutela), similaire à celui de la tutelle des mineurs incapables de se défendre (et de la législation sur la protection des animaux) . Une définition que le juriste Servius Sulpicius Rufus donne de la tutela et qui trouve un écho dans la poésie lucrétienne permet de mieux cerner les contours juridiques les enjeux pratiques de la question.

57m
May 10, 2023
07 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne :« … aussi longtemps que dure l'intention de revenir ». Abeilles, colombes et cerfs : des animaux à la lisière du droit

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 07 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne :« … aussi longtemps que dure l'intention de revenir ». Abeilles, colombes et cerfs : des animaux à la lisière du droit Après avoir étudié les deux catégories fondamentales des animaux domestiques et des animaux sauvages, le cours portera sur des catégories intermédiaires. Nous nous intéresserons notamment à un étrange groupe d'animaux qui ont l'habitude d'aller et de revenir, dans un va-et-vient entre nature et culture, entre liberté et propriété, qui, comme toute zone grise, met en question les catégories trop rigides, mais en même temps contribue à les valider.

1h 12m
Apr 19, 2023
06 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : Classer les animaux pour mieux se les approprier. Jalons pour une « zoologie juridique » romaine

Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2022-2023 06 - Droit de nature, nature sans droits. Les implicites romains de la pensée moderne : Classer les animaux pour mieux se les approprier. Jalons pour une « zoologie juridique » romaine Pourquoi le Code rural de 2010 précise-t-il que les volailles et autres animaux de basse-cour restent notre propriété même si nous les avons perdus de vue ? C'est un legs implicite du droit romain, qui distingue les animaux dont nous conservons la propriété une fois pour toutes et les animaux sur lesquels notre contrôle ne s'exerce que tant que nous en conservons la maîtrise physique, ne serait-ce que par notre regard. Pour parvenir à ce résultat, une taxonomie articulée des animaux apparaît dans les textes des juristes romains. Elle distingue d'abord les animaux sauvages et les animaux domestiqués, puis procède à d'autres distinctions dont le cours montrera la richesse et les nuances. Dans cette taxonomie, les critères zoologiques, morphologiques et éthologiques, coexistent avec des considérations économiques, attentives à mesurer le rôle de chaque animal dans l'économie romaine. C'est une classification par laquelle les juristes jettent leur filet conceptuel sur le règne animal. Mais c'est aussi une voie féconde, et peu explorée, pour appréhender la mentalité des Romains face au vivant et pour en repérer les traces jusqu'à nous.

1h 9m
Apr 12, 2023