

J'ai l'impression que les pensées utiles sont à la modes, pourtant les inutiles sont quand même pas mal...


"Cessez de répandre, votre frustration, Vos lettres de pixels, vos élucubrations, Nos oreilles ne sont, sûrement, pas vos chiottes, Gardez votre vomi, ravalez la compote,"


"Vous m’avez tous rendu, cynique comme un mort, À qui l’on tend des fleurs, encore et encore."


C’est un marécage, qui se veut Océan, Un petit village, qui se croit bienséant, Où seule s’agite, la mer dans sa cuvette, C’est une presque ville, à l’allure fluette.


"Seigneur plastique que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne sur la terre comme aux cieux. Au nom du plastique, du synthétique et du colorant sans conservateur ajouté."


"Les meilleurs passages, de mes vers récités, Ce sont leurs césures, car au moins, je m’y tais. "


"C’est étrange et bizarre, et je le dis sans faille, Y’a un truc pas normal, un machin qui s’émaille."


Les dunes dans le dos, la mer dans la face, J’attend l’éclosion, d’une idée efficace.


"Pour cela je me tais, et cela est normal, Faut savoir ce qu’on veut, moi je veux du normal."


Parfois j'me dis que dans ma tête, J'devrais penser à y mettre quelques pense-bêtes.


"Tartiner d’arguments, noyer de rhétoriques, Ecarteler d’idées, de phrases pléthoriques, Enfin gagner le calme, en l’étouffant de rimes, Ce répète-ordure, réciteur de maximes."


"Oui sa misanthropie, était bien trop grossit, Pour survivre à sa large, étroitesse d'esprit"


"Les jambes traînantes, le front dégoulinant, D'une sueur âcre, seule eau environnante, L'humain se meut lascif, dans le calme absolu, Les idées desséchées, les pensées vermoulues."


C'est décidément pas, évident de mourir, Franchement pas facile, d'accepter de flétrir.


"Je ne fais que passer, j'en ai pas pour longtemps, Quelques ans seulement, le temps d'être pédant, De me prendre au sérieux, d'être gonflé du crâne, De me nommer poète, et génie d'la chicane"


"Que l’espace et les temps, deviennent un ragout, Et peut-être alors, mon œil gluant flanc-mou, Dédaignera vouloir, prêter de l’attention, Au monde qui l’entoure, d’une simple flexion."


"Laissez-vous engluer, par la visqueuse vague, De l’espoir qui s’amène, de manière divague, Laissez-vous embrocher, par ces longs traits d’esprits, Faisant couler le pue, de vos crânes meurtris, Laissez-vous porter oui, dans cette flaque opaque, Jusqu’à l’îlot d’espoir, où plus rien ne vous traque."


Lumière dans le noir, vapeur qui nous enfume, Passant de main en main, elle se consume, De lèvres en lèvres, elle s’humidifie, Suante de bave, elle se lubrifie.


Notre Père qui êtes au Cieux, restez-y Et nous, nous resterons sur la Terre qui est quelquefois si jolie Avec ses mystères de New York et puis ses mystères de Paris Qui valent bien celui de la Trinité avec son petit canal de l'Ourcq Sa grande muraille de Chine, sa rivière de Morlaix, ses bêtises de Cambrai Avec son océan Pacifique et ses deux bassins aux Tuileries Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets Avec toutes les merveilles du monde qui sont là, simplement sur la Terre Offertes à tout le monde, éparpillées Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles et qui n'osent se l'avouer Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer Avec les épouvantables malheurs du monde qui sont légion Avec leurs légionnaires, avec leurs tortionnaires, avec les maîtres de ce monde Les maîtres avec leurs prêtres, leurs traîtres et leurs reîtres Avec les saisons, avec les années Avec les jolies filles et avec les vieux cons Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons


On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique à quelque endroit charmant, En riant aux éclats de l'auberge et du gîte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois ! On écoute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mère, une soeur, une fille ! On déjeune en lisant son journal. Tout le jour On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublées ; On jette sa parole aux sombres assemblées ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, âme dans la tempête ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... -- Puis, le vaste et profond silence de la mort !


"On a beaucoup à dire, et peu à étaler, On a de quoi parler, mais sans être emballés, On a de quoi râler, mais on a plus l’envie, On a de quoi penser, mais on a plus d’avis."


Si les poètes étaient moins bêtes Et s’ils étaient moins paresseux Ils rendraient tout le monde heureux Pour pouvoir s’occuper en paix De leurs souffrances littéraires. Ils construiraient des maisons jaunes Avec de grands jardins devant Et des arbres pleins de zoizeaux De mirliflûtes et de lizeaux Des mésongres et des feuvertes Des plumuches, des picassiettes Et des petits corbeaux tout rouges Qui diraient la bonne aventure Il y aurait de grands jets d’eau Avec des lumières dedans Il y aurait deux cents poissons Depuis le croûsque au ramusson De la libelle au pépamule De l’orphie au rara curule Et de l’avoile au canisson Il y aurait de l’air tout neuf Parfumé de l’odeur des feuilles On mangerait quand on voudrait Et l’on travaillerait sans hâte A construire des escaliers De formes encore jamais vues Avec des bois veinés de mauve Lisses comme elle sous les doigts Mais les poètes sont très bêtes Ils écrivent pour commencer Au lieu de s’mettre à travailler Et ça leur donne des remords Qu’ils conservent jusqu’à la mort Ravis d’avoir tellement souffert On leur donne des grands discours Et on les oublie en un jour Mais s’ils étaient moins paresseux On ne les oublieraient qu’en deux.


Tout commence sans bruit, au loin au très très loin, Au tréfonds des forêts, d’Australie plus ou moins, Une flamme avale, avec aisance l’herbe, Qui gonfle bruyamment, son embonpoint superbe, Puis vient le tour des troncs, et leurs feuillages verts, Qui se trouvent ronger, jusqu’à leurs os sévères, Mais ce n’est pas assez, la flamme baveuse, S’étalant sur la terre, de manière outrageuse, Veut se farcir des toits, des maisons des voitures, Elle veut tout goûter, même l’agriculture, Et les animaux fuyant, et les humains peureux. Elle rêve d’un monde, où tout y est poreux, S’évaporant en cendre, au moindre petit vent, Et ne laissant plus rien, à ceux qui sont vivant.


"L’homme à la main agile, est courbé sur la page, Ne voyant plus le monde, et ces sombres dommages, Ne prêtant plus son âme, à ses envies primaires, Ne la laissant vivre, qu’au fond de sa grammaire."