Puisque vous avez du talent

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L’émission de Laurent Graulus consacrée aux jeunes musiciens professionnels vous est proposée le samedi et le dimanche. Musiq’3 souhaite donner un coup de pouce à la visibilité des jeunes talents qui démarrent leur carrière, en les enregistrant, en les diffusant et en proposant l’enregistrement aux radios membres de l’Union des radios européennes (UER). Un beau moyen pour les grands noms de demain de se faire connaître !

Petit changement horaire concernant l'émission : elle sera désormais diffusée uniquement le dimanche de 12h à 14h.

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77 episodes

Puisque vous avez du talent - Le duo Goggles - 06/03/2022

Chaque dimanche entre 12h et 14h, Laurent Graulus propose une émission consacrée aux jeunes musiciens professionnels d'ici et d'ailleurs. Musiq'3 offre ainsi une belle visibilité pour les jeunes talents qui démarrent leur carrière en les enregistrant, en les diffusant et en proposant l'enregistrement aux radios membres de l'UER. Production et présentation : Laurent Graulus

1h 56m
Mar 06, 2022
Puisque vous avez du talent - Judith Sepulchre, soprano : ' Il ne faut pas avoir peur de sa propre vulnérabilité... ' (Nouvelle diffusion) - 27/02/2022

Nouvelle diffusion ce dimanche de l'entretien que nous avait accordé la soprano Judith Sepulchre et le théorbiste Jasper Bärtling-Lippina Judith Sepulchre, 28 ans, intègre le Choeur d'enfants de La Monnaie, alors qu'elle n'a encore que 7 ans. Elle en fera partie jusqu'à ses 18 ans. Pendant cette dizaine d'années au sein du Choeur, elle a l'occasion de participer à diverses productions telles que " A Midsummer night's dreams" de Britten, ou encore "Parsifal" de Wagner. A l'heure de choisir des études supérieures, Judith hésite un temps entre le chant jazz (ndlr. : qu'elle étudiera une année au Canada) et l'Art lyrique, c'est le chant classique qui l'emportera. Après un baccalauréat à Maastricht, elle rejoint le département de Musique Ancienne du Conservatoire de La Haye, où elle décroche un Master en chant baroque. C'est dans ce haut lieu de la pédagogie de la Musique Ancienne en Europe, qu'elle rencontre la harpiste néerlandaise Henriëtte Wirth, le guitariste et théorbiste allemand Jasper Bärtling-Lippina, et la violoncelliste turque Gülce Sucular. C'est avec ces trois camarades, devenus amis qu'elle fonde en 2019, l'Olivastro, un ensemble spécialisé dans la musique italienne du XVIIe siècle. Son nom est inspiré d'un poème homonyme qui fut écrit à la même époque par Giambattista Andreini, poète, acteur et fondateur des Fedeli, troupe de la Commedia dell'Arte. Il collabora avec de nombreux compositeurs, et notamment avec Claudio Monteverdi pour la création de ses premiers opéras. La démarche artistique de L'Olivastro consiste à donner à cette musique de la seconda pratica, une touche de la couleur du contexte théâtral avec lequel elle s'est épanouie. C'est autour du 1er enregistrement public de ce jeune ensemble "L'Olivastro" que nous parlerons aujourd'hui avec la jeune soprano belge Judith Sepulchre, et également le guitariste et théorbiste Jasper Bärtling-Lippina. Un musicien de 27 ans, qui a débuté par le violon, et qui s'est ensuite dirigé vers la guitare classique, puis la guitare baroque. Judith Sepulchre, c'est d'abord une voix solide, au vibrato mesuré et expressif, mais aussi une forme de fragilité. Une fragilité dont on comprend rapidement qu'elle est une véritable force ! : " Il ne faut pas avoir peur de sa propre vulnérabilité " , nous confiera-t-elle. Outre sa technique éprouvée, on découvre aussi une artiste extrêmement cultivée, qui a beaucoup étudié et réfléchi au contexte historique du répertoire qu'elle a choisi d'interpréter. Il en résulte une délicatesse, une subtilité, et une émotion hors du commun. Le guitariste et théorbiste Jasper Bärtling-Lippina ne sera pas en reste lors de notre entretien. Il nous déclarera par exemple que " la plus grande difficulté de ce répertoire italien du début du XVIIe siècle, c'est d'être spontané dans son expression. " Le jeune guitariste, en parfaite harmonie avec Judith Sepulchre, quant à la volonté de faire découvrir un répertoire singulier, avec une conscience historique la plus aigüe possible, mais aussi avec le plus de sincérité possible. Judith Sepulche et Jasper Bärtling-Lippina : deux artistes raffinés, honnêtes et sincères. Une belle rencontre que nous ne sommes pas prêts d'oublier ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Feb 27, 2022
Puisque vous avez du talent - Marie-Sophie Talbot, pianiste, chanteuse et percussionniste de jazz et Gilles Millet, violoniste: ' La recherche de l'excellence ne doit pas nous faire oublier notre humanité ' (Nouvelle diffusion) - 20/02/2022

Nouvelle diffusion ce dimanche, d'une rencontre que nous vous avions proposée en mai 2021. Une fois n'est pas coutume, notre émission s'intéresse aujourd'hui à ceux qui forment les jeunes talents de demain. Marie-Sophie Talbot est une jazzwoman multi-instrumentiste : pianiste, chanteuse et percussionniste. Femme orchestre, elle est aussi compositrice, cheffe du Choeur Meli-Melo et auteure de musique et de textes pour le théâtre "Jeune public". Enseignante depuis plus de 20 ans, elle est professeur de chant "Jazz" et de "rythme" aux Académies de St Josse et St Gilles à Bruxelles. Gilles Millet, lui est violoniste, et second violon du quatuor Danel, dont il est, -avec Marc Danel, 1er violon-, l'un des membres fondateurs. Côté pédagogie, Gilles Millet est professeur de Musique de Chambre à l'IMEP à Namur. Il enseigne aussi le quatuor à cordes à l'Université de Manchester. Passionnés par leurs différents métiers, leur grande force et leur grande richesse résident dans le fait que s'ils sont enseignants, ils sont d'abord femme et homme de scène, et leur métier d'enseignant et d'artistes de scène se nourrissent perpétuellement l'un l'autre. Avec plus de 80 concerts par an, le quatuor Danel est l'un des plus prestigieux quatuors au monde. De Haydn à Shostakovitch, en passant par Beethoven, "les Danel" font partie de ces quatuors dont l'engagement est total, une formation dont on reconnaît l'élégance et le grain, mais aussi la finesse de leurs interprétations, toujours très historiquement informées. Quant à Marie-Sophie Talbot, la quantité de formations dans lesquelles elle évolue, -dont celles qu'elle a formées-, son multi-instrumentisme, et ses différentes sphères d'activité lui confèrent une expérience de la scène hors du commun. Et Marie-Sophie Talbot de compléter : " Il n' y aucun autre domaine que le théâtre "Jeune public" qui vous donne l'occasion de jouer un spectacle autant de fois. Nous avons joué près de 600 fois l'un d'eux. Jamais mes projets musicaux personnels ne me permettront de me produire de la sorte, je le regrette ! " Pianiste et chanteuse dès l'âge de 13 ans, Marie-Sophie Talbot a toujours composé et improvisé, fut-ce de manière inconsciente. " Ma difficulté, c'était plutôt de respecter la partition à la lettre, je ne pouvais m'empêcher de m'en éloigner ", nous confiera-t-elle. L'on ne pouvait finalement pas réunir aujourd"hui des personnes au profil plus différent que nos deux invités ! Formé au prestigieux Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, Gilles Millet en sort avec les honneurs, alors qu'il a à peine 20 ans. Il intègrera immédiatement le quatuor Danel, à la suite de ses études, c'était il y a... 30 ans ! Il déplore pour sa part, sa difficulté à s'exprimer sans partition ! Différents de par les milieux musicaux dans lesquels ils évoluent, mais intéressés par les mêmes thématiques, nos deux invités partagent dès lors des opinions assez proches par rapport à leurs métiers d'enseignants. Et Gilles Millet de souhaiter que l'on parle aussi des autres Arts contemporains, voisins des oeuvres que l'on travaille : " Il est par exemple nécessaire et utile de connaître les auteurs, les peintres, les poètes de l'époque de César Franck, si l'on travaille sa Sonate pour violon et piano ". Et Marie-Sophie Talbot de renchérir : " Ce qui compte, c'est de pouvoir faire des liens entre les différents savoirs. Certains de mes étudiants ont terminé leur cycle de solfège, néanmoins, lorsqu'ils sont à mon cours de chant, la notion d'intervalle reste purement théorique. Je les aide à intégrer cela concrètement, et corporellement " Touchés par le confinement de manière assez différente, le quatuor Danel dont Gilles Millet fait partie a dû s'arrêter du jour au lendemain, alors que le quatuor se voit plusieurs jours par semaine pour travailler du répertoire, en prévision des nombreux concerts. " Tout s'est arrêté ", nous expliquera le violoniste. " Plus de concerts...

1h 57m
Feb 20, 2022
Puisque vous avez du talent - Pierre Fontenelle, violoncelliste : ' J'aimerais garder la fraîcheur d'un étudiant toute ma vie ' - 13/02/2022

Né en 1997, le parcours de Pierre Fontenelle n'a pas manqué d'attirer notre attention. A moins de 25 ans, ce jeune musicien est déjà violoncelle soliste à l’Opéra royal de Wallonie. Diplômé avec la plus grande distinction de l’IMEP, où il est maintenant professeur assistant de la classe de violoncelle, il poursuit par ailleurs un Master additionnel en musique russe aux Arts au carré de Mons.  En 2019, il s'illustrait en remportant le 1er Prix du concours Edmond Baert, (ndlr. : grand pédagogue et violoncelliste belge) Pédagogue, musicien d’orchestre, de musique de chambre, chroniqueur à la revue musicale Crescendo magazine, et occasionnellement participant zélé et pertinent à notre "Table d'écoute" sur Musiq3, Pierre Fontenelle écrit également de la poésie. Un vrai homme-orchestre ! A n'en pas douter, Pierre Fontenelle a l'étoffe des grands artistes : ceux qui ne cloisonnent, ni ne dénigrent rien, ni personne. Un artiste qui ouvre d'autant plus volontiers les fenêtres vers des paysages qu'il n'a pas encore admirés. Curieux, généreux, à l'écoute, vif et brillant, il raconte la musique avec force détail, emporté gaiement par sa passion. Un homme attachant, que nous avons eu beaucoup de plaisir à rencontrer ! A noter que Pierre Fontenelle sera en concert ces jeudi 24 et vendredi 25 février au Living à Louvain-La-Neuve, avec la harpiste Juliette Gauthier, et la pianiste Ezgi Göktürk. C’est un concert caritatif en soutien à l’enfance précarisée au Bénin. Toutes les informations sur le site aulivingblog.com/actualites Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Feb 13, 2022
Puisque vous avez du talent - Le trio Spilliaert : ' Désiré Pâque a été un compositeur belge aussi éclectique que visionnaire ' - 06/02/2022

Le pianiste Gauvain de Morant, le violoniste Jean-Samuel Bez, et le violoncelliste Guillaume Lagravière forment le trio Spilliaert. Fondé à Bruxelles en 2011, le trio s'est donné pour vocation d'interpréter et de défendre le répertoire belge, avec le soutien de l'association Musicabel, en proposant lors de chaque concert une oeuvre d'un compositeur belge. Le trio s'intéresse donc tant au répertoire du passé, qu'à celui d'aujourd'hui. Nous entendrons pour exemple dans cette émission, le trio avec piano du compositeur franco-belge Nicolas Bacri. Une oeuvre enregistrée par le trio Spilliaert. C'est dans le cadre de cette démarche, que la jeune formation franco-belge fait paraître en ce moment chez CYPRES (ndlr. : un label belge), l'intégrale des trios avec piano de Désiré Pâque, un compositeur belge né à Liège en 1867 et décédé en 1939, et quasiment tombé dans l'oubli aujourd'hui. Et le violoniste Jean-Samuel Bez d'ajouter : " Nous avons découvert ce compositeur presque par hasard. Nous avons toujours beaucoup de plaisir à dénicher des trios oubliés et nous sommes tombés sur une biographie d'un dénommé Pâque mentionnant l'existence de trois trios avec piano. C'est Philippe Gilson, brillant musicologue et spécialiste de Pâque, qui nous a indiqué la présence des manuscrits autographes au Conservatoire de Liège et nous en a procuré une copie, sur laquelle nous jouons d'ailleurs toujours actuellement ! La première prise de contact avec le style inhabituel de Pâque nous a incité à programmer le premier de ces trios au festival Varga, en France à l'été 2016. Le retour du public a été si positif que nous avons décidé de poursuivre l'aventure avec ce compositeur passionnant. Et le trio, intarrisable à notre micro de poursuivre : " Malgré une carrière internationale, Désiré Pâque demeure un compositeur mystérieux, et qui a laissé peu de traces. Il nous a fallu enquêter pour pouvoir retracer son parcours. Comme beaucoup de compositeurs de l'époque, la musique de Désiré Pâque est d'abord inspirée par César Franck, mais dont il se détachera peu à peu, pour développer par la suite un style personnel et libre qui le conduira jusqu'à l'atonalité et ce dès 1890, ce qui le rend même précurseur de Schoenberg ! Et le pianiste Gauvain de Morant de poursuivre : " La grande invention de Pâque, c'est le principe de " l'adjonction-constante " de thèmes indépendants les uns des autres. Il rompt ainsi avec la tradition classique du principe de développement "linéaire". Les trois trios avec piano de Désiré Pâque figurent sur ce disque, de même que deux pièces en duo un mouvement : l'Adagio sostenuto pour violon et piano, opus 39, et le Lento cantabile pour violoncelle et piano, opus 89. Le cinq oeuvres présentées sur le disque couvre une période s'étalent entre 1899 et 1930. Elles proposent un panorama particulièrement large, et passionnant de ce compositeur qui gagne décidément à être connu. Mais cette démarche eut été vaine, si elle n'avait pas été portée par le talent de ce trio Spilliaert. Avant le chapitre musical, il y a d'abord cette curiosité, et ce travail de recherche musicologique qui sont à saluer. Au point de vue musical, on ne peut que se réjouir de la qualité sonore de ce trio Spilliaert : les sonorités sont larges, rondes et belles. Le vibrato est expressif, mais jamais excessif. La mise en place rythmique est impeccable, et la justesse particulièrement soignée. Des qualités qui n'auront pas échappé au Directeur artistique de cet enregistrement, le grand violoncelliste Guy Danel, ni à Cédric Hustinx, Directeur du label CYPRES, qui a rapidement proposé au trio Spilliaert de produire ce disque, dans le cadre des 30 ans du label belge. L'intégrale des trios de Désiré Pâque par le trio Spilliaert : un voyage passionnant dans la belgitude internationale de Désiré Pâque. Un disque paru chez CYPRES. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 56m
Feb 06, 2022
Puisque vous avez du talent - Gabriel Hollander, chef d'orchestre : ' Diriger, c'est avant toute chose aller à la rencontre des musiciens ' - 30/01/2022

L'oeil vif, et le regard rassurant, Gabriel Hollander est né il y a 33 ans, en Belgique. Pianiste à la technique solide et au toucher raffiné, Gabriel Hollander s'est spécialisé entre autre à Leipzig, et à côté de son premier métier de pianiste, notre invité semble avoir toujours eu mille autres passions. Parmi celles-ci, on citera les mathématiques, le clavecin, la musique baroque, l'Art lyrique, le quatuor à cordes, le piano jazz, les langues étrangères (ndlr. : notre invité parle couramment 4 langues !) Mais parmi toutes ses passions, l'une d'elles a pris l'ascendant très tôt, c'est celle pour la voix et l'Art lyrique en général. " Lors de mon cursus de pianiste " nous confiera Gabriel Hollander, " Nous étions invités à accompagner les chanteurs de la classe de chant. Cela a été l'un de mes premiers contacts concrets avec les voix. Quant à la direction d'orchestre, j'y suis arrivé par la pratique du quintette avec piano (ndlr. : quatuor + piano). Lors de nos répétitions, j'essayais d'expliquer au quatuor ma vision des pièces que nous travaillions, et le 1er violon m'a alors un jour dit : "Gabriel, ce que tu nous expliques a l'ait très intéressant, mais on n'y comprend rien, va donc étudier la direction d'Orchestre ! Je l'ai pris au mot, et j'ai commencé à étudier cette discipline, et progressivement, j'ai dirigé de plus en plus, et le piano est passé petit à petit au second plan. " Cela étant dit, Gabriel Hollander reste un pianiste assidu, son instrument l'aide à préparer ses partitions de chef, il l'aide aussi à mieux comprendre la construction musicale des oeuvres symphoniques qu'il dirige, enfin, il lui est très utile, quand il répète des productions d'opéra avec les chanteurs, puisque c'est lui qui peut jouer la réduction d'Orchestre de l'opéra en question. Les réductions d'orchestre au piano, un Art que le jeune chef pratique avec brio, nous l'entendrons dans une réduction de la 2e symphonie de Rachmaninov. L'opéra, voilà la discipline qui occupe le plus clair du temps Gabriel Hollander ces dernières années. Assistant de grands chefs comme le regretté Patrick Davin, ou le très charismatique Gergely Madaras (ndlr. : directeur musical de l 'Orch.phil.royal de Liège), on a récemment pu l'entendre, non plus comme assistant, mais comme Directeur musical de la Clémence de Titus de Mozart. En compagnie de l'Orchestre royal de Chambre de Wallonie, il a dirigé de main de maître cet opéra, en y soulignant subtilement toutes les subtilités de la partition de Mozart. " Diriger ", nous expliquera notre invité, " c'est d'abord aller à la rencontre de personnes, en l'occurrence les musiciens. Et il est vrai que lorsque notre invité nous raconte sa vie de jeune chef, on prend conscience qu'avant même d'évoquer les nombreuses qualités musicales que requièrent ce métier, c'est d'abord la qualité du lien humain qu'on parvient à tisser qui prévaut. On sent chez notre invité un vrai goût de l'Autre, un égard pour sa différence et son point de vue, échanger plutôt qu'imposer, ce pourrait être la devise de Gabriel Hollander. Humaniste très touchant, Gabriel Hollander n'en est pas moins un artiste hautement qualifié : pianiste virtuose, chambriste, maître de la fugue et du contrepoint, il réunit sans doute aucun, les qualités humaines et musicales pour devenir un grand chef : ceux qui rendent les partitions vivantes, ceux qui font brûler le feu de nos passions musicales. Gabriel Hollander : un artiste très complet, et une personnalité très attachante. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 54m
Jan 30, 2022
Puisque vous avez du talent - Jonathan Fournel, pianiste : ' Interpréter, c'est nécessairement faire des choix ! On ne peut pas tout dire ! ' - 23/01/2022

Né en 1993, à Sarrebourg en France, Jonathan Fournel est définitivement sorti de l'anonymat en remportant le 1er Prix du Concours Reine Elisabeth en mai 2021. C'est à l'âge de 7 ans, qu'il débute le piano au Conservatoire de Sarreguemines où enseigne son père (ndlr : professeur d'analyse et de solfège et aussi organiste). En 2001, il intègre le Conservatoire de Strasbourg dans la classe de Stéphane Seban, tout en suivant des cours particuliers avec Patricia Pagny. En 2006, c'est à la Musikhochschule de Saarbrücken qu'il est admis, où il étudie sous la direction de Robert Leonardy et Jean Micault. A la même époque, il suit les cours de Gisèle Magnan, qui continue encore aujourd'hui à l'accompagner dans son travail. En 2009, il est reçu à l'unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il y travaille avec Bruno Rigutto, Brigitte Engerer, Claire Désert, et Michel Dalberto. Il y obtient son Master de piano avec mention très bien en 2014, ainsi que le Diplôme d'Artiste Interprète en 2016. Cette même année 2016, il rejoint la Chapelle Musicale Reine Élisabeth, où il se perfectionne auprès de Louis Lortie et d'Avo Kouyoumdjian. Fort de sa victoire à l'édition 2021 du Concours Reine Elisabeth, Jonathan Fournel publie en ce moment son 1er disque en solo chez ALPHA. Une production qu'il consacre à deux oeuvres de jeunesse de Johannes Brahms : sa 3e Sonate en fa mineur, opus 5 (ndlr. : Brahms avait 20 ans) et ses Variations et fugue sur un thème de Haendel, opus 24 (ndlr. : Brahms avait 28 ans). Brahms pour lequel Jonathan Fournel se passionne depuis ses 13, 14 ans. "Plus jeune", nous confiera le pianiste, " J'étais davantage intéressé par des compositeurs comme Liszt, avec lesquels je pouvais exprimer ma virtuosité adolescente. C'est l'un de mes professeurs, Robert Leonardy, qui m'a suggéré de travailler les "Variations et fugue sur un thème de Haendel" (ndlr. : oeuvre que J.Fournel vient donc d'enregistrer). Il m'a dit à l'époque que c'était le moment d'aborder ce type de répertoire, et il ne s'est pas trompé ! Brahms est parfois vu exclusivement sous le prisme d'un compositeur viril. Or, il y a bien plus que cette force et cette largeur chez lui. Brahms, ce sont aussi ces paysages imaginaires qu'il convoque, empreints de de poésie, de passion, de tendresse, de douceur... Enfin, Brahms, c'est aussi ce compositeur flamboyant et fulgurant, dont même les oeuvres pour piano seul revêtent une dimension symphonique. Sa musique est si riche et complexe, que l'on doit, -en tant qu'interprète- se résoudre à ne pas vouloir tout dire. Ce serait comme préparer un millefeuille avec de la glace, sa chantilly, du cake 4/4 et de la crème pâtissière... Tout est délicieux séparément, mais tous ces ingrédients réunis rendent la pâtisserie en question indigeste ! C'est la même chose pour Brahms ! Interpréter une oeuvre, c'est faire en sorte qu'elle ressemble à un grand tableau, dans lequel on peut percevoir tous les détails, mais sans pour autant perdre de vue la grande image " Et notre invité d'ajouter : " Vous savez, cette musique est si bien écrite, qu'elle n'a pas besoin qu'on l'interprète avec un quelconque artifice. C'est un répertoire qui a surtout besoin de clarté. Et il est vrai que Jonathan Fournel n'a jamais (eu) besoin d'en faire trop pour qu'on l'écoute. Sa technique, sa vision et sa culture musicales donnent à son jeu une énergie et une cohérence impressionnantes. Sa sonorité lumineuse et perlée fait mouche à tout instant, et il n'a jamais besoin de "rentrer" dans le clavier pour que le registre grave de sa main gauche s'épanouisse : pleinement et longtemps. Jonathan Fournel a donc décidément déjà toutes les cartes en main pour faire une grande carrière. Une carrière qui a déjà drôlement pris son envol ces derniers mois, grâce à la visibilité médiatique acquise lors de sa victoire au Concours Reine Elisabeth 2021. Et si l'on ajoute à ces qualités musicales, de vraies...

1h 56m
Jan 23, 2022
Puisque vous avez du talent - Isaline Leloup, contrebassiste : ' Découvrir la contrebasse viennoise a donné un sens à ma vie de contrebassiste ' - 16/01/2022

Isaline Leloup a grandi avec des parents musiciens (ndlr : tous deux flûtistes). Après des études de contrebasse au Conservatoire de Liège, puis au Conservatoire de Bruxelles chez Christian Vanderborght, Isaline Leloup se dirige vers l'interprétation "historiquement informée", c'est à dire le travail sur des instruments d'époque. " C'est un monde qui tournait autour de moi depuis longtemps, grâce à mes parents musiciens ", nous confiera Isaline Leloup. C'est suite à un stage sur les pratiques historiques avec l'Orchestre des Champs-Elysées et à la rencontre avec Korneel Lecomte (ndlr. : grand contrebassiste belge) que la jeune contrebassiste découvre la contrebasse viennoise. Un instrument qu'elle étudiera ensuite à la célèbre Schola Cantorum de Bâle avec le grand soliste David Sinclair. " Découvrir la contrebasse viennoise a quelque part donné un sens à ma vie de contrebassiste ! ", nous dira notre invitée. La contrebasse viennoise, c'est un instrument méconnu, né à Vienne vers 1750, qui a connu son apogée vers 1760, et qui a commencé à tomber en désuétude au début du 19e siècle. Si cet instrument est bien sûr une contrebasse, elle n'en est pas moins différente de la contrebasse moderne à bien des égards. Ainsi, elle emprunte quelques éléments de la viole de gambe et du violone (ndlr. : contrebasse baroque), comme des barrettes sur son manche, une forme de "poire", des "épaules tombantes", et des cordes en boyau. Son accord est aussi résolument différent de la contrebasse moderne. Toutes ces caractéristiques confèrent à l'instrument un caractère très différent de la contrebasse moderne, et en font un instrument à la sonorité chaleureuse, soyeuse, lyrique, tout en délivrant un registre grave étonnant, tout en étant jamais être excessif ou envahissant. Sa conception lui permet également une grande maniabilité, en particulier dans le répertoire du milieu du 18e siècle. "Tombée en amour" comme aiment dire les Québecois, et passionnée par cette contrebasse viennoise, Isaline Leloup lui consacre tout un disque "A Viennese afternoon", qui paraît en ce moment chez DA VINCI CLASSICS. Pour ce faire, elle s'est entourée des meilleurs chambristes du milieu. Des musiciens, qui à l'instar de la jeune contrebassiste, jouent eux aussi sur des instruments d'époque, il s'agit de Patrick Oliva et Martha Moore, aux violons; Jean-Philippe Gandit à l'alto; et de Ronan Kernoa, au violoncelle. Un quatuor expérimenté, cultivé et qui se passionne, -comme notre invitée-, par le recherche de "l'authenticité historique", si tant est qu'elle existe, les cinq musiciens en sont parfaitement conscients ! Quant au répertoire de cette production aussi flamboyante et intéressante que passionnante, Isaline Leloup a choisi trois oeuvres de trois compositeurs représentatifs de cette courte, mais très riche époque de la contrebasse viennoise, entre 1750 et 1800. Le disque s'ouvre ainsi par un arrangement pour quatuor à cordes et contrebasse viennoise du 18e Concerto en do mineur de Johannes Matthias Sperger (compositeur autrichien), un arrangement signé Isaline Leloup. Il se poursuit avec un duo de Carl Ditters Von Dittersdorf pour violon alto, avec Jean-Philippe Gandit, et notre invitée, Isaline Leloup. Enfin, c'est avec le 2e quatuor en Ré Majeur de Franz Anton Hoffmeister, que se conclut cette production. Un quatuor dans lequel, Isaline Leloup tient avec sa contrebasse viennoise, le rôle d'u 1er violon. Patrick Oliva tient la partie de second violon, Jean-Philippe Gandit est à l'alto et Ronan Kernoa, au violoncelle. "A Viennese afternoon" est un disque passionnant, témoin d'une courte, mais florissante époque à Vienne, qui a participé à l'éclosion de cette contrebasse viennoise. Un instrument que nous fait découvrir Isaline Leloup, qui est à la fois une instrumentiste solide et raffinée. Mais aussi une chercheuse en musicologie, tant l'instrument l'a conduite à écumer les bibliothèques d'Europe pour retrouver des...

1h 56m
Jan 16, 2022
Puisque vous avez du talent - Isaline Leloup, contrebassiste : ' Découvrir la contrebasse viennoise a donné un sens à ma vie de contrebassiste ' - 16/01/2022

Isaline Leloup a grandi avec des parents musiciens (ndlr : tous deux flûtistes). Après des études de contrebasse au Conservatoire de Liège, puis au Conservatoire de Bruxelles chez Christian Vanderborght, Isaline Leloup se dirige vers l'interprétation "historiquement informée", c'est à dire le travail sur des instruments d'époque. " C'est un monde qui tournait autour de moi depuis longtemps, grâce à mes parents musiciens ", nous confiera Isaline Leloup. C'est suite à un stage sur les pratiques historiques avec l'Orchestre des Champs-Elysées et à la rencontre avec Korneel Lecomte (ndlr. : grand contrebassiste belge) que la jeune contrebassiste découvre la contrebasse viennoise. Un instrument qu'elle étudiera ensuite à la célèbre Schola Cantorum de Bâle avec le grand soliste David Sinclair. " Découvrir la contrebasse viennoise a quelque part donné un sens à ma vie de contrebassiste ! ", nous dira notre invitée. La contrebasse viennoise, c'est un instrument méconnu, né à Vienne vers 1750, qui a connu son apogée vers 1760, et qui a commencé à tomber en désuétude au début du 19e siècle. Si cet instrument est bien sûr une contrebasse, elle n'en est pas moins différente de la contrebasse moderne à bien des égards. Ainsi, elle emprunte quelques éléments de la viole de gambe et du violone (ndlr. : contrebasse baroque), comme des barrettes sur son manche, une forme de "poire", des "épaules tombantes", et des cordes en boyau. Son accord est aussi résolument différent de la contrebasse moderne. Toutes ces caractéristiques confèrent à l'instrument un caractère très différent de la contrebasse moderne, et en font un instrument à la sonorité chaleureuse, soyeuse, lyrique, tout en délivrant un registre grave étonnant, tout en étant jamais être excessif ou envahissant. Sa conception lui permet également une grande maniabilité, en particulier dans le répertoire du milieu du 18e siècle. "Tombée en amour" comme aiment dire les Québecois, et passionnée par cette contrebasse viennoise, Isaline Leloup lui consacre tout un disque "A Viennese afternoon", qui paraît en ce moment chez DA VINCI CLASSICS. Pour ce faire, elle s'est entourée des meilleurs chambristes du milieu. Des musiciens, qui à l'instar de la jeune contrebassiste, jouent eux aussi sur des instruments d'époque, il s'agit de Patrick Oliva et Martha Moore, aux violons; Jean-Philippe Gandit à l'alto; et de Ronan Kernoa, au violoncelle. Un quatuor expérimenté, cultivé et qui se passionne, -comme notre invitée-, par le recherche de "l'authenticité historique", si tant est qu'elle existe, les cinq musiciens en sont parfaitement conscients ! Quant au répertoire de cette production aussi flamboyante et intéressante que passionnante, Isaline Leloup a choisi trois oeuvres de trois compositeurs représentatifs de cette courte, mais très riche époque de la contrebasse viennoise, entre 1750 et 1800. Le disque s'ouvre ainsi par un arrangement pour quatuor à cordes et contrebasse viennoise du 18e Concerto en do mineur de Johannes Matthias Sperger (compositeur autrichien), un arrangement signé Isaline Leloup. Il se poursuit avec un duo de Carl Ditters Von Dittersdorf pour violon alto, avec Jean-Philippe Gandit, et notre invitée, Isaline Leloup. Enfin, c'est avec le 2e quatuor en Ré Majeur de Franz Anton Hoffmeister, que se conclut cette production. Un quatuor dans lequel, Isaline Leloup tient avec sa contrebasse viennoise, le rôle d'u 1er violon. Patrick Oliva tient la partie de second violon, Jean-Philippe Gandit est à l'alto et Ronan Kernoa, au violoncelle. "A Viennese afternoon" est un disque passionnant, témoin d'une courte, mais florissante époque à Vienne, qui a participé à l'éclosion de cette contrebasse viennoise. Un instrument que nous fait découvrir Isaline Leloup, qui est à la fois une instrumentiste solide et raffinée. Mais aussi une chercheuse en musicologie, tant l'instrument l'a conduite à écumer les bibliothèques d'Europe pour retrouver des manuscrits de cette époque viennoise, dont tout ne fut pas publié en son temps. "A Viennese afternoon", est un voyage au milieu 18e siècle viennois, et Isaline Leloup en est notre guide. Isaline Leloup : une musicienne cultivée; et une instrumentiste de talent, mais aussi une personne très à l'écoute, et habitée par son Art. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Jan 16, 2022
Puisque vous avez du talent - Liya Petrova, violoniste : ' Beethoven nous fait toucher une part d'un univers qui nous est inaccessible ' (Nouvelle diffusion) - 19/12/2021

Nouvelle diffusion ce dimanche de cette rencontre que nous vous avions proposée le 11 avril dernier. Liya Petrova est née en 1990 en Bulgarie, dans une famille de musiciens. Au violon dès l'âge de 4 ans, la petite Liya aurait aussi pu être pianiste, c'est en effet l'instrument dont sa maman rêvait pour elle. Mais la petite fille qu'elle était, savait déjà parfaitement qu'elle voulait être violoniste et non pianiste. La suite de son parcours est à l'avenant de ses débuts précoces : 1ers concerts avec orchestre dès l'âge de 5 ans. Ses études se poursuivent à Rostock en Allemagne, dès 11 ans, en tant que "Junge Studentin" auprès de Petru Munteanu. Suivront la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, avec Augustin Dumay; la Haute école de Musique de Lausanne avec Renaud Capuçon, et enfin la Hochschule für Musik ¿Hans Eisler¿ de Berlin, où elle travaillera avec Antje Weithaas. " J'ai eu beaucoup de chance ", nous confiera Liya Petrova, " parce que toutes ces personnalités musicales très différentes m'ont toujours encouragée à trouver ma voie, sans imposer leur vision. C'est avec un grand nombre d'informations musicales, et ces différents points de vue, issus de traditions multiples, que je me suis construite ma propre identité musicale ". Travailleuse acharnée et opiniâtre, et forte de ce parcours de haut vol, Liya Petrova a déjà remporté plusieurs prix à de prestigieux concours internationaux. En 2016, elle gagnait le 1er Prix au Concours Carl Nielsen, mais elle s'est aussi illustrée aux concours Concours International Tibor Varga, et Louis Spohr. En février 2021, son 3e disque paraissait chez MIRARE. Il sera au coeur de notre émission aujourd'hui. Elle consacre cette nouvelle production au Concerto pour violon de Beethoven, et au 7e Concerto pour violon de Mozart. Une oeuvre magnifique, et qui titille la curiosité des mélomanes, puisque Mozart n'a composé, -a priori- que 5 Concertos pour violon. Ses 6e et 7e Concertos, auraient quant à eux été retouchés par des tiers. Depuis une vingtaine d'années maintenant, il est avéré que ce 7e Concerto pour violon n'a pas été exclusivement composé par Mozart. Une découverte qui a, -semble-t-il-, éloigné bon nombre de violonistes de la partition, qu'on ne joue presque plus, alors que David Oistrakh, par exemple jouait volontiers ce Concerto au 20e siècle. Liya Petrova, elle, ne s'est pas laissée influencée par ces débats musicologiques, et s'est laissée guider par la musique, qui est d'une élégance et d'une grâce toute mozartiennes. Accompagnée par le Sinfonia Varsovia, qu'elle connaît bien, sous la baguette de Jean-Jacques Kantorow, lui-même violoniste, Liya Petrova signe un disque excessivement sensible, inspiré et maîtrisé. Mozart et Beethoven se développent dans toute leurs richesses, et leurs finesses : deux oeuvres lumineuses, servies par une sonorité au timbre particulièrement velouté et chatoyant. Un optimisme musical qu'elle a ardemment souhaité, puisque ce disque a été enregistré entre la 1ère et la 2e vague de la pandémie que nous vivons. Liya Petrova varie les vibratos, et les couleurs, et elle a acquis ce qui fait l'étoffe des grands : déployer une sonorité riche et dense, même dans les nuances les plus délicates. La jeune violoniste joue un violon Carlo Bergonzi de 1737, généreusement prêté par Xavier et Joséphine Moreno. Sa sonorité, et son intelligence musicale sont un régal, de même que la direction et le jeu du "Sinfonia Varsovia", qui ne font que décupler les intentions de la jeune artiste bulgare. Nous écouterons également des extraits de son disque précédent, publié en janvier 2020, avec le pianiste russe Boris Kusnezow. Les 7e et 8e Sonates pour piano et violon de Beethoven y sont au programme, de même que la Suite pour violon de Britten, ainsi qu'une pièce de Samuel Barber. Enfin, nous entendrons aussi notre invitée dans un extrait du Concerto pour violon de Carl Nielsen (1911). Une oeuvre qu'elle a enregistré en même temps...

1h 56m
Dec 19, 2021
Puisque vous avez du talent - Julien Tassin, guitariste de jazz : ' Epurer mon discours musical, c'est m'assurer que mon message est aussi clair que possible ' (Nouvelle diffusion) - 12/12/2021

Nouvelle diffusion ce dimanche de cette rencontre que nous vous avions proposée le 31 janvier dernier. Julien Tassin avait des oncles qui jouaient du blues et du rock, il allait les voir en concert, et était très attiré par l'énergie que dégageaient ces musiques. C'est ce qui a incité le jeune garçon, encore enfant, à étudier la guitare classique à Charleroi, où il a grandi. "Même si c'était des cours traditionnels, j'ai néanmoins eu une très chouette professeure. Elle m'a appris à respirer et à exprimer des sentiments, et ça m'a plu ! " [...] nous dira Julien Tassin. Adolescent, il abandonne la guitare classique, et se consacre au blues à 100%, avec son groupe, dans lequel il chante. Un peu plus tard, il est attiré par le jazz, et son langage qui le fascine, parce qu'il ne le comprend pas. Il retrouve dans le jazz, tout ce qu'il aime dans le blues, mais avec une dimension harmonique et rythmique plus riche, et plus élaborée. "Mon but n'était pas de devenir jazzman ", nous confiera Julien Tassin, "Mais je voulais comprendre cette musique, et m'en imprégner, pour pouvoir l'intégrer plus tard, dans ma musique." C'est ainsi que le jeune guitariste s'inscrit au Conservatoire de Jazz à Bruxelles, où il étudiera avec Paolo Radoni. Et c'est fort de toutes ces influences familiales : blues, rock, et rock'n roll, ainsi que de ses connaissances acquises au Conservatoire, qu'il décide alors de créer sa propre musique. C'est grâce à une carte blanche du bassiste électrique Daniel Roméo, que Julien Tassin a l'occasion de jouer avec la bassiste Nicolas Thijs, et le batteur Dré Pallemaerts. De retour à la maison après cette folle soirée, Julien Tassin se jure que s'il doit un jour composer un trio, ce sera avec ces deux partenaires-là ! Quelques années plus tard, le rêve prend forme, et Julien Tassin a l'occasion de rôder ce nouveau trio avec ses deux acolytes, au "Sounds", un club de jazz, à Ixelles, aujourd'hui disparu. " Plus nous jouons ensemble, plus nous nous connaissons, plus la connexion qui nous unit est puissante ", nous racontera Julien Tassin. " Ce qui est intéressant dans notre trio, c'est que même si Nic (ndlr. : N.Thijs) et Dré (Pallemaerts) sont des jazzmen expérimentés, et très cultivés. Ils ont aussi la culture du blues et du rock. C'est aussi quelque chose que nous partageons, et c'est très important ! Dans notre 2e disque en trio "Moondancer" (ndlr. : paru en nov. 2020 chez Igloo), nos improvisations n'explorent pas que le champ harmonique, mais aussi rythmique. Le rubato par exemple, (ndlr. : le fait de faire varier un tempo) est l'un des outils que nous explorons, pour créer de nouveaux espaces d'expression. Plus le temps passe, plus nous épurons notre discours. Je pense que c'est une manière d'aller à l'essence-même de la musique. C'est aussi cela qui rend le message clair et limpide " A l'écoute des deux disques en trio de Julien Tassin, on est en effet tout de suite charmé par l'efficacité du discours, le son extrêmement compact, et l'absence de tout bavardage. Les jeux sur la dynamique, la sincérité du propos, et même un certain humour, se jouant de clichés, rendent la musique de Julien Tassin, aussi fraîche qu'intéressante, et intelligente. Parallèlement à ce travail en trio, Julien Tassin explore aussi le monde du solo. Il a ainsi enregistré deux disques dans cette formule : " Momentum " et "Pictures from home". " Dans mon travail en solo ", nous confiera le guitariste, " Je me comporte exactement comme avec notre trio, dans le sens où j'essaie de rester aussi concentré que possible, de garder la tension, au sens noble, et ainsi m'assurer de ne pas perdre le fil de mon discours ". Ce dimanche, nous partirons donc à la découverte de l'artiste, mais aussi de l'homme. Et l'on ne saurait, ni ne devrait séparer la personne du musicien, tant Julien Tassin est de ces personnes tellement sincères, honnêtes, chaleureuses et généreuses, qu'on en vient à se demander, si l'on ne...

1h 56m
Dec 12, 2021
Puisque vous avez du talent - Louise et Léna Kollmeier, pianistes : ' Le quatre mains, c'est une question d'intimité et de complicité ' (Nouvelle diffusion) - 05/12/2021

Nouvelle diffusion ce dimanche de cette rencontre que nous vous avions proposée le 14 février dernier. Louise, 22 ans et Léna Kollmeier, 28 ans sont soeurs, et elles pratiquent le piano à quatre mains, ou le deux pianos. A la naissance de Léna, l'aînée, leur papa offre un piano à leur maman, en guise de cadeau de naissance. Forte de la présence de l'instrument, Léna se met au clavier dès l'âge de 5 ans, suivie à 6 ans d'intervalle par Louise, sa cadette. " Enfants, et étant l'aînée ", raconte Léna, " Je ne pouvais pas m'empêcher de donner des conseils à ma petite soeur ! Aujourd'hui, ce serait plutôt l'inverse ! " Le piano a ainsi toujours fait partie de leurs vies de soeurs. Cela étant dit, nos deux invitées n'ont rien de jumelles siamoises, et elles n'ont par exemple pas étudié dans les mêmes écoles. Louise termine ainsi son cursus de Master 2 à l'IMEP à Namur, avec Roberto Giordano. Quant à Léna, elle a fréquenté le Conservatoire de Liège auprès d'Etienne Rappe, puis le Conservatoire de Bruxelles, dans la classe de Daniel Blumenthal. Mais le Maître qui les réunit, et qu'elles admirent par-dessus tout, c'est Pierre Thomas, merveilleux pianiste et formidable pédagogue, il suit nos deux invitées depuis longtemps. Il est pour Louise et Léna, une référence, entre autre dans la discipline du 4 mains, et elles projettent d'ailleurs de faire du 6 mains avec lui, et qui plus est, avec quelques unes de ses compositions. Aujourd'hui, en dehors de leurs carrières respectives (ndlr.: qu'elles construisent peu à peu), Léna et Louise consacrent le plus clair de leur temps au piano à quatre mains, et au répertoire pour deux pianos. A la question de savoir quand cette aventure a commencé, les deux soeurs sont bien en peine de répondre, parce qu'aussi loin qu'elles s'en souviennent, elles ont toujours joué à 4 mains. Mais bien sûr, ce qui avait longtemps été un amusement est devenu aujourd'hui une discipline professionnelle qui a débuté à l'été 2018. Un travail qui a déjà porté ses fruits, puisqu'en 2019, elles ont remporté un prix au Concours "Gran virtuoso" aux Pays-Bas, et en 2020, c'est au Concours "Pietro Argento", une compétition italienne que les deux soeurs se sont illustrées. " Le quatre mains...", nous confieront les deux pianistes, " C'est une question d'intimité, de complicité, d'amitié, et de connivence. Tout s'est toujours fait très naturellement, spontanément, et intuitivement entre nous, et nous pensons pouvoir dire que nous nous connaissons bien... ! " Côté répertoire, Léna et Louise Kollmeier s'intéressent aux grands classiques du 4 mains que sont ceux de Mozart, Schubert, Schumann, ou encore Brahms, mais aussi à la création contemporaine de compositeurs de chez nous. Le saxophoniste franco-belge Tom Bourgeois, ou la pianiste Virginie Tasset, amie de Léna Kollmeier font partie de ce cercle qui a composé pour Louise et Léna. Deux compositeurs qui s'intéressent tous deux à la musique de films, mais aussi à d'autres techniques comme la musique spectrale, pour ne citer ici que quelques unes de leurs nombreuses influences. Dans le même esprit de découverte, le compositeur luxembourgeois Camille Kerger fait également partie de ces créateurs qui ont écrits de la musique pour les deux jeunes femmes. Artistes à la sonorité généreuse, et à la technique solide, Louise et Léna font preuve d'un bon sens désarmant, d'un sang-froid digne des plus grands, et d'une intelligence musicale toute au service de la Musique. Deux artistes passionnantes, et deux jeunes femmes aussi subtiles qu'attachantes ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 56m
Dec 05, 2021
Puisque vous avez du talent - Sheva Tehoval, soprano : ' J'ai toujours été entourée de professeurs exceptionnels ' - 28/11/2021

Née il y a 30 ans à Bruxelles, Sheva Tehoval débute le chant dans la Maîtrise des choeurs d'enfants de la Monnaie. Elle poursuivra des cours particuliers avec Eunice Arias à l'Académie de Boisfort, une pédagogue qui demeure toujours une référence pour elle aujourd'hui. En dehors de tous les stéréotypes, son papa, bluesman professionnel l'emmène dès son plus jeune âge voir Bob Dylan, tandis que jeune adolescente, Brenda Lee (la Ray Charles féminine) accompagne notre invitée. Sheva étudiera ensuite auprès du grand ténor allemand Christophe Pregardien à la Musikhochschule de Cologne. Une formation qu'elle a parachevée à la très prestigieuse "Royal academy of music" de Londres, auprès de Mary Nelson. En 2014, elle créait la surprise en se hissant à la finale du Concours Reine Elisabeth, alors qu'elle n'avait que 23 ans... Elle y chantait avec une candeur et un culot désarmants, que personne n'a oubliés ! Par la suite, Sheva Tehoval s'est illustrée à de nombreux concours. On en retiendra deux : en 2016, elle remportait le 1er prix en catégorie "opéra" à la Deutsche Musikwettbewerb (DMW). La même année 2016, c'est au Concours de mélodies françaises de Marmande, en France, qu'elle décrochait le 1er prix, ainsi que le Prix du public. Aujourd'hui, Sheva Tehoval, publie "Prémices", son 1er disque de lieder et de mélodies chez Avi-Music. Une production qui paraît à l'invitation de la SWR (Sud West Rundfunk), la radio de service public allemand. Avec le pianiste Daniel Heide, elle y explore des mélodies de Debussy, qu'elle a -pour certaines-, abordées adolescente, comme le cycle des "Ariettes oubliées", ou "Beau Soir", ainsi que des lieder de Richard Strauss, Arnold Schönberg, et Wolfgang Rihm (° 1951), qu'elle a découverts, eux, plus récemment. Fil rouge de cet enregistrement : toutes les mélodies et lieder sont des oeuvres de jeunesse de la fin du 19e siècle ou de l'aube du 20e siècle. A l'exception des lieder de Wolfgand Rihm, qui sont eux, parfaitement contemporains. "Prémices" est un disque chaleureux et ambitieux. On y découvre une voix singulière, naturelle et sincère, qui jamais ne triche. Son vibrato nous étreint, mais jamais ne nous envahit. Enfin, "Prémices" est un voyage entre la culture française et germanique, que Sheva Tehoval connaît comme personne. D'abord parce qu'elle parle cette langue, ensuite parce qu'elle a étudié en Allemagne chez le grand Christophe Prégardien. Ce disque de lieder et de mélodies "Prémices", ¿ au goût exquis ¿ ne doit pas faire oublier que Sheva Tehoval est aussi une chanteuse d'opéra. Depuis 2018, on a pu l'entendre dans ses premiers rôles à La Monnaie, mais aussi, aux opéras de Rouen, Lille, Montpellier et Fribourg. Incroyablement positive, généreuse, naturelle, sociable et talentueuse, Sheva Tehoval a déjà la carrure des grandes, capable d'aborder tous les répertoires : De Haendel à Berio, en passant par Debussy, Richard Strauss, Arnold Schönberg ou encore Wolfgang Rihm. Sheva Tehoval, une artiste qui vous donnera envie de crier : " Moi aussi, je veux être chanteur.se ! " Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 56m
Nov 28, 2021
Puisque vous avez du talent - Le duo Schangay : ' Notre complicité a été immédiate ! ' - 21/11/2021

Le duo Schangay est un duo formé par la violoniste Ingrid Schang et la pianiste Myriam Ayari. Après des études aux Conservatoires de Bruxelles et de Mons et un cursus de perfectionnement en Italie, -pour la pianiste Myriam Ayari, auprès de Valentina Berman, l'épouse du regretté Lazar Berman-, les deux jeunes musiciennes développent leur carrière individuellement. C'est en 2017, que leur duo se forme. " Au départ", nous confiera la pianiste Myriam Ayari, "Notre idée était simplement de nous retrouver pour déchiffrer quelques uns des nombreux trésors du répertoire pour violon et piano. Mais dès le début, nous nous sommes rendues compte que notre complicité était immédiate et évidente ". Débutent alors une série de recherche de répertoire, suivie de nombreux concerts. En 2020, après 3 ans de travail, les deux jeunes artistes se voient offrir l'opportunité d'enregistrer un 1er disque chez "Passavant". C'est le fruit de ce travail que nous découvrirons aujourd'hui. "Nous avions pu rôder le répertoire du disque en concert, et nous avions envie de faire un disque qui nous ressemble", nous expliquera Myriam Ayari, "Sincère, et honnête". Une production sur laquelle on retrouve deux grandes Sonates du 20è siècle ayant pour toile de fond la guerre : le 1er conflit mondial pour la Sonate pour violon et piano de Janacek, et le second pour la 1ère Sonate pour violon et piano de Prokofiev. Enfin, et c'était important pour le duo Schangay, une création contemporaine de Karl Naegelen, compositeur français, né en 1979, qui nous a dédié son Cycle de 7 mouvements pour violon et piano. Le premier disque du duo Schangay est un disque puissant, exigeant, et qui évite les travers de ce "prêt à aimer" qui fleurit trop souvent dans un certain monde du disque. La complicité et l'entente musicale de la violoniste Ingrid Schang et de la pianiste Myriam Ayari y sont évidentes dès les premières mesures. On y sent deux artistes très en phase, à l'écoute, et très impliquées dans leur désir de partager ce répertoire, empreint de la souffrance de ces deux grands conflits mondiaux. Le duo Schangay : un duo qui voit loin, et large ! Bonne écoute! Réalisation et présentation: Laurent GRAULUS

1h 55m
Nov 21, 2021
Puisque vous avez du talent - Le Studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi et la Chapelle musicale de Tournai dans ' Cosi fan tutte ' de Mozart - 14/11/2021

Pleins feux ce dimanche sur le Studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Une initiative de l'institution carolorégienne qui a pour ambition d'aider de jeunes artistes lyriques diplômés, belges, ou ayant étudié en Belgique. Sélectionnés sur audition chaque saison, ces derniers reçoivent des conseils sur tous les aspects de l'Art lyrique : la dimension vocale, certes, mais aussi la dimension scénique, le jeu d'acteur... Une expertise et des conseils dispensés par le baryton Marcel Vanaud, et Cécile Bolle, directeurs artistiques de ce studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi et la metteuse en scène Karine Van Hercke, . A la clé pour ces jeunes chanteuses et chanteurs, la possibilité de se produire en public dans les plus grands opéras du répertoire, avec un orchestre professionnel, en l'occurrence " La Chapelle Musicale de Tournai ". Un Orchestre fondé il y a près de 30 ans par le pianiste Philippe Gérard, qui le dirige depuis sa création, et qui a fait de cet Orchestre, le partenaire musical de ce studio lyrique. A noter que Philippe Gérard est également Directeur musical de ce studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Ce 2 mai dernier, ce sont cinq chanteurs de ce studio lyrique qui se produisaient en l'église St jacques de Tournai. Au programme, une version de concert de "Cosi fan Tutte" de Mozart, accompagnée par la Chapelle musicale de Tournai, conduite par Philippe Gérard, qui dirigeait également les six chanteurs de ce célèbre opéra, au livret subtil de Da Ponte. De jeunes artistes que nous avons rencontrés après leur prestation, de même que le chef et Directeur musical, Philippe Gérard. Ils nous raconteront de l'intérieur comment ils ont vécu cette expérience, sans public, pour les raisons que l'on sait. Maintes fois reporté pour cause de pandémie, c'est le baryton Eric Dujardin, un chanteur professionnel chevronné qui avait dû remplacer au pied levé, le jeune Nicolas Roy, souffrant, dans le rôle de Gugliemo. Les cinq autres chanteuses et chanteurs font eux, bel et bien partie de ce studio lyrique du PBA de Charleroi : Tiffany Delguste (soprano): Fiordiligi Marie-Juliette Ghazarian (mezzo-soprano) : Dorabella Blandine Coulon (soprano) : Despina Kenny Ferreira (ténor) : Ferrando Halidou Nombre (baryton) : Don Alfonso Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS Prise de son musicale RTBF Musiq3 : Francis WILLEMS et Manu WAUTIER

1h 55m
Nov 14, 2021
Puisque vous avez du talent - Louison Petit, guitariste: ' Il ne faut pas avoir peur du vide sonore, et laisser les harmonies se développer ' (Nouvelle diffusion) - 07/11/2021

Nouvelle diffusion de cet entretien réalisé en février dernier. Louison Petit est né en France, en 1998. Il débute la musique et la guitare dès l'âge de 6 ans, et commence à se former auprès de David Garciarena en Dordogne, en 2011. Il rejoint ensuite le Conservatoire de Tours, après ses études secondaires, où il étudie avec Rémi Jousselme. Il y obtient son Diplôme d'Études Musicales (DEM) en 2018, suivi d'un Premier Prix de Perfectionnement et d'une Licence de Musicologie en 2019. La même année 2019, il intègre le Pôle Supérieur de Lille pour continuer sa formation auprès de Judicaël Perroy, Carlo Marchione et Florian Larousse, une formation qu'il poursuit actuellement. Musicien cultivé et ouvert à toutes les musiques, il se passionne pour toutes les époques : que cela soit celle de la musique Renaissance où le luth était encore roi, ou le 20e siècle de Villa-Lobos, ou bien encore les magnifiques Caprices de Legnani, ami de Paganini. Le répertoire contemporain n'est pas non plus en reste dans son univers guitaristique. Nous en aurons deux beaux exemples avec la musique de Léo Brouwer, et celle de Dušan Bogdanovic Guitariste à la technique impressionnante, Louison Petit s'est illustré lors de 4 Concours internationaux, entre 2018 et 2020. Des Concours français, portugais et allemands, au cours desquels il a raflé 3 Premiers Prix et un second Prix. Quel que soit le répertoire, le jeune guitariste a déjà une "patte" qu'on croit reconnaître : le vibrato est expressif, mais mesuré, et la variété de ses attaques donnent à son jeu beaucoup de variété, de lisibilité et de couleurs. Habité par son instrument, il a le souci de faire sortir la guitare de sa zone de confort, par le choix créatif de répertoires méconnus, et pourtant passionnants ! A propos de la musique contemporaine, et de la manière de l'aborder, Louison Petit nous déclarera avec une maturité et un bon sens désarmants : " Il ne faut pas avoir peur du vide sonore, et laisser les harmonies se développer " Louison Petit, un guitariste intelligent, généreux et inspiré, et un homme résolument attachant. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Nov 07, 2021
Puisque vous avez du talent - Thomas Enhco, pianiste et compositeur : ' J'aime qu'on voie le geste artistique, mais pas forcément tout ce qui le précède' (Nouvelle diffusion) - 31/10/2021

Nouvelle diffusion de cet entretien qui vous avait été proposé en mars dernier. Thomas Enhco est né en France, en 1988. Fils de la chanteuse lyrique Caroline Casadesus, petit fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, beau-fils du violoniste de jazz Didier Lockwood, et fils de l'éditeur Jean-Etienne Cohen-Séat, lui-même mélomane et excellent pianiste amateur, la musique semble avoir toujours fait partie de la vie de Thomas Enhco. "Tout petit", nous racontera notre invité, " Ma mère nous chantait des airs d'opéra a capella, comme ceux de Richard Strauss par exemple (ndlr. : David, son frère, est trompettiste), cela a probablement été mon premier contact avec la musique. Quant à mon père, Jean-Etienne Cohen-Séat, éditeur de livre, et grand mélomane, j'aimais m'installer sous le piano quand il était au clavier. Il nous racontait des histoires en lien avec la musique qu'il jouait. " A l'âge de 4 ans, la mère de Thomas divorce, et épouse le violoniste de jazz Didier Lockwood. C'est à ce moment-là que le jeune Thomas découvre le jazz, et très singulièrement le monde de l'improvisation, par le biais de Lockwood, mais aussi de tous ses amis jazzmen qui passaient à la maison familiale. Le jeune enfant avait déjà commencé le violon à l'âge de 3 ans, grâce à sa mère. A l'âge de 6 ans, il se met au piano, et c'est au même moment qu'il commence le jazz . C'est Didier Lockwood qui enseignera le jazz à Thomas et son frère David, du moins au tout début. Le grand violoniste français qui avait une passion pour la transmission, ouvrira peu après une petite école de jazz, devenue une grande école aujourd'hui, et dans laquelle Thomas Enhco enseigne désormais, mais dans laquelle il fut d'abord élève. Notre invité a donc été baigné à la fois dans la tradition orale du jazz avec Didier Lockwood, et ses amis musiciens, mais a aussi reçu une solide formation théorique. Thomas entreprendra ensuite des humanités musicales, où tous les après-midis étaient dédiés à la musique, qu'il étudiait et pratiquait dans l'école de jazz fondée par Didier Lockwood. "Dès le moment où j'ai commencé le piano (ndlr; : à 6 ans) ", nous confiera le pianiste, " J'ai commencé à composer. Très vite, Didier Lockwood m'a incité à consigner par écrit mes compositions, juste pour que je m'en souvienne ! " A l'âge de 16 ans, le jeune pianiste est admis dans la section "Jazz" du Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, dont il sera exclu 2 ans plus tard, pour avoir préféré une tournée de concerts avec Didier Lockwood, à une session d'examens dans l'institution parisienne. Peu après, Thomas complètera sa formation, en revenant étudier dans l'école de Jazz de Didier Lockwood. Repéré par un producteur japonais, il tournera ensuite beaucoup au Japon, en trio, et passera aussi quelques années à New York, où il jouera également essentiellement en "piano trio" : piano, contrebasse, batterie. Jusqu'en 2014-2015, la carrière fulgurante de Thomas Enhco se fera exclusivement dans le jazz, mais à partir de ce moment-là, il commencera à collaborer de plus en plus souvent avec des musiciens classiques. L'on ne peut séparer le compositeur du pianiste, tant la composition a toujours été omniprésente et fondamentale dans la vie de notre invité. Aujourd'hui, Thomas Enhco ne compose plus seulement du "jazz", mais aussi du répertoire classique. En 2019, dans son disque "Thirty", il dévoilait son 1er Concerto pour piano. Il en a depuis écrit un 2e, ainsi qu'un Concerto pour piano et marimba. A ce propos, et c'est là l'une des collaborations les plus flamboyantes de Thomas Enhco, il collabore depuis près de 13 ans avec la marimbiste bulgare Vassilena Serafimova. En 2016, ils faisaient paraître leur 1er disque en duo, "Funambules" chez Deutsche Grammophon. Leur 2e disque "Bach mirror", paraît en ce moment, chez Sony. Une production qui est consacrée à des transcriptions et des recompositions de quelques grands thèmes de J-S.Bach, mais...

1h 56m
Oct 31, 2021
Puisque vous avez du talent - Eva Zaïcik, mezzo-soprano : ' C'est en 1ère année de médecine que j'ai fait mon coming-out lyrique ! ' (Nouvelle diffusion) - 24/10/2021

Nouvelle diffusion de la rencontre avec cette artiste qui s'est produite tout récemment à notre Festival Musiq3. C'était le 7 octobre dernier à Tourines La Grosse. Un concert qui a été enregistré par Musiq3, et que vous pouvez par ailleurs réécouter. L'entretien qui est à suivre a quant à lui été réalisé en mars dernier. Eva Zaïcik est née en France, en 1987. Alors qu'elle est encore une enfant, Eva se retrouve dans la chorale de sa ville natale de Maisons-Alfort, en banlieue parisienne. Elle se souvient particulièrement y avoir un jour chanté la Passion selon Matthieu de J-S.Bach. Une expérience qui la marquera durablement : " J'étais si petite, que je peux à peine me souvenir si j'ai vraiment chanté ", nous confiera la chanteuse, " Mais me retrouver baignée dans cette musique de Bach m'a transcendée, et presqu'illuminée ! " Après un moment sans musique, c'est adolescente qu'elle renouera avec la voix, en devenant la chanteuse du groupe de rock de son lycée. " Je ne lisais pas une note de musique à l'époque ", nous racontera Eva, " Mais je me souviens qu'un jour, après un concert, la mère du batteur (ndlr. : qui est devenu son mari) m'a dit que j'avais une jolie voix et que je devrais la travailler... ". Elle rejoint ensuite l'école de Musique pour commencer à "étudier" la musique de manière plus formelle. Après des études secondaires scientifiques, Eva Zaïcik entreprend des études de médecine. Un rêve qui était aussi celui de toute sa famille. C'est que du côté de sa maman, à peu près tout le monde est médecin ! Mais après une année de médecine très intense, sans chanter, Eva décide d'abandonner cette voie : " J'ai fait mon coming-out lyrique à ce moment-là, tant la musique me manquait. J'ai pris conscience qu'elle était essentielle à mon équilibre. " C'est donc relativement tard, vers 19, 20 ans que la mezzo-soprano se lance dans des études professionnelles. Un parcours qui commencera par la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, et qui se terminera par le prestigieux Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, une institution où elle avait par ailleurs longtemps hésité à s'inscrire. "Je n'ai jamais rêvé d'être là où je suis ! " nous dira Eva Zaïcik, " Chaque jour je me demande, comment est-ce arrivé ! ". Le talent et le travail exceptionnels de la chanteuse lui permettront de commencer à travailler professionnellement très rapidement. En 2017, c'est à l'éminent "Jardin des voix" de William Christie qu'elle est admise, et en 2018, elle irradie le Concours Reine Elisabeth en remportant le 2e Prix. La même année 2018, Eva Zaïcik est également élue "Révélation lyrique" aux "Victoires de la Musique" ! Aujourd'hui, Eva Zaïcik évolue essentiellement dans le monde de la Musique baroque. Elle y est devenue l'une des voix les plus recherchées, pour son timbre extrêmement chaleureux, sa souplesse dans tous les registres, mais aussi son style et son goût exquis dans ce répertoire, où jamais l'information et l'élégance ne peuvent faire défaut. Ces deux dernières années, elle s'est particulièrement illustrée et consacrée à travailler avec l'ensemble " Le Consort ", fondé et dirigé par le claveciniste français, Justin Taylor, un ami du Conservatoire de Paris. Avec cet ensemble, Eva Zaïcik a déjà enregistré deux disques parus chez ALPHA : le 1er en 2019 : "Venez chère ombre", consacré à des cantates françaises. Le 2e opus du "Consort" "Royal Haendel" paraît en ce moment, toujours chez ALPHA. Il s'intéresse à la naissance de l'Académie royale de Londres, en 1719. Une académie dont Georg Friedrich Haendel fut nommé Directeur musical. Une époque où l'on souhaitait promouvoir la musique italienne au Royaume-Uni. Un disque lumineux, dans lequel l'élément le plus royal est sans nul doute la voix d'Eva Zaïcik : on y ressent à tout instant sa joie à chanter, à s'exprimer avec sincérité et simplicité. C'est une bouffée de bonheur et de beauté, magnifiée par la délicatesse de l'ensemble "Le Consort",...

1h 55m
Oct 24, 2021
Puisque vous avez du talent - Andreas Polyzogopoulos et Diederik Wissels : ' Si l'on a besoin de trop parler dans un duo, c'est qu'il y a un problème ! ' (Nouvelle diffusion) - 17/10/2021

Nouvelle diffusion de cette émission qui vous avait été proposée le 5 novembre 2020. Diederik Wissels est pianiste de jazz et compositeur. Depuis plus de 30 ans, il est l'un des grands noms de la scène jazz en Belgique. Il est également professeur de piano, de composition, et d'ensemble (ndlr. : l'équivalent de professeur de musique de chambre) au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone. C'est là qu'il a rencontré le trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos, mais surtout lors d'un concert que donnait le jeune trompettiste. Diederik Wissels apprécie son jeu, l'invite à jouer quelques morceaux, le courant passe, ils réalisent un enregistrement "démo"... : leur duo était né ! Andreas Polyzogopoulos, c'est un musicien au parcours intéressant, et étonnant. Il a d'abord aimé le rock, puis le jazz, qu'il aborde en tant que guitariste. C'est grâce à Miles Davis qu'il découvre la trompette, et la fanfare de son village en Grèce, où il apprend à jouer l'instrument. Rapidement, il prend conscience qu'il a quelque chose à dire avec cet instrument. A l'âge de 21 ans, il rejoint la section jazz du prestigieux Conservatoire d'Amsterdam, pour y étudier la trompette. Passionnés, curieux, ouverts et cultivés, les deux hommes découvrent qu'ils aiment les mêmes disques, et partagent la même conception de la musique. C'est donc avec beaucoup de naturel, et de simplicité que leur duo prend forme. Et le pianiste Diederik Wissels de nous confier " qu'un duo, c'est d'abord une rencontre personnelle. Si l'on a besoin de trop parler, c'est qu'il y a un problème ! [...] Ce n'est pas parce qu'on est deux, qu'on est petits, et qu'on ne peut pas sonner "large". Il s'agit surtout de faire appel à l'écoute de son partenaire. Pour bien écouter, il faut parfois se taire ! Chacun fait des propositions. Et c'est parfois quand votre partenaire ne vous emboîte pas le pas, que naissent des moments très forts, porteurs d'une grande créativité. " Et le trompettiste Andreas Polyzogopoulos de compléter : " La musique de notre duo, dont celle de Diederik Wissels, n'est pas difficile techniquement. Moins on joue de notes, plus on crée de l'espace. C'est ça qu'on veut accueillir avec cette musique " Le 13 octobre dernier, les deux musiciens étaient en concert à la Jazz Station, à Bruxelles, à l'invitation des "Lundis d'Hortense" (ndlr. : l'association des jazzmen/women de Belgique). C'est ce concert, enregistré par Musiq3 que nous vous proposons de découvrir aujourd'hui. On y entendra essentiellement des compositions du pianiste Diederik Wissels, et en bis, une composition du trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos. Diederik Wissels et Andreas Polyzogopoulos : deux musiciens complices, et attentifs, mais avant tout deux belles personnes. Bonne écoute ! Réalisation, prise de son musicale et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Oct 17, 2021
Puisque vous avez du talent - Le duo Etna : ' Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait ... ' (Nouvelle diffusion) - 10/10/2021

Nouvelle diffusion de cet entretien que nous avions réalisé en février 2021 Camille Fisette, 28 ans est violoniste et Marie Havaux, 32 ans, pianiste. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées en 2015, alors que Camille Fisette donnait un concert, Marie était dans le public, elle a immédiatement été conquise par son jeu : le duo Etna était né ! Camille Fisette s'est formée à l'IMEP, auprès de Marc Danel, puis en Autriche, dans le cadre d'une année Erasmus, auprès de Helfried Fister, et enfin à Poitiers, auprès de Brigitte Barat. Passionnée par l'enseignement, elle est également détentrice d'un diplôme d'agrégation. Une passion qu'elle partage avec la pianiste Marie Havaux, elle aussi agrégée. La jeune pianiste a, quant à elle, étudié au Conservatoire Royal de Liège, auprès d'Etienne Rappe, puis avec le grand Maître Benedetto Lupo lors de Master classes. Après sa Maîtrise à Liège, Marie Havaux a rejoint le Koninklijk Conservatorium Brussel pour y étudier le pianoforte avec Boyan Vodenitcharov. Animées par le désir de partager, le duo Etna porte un 1er projet en 2017 avec une danseuse contemporaine. Un programme se balançant entre musique contemporaine répétitive et musique de film, qui entraîne le spectateur dans un monde surréaliste et déconcertant de mouvements et de sonorités. Très attachées à l'éducation musicale des plus jeunes, elles proposent également une deuxième création, " Souvenirs d'enfance ", recueillant leurs meilleurs souvenirs musicaux respectifs. Une façon originale et ludique de décrire un parcours musical auprès du jeune public. Plus récemment, elles se sont investies dans un tout autre programme autour de la femme compositrice. Grâce au soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles, elles ont eu l'opportunité de partir à Montréal à deux reprises et d'échanger avec une compositrice et peintre québécoise, Julie Thériault. Soucieuses d'être des artistes, mais aussi des citoyennes engagées, Marie Havaux et Camille Fisette interrogent la place de la femme dans le milieu de la musique. Un travail initié avec cette compositrice québecoise et qui se prolonge avec la jeune compositrice belge Apolline Jésupret (25 ans), rencontrée tout récemment, et qui va leur écrire tout un programme original, violon-piano de 50 minutes ! En août 2020, le duo Etna enregistrait la musique de Julie Thériault et la 2e Sonate pour violon et piano d'Edvard Grieg. "Enregistrer, c'est une expérience passionnante, mais c'est une toute autre énergie que celle du concert ", nous confiaient les deux artistes du Duo Etna. " Elle n'est ni meilleure, ni moins bonne, il faut juste s'y adapter. Nous avons malgré tout envisagé cette séance, comme un concert. Quand on joue pour un public, c'est un don de soi. Avec les caméras et les micros, le défi, c'est de pouvoir se réinventer dans une autre forme de don. " Et Marie Havaux de nous raconter une anecdote de l'un de ses professeurs vis à vis de la (vaine) quête de la perfection lorsqu'on enregistre: " Nous sommes dans une forme de génération "Ikea", où tous les musiciens devraient être identiques, et... parfaits ! Or la pratique de la Musique ancienne avec Boyan Vodenitcharov ", poursuivait Marie Havaux, " Cette pratique donc, m'a appris que deux chaises d'un menuisier n'étaient jamais identiques : cela les rend d'autant plus magnifiques ! Notre duo s'inspire de ce type d'artisanat. Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait " Camille Fisette, violoniste et Marie Havaux, pianiste : deux musiciennes complices, raffinées et solides, deux femmes généreuses et engagées, qui n'hésitent pas à à partager leurs savoirs et leurs passions. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS Prise de son musicale (E.Grieg et J.Thériault) : Simon BESÈME

1h 55m
Oct 10, 2021
Puisque vous avez du talent - Sarah Defrise, soprano : ' La découverte de Joseph Jongen m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique ' (Nouvelle diffusion) - 03/10/2021

Depuis le début de ce mois de septembre, Musiq3 vous invite à découvrir cinq podcasts originaux consacrés à de grands mythes, contes et légendes. Une série que nous avons intitulée "Au-delà du mythe" Des mythes qui vous sont contés par cinq grandes voix lyriques belges : Jodie Devos, Anne-Catherine Gillet, Sophie Junker, Céline Scheen et Sarah Defrise. La soprano Sarah Defrise que nous avions rencontrée en octobre 2020. A la faveur de cette série de podcasts "Au-delà du mythe", nous vous proposons de (re)découvrir cette artiste, aussi volubile que brillante ! Née dans une famille de scientifiques-mélomanes, Sarah Defrise a toujours été entourée de musique. Dès l'âge de 4 ans, elle débute le piano. Une passion à laquelle s'ajoute rapidement celle du théâtre. Dès l'âge de 10 ans, la jeune soprano décide qu'elle sera chanteuse. Elle intègre alors la Choraline, le Choeur des Jeunes de la Monnaie. Parallèlement à ses activités musicales, elle entreprend des études de langues et littératures romanes à L'ULB. Des études qu'elle interrompra pour se consacrer désormais exclusivement à l'Art lyrique. Un parcours académique d'Art lyrique qui se poursuivra en deux temps temps : tout d'abord au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone, puis à Paris, à l'Ecole Normale de Musique Alfred Cortot, où elle travaillera avec Daniel Ottevaere, grand pédagogue belge émigré à Paris, et qui deviendra son mentor. En 2014, la jeune soprano belge fait ses débuts à l'opéra royal de Wallonie dans le rôle de Clorinda dans la "Cenerentola" de Rossini. Depuis lors, Sarah Defrise n'a pas cessé de chanter à l'opéra. On y apprécie bien sûr la souplesse, l'agilité, et l'expressivité de sa voix lumineuse, à la projection rare. Mais c'est aussi son jeu d'actrice extrêmement convaincant et engagé, qui est particulièrement remarqué par les metteurs en scène, comme par les Directeurs musicaux. A la question de savoir si le métier de comédienne aurait pu être une autre voie, Sarah Defrise nous répondra sans détour : " J'y pense encore toujours, mais l'Opéra n'est rien d'autre que du théâtre en Musique ! " En septembre 2020, c'est à La Monnaie que Sarah Defrise incarne le rôle principal d'une adolescente, dans l'opéra "Dead little girl", de Jean-Luc Fafchamps, 1er volet de la trilogie "Is this the end ? " Dans cette production, filmée et diffusé en streaming, les performances vocales et théâtrales de Sarah Defrise ne font qu'un. On y ressent toute la douleur de l'adolescence, comme si la jeune soprano était vraiment cette adolescente en détresse. Parallèlement à ce métier à l'Opéra, Sarah Defrise nourrit depuis plusieurs années maintenant, une passion pour le compositeur belge Joseph Jongen (1873-1953). Une passion qui l'a conduite à réaliser une thèse de Doctorat autour des mélodies pour voix et piano de Jongen. Un travail intense, minutieux et méticuleux qui l'a occupée pendant quatre ans. Une thèse qui exigeait également de proposer une production musicale. Celle-ci s'est concrétisée par l'enregistrement discographique de l'intégrale des mélodies pour voix et piano de Jongen. Le 1er volume de cette trilogie, intitulé "Entrevisions" est paru chez Musique en Wallonie. Deux autres volumes sont à paraître dans le futur. Dans ce 1er volet, Sarah Defrise est accompagnée par l'excellent pianiste londonien Craig White. ils y explorent, entre autre, l'opus 25, composé en 1902. A propos de Jongen, Sarah Defrise nous confiera que " La découverte de sa musique m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique [...] L'une des difficultés et des douleurs de Jongen aura été celle de ne pas comprendre, au tournant du 20e siècle tout le courant dodécaphonique qui s'amorçait. Jongen ne l'a jamais emprunté. " En conversant avec la jeune artiste, on se rend vite compte de la richesse de sa personnalité : elle n'est ainsi pas seulement une artiste lyrique très complète, mais aussi une chercheuse, et enfin une citoyenne...

1h 55m
Oct 03, 2021
Puisque vous avez du talent - Margaux Vranken, pianiste de jazz : ' Pour envisager une carrière musicale, il faut pouvoir compter sur un environnement très soutenant ' (Nouvelle diffusion) - 26/09/2021

Nouvelle diffusion de cet entretien qui vous avait été proposé la 1ère fois, en mars dernier. Margaux Vranken vient tout juste de fêter ses 30 ans. Elle est pianiste, mais aussi compositrice et arrangeuse. D'aussi loin qu'elle se souvienne le chant a toujours fait partie de sa vie. Enfant, elle aimait chanter à tue-tête Michael Jackson ou Led Zeppelin que son père écoutait volontiers Elle se souvient ainsi avec émotion d'un disque, reçu de son papa lors de ses 10 ans, et reprenant les plus grands hits des Beatles " C'est entre autre grâce à ce disque que j'ai appris l'anglais, que j'ai aimé la, et les voix sous toutes leurs formes, et peut-être appris inconsciemment à goûter aux beaux arrangements ", nous confiera la jeune artiste. C'est grâce au piano de la maison familiale, que Margaux entreprend des études aux Académies de Schaerbeek et Woluwé Saint-Lambert. "Ma mère nous a beaucoup soutenues, ma soeur et moi, dans note parcours musical. Elle a par exemple étudié 3 années de solfège avec nous, pour pouvoir nous aider. C'est quelque chose qui a beaucoup compté pour moi, et le soutien familial et/ou amical est un élément déterminant pour envisager une carrière ! ", nous dira Margaux Vranken. Après ses études secondaires et son cycle d'académie -réussi avec la plus grande distinction-, la jeune pianiste est reçue dans la section jazz du Conservatoire flamand de Bruxelles, dans la classe de piano de Diederik Wissels. Un pianiste raffiné, mais aussi compositeur et arrangeur de talent. En 2017, Margaux reçoit une bourse d'études pour étudier au Berklee College of Music afin de poursuivre un Master d'un an, au Berklee Global Jazz Institute de Boston, un département de haut niveau du collège américain. En attestent le nom de ses professeurs : Danilo Pérez, Terry Lyne Carrington, John Patitucci, Joe Lovano. De très solides études et connaissances musicales qui permettent aujourd'hui à la jeune artiste bruxelloise d'envisager une triple carrière: de pianiste bien sûr, mais aussi de compositrice et d'arrangeuse. Un défi qu'elle relève aujourd'hui avec son disque "Purpose" (le but, l'objectif, le dessein, la voie...) qui paraît en ce moment chez IGLOO. Une production qui est le fruit de son année de travail passionné et acharné au "Berklee college of Music" de Boston. C'est là qu'elle a rencontré quasiment tous les musiciens (ndlr. : ils sont 13) de ce disque. "Purpose" a été enregistré à Brooklyn, et est constitué de dix compositions originales de la pianiste, qui en a aussi signé tous les arrangements. Le résultat est décoiffant : on passe par des climats très différents, en fonction de l'effectif instrumental. Margaux a tenu à créer autant de contrastes que possible, c'est ce qui lui tient le plus à coeur dans l'écriture, et les arrangements Elle s'est ainsi entourée d'un quatuor à cordes, de trois souffleurs, trois chanteuses, un guitariste, et un rythmique contrebasse/batterie. Des musiciens de haut vol, et du monde entier, qui ont fait leur classe, -comme notre invitée-, au Global institute de Berklee. Musiciens à la technique et à la maturité impressionnantes, ils mettent en valeur les compositions de Margaux Vranken, qui, toujours sont construits à partir de mélodies rudement bien ficelées. Elle réussit ce grand écart si difficile, entre de belles mélodies, faciles d'accès, et un jazz d'aujourd'hui, qui n'hésite pas à s'exprimer d'une manière exigeante, sans compromission aucune. "Purpose" est un magnifique travail, une production qu'on vous recommande, l'un de ces disques que l'on peut réécouter à l'envi, tant les couches qui le composent sont subtiles et nombreuses ! Margaux Vrancken: une artiste très complète, passionnante, et attachante et dont les compositions font avancer le jazz dans des directions insoupçonnées. Bonne écoute! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Sep 26, 2021
Puisque vous avez du talent - Le quatuor Desguin: ' Le secret d'un bon quatuor ? Rester de bons amis ! ' (Nouvelle diffusion) - 19/09/2021

Nouvelle diffusion de cet entretien que nous vous avions proposé en décembre 2020. Les quatre membres du quatuor Desguin se sont rencontrés au Conservatoire d'Anvers, où ils ont tous les quatre étudié. Wolfram Van Mechelen, 1er violon, et Ludovic Bataillie, 2e violon sont nos invités aujourd'hui. Une formation complétée par Rhea Vanhellemont à l'alto, et Pieter-Jan De Smet au violoncelle. L'histoire du quatuor débute alors que Wolfram et Ludovic, les deux violonistes, partagent un appartement pendant leurs études au Conservatoire. Ils s'y découvrent un vrai amour pour la musique de chambre. Peu après, ils créent un quatuor au cours de musique de chambre, avec les membres actuels du quatuor. Ils l'appelleront "quatuor Desguin", du nom du médecin qui a lui-même donné son nom à la rue où est situé le Conservatoire d'Anvers : la "Desguinlei". " Notre parcours de quatuor est avant tout un parcours d'amitié ", nous confiera Ludovic Bataillie, 2e violon. Et Wolfram Van Mechelen de compléter : " Après tout le travail que nous avions déjà effectué pendant nos études au Conservatoire, cela nous aurait paru tellement dommage, et par ailleurs impensable, de ne pas poursuivre cette belle aventure". Près de 3 ans après leur création, le quatuor Desguin commence à faire parler de lui de toutes parts. En février 2020, il remportait le prix Supernova. En octobre 2020, ils publiaient leur 1er enregistrement consacré au 10e quatuor D.87 de Franz Schubert, avec le soutien de l'ASBL SWUK Vlaanderen (sociale werk van de uitvoerende kunstenaar), une ASBL flamande qui soutient les débuts de carrière de jeunes artistes classiques. Mais ce qui leur a donné confiance en l'avenir, c'est indubitablement leur rencontre avec le grand quatuor tchèque Zemlinsky. Peu de temps après la création du quatuor Desguin, ses quatre membres ont la possibilité de suivre une "Master class" avec les "Zemlinsky". Les quatre musiciens tchèques les convainquent, -si besoin en était-, de débuter une carrière dans le monde du quatuor. Un chemin aussi exigeant que passionnant. "Ce qui nous a tout de suite frappés ", nous dira Ludovic Bataillie : " C'est le fait que les Zemlinsky avaient un profil tout à fait semblable au nôtre. Eux aussi, étaient quatre copains qui s'étaient rencontrés au Conservatoire de Prague" Et Wolfram d'ajouter : " Nous sommes rapidement devenus des amis. Lors d'une de ces Master class, Petr Strížek, le 2e violon des Zemlinsky a noté sur ma partition l'adresse du pub, où ils nous donnaient rendez-vous le soir ! Notre quatuor n'aurait jamais pris cet envol sans cette rencontre. C'est quelque chose d'inoubliable, et nous leur en sommes très reconnaissants ! ". Wolfram Van Mechelen et Ludovic Bataillie se souviennent aussi, avec beaucoup d'émotion, d'une Master Class avec le Maître, parmi les Maîtres : Günter Pichler (° 1940), 1er violon du mythique quatuor Alban Berg. Et Wolfram Van Mechelen de nous raconter leur 1ère rencontre : " Lorsque vous arrivez chez lui, tout doit être déjà parfaitement au point, comme par exemple les tempis, et cela au numéro près. Pour lui, 55 à la noire, ce n'est pas 54... [...] Cela dit, derrière cette immense rigueur se cache aussi une très grande générosité. A l'issue de cette Master class, ils nous a ainsi déclaré : " Vous pouvez oublier tout ce que je vous aurai dit, sauf ceci : si vous voulez faire carrière, il est essentiel que vous restiez tous les quatre de bons amis ! " Dans la droite ligne de Gunter Pichler, le quatuor Desguin se souvient aussi du travail avec Gilles Millet, 2e violon du quatuor Danel : "Pendant deux heures, nous avons travaillé sur... deux mesures ! Vous n'avez pas idée combien cela nous a fait progresser !" Fort de ces encouragements, le quatuor avance aujourd'hui avec confiance, mais aussi opiniâtreté et détermination : "Le quatuor est notre priorité, mais de nos jours, on ne peut plus se permettre de ne faire que cela. Nous sommes donc également tous les...

1h 55m
Sep 19, 2021
Puisque vous avez du talent - Catherine Janssens et Emilio Crabbé, luthiers : ' Le bon instrument, c'est celui que le musicien va oublier, et qui va laisser sa place au discours musical ' (Nouvelle diffusion) - 12/09/2021

Nouvelle diffusion de cette émission qui vous avait été proposée en première diffusion, en janvier dernier. Catherine Janssens et Emilio Crabbé ont tous deux étudié la lutherie à Newark (ndlr. : dans les Midlands britanniques), dans l'une des grandes écoles de lutherie en Europe. Pour tous les deux, aussi, cette passion, qui est aujourd'hui leur métier, leur est apparue un jour, comme un coup de foudre. Emilio Crabbé a 14 ans, quand il visite pour la 1ère fois l'atelier du luthier Thomas Bertrand, à St Gilles. La lumière, l'odeur du bois, le touchent au plus profond de lui, il le sait déjà, un jour il sera luthier. Par la suite, et avant de rejoindre l'école de Newark, il sera aussi accompagné par François Bodart. Après ses études au Royaume-Uni, Emilio travaillera pendant 6 ans, dans l'Atelier de Stephan Von Baer, d'abord à Paris, puis dans sa filiale berlinoise. Fin 2019, il s'installe à Taïwan, avec son épouse, Chilling Chen, elle aussi luthière Quant à Catherine Janssens, c'est le violon, -qu'elle étudie dès l'âge de 4 ans-, qui la conduira à la lutherie. Une discipline qu'elle découvre en l'an 2000, alors qu'était organisée une grande exposition à Bruxelles. Après avoir étudié le violon au Conservatoire, et détentrice d'un diplôme universitaire, Catherine décide néanmoins d'étudier la lutherie : "La lutherie", nous confiera-t-elle, "réunissait tous mes centres d'intérêt ! " Elle fera ses premières armes chez Amelio Cicuttini, à Bruxelles. Après quoi, elle rejoindra l'école de Newark. Diplômée, elle revient à Bruxelles, et ouvre son propre atelier, aujourd'hui installé à Schaerbeek. En 2014, elle fonde également, avec d'autres luthiers et archetiers, le collectif Ekho qui promeut la lutherie contemporaine, et crée des ponts entre les luthiers et les musiciens. Un lien que nos deux invités s'emploient à tisser, à renforcer, et à cultiver. " Les luthiers sont au service des musiciens", nous rappellera Emilio Crabbé, " Nous passons beaucoup de temps avec eux, ils essaient nos instruments, nous nous parlons beaucoup, c'est comme cela que nous pouvons évoluer ! " Et Catherine Janssens de compléter : " Il faut juste que nous apprenions à développer un vocabulaire commun, pour pouvoir mieux communiquer, et par conséquent mieux nous comprendre, mais c'est quelque chose qui vient spontanément lorsqu'on apprend à se connaître. J'aime expliquer aux musiciens ce que je fais, j'aime échanger avec eux ! " Et d'échange, il est aussi beaucoup question entre les luthiers eux-mêmes. Emilio Crabbé nous rappellera qu'à l'âge d'or de la lutherie italienne du 18e siècle, les échanges étaient omniprésents entre les luthiers, qui étaient par ailleurs tous installés dans la même rue. Une tradition qui s'est perdue au 19e siècle pour renaître aujourd'hui. Et Catherine Janssens de nous raconter, amusée que " Stradivarius était un type malin, un homme d'affaire, et lorsqu'on observe de près ses créations, on peut voir que certains détails n'étaient pas nécessairement soignés à l'extrême. En revanche, toutes les pièces essentielles de ses violons : la table, la voûte, l'âme, la touche... Tout cela était extrêmement soigné ! " Avec Catherine Janssens, et Emilio Crabbé, on parlera aussi du mythe, parfois fantasmé de ces grands violons anciens des 17e et surtout du 18e, objets de spéculations. Aujourd'hui, la science permet d'aller très loin. On a pu étudier tous les plans, et l'on est aujourd'hui en mesure de fabriquer des violons contemporains, de la même qualité que ceux de l'époque. A l'écoute en aveugle, on est surpris des résultats, parce que la différence n'est pas vraiment notable, ni évidente ! L'on voit ainsi que si le bois a eu le temps de bien sécher, les violons contemporains de nos deux invités peuvent développer tout leur potentiel, et tenir la dragée haute, à ceux de leurs ancêtres. Des ancêtres dont nos invités s'inspirent chaque jour, tout en développant leur savoir-faire personnel. Et les...

1h 56m
Sep 12, 2021
Puisque vous avez du talent - La soprano Gwendoline Blondeel : ' La musique baroque m'a permis de m'exprimer, telle que je suis. ' (Nouvelle diffusion) - 05/09/2021

Nouvelle diffusion ce dimanche du 29 novembre 2020. Gwendoline Blondeel, 25 ans, intègre les Choeurs d'enfants de La Monnaie, à l'âge de 13 ans. C'est là qu'elle découvre le monde de la musique classique. Un Choeur dans lequel elle chantera jusqu'à ses 18 ans. En 2014, c'est toujours en tant que choriste de ces Choeurs d'enfants de La Monnaie, qu'elle participe à l'opéra "Orphée et Eurydice" de Ch.W. Gluck. Dans les rôles principaux de cette production, la mezzo soprano Stéphanie D'Oustrac, et la soprano Sabine Devieilhe, dans une mise en scène, très remarquée de Romeo Castellucci. La jeune soprano est touchée, séduite, presque irradiée par cette production. Et ce ne sont pas seulement les voix de ses deux aînées qui l'ont conquise, mais aussi la puissance de la mise en scène de Romeo Castellucci. Le choc est tel qu'à l'issue de la production, elle décide de devenir chanteuse, et s'inscrit à l'IMEP (ndlr. : Institut supérieur de Musique et de pédagogie), à Namur. Elle y décrochera un Master en 2019. Artiste à la voix lumineuse, le travail, la modestie, et le charisme de Gwendoline Blondeel ont rapidement payé. C'est ainsi que le chef et claveciniste Leonardo García Alarcón la repère, alors qu'elle est encore étudiante, et l'invite à venir chanter dans le Choeur de Chambre de Namur. Et c'est toujours avec Leonardo García Alarcón, qu'elle répète en ce moment "Le Palais enchanté" (1642) de Luigi Rossi, à l'opéra de Dijon, dans une mise en scène de Fabrice Murgia. En 2019, elle remporte le très convoité "Concours de chant baroque" de Froville, en France. Une victoire qui lui permet cette fois d'attirer l'attention d'un autre Maître incontesté dans le monde de la Musique ancienne : William Christie. En septembre 2020, c'est dans le cadre du Festival d'Ambronay, qu'elle interprète "Les leçons de ténèbres" de François Couperin, aux côtés de William Christie, à l'orgue positif, et de Myriam Rignol à la viole de gambe. " Une semaine de répétitions avec William Christie, c'est aussi dense qu'une année de cours au Conservatoire !" , nous dira la jeune chanteuse. " William Christie ne parle pas de technique vocale. Il vous donne des directions d'interprétation. A vous de vous débrouiller avec votre technique, pour que le résultat soit à la hauteur de ses attentes ! " Lorsqu'on écoute la jeune soprano, on est d'abord impressionné par la lumière, et la sincérité qui émanent de sa voix. Tout paraît simple, et évident. L'émission est naturelle, le vibrato mesuré, et l'expression toujours parfaitement "juste". A la question de savoir si ce sont les hasards de la vie qui l'ont conduite à chanter aujourd'hui, essentiellement de la Musique ancienne, Gwendoline Blondeel nous répondra que " non, pas vraiment ! La musique baroque m'est très chère, parce qu'elle me permet de m'exprimer telle que je suis. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je retrouve cette même liberté, et cette même ouverture dans le répertoire contemporain ". Du haut de ses 25 ans, Gwendoline Blondeel, est donc en train de se faire une jolie petite place dans le monde de la Musique ancienne. Et elle a déjà compris bien plus que la Musique, en tant que telle. Elle ne sera donc jamais de celles/ceux qui ont besoin de jouer des coudes pour se faire une place au soleil ! Elle ne doit son exposition qu'à son travail, son engagement total dans tous ses projets, sa technique vocale, son vibrato et... sa culture ! Il est aussi délicieux de constater que jamais, elle n'éprouve le besoin de chanter fort, pour se faire entendre. Et Gwendoline Blondeel de nous confier que " Mes amis s'étonnent toujours du fait que je n'écoute pas de chanteurs/euses "à voix". La voix, ce n'est pas tant l'organe, en tant que tel, mais ce qu'on en fait. C'est une question d'expression " A coup sûr, Gwendoline Blondeel n'est qu'au début d'un très joli parcours, qu'on lui souhaite aussi brillant, qu'épanouissant ! Elle a toutes les cartes en main, à...

1h 56m
Sep 05, 2021
Puisque vous avez du talent - L'ensemble vocal Kairos - Avec Bruno Crabbé et Colette Richard - 05/07/2021

Chaque dimanche, Laurent Graulus reçoit de jeunes talents pour évoquer leur parcours musical.

1h 11m
Jul 05, 2021
Puisque vous avez du talent - 20/06/2021

Chaque dimanche entre 12h et 14h, Laurent Graulus propose une émission consacrée aux jeunes musiciens professionnels d'ici et d'ailleurs. Musiq'3 offre ainsi une belle visibilité pour les jeunes talents qui démarrent leur carrière en les enregistrant, en les diffusant et en proposant l'enregistrement aux radios membres de l'UER. Production et présentation : Laurent Graulus

1h 56m
Jun 20, 2021
Puisque vous avez du talent - Angelo Moustapha, batteur et percussionniste de jazz : ' L'improvisation, c'est beaucoup de recherche, de bagage, et d'ouverture ! ' - 13/06/2021

C'est à la faveur d'un concert du quartet du guitariste Philip Catherine, que nous avons découvert Angelo Moustapha. Un quartet dont Angelo était le batteur. Né il y a 27 ans, à Savalou, au Bénin, Angelo Moustapha commence à jouer des percussions dès l'âge de 7ans, dans la paroisse de son village : " L'Eglise du christianisme céleste ". Dès que son pied pourra toucher le sol, et par conséquent actionner la grosse caisse, il sera proclamé "batteur officiel" de la chorale de la paroisse. Parmi les cantiques traditionnels, se glissent des mélodies gospel. Elles seront pour lui un marche-pied vers le jazz. S'ensuivra la création d'un orchestre "Les pionniers de Savalou", dont le tout jeune batteur sera le chef d'orchestre. Dès son enfance, le jeune batteur béninois nous dira avoir toujours eu " le goût d'approfondir quelle que matière que ce soit, d'aller au bout des choses " " J'ai toujours été un chercheur, un explorateur ", nous confiera Angelo Moustapha. Diplômé de l'École supérieure des Métiers d'Art et de la Culture de Cotonou, il est détenteur d'un diplôme professionnel de compétence et de capacité intrinsèque. " C'est une école qui développe le potentiel artistique de chacun ", note Angelo Moustapha. "Tout ce que j'ai appris, c'est ici au Bénin [...], nous rappellera le batteur béninois. " Je ne suis pas allé étudier aux Etats-Unis ou en Europe. J'ai beaucoup écouté les grandes figures du jazz : Miles Davis, John Coltrane, Herbie Hancock, Chick Corea, et toute une génération de batteurs américains que j'admire : Dennis Chambers, Dave Weckl, Brian Blade... Et après m'être imprégné de leur esthétique, j'ai tenté de reproduire ce qu'ils faisaient [...] En 2019, le grand guitariste belge Philip Catherine est invité par l'Ambassade belge à Cotonou. A la suite de son concert, il dispense une Master Class, à laquelle participe Angelo Moustapha. Entre les deux hommes, le courant passe instantanément : Philip Catherine est charmé par la rigueur rythmique, la créativité et l'élégance du jeune batteur béninois. Il l'invite à jouer avec lui en Belgique. Angelo Moustapha vit désormais dans notre pays, depuis quelques mois. " La rencontre avec Philip Catherine a changé ma vie ! ", souligne le jeune Béninois. " Ce qui est merveilleux, c'est l'ouverture d'esprit de Philip Catherine. Il me laisse jouer comme je le souhaite, ne tente pas de me faire rentrer dans une quelconque esthétique. Il m'incite seulement à être moi-même [...] Compatriote du grand guitariste béninois Lionel Loueke (ndlr. : découvert par Herbie Hancock), Angelo Moustapha reconnaît que si l'on souhaite faire carrière dans le jazz, il faut s'expatrier. La scène "jazz" au Bénin est trop confidentielle pour pouvoir en vivre. A l'écoute d'Angelo Moustapha, on est charmé, et séduit par la manière dont il mélange subtilement sa culture africaine, à une culture "occidentale" du jazz parfaitement intégrée et maîtrisée. Son jeu s'en trouve particulièrement original et créatif. Angelo Moustapha, un musicien incroyablement cultivé, à la technique époustouflante, toujours au service de la Musique. Un homme rayonnant et généreux : une personnalité à découvrir sans délai. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 56m
Jun 13, 2021
Puisque vous avez du talent - Aurelia Visovan, pianofortiste : ' Chaque pianoforte est un autre monde ! ' (Nouvelle diffusion) - 06/06/2021

Nouvelle diffusion ce dimanche de notre rencontre avec Aurelia Visovan, c'était en octobre 2020. Aurelia Visovan est née à Cluj, en Roumanie, il y a 30 ans. C'est dans son pays qu'elle a étudié le piano moderne. C'est à la faveur d'une Master class de piano moderne, du grand Maître américain, Robert Levin, qu'elle découvre le pianoforte. Il faut dire que l'homme est un grand spécialiste mondial du pianoforte. Et Aurelia Visovan de nous confier que " Robert Levin est l'un des rares pianistes qui peut encore improviser à la manière de Mozart " Mais c'est à Vienne, où elle fera ses études supérieures, qu'elle découvrira le monde des instruments historiques. Elle y étudiera, en parallèle, le clavecin et le pianoforte. Travailleuse et infiniment curieuse, Aurelia Visovan remporte le 1er Prix du Concours de Musique ancienne de Bruges, en 2019, en catégorie pianoforte. C'est suite à ce prix qu'elle a pu enregistrer son 1er disque de Musique de chambre au pianoforte. Il paraît en ce moment chez Ricercar, et sera au coeur de notre entretien. La genèse de ce disque est assez amusante : " Lors du Concours de Bruges en 2019 " nous racontera la jeune pianiste " J'avais à jouer une transcription du 24e Concerto pour piano de Mozart, par Johan Nepomuk Hummel. Une transcription pour pianoforte, flûte, violon et violoncelle. Les musiciens engagés par le Concours étaient la flûtiste Anna Besson; la violoniste Cecilia Bernardini, et le violoncellliste Marcus van den Munckhof. L'entente musicale et humaine ont été telles, qu'au moment d'enregistrer ce disque, j'ai eu l'idée de l'enregistrer avec ces musiciens-là, et avec ce répertoire symphonique, transcrit par Hummel " Le résultat est passionnant. Sur ce disque, on peut entendre deux transcriptions magistrales de J.N. Hummel : celle du 24e Concerto pour piano de Mozart, dont nous parlions, et celle de la 1ère Symphonie de Beethoven. Outre ces transcriptions, la pianofortiste a également enregistré la Sonate en fa mineur, opus 20, toujours de Hummel. Epaulée par trois musiciens aussi efficaces que subtils, Aurelia Visovan fait sonner son piano comme une voix. Elle fait entendre toutes les inégalités de cet instrument, dont on se rappelle, en l'écoutant, que ces inégalités confèrent à l'instrument un feu d'artifice de couleurs. A la question délibérément provocatrice que nous lui poserons : " Mozart aurait certainement été ravi de jouer sur le Steinway de concert moderne, alors pourquoi donc s'évertuer à jouer ce répertoire sur des instruments historiques, et par conséquent imparfaits ? ". La musicienne ne se laissera pas démonter, et nous répondra, pleine de malice : " Si Mozart avait connu le piano moderne, il aurait surtout écrit une autre musique que celle que nous connaissons !! ". Et de rajouter : " Pour nous, jouer les instruments historiques, c'est aussi une immense curiosité ! Ce n'est pas un fardeau, c'est une passion ! ". Tout au fil de l'écoute de ce disque, on est charmés d'abord par le génie de transcription de J.N.Hummel, mais aussi par la fluidité du discours musical de ce quatuor, dont on sent qu'il poursuit le même but : produire de la beauté avec des instruments historiques ! Aurelia Visovan, une musicienne cultivée, raffinée, et généreuse, une femme infiniment sympathique, et ouverte sur le monde. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

1h 55m
Jun 06, 2021
Puisque vous avez du talent - Les meilleurs moments de la finale du Concours Reine Elisabeth, session piano 2021 - 30/05/2021

Laurent GRAULUS et Gwenn LUCAS reviennent sur les meilleurs moments de la finale du Concours Reine Elisabeth, session piano 2021, remportée par le pianiste français Jonathan Fournel.

2h 4m
May 30, 2021