

Deuxième volet de notre série, en binôme avec ma fille Joséphine qui nous parle de son rapport aux réseaux sociaux et des interférences possibles avec sa scolarité. __ ____ __


Depuis le confinement du printemps 2020, j’ai créé mon compte Instagram pro @laissemoitaider afin de diffuser, à mes élèves avant tout, des ressources de Sciences Physiques. Comme évoqué dans un des tous premiers épisodes de l’émission, j’enseignais avec le numérique depuis quelques années déjà et l’évolution a semblé naturelle. Au début, j’ai tatonné…ne trouvant pas le format adapté à ce réseau que je ne connaissais pas. Pourtant j’étais convaincu de son utilité : distiller un peu de physique, un peu de poison scientifique, dans le fil d’actualités des jeunes entre des Duck Face, des cartes postales de vacances et des abdos en béton. Aller les chercher directement dans LEUR monde.


J’ai eu l’idée de cet épisode il y a bien longtemps mais l’idée m’est revenue cette semaine en tombant sur une publication dans un groupe FB de parents. Cette publication disait, à propos des résultats parcoursup : “Où vont les enfants moyens qui ont juste la moyenne ?” Je vous promets que ce n’est pas une blague. Au delà de la redondance et de la question à laquelle il est impossible de répondre tellement elle est vague, c’est l’expression « enfants moyens » qui me gêne. Ce n’est évidemment pas l’enfant qui est moyen mais éventuellement ses résultats, même s’il y a d’autres qualificatifs sans doute plus précis, plus fins, pour définir les résultats d’un enfant sur une période complète avec des disciplines multiples.


Dans le dernier épisode, je vous parlais de ma relation parfois ambigüe entre mon rôle de parent et celui de prof. J’ai décidé d’aller un peu plus loin dans l’idée en recevant un invité….une invitée plutôt…


Je suis prof mais aussi parent. Parent d’un collégien et d’une lycéenne, j’aime à dire que je suis un Parof, néologisme qui résulte de la contraction de parent et de prof… Mon Dieu que c’est difficile d’être parof…Vouloir le meilleur pour son enfant, vouloir l’aider sans trop s’immiscer, lui faire confiance et le laisser se gaufrer s’il ne travaille pas assez, le laisser gérer tout seul son DM de physique ou ses révisions pour le devoir commun de maths...


Mon fils est un enfant Zèbre…. un enfant précoce, un HP, un surdoué autant d’appellations que d’enfants zèbres, autant de mots différents que de profils différents. L'appellation zèbre est due à une thérapeute spécialiste des enfants à Haut Potentiel. Elle a choisi ce terme parce que, malgré la ressemblance apparente entre des enfants HP, ils sont tous très différents comme les rayures d’un zèbre lui sont propres.


Cette année, pour la première fois, il y a, au concours de recrutement des enseignants du CAPES de Sciences Physiques davantage de postes proposés que d’admissibles après l’épreuve écrite. Autrement dit, tous les postes ne seront pas pourvus à la rentrée, par manque de candidats et en raison du faible niveau de ceux-ci. Quand j’ai passé le CAPES, il y a maintenant vingt et quelques années nous étions 6000 candidats pour 600 postes. 1 sur 10 était pris. Cette information chiffrée me remplit de tristesse. Encore un élément supplémentaire qui me conforte dans l’idée que l’EN est très malade et que nos enfants et nos élèves en font les frais. Comment peut-on en arriver là alors que l’on disait (je n’ose plus employer le présent) qu’enseigner est le plus beau métier du monde ?


L’importance des mathématiques dans les programmes de Physique Spécialité est indéniable, comme du temps où j’étais élève finalement. Je me souviens que, déjà, on enseignait les équations horaires et les équations de trajectoire en physique, nécessitant l’utilisation des primitives, avant d’aborder cette notion en maths. Incohérence totale.Je me souviens aussi, qu’à la fac, je suivais un module de “maths pour la physique"...j’aime bien cette idée d’apporter, au moment venu, les outils mathématiques nécessaires pour comprendre la physique. Que l’on pense les maths comme étant au service de la phsyique. Depuis deux ans, et le lancement de ma nouvelle activité professionnelle, je refais des maths…


Les épreuves de spécialité ont eu lieu cette semaine, c’est le moment pour les élèves de Terminale de s’accorder un court moment de répit avant les épreuves expérimentales de SVT, de Physique pour certains et le grand Oral pour tout le monde. C’est le moment pour moi d’essayer de tirer un bilan… modeste et très personnel de ce que je vois de cette réforme du bac, d’un autre point de vue donc…que de ma place derrière le bureau.


On se rappelle que ces épreuves de spécialités étaient prévues autour du 15 Mars et qu’elles ont été décalées par crainte de ne pas avoir fini le programme à temps. Cause louable relayée par des enseignants pressés et pressants, stressés et stressants par cette marche forcée vers une épreuve néanmoins allégée et à la carte puisque présentant des exercices au choix. Mais avait-on demandé l’avis aux élèves ? Je me doute que oui mais, de mon côté je n’ai rencontré, depuis l’annonce du report, quasiment aucun élève satisfait de ce décalage.


L’un des arts de la pédagogie ce n’est pas de répondre à une question par une réponse, mais de répondre à une question par une autre question. Si un élève pose une question, il est préférable de le faire réfléchir à la question posée plutôt que de lui apporter une réponse qui, certes, va le satisfaire ou le rassurer, mais ne le fera pas progresser.


Je n’ai jamais vraiment bien réussi à comprendre l’intéret du DM : du devoir maison. J’entends par DM : l’idée de noter, donc par une note chiffrée, un exercice ou un ensemble d’exercices effectué hors la classe donc, sans contrôle de la part de l’enseignant. Je comprends l’idée de vouloir que les élèves effectuent du travail personnel à la maison, des exercices d’application, parce qu’il faut s’exercer pour apprendre et comprendre, parce qu’on n’a pas le temps de tout faire en classe. Mais souvent les collègues qui donnent des DM, proposent des exos difficiles voire limite programme, pour faire réfléchir les élèves, ou parce qu’ils auront plus de temps pour les chercher (ce sont les arguments avancés) et en plus les évaluent pour, ne soyons pas dupes, les obliger à effectuer le travail. Alors là je ne comprends plus du tout...


Pendant toute ma carrière en classe, c’est amusant d’ailleurs le fait que j’en parle au passé… Pendant toute ma carrière disais je, il y a un fléau contre lequel je n’ai jamais vraiment trouvé de solution : c’est l’oubli, l’absence, le manque de matériel des élèves. Que ce soit le manuel scolaire, la calculatrice, les activités effectuées les séances précédents ou même un stylo ou une feuille, j’ai toujours eu l’impression, pendant 20 ans que les élèves n'avaient pas leur matériel. Bien entendu, quand on n’a pas d’outil, on ne peut pas travailler correctement, on ne peut mêm pas travailler du tout mais comment lutter ?


Qu’on le veuille ou non, notre métier est aussi un métier d’image : nous renvoyons à chaque instant, une image aux élèves... que ce soit grâce ou à cause de notre tenue vestimentaire, de notre coiffure, de notre maquillage, de notre autorité, de notre charisme, de nos tics verbaux et évidemment grâce à notre contenu d’enseignement. Et je ne vous apprends rien en disant qu’à 15, 16 ou 18 ans l’image est incroyablement importante. Parce que l’adolescent à besoin de s’identifier, d’être identifié, d’appartenir à un groupe, ou de sentir en confiance près d’une personne référente, un adulte. On dit souvent, à juste titre, que les élèves travaillent mieux si le prof leur plait. Qu’ils fontionnent à l’affect….Mais ça veut dire quoi plaire aux élèves ?


Je me souviens parfaitement, quand j’étais collégien puis lycéen, avoir rempli à chaque rentrée scolaire, dans chaque discipline, une petite fiche de renseignements sur une demipage arrachée d’un cahier ou partagée avec un voisin. J’étais divisé sur ce premier travail de l’année : d’un côté je trouvais ça super pénible et répétitif mais d’un autre coté cela faisait passer le temps... Tout naturellement, quand j’ai commencé à enseigner, j’ai reproduit le schéma en demandant à mes élèves, chaque année, pour chaque classe, de remplir une petite fiche de renseignements divers et variés...


Le premier contact avec ses élèves, ses NOUVEAUX élèves... est un moment important dans une année, très important. Pas déterminant mais très important. Et à l’approche de ce premier contact, le stress ou l’excitation se font sentir. C’est un moment que j’ai toujours particulièrement apprécié parce que c’est un moment de découverte : découvrir de nouvelles têtes, de nouvelles personnalités, imaginer une dynamique et coller des étiquettes que je pourrai m’empresser de décoller dès la deuxième heure ou la deuxième semaine. Cette excitation est très souvent mélangée à du stress, du stress semblable à un trac de comédien qui monte sur scène...


C’est la reprise ! Dans le monde sportif amateur, cette expression est couramment utilisée pour justifier une performance moyenne ou en dessous de ses capacités. Justification facile qui est censée traduire un manque ou une absence d’entrainement. Dans le monde sportif, on comprend aisément que si on ne s’entraine pas, on ne progresse pas : No pain, No gain La rentrée approche à grand pas et la reprise de l’activité intellectuelle de nos jeunes avec. Passer d‘un jour à l’autre, d’une activité intellectuelle, pour la plupart d’entre eux, proche du néant total…...à des journées intenses de plusieurs heures de concentration est juste illusoire et impossible. Si à cela on ajoute un rythme de sommeil perturbé ou décalé pendant qqs semaines associé à une consommation gargantuesque de vidéos plus ou moins utiles, la rentrée s’annonce plus que difficile.


Les résultats du bac approchent, mais c’est encore un millésime particulier sans trop de saveur du fait de cette année étrange et singulière. Pour éviter les bousculades les résultats seront disponibles en ligne, chacun chez soi, derrière son écran. Forcément cela me rend nostalgique : nostalgique de cette journée si marquante dans une vie et j'avais donc envie dans cet épisode de partager avec vous un peu de bonheur et d’émotion à distance.


Ce combat que je mène est le fruit d’une croyance à laquelle je tiens particulièrement. Je crois que l’Ecole de la République, que l’Education Nationale doit être ou devrait être irréprochable, exemplaire, idéale. Ces mots sont forts mais j’ai la conviction que pour, éduquer nos jeunes, pour construire un avenir serein, respectueux, tourné vers l’autre, l’Ecole de la République doit montrer l’exemple. L’adulte doit montrer l’exemple. On ne peut pas demander à un élève d’êre à l’heure en cours si on est tout le temps en retard. On ne peut pas exiger d’un élève d’etre respectueux si la réciproque est fausse. On ne peut pas faire subir à un élève une injustice parce que soit disant la vie est injuste.


Je me suis rendu compte, après coup, avec l’âge et l’expérience que cet oral du bac manqué pour si peu, que ces années lycée pendant lesquelles je ne me suis finalement pas senti à ma place, ou plutôt pas considéré comme j’aurais aimé l’être sont de réels traumatismes. J’ai longtemps cru que le fait de raconter l’anecdote de l’épisode précédent à mes élèves permettait seulement de les choquer pour les aider à passer le bac. Mais ce n’est que partiellement juste... Cela m’a permis de m’aider aussi, d’expulser, d’extérioriser, de partager ma souffrance…


Pendant quelques années, quand j’étais prof principal en Terminale, je prenais 5 minutes à la fin du deuxième trimestre pour raconter une anecdote à mes élèves. Cela disait à peu près ceci : “Il y a quelques années, j’ai rencontré un élève qui pourrait ressembler à beaucoup d’entre vous : loin d’être idiot, possédant de rélles capacités de compréhension, il ne bossait pas beaucoup, pas assez en tout cas et certainement pas avec les bonnes méthodes. Assez nonchalant, parfois arrogant ou insolent, son dossier scolaire n’était pas bon.


On va arriver en pleine période de conseil de classe donc je ne pouvais pas passer à côté de cela sans y consacrer un numéro. Le conseil de classe doit être un moment privilégié pendant lequel on va effectuer un bilan de la scolarité de l’élève, un bilan d’une période de cette scolarité, permettant d’assurer un suivi et donc de le faire progresser dans ses apprentissages . C’est donc un moment très important, solennel, que les élèves attendent avec beaucoup d’impatience et aussi un peu d’anxiété. J’ai toujours aimé ça ces conseils de classe, c’était toujours un moment d’échange pendant lequel on apprenait plein de choses sur nos élèves, on découvrait d’autres facettes de leur travail ou de leur personnalité, on s’interrogeait, on s'interpelait entre enseignants, on analysait, on débattait.


La rigueur scientifique a, entre autres, pour conséquence d’utiliser et de faire utiliser des mots de vocabulaires précis et appropriés à chaque situation. Mais selon les disciplines, les mots n’ont pas forcément tous la même signification et leur utilisation par les enseignants peut être différente. Si je prends le mot “hypothèse” par exemple, sa définition “stricto sensu’ et son utilisation sera assez différente selon les disciplines. En maths : une hypothèse est un énoncé déjà établi à partir duquel on peut effectuer une démonstration. En SVT et en Physique, une hypothèse est une réponse possible à un problème posé, réponse que l’on peut confirmer ou infirmer, ce n’est donc pas établi comme en maths. De plus, cette hypothèse est souvent formulée très clairement après la problématique en SVT tandis qu’en Physique, on fait parfois l’amalgame entre les deux étapes. Ce doux mélange n’est donc pas fait pour aider les élèves et un cloisonnement naturel, entre les disciplines, s’effectue donc dans leur esprit. A tel point qu’ils sont capables de vous demander lors de la rédaction d’un compte-rendu si on doit le faire comme en Physique ou comme en SVT. Cette absurdité qui opposerait deux disciplines scientifiques si proches traduit bien le manque d’unité et d’uniformisation dans les enseignements qui perd nos jeunes.


En Sciences, on parle souvent aux élèves de rigueur scientifique. C’est même une compétence que l’on travaille souvent : on leur demande d’utiliser un vocabulaire scientifique rigoureux ou bien on peut leur reprocher un manque de rigueur. La compréhension de ce mot par les élèves est souvent floue et un accompagnement plus poussé est souvent nécessaire pour qu’ils saisissent l’ampleur du travail : mettre les unités, utiliser le bon nombre de chiffres significatifs, ne pas confondre grandeurs et unites, utiliser le bon mot de vocabulaire etc, etc… Mais chez les enseignants on ne place pas tous la rigueur au même endroit, ni au même niveau.


Dans une grande majorité des cas, une évaluation n’est pas une finalité, c’est une porte, une porte de passage vers l’apprentissage et la progression. Il faut donc la retravailler. Dans la mesure du possible, l’enseignant doit accompagner ses élèves pour effectuer cette démarche car c’est la solution la plus efficace : c’est ce qu’on appelle la remédiation. Remédier c’est faire en sorte que les élèves identifient et comprennent leurs erreurs pour ne plus les refaire. Plusieurs modalités sont possibles mais cette remédiation n’a de sens que si l’élève est actif. J’exclus donc toutes les corrections photocopiées, ou réalisées in extenso par l’enseignant ou par un élève au tableau, modalités pour lesquelles seul l’élève concerné est concerné…. Autrement dit, on perd son temps à effectuer la correction de l’évaluation, cela n’intéresse ni le prof ni les élèves, par conséquent on doit souvent intervenir pour ramener le calme et la séance est perdue et frustrante. On se donne bonne conscience et c’est tout.


Je relevai dans le numéro précédent les besoins et les inquiétudes des familles, ce à quoi je pourrais ajouter parfois de l'incompréhension. Quand le jeune que j’accompagne a récupéré une note et la copie qui va avec, je pose inévitablement les mêmes questions : As-tu refais ton évaluation ? As tu compris tes erreurs ? Et parfois, trop souvent à mon sens, j’entends , je cite : “Oui je l’ai regardée mais je ne sais où j’ai faux et je ne sais pas pourquoi j’ai faux ?” Cela peut paraitre incroyable mais ce n’est, en réalité, qu’une demi surprise. Quand j’étais formateur, on débattait dejà de cela et on insistait beaucoup auprès des jeunes collègues enseignants sur le fait que tout doit être clair et complet sur la copie rendue...


Si, de par ma nouvelle activité, j’apporte un service recherché et apprécié par les familles c’est aussi et surtout parce que je réponds à un besoin...des besoins même devrais-je dire. Pourquoi et quels types de besoins ? L’idée première qui me vient est le fait que j’accompagne des familles et des jeunes qui sont inquiets. C’est souvent un appel à l’aide que je reçois et auquel je tente de répondre.. __ __


J’aime bien les ronds, les comptes ronds, les nombres ronds, c’est carré comme disent les jeunes. Et comme j’aime bien les nombres ronds, j’ai souvent envie de faire qqchose de plus sympa, plus positif, plus festif. Dans cet épisode, j’ai donc eu envie de reprendre une idée, une question souvent posée par Christophe Salomé dans son excellent Podcast Prof etc… : Donner sa définition du succès. Au moment de l’interview, spontanément, j’ai su répondre quelque chose mais, même après réflexion, j’ai du mal à aller plus loin. Je vais donc y répondre différemment en effectuant un petit bilan de cette année seul, car je pense pouvoir dire que cette année, j’ai eu du succès… J’ai eu du succès si je comptabilise le nombre de “Merci” reçus. J’ai eu du succès si je pense à l’emploi du temps bien chargé toute la semaine, toute l’année et aux très peu nombreux jours de repos pris. J'ai eu du succès si j'analyse tous les retours positifs des familles, le bouche à oreille qui s'est installé rapidement et l’agenda qui se remplit déjà pour l’année prochaine. Enfin, je peux dire que j’ai eu du succès si je pense aux nombreuses familles à qui j’ai du malheureusement dire que je n’avais plus de dispo. Je suis donc partagé


Je suis en colère Mais comment ne pas être en colère ? Comment ne pas être en colère quand je vois mes enfants galérer devant leur écran pour essayer d’accéder à un cours en visio ? Echanger avec leur groupe classe par snap pour essayer de comprendre ce qui ne va pas, se stresser parce qu’ils n’y arrivent pas ou ne pourront pas rendre leur travail à temps. Comment ne pas être en colère quand je pense à toutes ces familles non familiarisées avec tous ces outils qui ne peuvent pas rassurer ou aider leurs enfants. Parce que même moi qui suis dans le truc, j’arrive à m'énerver... Comment ne pas être en colère quand je pense à tous ces profs qui ont, pour la 100e fois de l’année, changer leurs progressions, leurs modalités, leurs activités et qui arrivés devant l’écran ne peuvent pas faire cours. Quand je pense à ces profs principaux qui ont essayé de programmer une semaine à distance cohérente, bienveillante, humaine et sérieuse... Comment ne pas être en colère quand je pense à tous ces personnels de direction qui doivent faire les girouettes depuis un an et qui se retrouvent face à une situation pire que l’année dernière.


Le retour de la continuité pédagogique et du TOUT distanciel fait ressurgir d’un coup et sans équivoque les disparités entre les pratiques des enseignants, la réactivité des établissements, mais aussi l’organisation, l’adaptabilité et l’anticipation de chacun. Et l’idée d’écrire ce texte m’est venu bien avant l’énorme raté de cette semaine et cette impossibilité totale de se connecter aux serveurs institutionnels alors que les outils du grand satan fonctionnent très bien. Quand on est en poste, la vision que l’on a des pratiques DES établissements, ou dans les établissements, n’est forcément que très partielle. Même si on échange avec les collègues éparpillés dans l’Académie façon puzzle, même si on mute de temps en temps, on ne le vit pas. L’un des enseignements que je tire de ma première année seul, parce qu’il va être temps de commencer à tirer des bilans, c’est la diversité, la pluralité, l’étendue incroyable du spectre des possibles autour d’un cahier des charges qui semble pourtant avoir un socle commun.