Grain de sel/poivre ?

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Nos chroniqueurs, anciens et nouveaux, vous commentent de manière décalée un sujet d’actualité. Billet d’humeur qui va soit gratter (Grain de poivre), soit encourager (Grain de sel)

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100 episodes

Jérôme Garnier – Consumérisme et véritable esprit de Noël

Temps de lecture : 3 minutes Jérôme Garnier - Quand le consumérisme remplace le véritable esprit de Noël

3m
Dec 24, 2020
Claude Greder – Avoir 20 ans

Temps de lecture : 3 minutes Claude Greder - Avoir 20 ans aujourd'hui, qu'en est-il d'hier ?

3m
Dec 23, 2020
Jean-Luc Gadreau – Nouvelle année, apprenons le silence et avançons avec espérance!

Temps de lecture : 2 minutes Jean-Luc Gadreau - Nouvelle année, se taire quand c'est nécessaire, nouvelle résolution 2021 ?

3m
Dec 21, 2020
Michaël Mutzner – Multinationales responsables

Temps de lecture : 3 minutes Michaël Mutzner - Direction la Suisse avec ce référendum qui a eu lieu il y a deux semaines concernant les Multinationales responsables !

3m
Dec 18, 2020
Timothée Paton – (Re)confinés mais pas déconnectés

Temps de lecture : 2 minutes Timothée Paton - (Re)confinés mais pas déconnectés

3m
Dec 17, 2020
Jean-Marc Bellefleur – Les pompières et leurs tenues

Temps de lecture : 2 minutes Jean-Marc Bellefleur - Les pompières et leurs tenues

3m
Dec 16, 2020
Ludvine Schmitz – La vérité

Temps de lecture : 2 minutes Ludvine Schmitz - Nous parle d'un thème essentiel : la vérité. Avoir ou être ?

3m
Dec 15, 2020
Claude Greder – L’avent

Temps de lecture : 2 minutes Claude Greder - L'avent

3m
Dec 14, 2020
Holly Figaro Many – Le bonheur ça existe, et ça s’entretient !

Temps de lecture : 2 minutes Holly Figaro Many nous invite à faire le plein de bonheur mais surtout à l'entretenir. Il nous encourage à regarder au-dessus des circonstances !

3m
Dec 11, 2020
Jean-François Mouhot – Voiture électrique

Temps de lecture : 3 minutes Jean-François Mouhot nous parle de voiture électrique et de leur impact !

3m
Dec 10, 2020
Ludvine Schmitz – Le carreau de chocolat

Ludvine : Bonjour à tous. Puisqu’on est dans la période de l’Avent, j’aimerais vous parler d’une histoire qui me rappelle un peu Noël. Il y est certes question de chocolat, mais plus sérieusement, elle parle d’un bébé condamné d’avance. Cette histoire a été racontée il y a quelques années par Francine Christophe. PHARE FM : Super, on adore les histoires vraies! Mais qui est Francine Christophe, Ludvine? Ludvine : Une parisienne, née en 1933. A dix ans, Francine Christophe fut déportée au camp de concentration de Bergen-Belsen avec sa mère. Elle avait pu emporter deux carrés de chocolat qu’elle tenait précieusement cachés. Pour le jour où elle deviendrait peut-être trop faible et en aurait besoin. Mais voilà que dans leur baraque, arrive une jeune déportée, enceinte. PHARE FM : Sa grossesse se voyait-elle ? Ludvine : Non, la jeune femme était maigre mais elle alla jusqu’au bout de sa grossesse. Au moment de l’accouchement, la mère de Francine parla avec sa fille : «Comment te sens-tu?». -Bien, Maman, répondit Francine. Alors la maman demanda la permission d’avoir un carré de chocolat, pour la jeune femme. Francine donna son chocolat. La jeune femme survit à l’accouchement et son bébé aussi. PHARE FM : Dans de telles conditions, cela paraît incroyable. Et le bébé a-t-il pu être nourri? Ludvine : Eh bien, sa maman n’avait pas de lait. Les femmes de la baraque payèrent la personne qui nettoyait le bureau des SS pour qu’elle leur ramène du lait en poudre. «Payer» signifiait donner de sa ration de pain ou de soupe. Le bébé fut ainsi nourri quelques mois. Quand il n’y eut plus de lait en poudre, sa maman lui mâcha du rutabaga pour en faire de la bouillie, et la mettre dans la bouche du bébé. Et pour l’habiller, les femmes coupèrent des bouts de tissu de leur propre tenue, l’une sa ceinture, l’autre son ourlet, son col. PHARE FM : Mais ce bébé devait attirer l’attention, non? Ludvine : Aussi étonnant que cela puisse paraître : ce bébé ne pleurait pas. Francine Christophe raconte qu’elle ne l’a pas entendu une fois pleurer pendant 6 mois! Il était en quelque sorte ficelé contre la maigre poitrine de sa mère, sous sa blouse. Et bien que la maman allât travailler, son chef ne remarqua jamais le bébé! Et puis heureusement, la Libération est arrivée. PHARE FM : Et le bébé avait survécu jusque-là, Ludvine? Ludvine : Oui! Et Francine Christophe raconte qu’au moment de leur libération, pour la première fois, elle a entendu le bébé pleurer. Comme si ce jour-là marquait sa naissance! Et puis par la suite, Francine Christophe l’a perdu de vue. Elle a regagné la France et, les années passant, fondé une famille. En tant que survivante de la Shoah, elle a plus tard témoigné sur sa déportation et sa vie en camp de concentration. Un jour, Francine Christophe fit une conférence sur les survivants de camps et la psychologie. Beaucoup de monde y assista. A la fin, une médecin-psychiatre de Marseille s’approcha de la conférencière. Avant d’échanger avec Francine, la femme lui tendit un carré de chocolat et lui dit : «Je suis le bébé!»

3m
Dec 08, 2020
Claude Greder – La résistance

PHARE FM : Quel est le thème de ce GDS ? Claude : La résistance : L’actualité de ces derniers jours a été marqué par le décès de deux centenaires particuliers, tous les deux des résistants de la 2è Guerre Mondiale : PHARE FM : D’accord, alors on part avec vous à leur découverte ? ! ? Claude : Daniel Cordier, auquel la Nation a rendu hommage, secrétaire de Jean Moulin, patron de la Résistance a été, selon les termes du Président de la République, « résistant de la première heure, de ceux qui restèrent debout quand tout s’effondrait, prêts à tous les sacrifices pour que la France restât la France. » Noëlle Rouget qui nous a quittés le 22 novembre dernier, arrêtée par la Gestapo en 1943, envoyée dans un camps de concentration alors que son fiancé a été passé par les armes, et connue pour celle qui, 17 ans après la guerre, est la résistante qui fit gracier son bourreau. Ces deux héros de l’ombre me font penser à deux autres grands personnages de l’histoire : PHARE FM : Ah oui ? Mais à qui pensez-vous ? Claude : Marie Durand, emprisonnée dans la tour de Constance au Cap d’Agde pour sa foi en la Bible, est devenue la figure emblématique de la résistance à l’intolérance religieuse de l’époque (année 1730-1780). Après 38 ans d’incarcération, elle en sortira non sans avoir soutenu ses codétenues à refuser d’abjurer dans leur moment de moindre résistance, abjuration synonyme de liberté. On lui attribue l’inscription à l’ongle sur la margelle du puits, de son mot d’ordre, RESISTER Enfin, il y a le Maître en matière de Résistance, Jésus de Nazareth, le Christ. Il a résisté à toutes les tentations possibles. Il a résisté aux appétits charnels, à la tentation d’impressionner la foule par un saut de l’ange du haut du temple, puis il a résisté à l’obtention de la gloire humaine au risque de trahir son identité. Enfin, il a résisté à la foule de le proclamer « Roi » et finalement à sa propre volonté en acceptant de vivre sa Passion amoureuse pour l’humanité quitte à devoir finir sur une croix. PHARE FM : Que vous inspire ces « résistants » ? Claude : D’une part, ils avaient un but dans la vie bien plus élevé et plus noble que le simple accomplissement de leur existence ou l’amour du confort. D’autre part, par leur courage, abnégation et sacrifice, leurs actes de résistance ont permis à d’autres de ne pas sombrer aux heures difficiles de leur vie mais de créer les conditions pour la changer l’atmosphère. Je m’adresse à tous celles et ceux que le Christ inspire, qui leur sert de modèle, qui sont à sa recherche ou se tournent vers Lui et à celles et ceux qui Lui font confiance pour leur avenir, n’a-t-il pas dit : « Je vais ouvrir un chemin dans le désert et faire couler des fleuves dans ce lieu sec » Es 43.19 ??? Vous traversez un désert ? Résistez, résistons ensemble à la morosité ambiante, aux discours pessimistes et apocalyptiques générateurs de peur, d’angoisse et étouffant la joie de vivre. Faisons-Lui confiance. En Lui, il y a toujours un coin de ciel bleu dans un horizon gris. Cette certitude s’appelle l’espérance. Alors,… résistons ensemble, maintenant. Demain, il y aura des solutions. Belle journée à vous toutes et tous sur PFM. PHARE FM : Merci Claude Greder et pour finir sur ce thème du jour de la Résistance, nous vous proposons de visiter le site résistance.life de Matthieu et Sarah Marvane, artiste bien connu sur les ondes de PHARE FM, site dont le mot d’ordre est « NE CHERCHONS PAS UNE ATMOSPHÈRE, MAIS CHANGEONS-LA ! »

3m
Dec 07, 2020
Nicolas Fouquet – Temps de l’avent

PHARE FM : La chronique Grain de SEL/Grain de poivre du jour est apportée par Nicolas Fouquet du SEL, l’ONG protestante de solidarité internationale. Bonjour Nicolas. Nicolas : Bonjour à tous et bon temps de l’avent à chacun et chacune ! PHARE FM : Effectivement, nous sommes déjà début décembre. Bon temps de l’avent, Nicolas. Vous avez allumé votre première bougie dimanche ? Nicolas : Oui. Effectivement, on a fait ça en famille avec ma petite fille. Mais si aujourd’hui j’ai envie de vous parler de cette période qui nous conduit vers Noël, ce n’est pas sous l’angle des bougies ou des décorations. C’est bien connu : ce temps de l’avent est propice pour témoigner de sa foi ou pour faire du bien autour de soi. Les gens sont généralement plus ouverts. Et en cette période de covid et de confinement, il est peut-être plus précieux que jamais de marquer le coup d’une façon ou autre. PHARE FM : Seulement, les circonstances actuelles rendent aussi les choses peut-être plus compliquées ? Nicolas : C’est tout à fait vrai ! Et c’est justement le point sur lequel j’aimerais insister dans ma chronique. Peut-être avez-vous des habitudes que vous ne pourrez pas concrétiser durant cette période de l’avent. Peut-être êtes-vous frustré de ne pas pouvoir entreprendre telle ou telle action que vous auriez aimé mener. C’est normal ! Mais j’aimerais vous inviter à vous réinventer, à vous adapter malgré tout à la situation. C’est coûteux. Il faut avoir de nouvelles idées, ça prend du temps et on n’est pas toujours sûr que ça va fonctionner. Mais ça peut être payant ! PHARE FM : Un appel à être flexible et créatif en quelque sorte ! Nicolas : Complètement. L’idée de ma chronique m’est venue en écoutant le témoignage de Jéma Taboyan lors du dernier Centre évangélique connecté. Depuis quelques années, elle organise avec l’appui de différentes Églises de Valence : « Le Noël du cœur ». Leur ambition ? Que personne ne soit seul le soir de Noël. L’an dernier, ils ont rassemblé jusqu’à 1000 participants pour un grand événement gratuit le 24 décembre. Cette année, c’est impossible évidemment. Mais au lieu de baisser les bras et de tout abandonner, ils lancent une nouvelle initiative : offrir 1000 cadeaux à des personnes seules ou démunies. PHARE FM : C’est une belle idée et c’est courageux : un exemple de projet qui s’adapte à la situation. Nicolas : Oui et ils ne sont pas les seuls. J’ai été marqué aussi dans le cadre de mon travail au SEL par les ressources que peuvent déployer certains de nos partenaires locaux pour continuer leurs actions de lutte contre la pauvreté malgré les circonstances. Et notamment ce qu’ils prévoient de faire durant ce temps de l’avent. Au Togo par exemple, il impossible d'organiser la fête de Noël dans les centres de parrainage comme à leur habitude car l’état d'urgence est déclaré dans le pays jusqu'en mars 2021. En conséquence, ils prévoient de visiter chaque enfant et leur famille pour leur dire qu'ils ne sont pas oubliés et pour leur communiquer le véritable sens de Noël. A défaut de pouvoir organiser un repas commun au centre, ils vont aussi apporter un kit de nourriture spécial et déposer des jouets aux enfants devant leur porte. PHARE FM : Un mot pour conclure ? Nicolas : Une question et une invitation plutôt. La question : Pourquoi ne pas soutenir de telles initiatives ? Celles que je vous ai partagé mais peut-être d’autres dont vous auriez eu connaissance. Une invitation : Et si vous-même vous vous réinventiez ? Vous avez une idée pour vous adapter à la situation, allez-y ! N’hésitez pas à en parler autour de vous. Qui sait ? Vous pourriez inspirer d’autres personnes et même des chroniques radios…

3m
Dec 06, 2020
Timothée Paton – Comment va votre voisin ?

VOTRE VOISIN VA COMMENT ? PHARE FM : Alors, l'autre jour il vous est arrivé une drôle d'aventure… Timothée : Ca faisait 3 jours et 3 nuits que le voisin au-dessus, un homme seul d'une cinquantaine d'années faisait beaucoup de bruit. D'habitude on ne l'entend jamais. C'était comme s'il tombait du lit. Alors, après 3 jours, je monte à l'étage. Je frappe à la porte, je sonne. J'entends une voix au loin : " Je suis malade !' Sa porte est fermée… PHARE FM : Vous avez alors fait comment ? Timothée : Je suis descendu voir la voisine dans bas, une dame de 80 ans. Elle me rejoint devant la porte de notre voisin. On trouve le double de la clé dans une boite à côté de la porte d'entrée. Quand on a pénétré à l'intérieur de l'appartement, tout était noir. Y a même plus d'électricité. Et cette voix au fond du couloir, dans une des pièces qui nous dit "Apportez moi un verre d'eau…" Quand je pousse la porte de la chambre, tout est sombre… J'aperçois la silhouette du voisin, courbé au sol, au bord de son lit. PHARE FM : Qu'est-ce qu'il lui ait arrivé ? Timothée : La moitié de son corps était paralysé. Il venait de passer plusieurs jours et nuits à terre. Le bruit que j'entendais de chez moi c'étaient les fois où il avait tenté après beaucoup d'effort de se lever ; pour aussitôt s'effondrer par terre. Il ne pouvait même pas se déplacer jusqu'au salon pour mettre la main sur son portable et appeler à l'aide. Il n'avait pas manger ni bu depuis plusieurs jours. Il ne pouvait même pas se déplacer pour aller aux toilettes ou à la salle de bain. En fait, Il était en train de mourir à petit feu ; et personne ne le savait. PHARE FM : Vous avez appelez le SAMU ? Timothée : Oui j'ai appelé le 15 (n'oubliez pas ce numéro, le 15). En moins de 15 minutes, ils étaient là. Ou plutôt elles étaient là : deux jeunes femmes formidables (elle avaient déjà eu 10 interventions la veille et venaient de passer une nuit blanche) … Elles l'ont aidé à s'habiller. Il n'avait pas la force d'enfiler un pantalon. Elles l'on installé sur un siège et l'on descendu du 4ème étage, marche par marche. Entre deux étages, ce pauvre homme, maigre, sale et malade nous dit ceci : "Vous savez, j'ai crié à Dieu, j'ai crié à Dieu, jour et nuit". Je me suis tourné vers lui et je lui ai dit : "Vous avez bien fait. Vous voyez, Il vous a répondu". PHARE FM : Timothée, vous étiez probablement le seul voisin à l'avoir entendu. Timothée : Je suis son seul voisin. Je ne serai pas monté, il serait peut-être mort. Pour être honnête après 3 nuits, je commençais à en avoir assez. Je pensais qu'il faisait du bruit, sans gêne. Je me disais " C'est pas possible, il peut pas faire moins de bruit ! " Mais en fait, il était en danger. Depuis, la voisine d'en bas appelle maintenant tous les deux jours l'hôpital. Elle me dit qu'il est en neurologie. En ces temps difficiles que nous vivons tous, prenez des nouvelles de vos voisins. Beaucoup vivent seuls, parfois oubliés de tout le monde. Allez toquer à leur porte. Demandez-leur si ça va… On peut malheureusement vivre des années dans un immeuble, un quartier sans savoir comment vont nos voisins. PHARE FM : Merci Timothée pour ce rappel.

3m
Dec 06, 2020
Jean-Marc Bellefleur – Femmes écrivaines

Jean-Marc Bellefleur : Bonjour Lisa, bonjour Thomas ! Savez-vous qui sont Pierre de Coulevain, Jean Dornis,Henry Gréville, Paul Cervières ? PHARE FM : Non, je ne vois pas. Jean-Marc Bellefleur : Et si j’ajoute Georges Sand ? PHARE FM : Ah elle c’est une écrivaine… mais qui porte un nom d’homme. Jean-Marc Bellefleur : Bravo ! Son vrai nom est Aurore Dupin. Les autres personnes que j’ai citées sont aussi des écrivaines qui ont publié sous un nom masculin : Jeanne Philomène Lapreche, Elena Goldschmidt-Franchetti, Alice Marie Céleste Durant, Angélique Marie Bourcier… PHARE FM : Pourquoi ont-elles caché leur identité féminine, Jean-Marc ? Jean-Marc Bellefleur : Ces femmes ont vécu aux XIXe et début XXe siècles. A l’époque, pour être publié, il valait mieux être un homme. On considérait qu’il n’était pas du rôle d’une femme d’être écrivain. Voici un domaine dans lequel des progrès ont été faits ! Aujourd’hui, une femme peut signer un roman, un essai, une monographie, sans se cacher. Ce serait bizarre, scandaleux même, qu’une femme doive se cacher derrière un paravant masculin pour publier. PHARE FM : A propos de publication, le prix Goncourt vient d’être attribué à un homme, justement. Jean-Marc Bellefleur : Oui, Hervé Le Tellier pour L’Anomalie (chez Gallimard). Mais dans la même journée, c’est à une femme qu’a été attibué le prix Renaudot, Marie-Hélène Lafon pour Histoire du fils (chez Buchet-Chastel). C’est d’ailleurs à l’occasion de ces deux prix littéraires que je vous parle des femmes écrivaines. PHARE FM : Connaît-on un peu les proportions hommes-femmes dans le prix Goncourt ? Jean-Marc Bellefleur : Eh bien sur les 117 lauréats du Goncourt, 12 sont des femmes, et la première a été récompensée en 1944, soit 41 ans après la création du prix en 1903. Il y a encore du chemin à parcourir pour arriver à l’équilibre. Depuis l’an 2000, le Goncourt n’a récompensé que trois femmes. Le jury est d’ailleurs très masculin, lui aussi. PHARE FM : Et les autres prix littéraires ? Jean-Marc Bellefleur : On constate la même absence de parité, même si pour le Renaudot c’est un peu mieux. Il faut citer le prix Femina, dont le jury, comme son nom l’indique, est exclusivement féminin. Il a été créé peu après le Goncourt, en 1904, jugé misogyne, et on comprend pourquoi. Les lauréats sont des femmes et des hommes, dans des proportions bien plus paritaires que le Goncourt. Comme quoi… PHARE FM : Voici encore un domaine, parmi tant d’autres, que les femmes doivent conquérir au prix de nombreux efforts... Jean-Marc Bellefleur : Vous dites juste. C’est aussi au vocabulaire qu’on le voit. On n’a pas de mal à avoir “infirmier” au féminin, ou “ouvrier”. Que des femmes soient infirmières, c'est très bien. Ouvrières, oui, bien sûr. Mais autrices ou écrivaines, autrement dit avec une position publique, une reconnaissance intellectuelle en tant que femmes, alors là… C’est le vaste débat de la féminisation des noms de métier, dont j’ai déjà parlé ici. Cela fait un an et demi (février 2019) que l’Académie française a validé le terme “autrice”, et on a encore des personnes qui le refusent. Mais viendrait-il à l’esprit de ces personnes de désigner Catherine Deneuve comme “Acteur de cinéma” et pas “actrice” ? Le mot est tout proche, phonétiquement, non ? Le problème des noms de métier au masculin est qu’ils rendent les femmes invisibles surtout dans les fonctions de pouvoir ou les fonctions intellectuelles. Comme par hasard ! Alors moi je dis tout mon respect aux autrices, aux intellectuelles, aux ingénieures, aux scientifiques (tiens, là ça marche pour tout le monde), et j’en passe !

3m
Dec 03, 2020
Françoise Caron – Grande collecte de la banque alimentaire

Françoise Caron revient sur les milliers de bénévoles qui ont participés à la grande collecte de la banque alimentaire. Une hausse de plus de 20 % des demandes d'aide alimentaire à laquelle doivent répondre les associations, témoigne de cette vague de pauvreté qui annonce un tsunami économique. En même temps, l'ouverture des petits commerces et des rayons « interdits dans les grandes surfaces » a suscité une sorte d'euphorie, de frénésie de l'achat avec des magasins bondés, des caddies pleins de jouets, de décorations de Noël enfin bref de tout ce qui était considéré comme produit non essentiel ! Et pourtant, non seulement les chiffres mais bien plus encore les témoignages des familles que l'on côtoie, font apparaître des manques dont les ravages détruisent peu à peu le couple, la famille, l'individu : dépression, insomnie, excès de violence, addiction et suicide prennent la place  des vrais essentiels qui manquent. Toutes ces semences étaient bien là, elles ont été arrosées par ce contexte épidémique, par ses pertes de repères. Chacun a perdu la boussole, la conscience de ce qui est essentiel ou non. Que ce mois de décembre nous donne de nous rappeler de l'essentiel, de ce qui ne peut pas s'acheter,  ni être confiné, ni dépendre des circonstances. Au fond, le mois de décembre, ce chemin vers Noël  peut être pour nous, pour nos familles la véritable boussole, l'étoile du berger. Pas forcément besoin d'une table bien garnie, ni de nombreux jouait, juste un recentrage sur l'essentiel pour rechercher : la paix, la joie, la bonté, la bienveillance, l'espérance. Ce sont des fruits qui se cultivent dans une relation à celui qui donne du sens à ce mois de décembre : Jésus. Sans oublier bien sûr la relation à l'autre, à mon conjoint, à mes enfants, à mon père ma mère, à mon frère ou ma sœur. Que la coupe de notre cœur puisse déborder de ses fruits qui seront certainement les plus beaux cadeaux que l'on puisse offrir.

3m
Dec 01, 2020
Nathanaël Chong – La saison des difficultés, il y a de l’espoir !

2020 : Une saison de plus cette année dans votre vie ? La saison des difficultés... Nathanaël : Petite question Thomas : combien y’a-t-il de saisons ? PHARE FM : Quatre Nathanaël : Lesquels ? PHARE FM : Printemps, été, automne et hiver Nathanaël : Bravo Thomas ! C’est la réponse que j’attendais… mais pour moi cette année, il y a une saison toute particulière qui s’est ajoutée dans beaucoup de vie… la saison des difficultés et des problèmes insurmontables. PHARE FM : C’est à dire ? Nathanaël : J’ai l’impression qu’en parlant avec les amis, la famille, les collègues ici à la radio que, depuis quelques mois, se multiplient les difficultés dans la santé avec notamment cette COVID, mais aussi dans le couple, les enfants, le travail, le logement, les finances… et même dans nos églises ! Nous sommes pour beaucoup uniquement en mode “gestion de crise” sur l’un ou plusieurs de ces sujets ! Ma question c’est : combien de temps allons nous tenir ? Combien de temps vas-tu tenir ? Quelques chiffres : 1,5 millions de morts de la COVID depuis le début de l’épidémie, certains économistes prédisent un doublement du nombre de chômeurs en europe et pourrait atteindre 30 millions de personnes, en suisse le nombre des divorces a augmenté de +25% en mars, de +50% en avril et + 75% en mai et juin ! PHARE FM : Mais Nathanaël pourquoi aborder ce sujet et nous “lâcher” tous ces chiffres ? Nathanaël : Alysson 24 ans coiffeuse à Liège en Belgique, Ghislaine 36 ans restauratrice en Bretagne et maman d’un enfant de 10 ans… ou encore le célèbre rugbyman Christophe Dominici… Le point commun de ces trois personnes ? Le suicide ! Ne voir plus aucune autre solution que de mettre fin à sa vie. D'après un sondage de l'Ifop et de la fondation Jean Jaurès 20% des Français ont actuellement (en 2020) des pensées suicidaires. Un chiffre alarmant malgré sa stabilité par rapport à 2016, qui cache la fragilité particulière des jeunes, chômeurs, dirigeants d'entreprises, artisans et commerçants. Parmi eux, 85% ont dit avoir envisagé cette issue après le confinement de printemps, faisant craindre une potentielle aggravation alors que la crise ne parait pas se terminer. PHARE FM : Comment déceler qu’une personne veut mettre fin à ses jours ? Nathanaël : Je ne suis pas un spécialiste de la question, et je pense qu’autant certaines personnes vont envoyer des messages clairs de leur désespoir, mais il y a aussi ceux qui ne vont rien partager, vont paraître “fortes” ou encore d’autres qui vont s’isoler totalement. La question que j’aimerais que l’on se pose c’est qu’est ce que je fais moi pour pas que ça arrive autour de moi. Bien entendu, on ne pourra pas sauver tout le monde. Mais parfois seulement 5 min de dialogue par téléphone ou en visio, peuvent changer la donne ! Prenez un petit carnet, identifiez dès maintenant entre 2 et 5 personnes autour de vous qui pourraient correspondre à ce que je viens de décrire avant. Parlez avec elles, mais surtout écoutez et ECOURAGEZ-les avec vos propres mots ou avec un verset de la Bible. PHARE FM : Et qu’est ce que tu dirais, toi, exactement à celles ou ceux qui derrière la radio voudraient se prendre la vie ? Nathanaël : Vous qui écoutez et qui avez ces pensées suicidaires… Aujourd’hui, prenez courage ! Einstein a dit : « Au cœur de chaque difficulté se cache une opportunité. », mais encore plus la Bible nous dit que “le Dieu d’éternité est un refuge, il est depuis toujours un soutien ici-bas (deut 33:27) ou encore “Ceux qui se confient en l'Éternel sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas » Ps 125.1 Alors toi qui entends cela ce matin et qui te sens interpellé, ne reste pas seul(e) avec tes idées noires, appelle-nous à la radio ou laisse-nous un message au 0 652 300 342 !

3m
Nov 30, 2020
Jérôme Garnier – Noëlle Rouget, décès d’une dernière grande résistante

Jérôme : Dans la résistance française de la deuxième guerre mondiale, nous connaissons bien sûr le Général de Gaulle, Jean Moulin ou encore Lucie Aubrac mais connaissons-nous Noëlla Rouget ? C’est l’histoire que nous allons découvrir. PHARE FM : C’est à 100 ans que Noëlla Rouget vient de nous quitter … Jérôme : Oui, c’est le 22 novembre 2020 qu’est décédée une grande résistante. Je dis une grande résistante non pas pour sa taille ou pour le nombre de ses actions mais pour quelque chose de plus surprenant…. PHARE FM : Alors avant de savoir pourquoi plus précisément, dites-nous Jérôme quel fut son parcours Jérôme :  Noëlla est née en 1919 et est élevée dans la foi catholique, la foi est très importante dans sa famille. Son frère est prêtre et elle-même devient cheftaine chez les scouts. C’est alors que la seconde guerre mondiale éclate. Sa foi la pousse à résister et elle devient agent de liaison dans des réseaux français et anglais. PHARE FM : C’est là qu’elle est arrêtée avec son fiancé en juin 43… Jérôme : Ils sont emprisonnés à Angers, lui est fusillé et elle déportée à Ravensbrück en Allemagne. Noëlla devient le numéro 27240 et travaille 12h par jour. Ce n’est que le 5 avril 1945 qu’elle est libérée avec 300 autres personnes du camp. Après avoir rejoint la Suisse, elle se marie et a deux enfants. PHARE FM : L’expression grande résistante prend tout son sens ici. Jérôme : C’est ici que cela devient grand, en fait extraordinaire. Figurez-vous que celui qui est à l’origine de sa déportation mais aussi de l'exécution de son fiancé est retrouvé à Lille en 1962. Donc vous imaginez que le procès se fait et que la peine de mort est prononcée. Mais Noëlla pétrie de foi, et donc de pardon demande au général de Gaulle la grâce présidentielle qui lui accorde. Beaucoup à cette époque ne comprennent pas cette demande et je me dis qu’aujourd’hui même nous, nous pouvons avoir du mal à saisir la portée de cette générosité, de cette grâce. D’autant plus que ce bourreau a fini sa vie tranquillement en Allemagne avant de mourir en 2009. PHARE FM : L’injustice paraît criante lorsque l’on sait cela. Jérôme : Justement c’est un des enseignements de cette histoire. Oui la justice existe dans notre pays, dans notre monde et soyons reconnaissants de vivre dans un état où le droit s’exerce même si celui-ci peut paraître imparfait. Mais combien il est encore meilleur de savoir qu’une justice plus grande encore s'exercera lors du retour de Jésus-Christ. Une justice qui distingue les bons et les méchants, le juste et l’impie. Même si évidemment c’est surtout le message du pardon qui éblouit cette histoire ! PHARE FM : Une exemplarité du pardon dans l’Histoire diront certains Jérôme : Comme cela est vrai. La puissance du pardon. On ne parle pas de vengeance, de haine, de rancœur. Noëlla Rouget ne laisse pas le souvenir d’une plaignante, d’une victime mais d’une résistante ancrée dans une foi qui dépasse l’entendement humain. Quel exemple ! Un message qui dépasse de loin toutes les rancœurs qui peuvent animer les hommes qui se dressent souvent les uns contre les autres.

3m
Nov 27, 2020
Jean-François Mouhot – L’importance des bonnes nouvelles

PHARE FM : Ce matin vous voudriez nous parler de l’importance des bonnes nouvelles… Jean-François : J’ai envie de vous partager un de mes défis du moment, qui est que j’ai envie d’encourager les gens et de partager un message positif, sans oublier la situation écologique qui est préoccupante et sans rassurer faussement les gens. PHARE FM : C’est une ligne de crête qui est difficile à tenir... Jean-François : Oui, d’un côté il faut avoir conscience que les médias en général annoncent surtout des mauvaises nouvelles et insistent sur ce qui ne va pas, plutôt que ce qui va bien, et beaucoup de gens sont déprimés à force d'entendre ces mauvaises nouvelles. Passer trop de temps à écouter les infos n’est sans doute d’ailleurs pas très sain en soi. Luc, l’auteur des Actes des apôtres, remarque qu’à l’époque où Paul visite Athènes, au 1er siècle après Jésus Christ, “tous les Athéniens (...) ne passaient leur temps qu'à dire ou à écouter des nouvelles” et Luc laisse entendre que ce n’est pas très édifiant. Il est donc justifié de se concentrer sur LA “bonne nouvelle” (l’Evangile) plutôt que d’écouter en boucle des mauvaises nouvelles PHARE FM : Donc … où est le problème? Jean-François : Le problème il est que mon métier c’est de parler d’écologie. Or on me demande de plus en plus de “délivrer un message positif” quand j’en parle. Récemment j’ai écouté une conférence d’un scientifique du climat qui nous disait d’être encourageant, et résumait le message à transmettre aux gens comme ceci (je cite): “le problème du changement climatique est bien réel, c'est bien nous les responsables, les experts sont d'accord, la situation est grave, mais [et c’est là le point important] on peut résoudre le problème”. PHARE FM : Ben, c’est plutôt positif non, ça devrait nous réjouir? Jean-François : Je serais ravi de délivrer ce message que le changement climatique est solutionnable… si j’y croyais. Mais… je ne suis pas du tout sûr qu’on peut résoudre ce problème. Je suis même convaincu qu’on ne pourra pas le résoudre facilement, en tout cas pas en faisant confiance à nos seules forces humaines, sans l’aide de Dieu. Il y a plein d’exemples dans la Bible de prophètes à qui on demande d’annoncer de “bonnes nouvelles” pour rassurer, et plein d’exemples de faux prophètes qui disent au peuple et au Roi ce qu’ils ont envie d’entendre… Or Dieu condamne les faux prophètes! Voyez l’histoire du prophète Michée sur qui on fait pression pour qu’il dise des choses positives sur le projet dangereux du Roi d’attaquer son voisin. Le serviteur du roi dit à Michée : « Voici, les prophètes d'un commun accord prophétisent du bien au roi; que ta parole soit donc comme la parole de chacun d'eux! Annonce du bien! » (2 Chroniques 18)… Michée refuse, prédit un désastre au Roi, mais celui-ci n’écoute pas et il est tué au combat. PHARE FM : Face à la crise environnementale, n’y a-t-il donc plus aucun espoir, plus rien qu’on puisse faire? Jean-François : Si. La situation est très grave, mais il y a toujours de l’espoir. Par exemple, l'évacuation de Dunkerque en mai 1940 est aujourd’hui encore communément appelée, même par des non-croyants, le “miracle de Dunkerque” (une expression popularisée par Churchill). Le miracle s’est aussi produit - selon certains Chrétiens - parce que des centaines de milliers de personnes ont prié pour une délivrance miraculeuse à l’appel du Roi George VI et de l’archevêque de Canterbury pendant l’évacuation. PHARE FM : Donc tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, Jean-François : Oui, surtout quand on est chrétien et qu’on croit que Dieu peut faire des miracles ou arranger des circonstances dans des situations qui paraissent désespérées. Il faut se rappeler que Dieu est capable de “calmer la tempête”, comme Jésus Christ l’a fait quand les disciples l’ont réveillé alors qu’il dormait dans une barque au milieu du lac de Galilée. “En effet, comme le rappelle l’apôtre Paul, quiconque fera appel au nom du Seigneur sera sauvée.” (Romains 10:13). Je pense qu' on peut entendre "sauver" dans le sens que Jésus peut sauver “ici et maintenant” ceux qui l’appellent à l’aide, comme Jésus a sauvé ses disciples sur le lac de Galilée, et dans le sens plus large aussi de nous sauver de la mort par le don de la vie éternelle.

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Nov 26, 2020
Claude Greder – Résilience et Marguerite

Claude Greder, président de PHARE FM, nous fait l'honneur de sa présence dans nos chroniques Grain de Sel Grain de Poivre. Nous parlons ensemble de l'histoire de sa grand-mère et de la résilience, de quoi nous encourager à ne pas baisser les bras ! Claude : Au cours de cette année exceptionnelle de confinement, j’ai souvent pensé à elle et me suis demandé mais comment elle a fait pour re-bondir au vu des drames qui ont émaillé sa vie. Car voyez-vous, Marguerite, née en 1902 et disparue en 1988 a souffert d’une guerre mondiale et de la grande crise de 1929 avant ses 30 ans. En 1932 elle donne naissance à mon père, puis à deux autres enfants en 1933 et 1937. Ils habitent la région des trois frontières, zone frontalière avec l’Allemande et la Suisse et vivent de la petite paysannerie de subsistance. La seconde guerre mondiale ne tarde pas à éclater. Un jour, un officiel dit à mes grands-parents : « Vous avez trois jours pour faire vos valises et tout quitter. Un train vous emmènera en Gironde, à l’abri de l’ennemi, pour une durée indéterminée ». Trois jours plus tard, la petite famille part en laissant toute la ferme avec son menu et son gros bétail derrière elle. Un crève-cœur. Imaginez… PHARE FM : Pfouhhh pas simple… Claude : Eh non, pas simple d’autant plus que Marguerite est enceinte au 4è mois. Le stress de la déportation est fatale au foetus. La jeune maman fait une fausse couche lors de l’arrêt de train à Dijon. À leur retour en automne 1940, la région est annexée à l’Allemagne, ils découvrent leur ferme, une désolation : ni bétail, ni fourrage pour l’hiver, ni même des meubles, les soldats de la Wehrmacht qui ont occupé leur maison les avaient sciés pour servir de bois de chauffage. En 1953, elle perd sa fille d’un accident de natation et son mari prématurément en 1959. Quant à moi, je vois le jour en janvier 63 et découvre Marguerite petit à petit. PHARE FM : Et qu’avez-vous découvert en elle ? Claude : Avec du recul et tout au long de cette pandémie, je me suis souvenu d’elle et me suis dit qu’elle a été sacrément résiliente. PHARE FM : Comment a-t-elle fait pour rebondir, « re-sauter » comme vous l’avez dit, après tous ces drames ? Claude : Parmi tous les facteurs de résilience, je n’en retiens que deux chez elle : le jardinage (un domaine où elle excellait et une activité de congruence, très important) et la prière. Eh oui, dans sa foi du charbonnier, elle s’adressait à Dieu et ce dernier lui envoyait du secours. Figurez-vous qu’elle se remarie dans les années 70 pour son plus grand bonheur. J’aimerais laisser sur le cœur de chacun ce texte de la Bible, tiré du Ps 34. Ecoutez : Quand un malheureux crie, l’Eternel entend et il le sauve de toutes ses détresses Marguerite a crié à Dieu dans ses nombreuses détresses, j’ai fait de même. Pourquoi pas vous ? Dieu a répondu et répondra encore. Ne baissez pas les bras face, pourquoi pas vous tourner vers Dieu et Lui parler. Il vous écoute. Si, si,… vous aussi ! PHARE FM : Merci Claude GREDER

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Nov 25, 2020
Ludvine Schmitz – Jour de repos, samedi ou dimanche ?

Ludvine : Bonjour. Aujourd’hui nous recherchons quel jour Dieu a institué pour ses enfants. PHARE FM : Tiens, quelle drôle de question, Ludvine! Ludvine : Ben non, beaucoup de chrétiens considèrent que le vendredi est le jour de prière des musulmans, le samedi ou sabbat, celui des Juifs et que le dimanche est leur «Jour du Seigneur». PHARE FM : Mais ce n’est pas le cas de tous les chrétiens. Ludvine : Effectivement, les Adventistes-du-7ème-Jour, les Juifs messianiques et quelques groupes minoritaires font du samedi leur «Jour du Seigneur». Jésus a tenu le sabbat comme les Juifs le font depuis Moïse et les tables de la loi. Car le 4ème commandement commence ainsi: «Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans ta ville.» Donc, toute la famille doit tenir le sabbat, et même l’étranger dans la ville. A part Jérusalem, aucune ville n’oblige les étrangers à observer le repos du sabbat. PHARE FM : Mais le 4ème commandement finit ainsi: «Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.» Ludvine : Exact. Les sabbatistes mettent l’accent sur la création, les partisans du dimanche sur la résurrection. Pourtant le Nouveau Testament exhorte les chrétiens: «priez sans interruption». Jésus nous demande de venir à lui, d’entrer dans Son repos. Paul affirme qu’en Christ, nous sommes une nouvelle créature. Les chrétiens répondent à l’alliance avec Moïse par la nouvelle alliance. Et au «Souviens-toi du sabbat» du 4ème commandement ils répondent par un nouveau commandement : «Vous ferez cela en mémoire de moi.» Dans la communion avec Jésus-Christ, le temps n’a plus d’importance. PHARE FM : Les écrits postérieurs de Paul confirment-ils cela? Ludvine : En fait, Paul rapporte des rassemblements chrétiens le jour du sabbat, le 1er jour de la semaine, et même le deuxième. Il parle du repos en Hébreux 4,7: «Dieu fixe de nouveau un jour, disant, en David, si longtemps après: Aujourd'hui, comme il a été dit auparavant: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs.» PHARE FM : Le jour présent est donc le plus important? Ludvine : Assurément. Il n’y a pas un jour où Dieu est plus disponible, il y a LE jour où nous décidons de faire partie de Son royaume, et ce pour l’éternité. L’observation de jours de culte différents chez les chrétiens peut faciliter l’intégration de convertis venant de l’islam ou du judaïsme dans des groupes observant le sabbat et les lois alimentaires mosaïques. Mais la lettre aux Colossiens nous rappelle: «Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats: c'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ.»  

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Nov 24, 2020
Jean-Luc Gadreau – Amour et reconnaissance

PHARE FM : Alors Jean-Luc Gadreau, comment allez-vous ce matin ? Jean-Luc : Et bien… pour tout vous dire, ce lundi est un peu particulier pour moi. Il sera en bonne partie vécu derrière un micro et devant un écran. Alors, c’est le cas de beaucoup de monde avec nos fameux rendez-vous zoom, whatsapp, GoogleMeet et autres salles de réunions virtuelles. Le quotidien du télétravail en somme ou de confinés en mal de relations sociales. Je disais récemment que la version 2020 du tube de Cindy Lauper « Time after time » pourrait s’intituler « Zoom after zoom ». PHARE FM : C’est donc de visio-conférences que vous voulez nous parler pour ce grain de sel / grain de poivre ? Jean-Luc : Heu non, en fait, pas du tout… enfin juste un tout petit peu, sur la forme, mais pas vraiment pour le fond ☺ J’en viens donc à ce qui m’intéresse… au risque de paraitre un peu égoïste en vous parlant de ma journée et pourtant au contraire, c’est tout l’inverse. Bon mais dire les choses ainsi, ça ne simplifie en rien mon propos. Alors donc, pour en venir à ce qui nous intéresse… au programme de ma journée, ce billet déjà avec vous ce matin et puis cet après-midi l’animation d’une table ronde sur le web dans le cadre du Centre évangélique 2020 en mode connecté… puis ce soir à nouveau dans le costume de l’animateur, toujours sur internet évidemment, pour présenter cette fois la grande soirée célébration de l’association protestante de solidarité Le SEL qui fête ses 40 ans. PHARE FM : Sympa tout ça… mais on attend peut-être autre chose dans cette rubrique matinale que de connaitre le planning de nos invités ? Jean-Luc : Évidemment… je m’en doute. Alors donc, c’est un prétexte en fait parce qu’avec ces deux rendez-vous, il y a un fil conducteur qui m’inspire considérablement et que j’ai envie de partager avec vous sur Phare FM ce matin. Ça peut paraitre banal, mais c’est fondamental : Apprendre à toujours plus aimer et savoir être reconnaissant. On a là 2 positionnements complémentaires à vivre, à manifester vaille que vaille ! Et qui sont un besoin du quotidien mais terriblement aussi devenu une nécessité urgente pour notre aujourd’hui si bouleversé par tant de choses. PHARE FM : Et donc le rapport avec votre programme du jour ? Jean-Luc : La table ronde du Centre évangélique que j’animerai nous permettra de parler de cette nécessité d’aimer liée, quelque part, à notre identité même de chrétiens. Mais avec un défi et des questionnements attachés… parce qu’il ne s’agit pas d’aimer uniquement ceux qui nous ressemblent et avec qui nous sommes d’accord. On abordera ainsi le fait qu’aimer ce n’est pas approuver. Ce sera aussi le besoin de comprendre ce qui peut conduire à certaines situations de ruptures relationnelles et percevoir comment la manifestation de notre amour peut devenir un moyen pour retrouver une relation paisible avec Dieu et avec les autres. PHARE FM : Pas simple mais passionnant en effet. Et la reconnaissance alors ? Jean-Luc : Et bien je finirai la journée avec le mot MERCI… ce mot qui sera au cœur de cette magnifique célébration musicale à l’occasion du lancement des festivités pour les 40 ans du SEL. Merci à Dieu avant tout pour la grâce qu’il nous fait au-travers d’un appel lancé à des hommes et des femmes de se lever, pour aimer, encore une fois… Et un Merci donné à ceux qui répondu à cet appel et qui aujourd’hui encore s’engagent pour les plus démunis. Dans un monde où les ténèbres s’en donnent à cœur joie… devenons des lumières qui jaillissent, éclairent et dispersent l’obscurité… en aimant et en étant reconnaissant. PHARE FM : Finalement, un bien joli programme, qui ne peut que nous inspirer pour vivre cette journée et celles à venir. Merci Jean-Luc Gadreau

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Nov 23, 2020
Michaël Mutzner – Les églises évangéliques deviennent partenaires de l’Armée Suisse

PHARE FM : L’armée suisse a signé un partenariat dans le domaine de l’aumônerie, avec les Eglises évangéliques, Michael Mutzner. C’est la première fois que l’armée signe un tel partenariat avec les Eglises évangéliques ? Michaël : Oui absolument, c’est la première fois qu’un partenariat est signé entre les organisations faîtières évangéliques de Suisse allemande et romande, en l’occurrence, Freikirchen.ch et le Réseau évangélique Suisse et l’Aumônerie de l’Armée. Jusqu’à présent, l’aumônerie de l’Armée était réservée aux Eglises que l’ont appelle « nationales » : l’Eglise catholique romaine, l’Eglise catholique chrétienne et l’Eglise protestante réformée. Cette année donc, des aumôniers évangéliques rejoignent les rangs de l’armée suisse. Ils sont 7, sur les 36 nouveaux aumôniers de la volée 2020, à se former et entrer en service. PHARE FM : Est-ce que les Eglises évangéliques sont les seules concernées par cette ouverture ? Qu’en est-il des autres minorités religieuses, comme les musulmans par exemple ? Michaël : Pour le moment, seuls les évangéliques sont concernés, mais je crois que le changement de paradigme pour l’Armée est effectivement plus large. Il s’agit désormais de mieux tenir compte du pluralisme religieux présent en Suisse, et donc aussi, parmi les recrues. L’armée reconnaît que le paysage religieux a évolué et qu’elle se doit d’intégrer les différentes composantes spirituelles du pays. Pour Stefan Junger, chef de l’Aumônerie de l’Armée, c’est un tournant majeur, l’avènement (je cite) d’une « aumônerie militaire pour tous ». Pour lui c’est même un jour historique : « il n’y a jamais eu une telle rencontre dans l’histoire suisse”.   PHARE FM : Y a-t-il aussi d’autres motivations derrière la décision de l’Armée ? Michaël : Oui, pour l’Armée, c’est aussi une façon de répondre à un autre besoin pratique. Le recrutement de nouveaux aumôniers est devenu difficile. L’arrivée de nouveau partenaires est nécessaire pour renouveler les effectifs. C’est ce que souligne aussi Jean-Luc Ziehli, président du Réseau évangélique suisse. Pour lui, c’est à la fois l’établissement d’une relation de confiance et le besoin de forces nouvelles, qui ont rendu ce partenariat possible. PHARE FM : J’imagine qu’il y a aussi des attentes et des conditions précises pour la participation des aumôniers au sein de l’Armée ? Michaël : Oui bien sûr, il y a aussi des responsabilités, et la formation obligatoire des aumôniers permet de poser clairement ces attentes. Les aumôniers ont avant tout un rôle d’écoute, de soutien et d’encouragement des militaires. Ce n’est pas un lieu d’évangélisation explicite et intentionnel. Mais cela reste néanmoins une formidable occasion de servir et d’offrir un témoignage de l’amour de Dieu, à travers une présence qui s’inscrit dans le respect du cadre fixé par l’Armée. PHARE FM : Une bonne nouvelle donc, pour l’Armée, mais aussi pour les évangéliques ? Michaël : Oui tout à fait, et je me réjouis aussi du message d’un tel partenariat vis-à-vis de la société. Les minorités religieuses, et notamment les évangéliques, souvent encore en marge de la société, mal compris et vu comme des « sectes » il n’y a pas si longtemps, sont aujourd’hui reconnue par une institution comme l’Armée. Cela le montre le chemin parcouru, de part et d’autre, pour surmonter les incompréhensions et la méfiance. Cela ouvre aussi des perspectives réjouissantes dans d’autres domaines, où la collaboration entre Eglises évangéliques et institutions publiques n’est pas encore aussi avancée.

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Nov 20, 2020
Timothée Paton – Le livre qui tombe au bon moment!

C'est Timothée Paton qui est notre chroniqueur Grain de sel/poivre du jour! Il nous propose un livre qui tombe au bon moment: il sortira ces prochains jours et a pour titre :' (Re) confinés mais pas déconnectés'. Il sera disponible en version numérique. Chaque chapitre, écrit par un auteur diffèrent, a pour vocation de nous encourager, nous rassurer, nous donner de voir l'avenir avec confiance et avec foi. A retrouver sur le site viensetvois.fr

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Nov 19, 2020
Jean-Marc Bellefleur – Eglises citoyennes!

Notre chroniqueur Grain de sel/poivre du jour est Jean-Marc Bellefleur. PFM : Bonjour Jean-Marc! JM Bellefleur : Bonjour Lisa, bonjour Thomas ! En ce moment, c’est le monde à l’envers. Moi qui suis pasteur, je demande aux gens de ne pas venir à l’église. PFM : Oui bien sûr, vous mettez en œuvre les consignes sanitaires. JM Bellefleur : Ces consignes sont d’ailleurs les mêmes pour la France, la Belgique et la Suisse : les offices religieux, comme toute réunion publique, sont interdits. Et vous aurez compris que c’est la seule raison pour laquelle je demande aux gens de ne pas venir à l’église !   PFM : Mais tout le monde n’a pas cette attitude, Jean-Marc. Certains mouvements catholiques font des prières dans la rue devant les églises, pour protester contre cette interdiction. JM Bellefleur : J’aimerais parler de cela. Venir à l’église a pour ces mouvements traditionalistes un sens fort : selon eux la messe à l’église, et surtout l’eucharistie, est indispensable à la vie spirituelle, et n’est pas remplaçable. Je suppose qu’il y a aussi une certaine revendication identitaire dans ces manifestations de rue.   PFM : Mais ces manifestations dans la rue sont interdites elles aussi, non ? JM Bellefleur : Eh oui elles le sont. Ces personnes prennent une position de protestation, comme d’autres. Je pourrais risquer un parallèle un peu cavalier avec ces fêtards dont j’ai entendu parler, qui ont contrevenu à l’interdiction de réunion et qui se sont fait surprendre. Mais je conviens avec vous qu’ils bravaient l’interdit pour de tout autres raisons !   PFM : Comment réagissez-vous devant ces manifestations ? Peut-on les qualifier de désobéissances civiles ? JM Bellefleur : Vous parlez des prières dans la rue je suppose, pas des fêtes secrètes. La désobéissance civile voudrait dire que l’on proteste, pour des raisons éthiques, morales, citoyennes, contre une action de l’État que l’on juge inique. Or dans notre cas, l’interdiction ne vaut pas que pour les lieux de culte, mais pour toutes sortes de réunions publiques. Elle ne contrevient à aucun principe de laïcité ou de citoyenneté, elle ne manque de respect à personne. Je ne crois donc pas qu’elle doive donner lieu à une désobéissance civile.   PFM : Oui car au départ il ne s’agit bien que de consignes sanitaires. JM Bellefleur : C’est ça, oui. Ceci dit, je comprends quand même ces personnes qui prient dans la rue. Moi aussi, comme à de nombreux croyants, et de toutes les religions, les cultes me manquent. Et j’entends beaucoup de gens qui expriment leur frustration à ne pas pouvoir aller à un office religieux vibrant d’émotion, d’entonner un chant avec les autres, de les entendre prier, et de discuter un peu avec eux à la sortie. Et plus généralement on est aussi frustré de ne pas pouvoir aller à un concert plein de joie, dans un restaurant grouillant de monde, dans une salle de sport à l’ambiance surchauffée, et j’en passe. Alors je voudrais dire une chose. Quand on pourra de nouveau faire tout ceci, vivons-le avec plaisir, dans une joie partagée ! Peut-être qu’on ne se rendait pas compte, avant, de la valeur de la vie sociale en générale, de notre liberté d’aller et de venir. Et pour la vie spirituelle ou religieuse, redécouvrons le plaisir d’aller à un office ! Pour mieux apprécier la liberté de demain, il faudra se souvenir des restrictions sanitaires d’aujourd’hui !   PFM : Alors quel est le rôle des Églises à votre avis ? JM Bellefleur : C’est le rôle de toutes les instances composant notre société : donner l’exemple, un exemple de conscience civique en faisant preuve de bonne volonté face aux consignes sanitaires. Le personnel de santé, fortement représenté dans nos Églises, ne comprendrait pas les choses autrement. En temps habituel, nous tenons nos offices et ouvrons nos églises plutôt deux fois qu’une, car c’est important pour un nombre non négligeable de personnes. Mais en ce moment, nous devons trouver d’autres modes de vie. Et c’est tout à fait possible, grâce aux moyens techniques actuels. Message d’espoir !  

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Nov 18, 2020
Françoise Caron – La peur et l’isolement

Notre chroniqueuse grain de sel/ grain de poivre du jour est Françoise Caron, présidente de la fédération nationale des Associations Familiales Protestantes (AFP). Elle nous encourage au sujet de la peur et de l'isolement, et propose des réponses aux questions suivantes: si la peur est un sentiment qui a pour mission d'alerter, de signaler un danger, est-elle nécessaire pour se protéger ? Quel remède contre la peur si ce n'est ni l'isolement ni le déni du danger? Entre la peur de la maladie physique est celle d'un mal-être destructeur, faut-il faire un choix?  

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Nov 11, 2020
Ludvine Schmitz – L’excellence « Made in France »

Ludvine : Bonjour à tous. Aujourd’hui nous parlons de l’excellence «made in France». Oui, l’hexagone a du talent, ainsi que ses départements et territoires d’outre-mer. Au lieu d’acheter moins cher le tout-venant de partout, pourquoi ne pas acheter au meilleur rapport qualité-prix des pièces conçues et fabriquées localement? PHARE FM : C’est vrai. Malheureusement le salon Made In France qui devait se tenir à Paris début novembre a été annulé. Ludvine : Oui, en raison du Covid-19, l’édition 2020 est reportée à novembre 2021. En 2019, le MIF avait présenté 570 exposants et rassemblé 80.000 visiteurs. Mais un catalogue va être mis en ligne sur le site du salon Made in France à partir du 16 novembre. Alors pour Noël, plutôt que de passer par un géant de l’internet qui a assez profité du confinement… PHARE FM : Ok, Ludvine, on a compris. Mais pourquoi est-ce important de parler des produits français? Ludvine : Parce que de nombreuses entreprises n’ont plus de vitrine pour vendre leurs propres produits, les boutiques n’étant plus accessibles. Parce qu’il s’agit souvent de métiers d’art et de métiers rares. Pour beaucoup de PME, d’artisans, et leurs salariés, c’est une question de survie. Avec la pandémie, on regrette les politiques de délocalisations des décennies précédentes. On redécouvre les fabrications d’exception dans nos régions. L’Etat a d’ailleurs mis en place un label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) pour distinguer des entreprises détentrices de savoir-faire industriels et artisanaux d'excellence. PHARE FM : Comment devient-on Entreprise du Patrimoine Vivant? Ludvine : Ce sont les préfets de région qui décernent le label EPV et l’Institut National des Métiers d’Art qui le gère. Le label concerne des secteurs aussi variés que les chantiers navals, les métiers de bouche et arts de la table, les arts graphiques, la maroquinerie, la dentelle, le travail de la laine, la tapisserie, les jouets, la musique, la sculpture sur bois, l’orfèvrerie, la coutellerie, la chapellerie, la verrerie, etc. PHARE FM : Beaucoup de ces disciplines sont une survivance du passé, non? Ludvine : Une survivance du passé? Ces secteurs sont porteurs ! Le label EPV est attribué à des entreprises qui allient savoir-faire traditionnel et procédé technologique innovant. Ces filières sont hautement intéressantes pour les jeunes qui cherchent une formation hors des sentiers battus. Des maîtres transmettent leur savoir à leurs apprentis, ils assimilent une tradition mais chacun apporte sa touche créative ou technique. Comme le résume un artisan, il s’agit de garder une «tradition qui a du bon» et si possible de l’associer à une «technologie qui a du bon». PHARE FM : Mais l’argument coût revient souvent, Ludvine, car le «made in France» a un prix. Ludvine : Certes, les articles ne sont pas donnés. Mais on n’est pas obligé d’acheter de la haute couture, un diamant ou du grand luxe. Une multitude de petits cadeaux peuvent être choisis chez ces PME et artisans d’exception. Par votre achat vous conservez les savoir-faire d’excellence de nos régions et territoires, vous encouragez l’emploi et la formation, vous court-circuitez les transports. N’est-ce pas une plus-value? Sans parler de la qualité dans laquelle vous investissez. Bref, vos cadeaux procureront des plaisirs durables.

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Nov 10, 2020
Nicolas Fouquet – Prix Nobel de la Paix 2020

PHARE FM : La chronique Grain de SEL/Grain de poivre du jour est apportée par Nicolas Fouquet du SEL, l’ONG protestante de solidarité internationale.  De quoi allons-nous parler aujourd’hui ? Nicolas : Je vous propose d’évoquer un sujet dont il a été question dans les médias mais trop peu à mon goût. Par cette chronique, j’espère contribuer à le mettre un peu plus en lumière et vous apporter un éclairage nouveau. Il s’agit de l’attribution du prix Nobel de la Paix 2020 le mois dernier au PAM. PHARE FM : Le PAM ? De qui s’agit-il ? Nicolas : Le PAM, c’est un acronyme pour Programme Alimentaire Mondial. Ce programme est rattaché aux Nations Unies. Il s’agit en fait de la plus grande agence humanitaire de lutte contre la faim dans le monde. Quelque soit le regard que l’on porte sur les distinctions honorifiques telles que les prix Nobel, le travail que fournit l’agence est colossal et essentiel dans un monde qui a plus que jamais besoin de solidarité et d’entraide. PHARE FM : Y a-t-il une raison d’après vous pour que cette attribution ait été moins médiatisée que d’autres par le passé ? Nicolas : Plusieurs raisons pourraient sûrement être avancées. L’une d’entre elles à mes yeux, c’est que la récompense a été attribuée à une institution et non à une personne. L’incarnation du combat est moins forte dans ces cas-là. Les médias préfèrent généralement mettre en avant des figures charismatiques. Dans le cas d’une agence onusienne, c’est plus compliqué. Même s’il y a bien à la tête du PAM un directeur exécutif. Un américain du nom de David Beasley en l’occurrence. PHARE FM : S’agit-il d’une personnalité connue ? Nicolas : A l’international, pas vraiment. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une belle carrière. C’est un ancien gouverneur républicain de la Caroline du Sud. Ce qui est intéressant par ailleurs, c’est la foi qui l’anime. Même si la récompense a été attribuée au PAM et pas à lui directement, il s’ajoute en quelque sorte à la liste des prix Nobel de la Paix évangéliques. Une liste qui s’allonge… PHARE FM : Les prix Nobel de la paix de confession évangélique sont nombreux ? Nicolas : Ces dernières années oui. En forçant un peu le trait, on pourrait presque parler de « mainmise » des évangéliques sur la récompense. Puisque les trois derniers prix ont un lien avec des croyants engagées. En 2018, le docteur Mukwege avait été co-lauréat. Et en 2019, le vainqueur était le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Ce qui est intéressant de relever par ailleurs, c’est que leur foi est assez souvent passée sous silence par les médias. Comme s’il ne fallait parler des évangéliques que pour évoquer leurs dérives mais jamais lorsqu’ils font de bonnes choses. PHARE FM : Et ces figures reconnues sont loin d’être les seules à mener de belles actions… Nicolas : Effectivement. C’est encourageant de voir cette reconnaissance internationale envers des initiatives de grande ampleur. En même temps, il ne faut pas non plus occulter que d’autres chrétiens s’engagent à leur niveau, plus discrètement que le Programme alimentaire mondial, dans la lutte contre la faim. Chaque action est importante. Que ce soit à titre individuel ou en passant par des structures chrétiennes, comme le SEL où je travaille, beaucoup cherchent à vivre concrètement l’amour du prochain. Et vous ?

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Nov 09, 2020
Jérôme Garnier – Revenons à l’histoire de la caricature

PHARE FM : Suite à l’assassinat du professeur d’Histoire géographie, vous souhaitez aborder le sujet un peu différemment en nous parlant de l’histoire de la caricature.  Jérôme Garnier : Oui moi même enseignant en Histoire je remarque que cette matière nous permet de prendre beaucoup de recul sur le présent. Nous permet de garder la tête froide lorsque des événements comme celui que nous avons vécu nous poussent à réagir dans la passion ou l’émotion comme c’est le cas trop souvent dans nos médias. Les réseaux sociaux n’y sont pas pour rien au passage ...    PHARE FM : Ainsi la caricature n’est pas propre à notre époque …  Jérôme Garnier : Non effectivement, cela remonte à l’Antiquité, où l’espace public est le lieu privilégié de l’expression de la caricature. On en a trouvé en Grèce ancienne mais aussi  dans les rues de Pompéi ou encore sur du papyrus égyptien.  Même les premiers chrétiens en ont fait les frais puisque Jésus a été caricaturé en âne par des païens romains.    PHARE FM : Y-a-t-il des périodes plus propices à la caricature ?  Jérôme Garnier : J’en compte trois. La première va de paire avec la diffusion de l'imprimerie: c’est la Réforme protestante. Les Réformés étaient assez bons -si je peux me permettre- dans l’art de la caricature, les papes de l’époque en ont fait les frais !  Et puis la deuxième bien sûr c’est la période révolutionnaire. Alors là, on retrouve Louis XVI en porc, on s’essuie les fesses avec une bulle pontificale… et j’en passe.  Et enfin le XIXème siècle avec notamment l’affaire Dreyfus. Tout le monde se souvient de cette caricature où l’on voit une famille avant et après avoir parlé de l’affaire qui divise la France.    PHARE FM : Existe-t-il d’autres exemples hors d’Europe peut-être ?  Jérôme Garnier : Oui bien sûr mais moins connus. J’aimerais citer des caricatures chinoises du XIXème siècle à l’encontre des chrétiens. En effet, par un jeu de mot chinois entre les mots “catholicisme” et “grouinement du porc”, les autorités chinoises de l’époque ont encouragé des caricatures où Jésus est représenté en cochon. On peut même lire sur une de ces caricatures : “ Tirons sur le porc [Jésus] et décapitons les moutons [les étrangers]", on distingue un porc attaché à une croix et criblé de flèches, ainsi que des moutons en train d’être décapités.  Vous comprenez que c’est plus que de la caricature mais un appel au meurtre ici.   PHARE FM : Alors que retenir de cette rétrospective de la caricature ?  Jérôme Garnier : J’en retiendrais deux : la première c’est que ces caricatures fleurissent abondamment dans des périodes de crise. On le voit bien avec la crise religieuse liée à l'apparition du protestantisme mais aussi dans une crise d’identité nationale comme pendant la Révolution française et au XIXème siècle. Je crois donc que l’épisode que nous vivons actuellement nous alerte sur la crise dans laquelle nous nous trouvons. L’identité française est en crise.  Et puis, la religion est une cible privilégiée. Si effectivement c’est l’Islam qui se sent offensé ces derniers temps, le christianisme est depuis longtemps et partout en ligne de mire des caricaturistes. Loin de défendre une position victimaire, une des meilleures réponses est de rester des artisans de paix dans un monde de plus en plus instable.

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Oct 30, 2020
Jean-François Mouhot – Pourquoi se séparer de nos SUV

Aujourd'hui nous accueillons Jean - François Mouhot, Directeur d'Arocha France. PHARE FM : Ce matin nous allons parler de SUV et du mouvement Extinction Rebellion J-F Mouhot : Vendredi 16 octobre, dans la soirée, des militants écologistes du groupe Extinction Rebellion de Bordeaux, ont dégonflé des pneus de 220 SUV pour dénoncer la pollution engendrée par ce type de véhicule.    PHARE FM : Et pourquoi une telle action? J-F Mouhot :Les militants ont laissé un tract sur le pare-brise des véhicules visés, expliquant les motivations de l'action et prévenant les conducteurs.   Ce tract explique: "nous avons dégonflé un peu de votre SUV". Ne le prenez pas pour vous, c'est votre SUV le pollueur”. Le tract, se basant sur des données du WWF et de l’agence internationale de l’énergie explique que les SUV représentent la 2e source de croissance des émissions de CO2 en France et dans le monde et constituent 42% des immatriculations de véhicules neufs dans l'UE. Par exemple, les ventes de SUV en France ont été multipliées par 7 en 10 ans. Par ailleurs, un SUV exige plus de matériaux et il consomme 1/4 d'énergie de plus qu'une voiture moyenne. Ses modèles électriques portent une batterie massive, composée de métaux rares dont l'extraction est très polluante. En ville, les accidents sont plus fréquents car les SUV sont instables avec leur centre de gravité plus haut, ils ont la capacité d'ignorer les dos d'âne (certaines firmes s'en vantent!) et engendrent donc une surmortalité pour les piétons et les cyclistes. Bref, les SUV sont “sans utilité véritable” et polluent.   PHARE FM : Pourtant, c’est tout à fait légal de posséder un SUV, où est le problème? J-F Mouhot : En effet, c’est tout à fait légal de posséder un SUV aujourd’hui, tout comme de prendre l’avion pour aller passer une semaine de vacances en Thaïlande. Mais les militants d’extinction rebellion ont le mérite d’attirer l’attention sur le problème moral posé aujourd’hui par la possession de ce type de véhicules (alors que nous savons les conséquences de nos émissions de CO2 sur la planète, et en particulier sur les plus pauvres et sur les générations futures dont l’avenir paraît bien sombre). Et ils espèrent justement faire changer la loi, c’est d’ailleurs leur slogan: "Retirons le permis de polluer". Rappelons qu’il y a une époque pas si lointaine où il était tout à fait légal de posséder un esclave. Il peut y avoir un point de bascule très rapide entre quelque chose qui était légal et qui devient interdit, ou vice-versa.   PHARE FM : Les chrétiens devraient-ils se joindre à ce type d’actions? J-F Mouhot : Christ nous encourage sans relâche à défendre la justice et les pauvres mais il ne nous donne pas un mode d’emploi tout “prêt” pour le faire. Chacun peut, en priant pour du discernement et en restant en lien avec d’autres chrétiens, trouver de quelle manière agir pour la justice climatique. Il existe de nombreux exemples de chrétiens ayant choisi la voie de l’action directe non violente pour lutter contre des injustices passés, par exemple quand Rosa Parks a refusé de céder la place dans un bus à Montgomery, en Alabama, en 1955, pour dénoncer la ségrégation des noirs aux Etats-Unis. Loin d’être une improvisation, cette action avait été planifiée de longue date avec des membres de son église. En protestant contre quelque chose qui était jusque-là considéré comme légal, la séparation des noirs et des blancs dans les transports publics, elle a été l’étincelle qui a déclenché le mouvement de Martin Luther King qui a fini par mettre par terre l’injustice de la ségrégation. Comme Martin Luther King, Rosa Parks était profondément chrétienne.

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Oct 29, 2020