

Investir dans la mobilité électrique Q : Depuis deux semaines, nous détaillons les avantages de la mobilité électrique. Je suis tellement convaincue que je veux investir dans ce secteur. Comment faire ? R : Avant toute chose, une mise en garde : investir dans un seul secteur, c’est s’exposer aux risques qui lui sont propres. Le secteur de la voiture électrique est sensible à la conjoncture économique. Et même s’il est censé se développer à l’avenir, vous devez avoir conscience des risques de pertes à court terme. N’oubliez donc pas de diversifier votre portefeuille en misant aussi sur d’autres actifs financiers. Q : D’accord mais si mon portefeuille est déjà bien diversifié, où puis-je trouver des placements qui misent sur l’électrification du parc automobile ? R : Mieux vaut éviter d’acheter des actions individuelles de grands constructeurs automobiles. C’est très risqué. Optez pour des fonds dédiés à la mobilité électrique. Ils misent non seulement sur les constructeurs auto mais aussi sur la production des batteries ou encore sur les composants technologiques. Plusieurs de ces fonds sont commercialisés en Belgique via la plupart des institutions financières.


Vers des véhicules à hydrogène ? Q : Face à l’autonomie encore limitée des voitures électriques, existe-t-il une alternative intéressante sur le plan du CO2? R : Il y en a une : la voiture à hydrogène, Elle fonctionne aussi avec un moteur électrique, mais ce moteur est alimenté par une pile à combustible, pas par une batterie rechargeable. Cette pile fabrique de l’électricité grâce à une réaction entre de l’hydrogène et de l’oxygène capté dans l’air. Cette réaction produit uniquement de l’électricité et de l’eau : il n’y a donc aucune émission polluante. Et une pile à hydrogène fournit beaucoup d’électricité, ce qui permet de voyager sur de longues distances. Q : Y a-t-il des chances de pouvoir rouler en voiture à hydrogène dans quelques années ? R : Actuellement, on en vend moins de mille par an en Europe, ce qui est insignifiant. Il y a encore des obstacles de taille. Il faut développer des capacités de production d’hydrogène vert, une filière que l’Europe a décidé de stimuler. Et il faut aussi déployer un réseau de distribution d’hydrogène, ce qui prendra du temps. En résumé, pour la voiture à hydrogène, il faudra encore un peu de patience.


Les options pour installer une borne de recharge à domicile Q : On l’a évoqué hier, pour recharger une voiture électrique, les avantages d’une borne à domicile sont nombreux. Mais comment financer cette dépense ? R : Pour faire installer une borne de recharge pour voiture électrique chez soi, il faut compter environ deux mille euros. Pour financer cette installation, vous pouvez obtenir un financement bancaire. Le montant de l’installation de la borne peut aussi être intégré dans le prêt auto. L’employeur peut prendre en charge l’installation. et même octroyer une carte de recharge, qui est l’équivalent de la carte carburant. De plus en plus souvent, les contrats de leasing couvrent l’installation d’une borne à domicile. Q : D’accord mais l’installation de cette borne ne va-t-elle pas augmenter mon précompte immobilier ? R : Non. Le ministre des Finances l’a récemment précisé : les bornes de recharge de voitures électriques n’ont aucune influence sur le revenu cadastral. Il n’y aura donc pas de hausse du précompte immobilier.


Pourquoi tant d’empressement pour la voiture électrique ? Q : Pourquoi insiste-t-on autant sur le passage à la voiture électrique ces derniers temps? R : Le secteur du transport est responsable d’un quart des émissions de CO2. Et dans ce secteur, c’est le parc automobile qui pollue le plus. Les véhicules particuliers émettent plus de la moitié du gaz carbonique imputable au transport. Si on veut atteindre les objectifs de neutralité carbone, il faut donc travailler à l’électrification du parc automobile. Cette transition touchera quasiment tout le monde dans les prochaines années. Q : Mais comment pourra-t-on passer à la voiture électrique en seulement quelques années ? R : Beaucoup d’entreprises ont déjà commencé à électrifier leur parc automobile. Car d’ici quatre ans, seules les voitures électriques bénéficieront d’une fiscalité attrayante. D’ici là, les particuliers devraient eux aussi pouvoir accéder à des voitures électriques à des prix plus abordables. Plus d’un Belge sur deux envisage acheter un véhicule électrique avant la fin de la décennie. Entretemps, un marché de l’occasion électrique devrait avoir commencé à se développer.


Installer une borne de rechargement à domicile Q : Si j’achète une voiture électrique, faut-il absolument que j’installe une borne de recharge à domicile ? R : Ce n’est pas indispensable mais c’est fortement conseillé. Sur une prise ordinaire, une recharge prendrait plus de deux jours. Avec une borne de recharge à domicile, une nuit peut suffire. C’est aussi une question de facilité et de sécurité. Vous y avez accès facilement et le dispositif résiste aux intempéries. Q : Et y a-t-il des avantages fiscaux pour les bornes de recharge à domicile ? R : Oui, une réduction d’impôt est prévue. Jusqu’à la fin de cette année, cet avantage fiscal s’élève à quarante-cinq pour-cent du montant payé, plafonné à mille cinq cents euros. Mais il faut respecter trois conditions. La borne de recharge doit être installée à domicile : ça ne vaut donc pas pour une résidence secondaire. La borne doit aussi être intelligente, et donc adapter la vitesse de charge à la consommation du ménage. Et enfin, elle doit être alimentée par de l’électricité verte, soit via des panneaux solaires, soit via un fournisseur d’énergie verte.


Les derniers freins à l’électrification du parc automobile Q : La semaine dernière, nous avons parlé des atouts des voitures électriques. Mais il y a encore des réticences. Entre autres, comment composer avec la faible autonomie des batteries électriques ? R : Les constructeurs automobiles travaillent sans relâche à l’amélioration de l’autonomie des voitures électriques. Une grande marque vient de dévoiler un modèle capable de couvrir mille kilomètres avec une seule charge. Bien sûr, les voitures électriques de milieu de gamme ont une autonomie moindre, de l’ordre de trois à quatre cents kilomètres. Le développement des infrastructures de rechargement est donc la priorité. Q : Justement, comment être sûr qu’il y aura suffisamment de bornes de recharge à l’avenir ? R : En Belgique, on compte aujourd’hui dix mille points de recharge publique. Par rapport au nombre de véhicules électriques attendu dans quelques années, c’est trop peu. Mais on estime qu’il devrait y avoir cinquante mille bornes disponibles dans quatre ans. Ça pourrait suffire si on développe aussi les bornes à domicile, un sujet que nous aborderons dès demain.


Pourquoi ai-je intérêt à envisager une voiture électrique ? Q : Comme près de la moitié des Belges, je ne suis toujours pas convaincue par la voiture électrique. Pourquoi devrais-je l’envisager ? R : Dans les prochaines années, les réglementations vont se durcir à l’égard des véhicules à moteur thermique. Mieux vaut anticiper ce changement que de le subir. De plus, pour financer ou assurer votre voiture électrique, vous pouvez aujourd’hui bénéficier de conditions plus avantageuses Un avantage qui ne sera sans doute plus d'application quand tout le marché sera électrifié. . Q : Mais quel autre intérêt aurais-je à passer à la voiture électrique ? R : Les performances des véhicules électriques se sont déjà beaucoup améliorées. Leur longévité est plus grande qu’on ne le pensait. Les batteries peuvent conserver quatre-vingt pour cent de leurs capacités avec quatre cent mille kilomètres au compteur. De plus, par rapport à une voiture classique, les frais d’entretien peuvent être divisés par deux. Faire le choix de l’électrique dès maintenant est donc plutôt malin.


La multimodalité gagne en importance Q : On parle beaucoup de nouvelles solutions de mobilité mais en pratique, que peut-on faire pour mieux se déplacer, tout en polluant moins ? R : La solution passe par la multimodalité et donc la combinaison de plusieurs manières de se déplacer. On peut, par exemple, partir de son domicile à pied pour prendre un bus avant d’achever son trajet en train. Autre exemple : enfourcher un vélo partagé avant de sauter dans un transport en commun.. Bonne nouvelle : en Belgique, les différents niveaux de pouvoir sont d’accord pour stimuler la multimodalité. Q : Concrètement, qu’est-ce qui va changer prochainement ? R : À terme, il y aura davantage de tarifs intégrés. Autrement dit, on aura plus souvent un seul ticket ou un seul abonnement pour utiliser différents transports. En attendant, les applications de multimodalité devraient encore s’améliorer. Par exemple, à Bruxelles, la Stib prévoit de lancer une nouvelle application cette année, en y intégrant non seulement son offre mais aussi des voitures et vélos partagés ou encore des taxis.


Le budget mobilité plus accessible Q : Nous avons vu, hier, que le nouveau budget mobilité permet aux travailleurs de choisir des solutions de transport plus durables. Mais en pratique, tout ça semble encore plutôt complexe, non ? R : C’est vrai, il n’est pas évident de s’y retrouver, tant les possibilités sont nombreuses. Ce qui est aussi une bonne nouvelle. Par exemple, l’employeur peut désormais octroyer une prime piéton au courageux – ou à la courageuse - qui se rendrait au travail à pied. Il y a d’autres avancées : il ne faut désormais plus attendre plusieurs mois pour accéder au budget mobilité. Q : Mais comment s’y retrouver dans le fonctionnement de ce budget mobilité ? R : Tous les détails sont disponibles sur le site lebudgetmobilite.be. Sur ce site internet officiel, on peut trouver les grands principes, les règles précises et des exemples concrets. De quoi mieux comprendre les nouveaux choix de mobilité possibles dès cette année.


1969 Musique : 69, année érotique (Serge Gainsbourg & Jane Birkin), Daydream (Wallace Collection), Summer of 69 (Bryan Adams), Cold Turkey (John Lennon), Eloise (Barry Ryan) et Le sirop Typhon (Richard Anthony) Cinéma : L’armée des Ombres (Jean-Pierre Melville), Le boucher (Claude Chabrol), Que la bête meure (Claude Chabrol) et Le cerveau (Gérard Oury)


Quand les affaires tournent bien pour une jeune entreprise, la question d’un premier engagement peut se poser rapidement. Cette étape importante doit être franchie avec méthode car elle a plusieurs implications. Certaines démarches doivent être effectuées en matière de sécurité sociale. Il faut notamment introduire des déclarations à l’ONSS, l’Office national de sécurité sociale. Il faut aussi satisfaire à plusieurs obligations fiscales, comme la retenue d’un précompte professionnel sur les revenus payés au travailleur. Pour se faciliter la tâche dans ces multiples démarches administratives, les entreprises peuvent recourir aux services d’un secrétariat social. Les secrétariats sociaux fournissent des services de gestion administrative dans les relations entre employeurs et travailleurs. Ils peuvent notamment agir comme mandataire de l’entreprise pour remplir les formalités prescrites par la législation sociale. S’affilier à un secrétariat social a un coût mais cela offre à l’employeur l’assurance d’être parfaitement en règle sur le plan social. En cas de problème, les secrétariats sociaux sont aussi de précieux conseillers pour les entreprises. Cela s’est vu durant la crise sanitaire, où ces secrétariats ont été submergés de demandes de la part des employeurs. Les informations pratiques sur un premier engagement peuvent être obtenues facilement sur les sites internet des différents secrétariats sociaux.


Les entreprises débutantes, encore qualifiées de starters, sont celles qui présentent le plus de risque pendant les cinq premières années de leur existence. C’est pourquoi elles peinent souvent à convaincre les investisseurs et les prêteurs de les financer. Ces jeunes entreprises accueillent donc à bras ouverts les apports provenant de particuliers désireux de diversifier leur portefeuille d’investissement. Les pouvoirs publics encouragent les citoyens à investir dans les jeunes entreprises. Au niveau fédéral, le tax shelter pour start-up permet d’obtenir une réduction d’impôt allant jusqu’à quarante-cinq pour-cent d’un apport dans une entreprise débutante. Le montant investi par un contribuable ne peut pas dépasser cent mille euros par an. La crise sanitaire a conduit le gouvernement fédéral à étendre cette mesure au financement des petites et moyennes entreprises affectées par les mesures de confinement. Il existe aussi des incitants régionaux. En Flandre, le prêt win-win permet à un particulier d’apporter jusqu’à septante-cinq mille euros à l’entreprise. Il bénéficiera d’un crédit d’impôt et d’une garantie partielle sur le prêt. À Bruxelles, le prêt Proxy est basé sur le même principe. Et en Wallonie, le prêt coup de pouce adopte une philosophie comparable mais avec des avantages revus à la hausse pour stimuler encore l’investissement pour faire face à la crise sanitaire.


Pour lever les fonds nécessaires à la création d’une entreprise, mieux vaut procéder avec méthode. Pour commencer, le fondateur de l’entreprise a tout intérêt à apporter lui-même une partie du capital. Ainsi, en étant l’un des principaux actionnaires de l’entreprise, il pourra en garder le contrôle. Cet engagement personnel rassurera aussi d’autres pourvoyeurs de fonds potentiels. Une deuxième source de financement peut être trouvée dans la famille, les amis et les connaissances. Il faudra toutefois bien les informer du risque encouru pour éviter des querelles d’argent ultérieures. Attention aussi au risque d’ingérence : il faut que les règles de gestion de l’entreprise soient bien claires. Troisièmement, le candidat entrepreneur devra faire le tour des acteurs traditionnels du financement d’entreprises : il s’agit des pouvoirs publics, des investisseurs en capital à risque, tels que les Business Angels, et bien sûr des banques. Tous ces bailleurs de fonds peuvent être convaincus par un projet innovant. Quatrièmement, des moyens financiers peuvent aussi être obtenus par le biais du crowdfunding et du crowdlending. Ces financements participatifs permettent à l’entreprise de solliciter le public via une plateforme sur internet. Les candidats entrepreneurs ont donc de nombreux leviers à actionner pour financer leur projet. Et bien souvent, les fonds nécessaires ne pourront être obtenus qu’en combinant ces différentes sources de financement.


Pour créer une entreprise, disposer de moyens financiers suffisants est un prérequis indispensable. Ce sera d’ailleurs le cas durant toute la durée de vie de l’entreprise. L’impact économique de la crise sanitaire le démontre : les sociétés les moins bien capitalisées sont celles qui ont le plus de risques de devoir mettre la clé sous le paillasson. Même si la loi permet désormais de constituer une société sans capital de départ, il est important de la doter rapidement de fonds propres suffisants. La présence d’un apport en capital raisonnable est indispensable pour pouvoir compléter le financement de l’entreprise. Pour convaincre les prêteurs, l’entreprise doit montrer qu’elle a les reins suffisamment solides pour pouvoir face face à l’adversité. Idéalement, le capital de départ devra couvrir les besoins financiers des deux ou trois premières années d’activité. Cela lui permettra de partir sur une base saine qui lui permettra d’obtenir davantage de moyens ensuite. L’entreprise pourra en effet solliciter des crédits. Grâce à un effet de levier, ces prêts devraient lui permettre d’augmenter la rentabilité de ses investissements. Une combinaison équilibrée de fonds propres et d’endettement sera garante de la réussite de l’entreprise. Nous verrons demain quelles sont les différentes manières de réunir ces indispensables moyens financiers.


Depuis plus de deux ans, il n’est plus nécessaire de disposer d’un capital de départ pour constituer une société. L’ancienne société privée à responsabilité limitée, ou SPRL, a été remplacée par la société à responsabilité limitée. La SRL est une société sans capital alors que la SPRL nécessitait un apport de plus de dix-huit mille euros, dont six mille euros à libérer dès le départ. Grâce à la suppression de cette exigence, la nouvelle SRL a eu un succès immédiat. Les notaires ont constaté une forte hausse du nombre de nouvelles sociétés constituées en Belgique. Plus de nonante-cinq pour-cent de ces nouvelles entreprises sont des SRL. Mais attention : ce n’est pas parce que cette forme de société ne nécessite pas de capital qu’on peut se permettre de négliger les aspects financiers. La loi prévoit que le fondateur de la SRL doit prévoir un apport suffisant pour lancer son activité. Autrement dit, le candidat entrepreneur doit détailler son plan financier de manière convaincante. Il s’agit pour lui de pouvoir prouver que l’entreprise débutera bien avec suffisamment de moyens financiers. Dans les prochains jours, nous évoquerons justement les différentes manières de lever les fonds nécessaires au lancement d’une entreprise.


Beaucoup d’entrepreneurs débutent leurs activités en tant qu’indépendant. Ce statut a l’avantage d’être souple : contrairement aux salariés, l’indépendant organise son travail comme bon lui semble et en perçoit directement les bénéfices. Mais au point de vue de la sécurité sociale, malgré quelques améliorations récentes, les indépendants restent moins bien protégés. Ainsi, en cas d’incapacité de travail due à un accident ou une maladie, un travailleur indépendant percevra seulement une indemnité forfaitaire plafonnée. Dans la plupart des cas, l’indemnité sera nettement inférieure aux revenus perçus habituellement. D’où l’intérêt, pour les indépendants, de souscrire une assurance revenu garanti. Cette couverture permet à l’indépendant en incapacité de travail de recevoir jusqu’à quatre-vingt pour-cent de ses revenus habituels. Ce montant s’ajoute à l’indemnité perçue via la mutuelle. En général, le montant de la prime de l’assurance revenu garanti dépend de l’âge de l’indépendant et de son état de santé. La prime peut aussi varier selon le montant que l’assureur devra verser ou encore en fonction du délai de carence avant le premier versement. Mais les primes payées par les indépendants pour leur assurance revenu garanti sont considérées comme des frais professionnels. Ces primes sont donc déductibles, ce qui rend cette couverture intéressante sur le plan financier.


Malgré la crise sanitaire, le nombre d’indépendants a augmenté de plus de trois pour-cent l’année dernière en Belgique. Parmi les causes de cette évolution, des salariés ont choisi de lancer leur propre entreprise. Les périodes de confinement et le télétravail ont fait réfléchir certains employés. D’autres se sont retrouvés en chômage temporaire, ce qui les a incités à changer d’orientation professionnelle. Bon nombre de ces nouveaux entrepreneurs ont choisi de débuter sous statut d’indépendant à titre complémentaire. De cette manière, ils ont pu goûter à l’aventure de l’entreprise en gardant la sécurité de leur emploi salarié. Mais ça implique évidemment de consacrer une bonne partie du temps libre à l’activité complémentaire. Si l’expérience est concluante, l’indépendant complémentaire pourra envisager de se consacrer à temps plein à son entreprise. Mais attention, il devra d’abord bien vérifier la pertinence de ce choix sur le plan financier. Il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre. Il s’agit donc de prendre en considération les revenus de salarié, en tenant compte de tous les avantages, comme le pécule de vacances ou la prime de fin d’année. Et il faut comparer ces revenus avec les recettes qu’on est susceptible d’obtenir en tant qu’indépendant à titre principal. Ensuite, passer d’un statut à l’autre nécessitera encore quelques démarches administratives. Un tel changement de cap doit donc être mûrement réfléchi.


Pour lancer officiellement son activité, le candidat entrepreneur doit d’abord s’interroger sur la forme juridique que prendra son entreprise. Il doit opérer un choix important : soit il exerce son activité en personne physique, c’est-à-dire sous statut d’indépendant, soit il constitue une société. Cette décision aura des conséquences. En logeant son activité dans une société, l’entrepreneur protège son patrimoine personnel en cas de faillite. L’indépendant qui travaille en personne physique expose quant à lui son patrimoine aux risques financiers de l’entreprise. Il y a une exception : son domicile peut être déclaré insaisissable. Le choix de la forme juridique de l’entreprise dépendra donc généralement du niveau de risque de l’activité exercée. Si l’entrepreneur opte pour le statut d’indépendant en personne physique, il peut lancer son activité via un guichet d’entreprise. Il en existe huit et ils ont tous une plateforme internet qui permet de créer son entreprise en ligne. Si, par contre, on veut exercer son activité en société, il faudra rédiger et enregistrer un acte constitutif de cette société, ce qui nécessitera un passage chez le notaire. Depuis cette année, c’est également possible intégralement en ligne, via la plateforme Startmybusiness.be développé par le notariat belge. Ces nouveaux outils numériques devraient faciliter grandement la création d’entreprise.


Lancer une entreprise, ça ne s’improvise pas. Il faut d’abord mettre sur pied un projet crédible. Pour cela, il faut circonscrire le marché de l’entreprise, en fonction des biens ou services qu’elle peut offrir. Il faut aussi identifier les concurrents potentiels. Il s’agira aussi de placer l’accent sur les atouts qui permettront à l’entreprise de se démarquer et d’engranger un avantage compétitif. Une évaluation de la rentabilité du projet sera bien sûr indispensable. Cette analyse doit être réalisée suffisamment tôt pour éviter de gaspiller de l’énergie sur un projet qui n’en vaudrait finalement pas la peine. Ça implique notamment de définir une politique de prix ainsi que les investissements et les financements nécessaires. Attention aussi aux évolutions futures du marché : le candidat entrepreneur doit pouvoir anticiper les changements potentiels de son secteur d’activités. Ça permettra d’éviter de mauvaises surprises durant les premières années. Un autre préalable indispensable à la création d’entreprise est de solliciter l’avis de tiers. Être bien conseillé permettra d’augmenter les chances de réussite. Ce n’est qu’après toutes ces démarches préalables que l’on pourra formaliser la création de l’entreprise, une étape que nous évoquerons dès demain.


La crise sanitaire ne semble pas avoir altéré l’esprit d’entreprise en Belgique. L’an dernier, environ cent mille entreprises ont été créées dans notre pays. Ce nombre est quasiment stable par rapport à l’année précédente. C’est un assez bon résultat, compte tenu des périodes de confinement qui ont pesé sur la création de starters. Seul bémol : le nombre d’entreprises débutantes constituées l’an dernier a subi une nette diminution à Bruxelles. C’est peut-être dû à une surreprésentation de l’horeca dans la capitale. Ce secteur a été touché de plein fouet par la crise. Mais dans l’ensemble, les statistiques confirment que les Belges ont continué à entreprendre malgré les difficultés. Les secteurs où on a enregistré le plus de créations d’entreprises sont la consultance et le commerce électronique. C’est n’est pas une surprise puisque la crise sanitaire a accéléré la transformation numérique des entreprises. Parmi les grandes tendances observées l’an dernier, on remarque aussi qu’une grande proportion d’entreprises ont été démarrées en tant qu’activité complémentaire. Le statut d’indépendant à titre complémentaire permet de se lancer en tant qu’entrepreneur sans prendre trop de risques et sans devoir trouver des capitaux de départ très élevés. En période de crise, ces avantages ont apparemment séduit les candidats entrepreneurs.


Les entreprises ne sont pas les seules à se montrer généreuses. Les particuliers peuvent aussi, à titre individuel, soutenir de bonnes causes. Pour encourager cette générosité, l’État fédéral a prévu un avantage fiscal pour les dons consentis à des organismes agréés. Une réduction d’impôt est accordée aux contribuables qui effectuent une libéralité en faveur d’organisations caritatives. Cette ristourne fiscale s’élève à quarante-cinq pour-cent du montant donné à condition qu’il soit d’au moins quarante euros. Cet avantage fiscal a aussi une limite supérieure mais plutôt élevée : pour bénéficier de la réduction d’impôt, on tient compte d’un montant de dons ne dépassant pas dix pour-cent des revenus nets ni un plafond absolu de 392.200 euros. Les Belges disposent donc d’une marge confortable pour exprimer leur générosité dans ce cadre fiscal. Cette mesure de soutien au secteur caritatif porte ses fruits. Chaque année, les Belges versent plusieurs centaines de milliers d’euros aux organisations caritatives. L’année dernière, pour soutenir ce secteur face à la crise économique due à la pandémie, le gouvernement avait augmenté l’avantage fiscal. Cette mesure a eu un effet puisque les particuliers ont augmenté leurs dons de quatre-vingt millions d’euros en tout. Le secteur caritatif espère que malgré le retour au tarif fiscal normal, les donateurs seront encore aussi généreux cette année.


Le mécénat des entreprises est en phase avec les grands défis de la société. Sans surprise, on voit donc se développer de plus en plus un mécénat environnemental, compte tenu des préoccupations de plus en plus vives pour l’avenir de la planète. Les entreprises belges sont nombreuses à vouloir agir en tant que mécènes en faveur de l’environnement. Dans ce cadre, certaines d’entre elles contribuent financièrement à la plantation d’arbres. Il est notamment possible de financer la reforestation dans des pays qui ont été frappés par des incendies, principalement dans les pays du sud de l’Europe. L’année dernière, une société belge de consultance spécialisée dans la reforestation a pu financer la plantation de plus d’un million et demi d’arbres en Europe grâce aux contributions des entreprises. Le mécénat environnemental séduit aussi les citoyens belges les plus fortunés. Leurs dons permettent de préserver et de développer des écosystèmes ou encore d’organiser une meilleure gestion des zones naturelles. Pour les entrepreneurs, s’investir dans un projet vert permet aussi de retrouver un contact avec la nature. Cela permet de se soustraire à la pression du monde des affaires. Le mécénat environnemental pourrait donc bien devenir la formule gagnant-gagnant des prochaines années.


Le mécénat de compétences constitue une opportunité importante de partage d’expérience entre les entreprises et les secteurs de l’art et de la culture. Ce type de mécénat consiste, pour une entreprise, à mettre des heures de travail de son personnel à disposition de projets d’intérêt général. Grâce à cette forme originale de générosité, l’entreprise peut améliorer son image auprès du public. Le mécénat de compétences favorise aussi un dialogue entre les différentes générations, ce qui développe la cohésion et stimule la transmission du savoir-faire. Le mécénat de compétences s’exerce généralement dans une zone géographique proche de l’entreprise. Il contribue ainsi à un meilleur ancrage local de l’entreprise. Un autre avantage du mécénat de compétences est de véhiculer des valeurs positives dans l’entreprise, ce qui peut faire écho aux valeurs personnelles des travailleurs. Cela peut aussi être un atout pour attirer des talents. Les jeunes qui se retrouvent sur le marché de l’emploi ont tendance à s’interroger sur le sens de leur travail. D’après une enquête récente du consultant Robert Walters, les valeurs sociales de l’employeur sont importantes pour les travailleurs. Sept Belges sur dix considèrent qu’il est important que les valeurs de leur entreprise correspondent aux leurs. Le mécénat de compétences peut aussi répondre à cette attente.


En Belgique, le mécénat de compétences prend de plus en plus de place dans les bonnes actions des entreprises. Cette forme de philanthropie diffère des dons financiers classiques : il s’agit ici d’inviter des collaborateurs de l’entreprise à consacrer une partie de leur temps de travail à des projets d’intérêt général. Pour soutenir le secteur de la culture ou encore protéger l’environnement. Près de quinze pour cent des entreprises mécènes recourent à cette forme de générosité. En mettant ses compétences internes à disposition d’associations ou d’organisations caritatives, une entreprise mobilise son personnel pour une bonne cause. Cela augmente l’adhésion des collaborateurs aux valeurs qu’elle véhicule. En plus, de telles opérations ont tendance à améliorer la productivité du personnel, ce qui contribue à la performance de l’entreprise. Les travailleurs, eux, se sentent davantage valorisés. En Belgique, les entreprises proposent environ cinq mille heures de mécénat de compétences par an au monde culturel. Le grand avantage de ce type de mécénat est évidemment qu’il allège le budget consacré aux projets socio-culturels que l’entreprise souhaite soutenir. Mais nous verrons dès demain que le mécénat de compétences a encore d’autres atouts.


Dans quatre-vingt pour cent des cas, le mécénat des entreprises passe par un soutien financier. Mais ce n’est pas la seule manière de procéder. L’engagement sociétal peut aussi s’exprimer par la mise à disposition de ressources, de services ou de produits. On parle alors de mécénat en nature. Ce type de philanthropie des entreprises se développe de plus en plus. Aujourd’hui, trois entreprises sur dix recourent à cette forme de mécénat. Concrètement, une entreprise peut, par exemple, mettre gratuitement à disposition un bien matériel qui lui appartient, comme des outils informatiques, un véhicule ou encore un immeuble. L’entreprise peut aussi faire don d’un élément de ses stocks de marchandises. Le mécénat en nature peut aussi prendre la forme d’un prêt. Cette formule convient particulièrement à la mise à disposition temporaire des locaux de l’entreprise, par exemple. Grâce à ces alternatives au mécénat financier, les entreprises qui veulent donner mais ne disposent pas de la trésorerie adéquate peuvent aussi faire preuve de générosité. Enfin, il faut encore préciser que le mécénat en nature peut aussi passer par la mise à disposition d’heures de travail du personnel. Il s’agit du mécénat de compétence, qui est de plus en plus prisé en Belgique, comme nous le verrons demain.


Beaucoup d’entreprises belges ont manifesté leur souhait d’apporter leur aide pour remédier aux conséquences de la pandémie ou encore des inondations. Mais cet élan philanthropique doit être canalisé pour être efficace. C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin propose l’expertise de son centre de philanthropie pour faciliter la tâche aux entreprises désireuses de développer des activités philanthropiques. Des spécialistes peuvent épauler ces entreprises pour régler tous les aspects administratifs et les questions relatives à la fiscalité du mécénat. Ils peuvent aussi gérer les ressources financières de l’action philanthropique choisie. Et pour les entreprises, généralement de taille plus importante, qui veulent structurer encore davantage leur démarche philanthropique, la Fondation Roi Baudouin conseille la constitution d’un fonds d’entreprise. Ce fonds est accompagné d’un comité de gestion, chargé de l’utilisation des ressources financières et de l’administration du fonds. Dans ce cadre plus institutionnalisé, il est plus facile de prendre des décisions conformes à l’objectif philanthropique poursuivi. Grâce à ces structures hébergées par la Fondations Roi Baudouin, les entreprises peuvent déployer leur générosité de manière professionnelle. C’est une bonne manière de garantir à ces entreprises une efficacité de leur mécénat.


Le mécénat est parfois considéré comme un domaine réservé aux grandes entreprises. Ce préjugé vient peut-être de la nécessité de disposer d’un budget suffisamment élevé pour pouvoir soutenir de manière efficace des activités d’intérêt général. Mais les entreprises de taille plus modeste sont de plus en plus nombreuses à faire preuve de générosité. Cette évolution du mécénat est favorisée par le regroupement d’entreprises au sein de collectifs dédiés au financement de projets culturels, sociaux, artistiques ou autres. Grâce à la mutualisation des apports des différentes entreprises, le mécénat collectif dégage des moyens financiers plus élevés. Cette formule permet aussi de créer de nouveaux réseaux, que ce soit au sein des entreprises ou avec les acteurs du milieu associatif et culturel. Cela donne aussi une meilleure visibilité aux entreprises mécènes. Et enfin, ces entreprises peuvent également partager leur savoir-faire hors de leurs activités habituelles. Le mécénat collectif leur permet ainsi de s’enrichir mutuellement de leurs expériences. Pour citer une application concrète, le projet Story-me, soutenu par un consortium de philanthropes, permet à des jeunes de la Région bruxelloise de développer des compétences entrepreneuriales. C’est un bon exemple d’activité d’intérêt général soutenue par plusieurs entreprises.


En Belgique, la fiscalité encourage les entreprises à se montrer généreuses. Le montants dépensés dans le cadre du mécénat peuvent intégrer les dépenses déductibles. Une entreprise mécène peut donc déduire ses dons en tant que libéralité. Mais la loi fixe certaines limites. En principe, les montants concernés ne peuvent pas dépasser 5 % du résultat fiscal, avec un plafond absolu de cinq cent mille euros. Mais récemment, le ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem, a annoncé un assouplissement de ces conditions. Pour l’année 2021, le plafond des dons déductibles des sociétés est porté à deux millions et demi d’euros. L’objectif de cette mesure est de permettre aux entreprises d’effectuer des dons plus élevés pour soutenir les victimes des inondations de l’été dernier. L’élan de solidarité qui a suivi cette catastrophe naturelle a aussi concerné le monde de l’entreprise. Beaucoup d’entrepreneurs ont voulu soutenir des organisations impliquées dans l’aide aux victimes. L’augmentation de l’incitant fiscal doit favoriser le financement de la reconstruction dans les régions sinistrées. Attention : cette mesure n’est valable que durant l’année civile en cours. Pour bénéficier du plafond augmenté, les entreprises doivent donc finaliser leurs libéralités avant la fin du mois de décembre.


En Belgique, le nombre d’entreprises actives dans le mécénat connaît une croissance régulière depuis plusieurs années. En huit ans, le nombre d’entreprises mécènes a connu une augmentation de vingt-cinq pour-cent. On observe aussi une forte hausse du nombre d’organisations culturelles soutenues via le mécénat d’entreprise. De plus, on constate un succès croissant des collectifs d’entreprises mécènes. Ces groupements qui donnent aux plus petites entreprises un accès au mécénat sont deux fois plus nombreux qu’il y a huit ans et ils continuent à attirer des entreprises. Cette montée en puissance du mécénat au fil des années est particulièrement bienvenue en cette période de crise sanitaire : le secteur culturel a été durement frappé en étant privé de public pendant de longs mois. Les spécialistes du mécénat d’entreprises remarquent aussi que le secteur se structure de plus en plus. Des formations sont accessibles pour les acteurs du monde culturel à la recherche de financement. Régulièrement, des rencontres entre les entreprises mécènes et les acteurs culturels sont également organisées. Ce développement mieux structuré du mécénat d’entreprise est synonyme d’une plus grande efficacité. Une bonne nouvelle pour les activités d’intérêt général fortement impactées par la crise sanitaire.


La crise sanitaire n’a pas arrêté le mécénat des entreprises. Malgré les difficultés économiques rencontrées depuis l’année dernière, beaucoup d’entreprises belges ont continué à jouer leur rôle essentiel de soutien au monde de la culture et au secteur social. La Fondation Roi Baudouin a constaté que des dons ont rapidement afflué, notamment en faveur des institutions de soins de santé. De son côté, Prométhéa, qui a pour mission de développer le mécénat d’entreprise, a aussi constaté que la solidarité était toujours bien présente en organisant récemment ses traditionnels prix Caïus qui récompensent les meilleures entreprises belges en matière de mécénat. Une dizaine de candidatures d’entreprises ont été enregistrées, soit quasiment autant qu’avant la pandémie. Les prix Caïus ont été décernés le mois dernier. Le Caïus de l’entreprise mécène de l’année a été remis aux Ateliers Melens et Dejardin. Cette entreprise spécialisée dans la ferronnerie a apporté son soutien à différents artistes. Elle a notamment réalisé gracieusement la structure métallique d’une scène itinérante sur laquelle une soixantaine de spectacles culturels se sont déroulés. Le succès de cette édition des prix Caïus montre que malgré une conjoncture économique compliquée, les entreprises belges sont restées des partenaires importants de la culture grâce à leur générosité.