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Le rendez-vous des voyages de RFI produit par Céline Develay-Mazurelle et réalisé par Laure Allary. Récits radiophoniques et reportages au long cours, pour se faire la malle et voir le monde avec les oreilles. *** Diffusions le dimanche à 02h10 TU et à 13h10 TU vers toutes cibles.

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170 episodes

Aux confins de la Russie, la Kalmoukie

Cette petite République, isolée au milieu de la steppe, est largement méconnue voire oubliée des Russes eux-mêmes. Et pourtant elle renferme tous les ingrédients d’une folle histoire et d’improbables voyages. Kalmoukie, le nom surprend déjà. Beaucoup n’en ont jamais entendu parler. Située entre la mer Caspienne et le Caucase, entre l’Ukraine et le Kazakhstan, la Kalmoukie appartient à ces régions perdues et lointaines de Moscou, à plus d’un millier de kilomètres. Là-bas, la steppe et le désœuvrement dominent. Les troupeaux d’antilopes saïgas se tiennent à l’écart des hommes, les « Perekatipol », ces herbes sèches virevoltantes, roulent au sol tandis que le désert, lui, avance.   Intriguée par cette région singulière, excentrique disent certains, la journaliste et autrice française Marine Dumeurger y est allée à plusieurs reprises. Et dans son récit «  », on croise des Russes blancs exilés, des moines bouddhistes un peu chamanes, un président mégalo champion d’échecs qui roule en Rolls dans une déglingue russe où plane l’ombre de Gengis Khan, Pouchkine ou Staline. Son prince, au centre du récit, s’appelle Serge, un Français installé là-bas après une rocambolesque histoire. Issu d’une famille de cavaliers exilés en Europe, vénérés en Kalmoukie : les Toudountoff, Serge débarque ici après avoir été retrouvé par une costumière kalmouke qui lui a envoyé une délégation jusque chez lui. Accueilli comme un dignitaire de haut rang en Kalmoukie, il décide alors d’y vivre pour mieux s’y réinventer… Au-delà de cette histoire, à peine croyable mais vraie, c’est le peuple kalmouk qui fascine ici. La moitié d’entre eux sont des descendants de cavaliers mongols installés au XVIIè siècle, d’où leur nom kalmouk, soit en turc « ceux qui restent ». Victimes d’une déportation de masse en 1943, sur ordre de Staline, les Kalmouks sont revenus sur leurs terres et ont retrouvé leur culte, faisant de la région la seule d’Europe où le bouddhisme est majoritaire. Aujourd’hui, c’est la guerre en Ukraine voisine qui les rattrape et les conduit parfois, de nouveau, à l’exil.   À LIRE : «  », Marine Dumeurger. Éditions Marchialy.

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Mar 31, 2024
L’Orient pas si Express

Itinérance ferroviaire de Paris à Istanbul, sur le tracé historique de l’Orient Express. Une éloge de la lenteur et du voyage en train, avec beaucoup d’escales. Paris-Munich-Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul : c’est le trajet historique de l’Orient-Express inauguré en 1883. Parti pour la première fois depuis la Gare de l’Est à Paris, ce train de légende va ouvrir les portes de l’Orient, rapprocher les cultures et les hommes. À l’époque, certains commentateurs allaient même jusqu’à dire que le Bosphore était devenu la banlieue de Paris. L’avion n’en était alors qu’à ses balbutiements et quatre pour rejoindre directement Constantinople et cet Orient rêvé, fantasmé, c’était une vraie révolution ! Jusqu’en 1977, ce train mythique, luxueux, va embarquer toute une aristocratie européenne en mal de grands voyages et d’écrivains en quête de sensations. Aujourd’hui, au XXIè siècle, alors que le train revient en force et que les voyageurs s’interrogent sur l’impact carbone de leurs mobilités, il aura fallu aussi quatre jours à Sibylle D’Orgeval, notre reporter, pour rejoindre les rives du Bosphore, après de multiples escales, de rencontres inattendues, d’images furtives et de changements de train : 6 au total. Prenez votre billet, embarquement immédiat sur l’Orient pas si Express…  UN VOYAGE SONORE DE SIBYLLE D’ORGEVAL.

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Mar 24, 2024
Vers l’Alaska, en terre amérindienne

Pour son dernier récit « Alaska, l’ultime frontière », la journaliste et autrice française Marie-Hélène Fraïssé continue d’arpenter ces sentiers amérindiens qu’elle aime tant partager. Direction, cette fois, la côte du grand Nord-Ouest américain, à la rencontre de communautés autochtones fascinantes et résistantes. (Rediffusion) Marie-Hélène Fraïssé ne découvre pas. Elle rencontre. Pendant des décennies, la reporter et productrice radio à France Culture, a sillonné l’Amérique du Nord et les recoins de son histoire coloniale, prenant à revers les mythes hollywoodiens de la conquête et donnant à entendre surtout, des voix autochtones longtemps silenciées. En creusant ce sillon amérindien profond, sensible, elle n’aura de cesse d’interroger cette fameuse rencontre entre Premières Nations et colons européens, d’inverser le miroir aussi.  Pour son dernier voyage, Marie-Hélène Fraïssé, partie de Vancouver à Anchorage, a fait le choix du temps long et de la rencontre, sans filet ni ordre de mission. Au gré des rotations de ferry, elle se fait alors passagère dans cet « inside passage » ou passage de l’intérieur, de la côte canadienne à l’Alaska, parmi une myriade d’îles, de fjords, de glaciers et de chenaux, où la pureté et la grandeur des paysages lui offrent une certaine consolation, « [lui]».  Dans son récit qu’elle nous livre bien des années après ce voyage conçu comme « », l’échappée n’est pas tout à fait solitaire. On y croise en effet l’ombre des explorateurs européens James Cook ou Lapérouse, l’écrivain naturaliste américain John Muir ou le photographe Edward S. Curtis passés par là, des Russes chasseurs de loutre, des chercheurs d’or, prospecteurs d’hier et d'aujourd'hui ou encore l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss… Avec au centre, des communautés autochtones résilientes et combatives, habitant ces terres du bout du monde depuis des millénaires, à l’ombre d’immenses totems sculptés en forme d’Aigle, de Corbeau ou d’Oiseau-Tonnerre, dans un jeu de masques où l’on comprend vite que l’Ancien et le Nouveau Monde ne sont pas ceux que l’on croit… BIBLIOGRAPHIE : - . Éditions Albin Michel, 2023 - ,. Éditions Bayard, 2022 - . Éditions Albin Michel, 2017 - . Éditions Albin Michel, 2014.

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Mar 17, 2024
Élise Rousseau, plume voyageuse

Partie sur les traces de l’ours de Gobi, la naturaliste et autrice française Élise Rousseau n’est pas revenue tout à fait la même de son voyage dans les immensités mongoles. En chemin, elle aura croisé un étonnant cortège d’oiseaux, rencontré le silence, pour mieux se trouver au cœur du désert. Si elle était un oiseau, Élise Rousseau serait peut-être une sterne arctique. Car ces oiseaux aussi appelés « hirondelles des mers », avec leur calotte noire, leur long bec rouge et leur plumage blanc gris, sont de grandes voyageuses, très endurantes, qui peuvent parcourir jusqu’à 80 000 km par an !  Voyageuse, Élise Rousseau l’est assurément, tant elle sillonne depuis des décennies la planète, à la découverte de la beauté du monde, de la nature et de ceux qui la peuplent, à commencer par les oiseaux qui la passionnent et guident ses pas dans l’existence.  Après «  » et «  », un ouvrage traduit en 21 langues et écrit avec l’ornithologue français Philippe Dubois, cette « birdwatcheuse » publie aujourd’hui en France « Mazaalai », récit de son voyage dans le désert de Gobi, avec un équipage naturaliste mongol et français exclusivement masculin, sur les traces d’un ours chimérique, en voie d’extinction.  Entre réflexions sur le vide, la mort, l’amitié et le pouvoir de la nature si discrète en ces contrées désertiques mais bel et bien présente, elle nous embarque dans sa quête. Celle d’une femme attentive à son environnement, discrète à sa manière mais aussi terriblement présente.    À LIRE : - « ​​​​​​​ ». Élise Rousseau. Éditions Albin Michel. 2024 - « ​​​​​​​ »Élise Rousseau. Éditions Grasset. 2023   » Élise Rousseau et Philippe J. Dubois. Éditions La Martinière. 2018.   À ÉCOUTER :  - LA SONOTHÈQUE DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE https://sonotheque.mnhn.fr/ qui documente les sons du vivant, parmi lesquels les oiseaux - COMMENT SE METTRE DANS LA TÊTE D’UN OISEAU https://www.rfi.fr/fr/podcasts/autour-de-la-question/20240305-comment-se-mettre-dans-la-tête-d-un-oiseau ? dans l’émission de RFI « Autour de la question ».  ​​​​​​​

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Mar 10, 2024
En quête d’histoire noire à Montréal #2

Dans la métropole cosmopolite et vibrante du Québec, des hommes et des femmes se sont mis en marche pour révéler et partager l’histoire noire de la ville et de la province. L'auteur et artiste afro-québécois Webster est de ceux-là. Rencontre avec un homme en quête d'histoire(s) et de vérité... Quand on parle d’histoire noire et d’esclavage, le récit national canadien a longtemps fait la part belle au réseau abolitionniste du chemin de fer clandestin et à tous ces esclaves américains en fuite qui, au XIXè siècle, ont trouvé refuge au Canada. On les appelait les «  », ceux qui cherchent la liberté. Dans le premier épisode de cette série, on est parti dans les rues de Montréal, à la rencontre de leurs dignes héritiers, «  » cette fois : des hommes et des femmes, afro-canadiens pour la plupart, chercheurs d’histoire qui ont décidé de remettre à sa juste place l’histoire des Noir.e.s au Québec, longtemps reléguée, comme oubliée des mémoires. Le passé esclavagiste a longtemps occupé une place particulière dans l’historiographie québécoise, entre omissions et arrangements avec un passé complexe et une vérité inconfortable. Mais les faits, comme nos chercheurs d’histoire, sont têtus.  Pour ce second épisode, on vous propose de creuser le sillon que l’on a suivi en voyage à Montréal dans le premier épisode, avec l'un de ces chercheurs d'histoire, en la personne de Webster, activiste et artiste afroquébécois, qui a initié, dès 2016, des visites guidées dans sa ville Québec, sur les traces de l’histoire noire là-bas. Depuis, il a multiplié les projets, le dernier en date étant la traduction en français qu’il a lui-même mené du livre phare du philosophe américain Charles W. Mills « Le contrat racial ». Webster, de son vrai nom Aly NDiaye, est né d’un père sénégalais et d’une mère québécoise ; et aujourd’hui, il est devenu une voix qui compte, qu’il faut savoir écouter…Et c’est ce que l’on va faire aujourd’hui. UN REPORTAGE EN DEUX ÉPISODES DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY À VIVRE, À VOIR : - Découvrir la programmation éclectique du Mois de l’histoire des Noir.e.s sur le site de TOURISME MONTRÉAL https://www.mtl.org/fr/experience/mois-histoire-noirs - Suivre une visite guidée sur les traces de la présence et l’histoire noire à Montréal : BLACK MONTREAL EXPERIENCE https://blackmontrealexperiences.com/fr - Aller au MUSÉE MC CORD STEWART https://www.musee-mccord-stewart.ca/fr/, musée d’histoire sociale de Montréal - Faire un tour à Québec et suivre LES VISITES QC HISTORY X https://www.qchistoryxtours.ca/ mises en place par l’artiste et conférencier Webster - Découvrir L’ABC’S OF CANADIAN BLACK HISTORY https://dorothywilliams.ca/my-work/abc-project/ imaginé par l’historienne Dorothy Williams. En anglais. - En savoir plus sur la table ronde du MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIR.E.S https://www.moishistoiredesnoirs.com/. Édition 2024 - Découvrir le projet en ligne « Je suis Montréal », qui met en avant les communautés invisibilisées dans la société montréalaise. - Quelques statistiques publiques sur LES COMMUNAUTÉS NOIRES AU CANADA https://www.statcan.gc.ca/fr/quo/smr08/2024/smr08_278.    À LIRE :  - «L’ESCLAVAGE ET LES NOIRS À MONTRÉAL : 1760-1840 https://editionshurtubise.com/livre/l-esclavage-et-les-noirs-a-montreal-1760-1840/» de Franck Mackey. 2013. Éditions Hurtubise  - «BLACK IN MONTREAL 1628-1986: AN URBAN DEMOGRAPHY https://dorothywilliams.ca/books/» de Dorothy W. Williams. En anglais - «LE CONTRAT RACIAL https://memoiredencrier.com/catalogue/le-contrat-racial/» de Charles W Mills. Traduction française par Webster. 2022. Éditions Mémoire d’encrier - «LA PENDAISON D’ANGELIQUE. L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE AU CANADA ET DE L’INCENDIE DE MONTRÉAL https://afuacooper.com/» de Afua Cooper. 2007. Éditions De l’Homme   - «NORTH OF THE COLOR LINE https://uncpress.org/book/9780807871669/north-of-the-color-line/. Migration and Black resistance in Canada. 1870-1955» de Sarah-Jane Mathieu. 2010. Éditions University of North Carolina Press. En anglais - «LE GRAIN DE SABLE. OLIVIER LE JEUNE PREMIER ESCLAVE AU CANADA https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/grain-de-sable-le» de Webster et illustré par ValMo!. 2019. Éditions Septentrion - «FEAR OF A BLACK NATION RACE, SEX, AND SECURITY IN SIXTIES MONTREAL https://btlbooks.com/book/fear-of-a-black-nation», de David Austin. 2e Édition. 2023. Éditions AK Press. En anglais - «L’ESCLAVAGE AU CANADA https://static1.squarespace.com/static/5c1d171aaa49a1cd370a7a39/t/603e4a7b3fd64535718c2b30/1614695042701/Esclavage+au+Canada_FR.pdf». Une synthèse en PDF accessible et pédagogique écrite par Webster  - Un entretien avec MARCEL TRUDEL, PIONNIER DE L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE AU QUÉBEC https://www.erudit.org/fr/revues/cd/2004-n79-cd1045095/7187ac.pdf». Un article de Cap aux Diamants, la revue d’histoire du Québec. 2004 - Toutes les ressources sur l’histoire noire dans L’ENCYCLOPÉDIE CANADIENNE https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/black-history-in-canada-1900-1960.   À ÉCOUTER : - RÉSISTANCE https://www.rfi.fr/fr/podcasts/résistance/ : le balado sur les traces de Shadrach Minkins, par Webster. Produit par Radio Canada et disponible sur rfi.fr - LES 3 ÉPISODES DE NOTRE VOYAGE SUR LE CHEMIN DE FER CLANDESTIN https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200816-le-chemin-fer-clandestin-canada-1-3 au Canada, en Ontario. Une série Si loin si proche - La série audio « PORTRAITS DE NOIRS AU CANADA https://www.rcinet.ca/fr/balados/portraits-de-noirs-au-canada/» par Radio Canada Internationale.

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Mar 03, 2024
En quête d’histoire noire à Montréal #1

Dans la métropole cosmopolite et vibrante du Québec, des hommes et des femmes se sont mis en marche pour révéler et partager l’histoire noire de la ville et de la province. Suivons-les ! Quand on parle d’histoire noire et d’esclavage, le récit national canadien a longtemps fait la part belle au réseau abolitionniste du chemin de fer clandestin et à tous ces esclaves américains en fuite qui, au XIXè siècle, ont trouvé refuge au Canada. On les appelait les «  »,  ceux qui cherchent la liberté. Dans ce premier épisode, on vous propose d’aller à Montréal, à la rencontre de leurs dignes héritiers, «  » cette fois : des hommes et des femmes, Afro-Canadiens pour la plupart, chercheurs d’histoire qui ont décidé de remettre à sa juste place l’histoire des Noirs au Québec. Le passé esclavagiste a longtemps occupé une place particulière dans l’historiographie québécoise, entre omissions et arrangements avec un passé complexe et une vérité inconfortable. Mais les faits, comme nos chercheurs d’histoire, sont têtus. Et désormais, dans les rues du vieux Montréal ou de la Petite Bourgogne, fief historique de la communauté noire surnommé la « Harlem du Nord », on croise des visiteurs emmenés par un guide, tous en quête d’histoire noire. Dans la ville, des institutions culturelles s’interrogent aussi sur leurs pratiques ; cherchant à décoloniser leurs approches et à faire plus de place aux communautés historiquement marginalisées, en tête les Autochtones et les Noirs.  Révéler la présence noire dans une ville où plus de la moitié des Afro-Québécois a décidé de vivre, c’est une façon de faire le lien entre passé et présent de la ville, d’interroger le sort réservé, hier comme aujourd’hui, aux communautés noires, de faire la lumière sur les angles morts d’un récit national qui a longtemps occulté son passé d’esclavage et de ségrégation comme ses continuités. C’est enfin l’occasion de croiser des figures de la résistance noire particulièrement inspirantes.  UN REPORTAGE EN DEUX ÉPISODES DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY. AVEC: - Rito Joseph, guide conférencier à l’initiative des visites « Black Montreal Experience » - Aly Ndiaye alias Webster, auteur, rappeur, conférencier et activiste afro-québécois  - Dorothy Williams, historienne de référence sur la présence noire à Montréal, en particulier dans le quartier dit de la Petite Bourgogne  - Les équipes en visite du Musée McCord Stewart, musée d’histoire sociale de Montréal - Franck Mackey, historien spécialiste de l’esclavage des Noirs à Montréal.       À VIVRE, À VOIR :  - Découvrir la programmation éclectique du Mois de l’histoire des Noir.e.s sur le site de TOURISME MONTRÉAL https://www.mtl.org/fr/experience/mois-histoire-noirs - Suivre une visite guidée sur les traces de la présence et l’histoire noire à Montréal : BLACK MONTREAL EXPERIENCE https://blackmontrealexperiences.com/fr - Aller au MUSÉE MC CORD STEWART https://www.musee-mccord-stewart.ca/fr/, musée d’histoire sociale de Montréal - Faire un tour à Québec et suivre LES VISITES QC HISTORY X https://www.qchistoryxtours.ca/ mises en place par l’artiste et conférencier Webster - Découvrir L’ABC’S OF CANADIAN BLACK HISTORY https://dorothywilliams.ca/my-work/abc-project/ imaginé par l’historienne Dorothy Williams. En anglais et en français.  - En savoir plus sur la table ronde du MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIR.E.S https://www.moishistoiredesnoirs.com/. Édition 2024 - Découvrir le projet en ligne « JE SUIS MONTRÉAL https://www.untoldstoriesmtl.com/fr/siecles/19e-siecle », qui met en avant les communautés invisibilisées dans la société montréalaise.  - Quelques statistiques publiques sur LES COMMUNAUTÉS NOIRES AU CANADA https://www.statcan.gc.ca/fr/quo/smr08/2024/smr08_278.    À LIRE :  - « L’ESCLAVAGE ET LES NOIRS À MONTRÉAL : 1760-1840 https://editionshurtubise.com/livre/l-esclavage-et-les-noirs-a-montreal-1760-1840/ » de Franck Mackey. 2013. Éditions Hurtubise.  - « BLACK IN MONTREAL 1628-1986: AN URBAN DEMOGRAPHY https://dorothywilliams.ca/books/ » de Dorothy W. Williams. En anglais. - « LE CONTRAT RACIAL  https://memoiredencrier.com/catalogue/le-contrat-racial/» de Charles W Mills. Traduction française par Webster. 2022. Éditions Mémoire d’encrier. - « LA PENDAISON D’ANGELIQUE. L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE AU CANADA ET DE L’INCENDIE DE MONTRÉAL https://afuacooper.com/ » de Afua Cooper. 2007. Éditions De l’Homme.   - « NORTH OF THE COLOR LINE https://uncpress.org/book/9780807871669/north-of-the-color-line/. Migration and Black resistance in Canada. 1870-1955 » de Sarah-Jane Mathieu. 2010. Editions University of North Carolina Press. En anglais - « LE GRAIN DE SABLE. OLIVIER LE JEUNE PREMIER ESCLAVE AU CANADA  https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/grain-de-sable-le» de Webster et illustré par ValMo!. 2019. Éditions Septentrion. - « FEAR OF A BLACK NATION RACE, SEX, AND SECURITY IN SIXTIES MONTREAL https://btlbooks.com/book/fear-of-a-black-nation, de David Austin. 2e Édition. 2023. Éditions AK Press. En anglais - « L’ESCLAVAGE AU CANADA https://static1.squarespace.com/static/5c1d171aaa49a1cd370a7a39/t/603e4a7b3fd64535718c2b30/1614695042701/Esclavage+au+Canada_FR.pdf ». Une synthèse en PDF accessible et pédagogique écrite par Webster  - Un entretien avec MARCEL TRUDEL, PIONNIER DE L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE AU QUÉBEC https://www.erudit.org/fr/revues/cd/2004-n79-cd1045095/7187ac.pdf. Un article de Cap aux Diamants, la revue d’histoire du Québec. 2004 - Toutes les ressources sur l’histoire noire dans L’ENCYCLOPÉDIE CANADIENNE https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/black-history-in-canada-1900-1960.   À ÉCOUTER : - RÉSISTANCE https://www.rfi.fr/fr/podcasts/résistance/ : le balado sur les traces de Shadrach Minkins, par Webster. Produit par Radio Canada et disponible sur RFI.FR https://www.rfi.fr/fr/ - LES 3 ÉPISODES DE NOTRE VOYAGE SUR LE CHEMIN DE FER CLANDESTIN https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200816-le-chemin-fer-clandestin-canada-1-3 au Canada, en Ontario. Une série Si loin si proche - La série audio « PORTRAITS DE NOIRS AU CANADA  https://www.rcinet.ca/fr/balados/portraits-de-noirs-au-canada/» par Radio Canada Internationale.

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Feb 25, 2024
Le musée de l’histoire de l’immigration à Paris : le musée d’une histoire commune

Depuis des siècles, la France s’est battue, construite et réinventée grâce et avec ses étrangers, ses immigrés. C’est une vérité historique que rappelle le Musée national de l’histoire de l’immigration. Voyage à la découverte de son nouveau parcours permanent. Situé dans le 12è arrondissement de Paris, dans l’emblématique bâtiment colonial du Palais de la Porte Dorée, le Musée national de l’histoire de l’immigration a rouvert ses portes en juin 2023, après trois ans de travaux. Et dans sa nouvelle exposition permanente, le musée a décidé de placer l’histoire au centre, à travers onze dates repères de l’immigration et de l’histoire de France. Car ce qui s’y raconte, sur près de 1 800 m2 et avec plus de 600 objets, c’est bien l’histoire de la France et de ses immigrés, la France étant le plus ancien pays d’immigration en Europe.  De tout temps et partout, les migrations ont nourri, façonné le visage des peuples, des nations et des cultures du monde. De tout temps et partout, l’étranger, l’allogène, le nouvel arrivant a suscité, la crainte et le rejet, surtout en temps de crises et de repli. Dans ce parcours, le musée se propose de porter et de partager un autre regard sur l’immigration, en interrogeant comment les immigrés ont fait la France, comment ils ont été accueillis, perçus à travers le temps, comment le code de nationalité et les droits des étrangers ont évolué au gré de législations tantôt populistes, tantôt pragmatiques, souvent opportunistes. Nul doute en tout cas que de 1685, date du Code Noir et de l’exil huguenot, à l’engagement des troupes coloniales dans les deux guerres mondiales en passant par la résistance étrangère, le destin du pays et de toutes celles et ceux qui sont venu(e)s y trouver refuge, vivre, travailler et lutter, est commun. Et à l’heure de la loi dite « asile et immigration » et de l’annonce d’une révision historique du droit du sol à Mayotte, cette salutaire traversée de l’histoire permet de prendre de la hauteur et du recul. EN SAVOIR PLUS : - SUR LE PARCOURS PERMANENT https://www.histoire-immigration.fr/exposition-permanente/le-musee-d-une-histoire-commune du Musée national de l’histoire de l’immigration - SUR LES EXPOSITIONS TEMPORAIRES ET ACTIVITÉS DU MUSÉE https://www.histoire-immigration.fr/ - SUR L’AFFICHE ROUGE ET LE COMBAT DE MISSAK MANOUCHIAN https://www.histoire-immigration.fr/les-etrangers-dans-les-guerres-en-france/l-affiche-rouge, résistant arménien communiste entré au Panthéon le 21 février 2024, avec ses compagnons de résistance.

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Feb 18, 2024
Jean Malaurie, dernier roi de Thulé

L’ethno-géologue français, écrivain, éditeur, explorateur et personnalité polaire majeure s’est éteint cette semaine à l’âge de 101 ans. Derrière lui, il laisse une œuvre, une empreinte immenses.  Son nom restera à jamais associé au grand désert blanc de l’Arctique, à ses peuples : les Inuits ainsi qu’à Thulé. Né dans l’entre-deux guerres, Jean Malaurie savait dans sa chair ce que « résister » et « oser » voulait dire ; lui, le jeune réfractaire au STO qui va fuir et lutter dans le Vercors durant la Seconde Guerre ; lui, le premier Européen à atteindre le Pôle géomagnétique Nord en 1951, qui va mener ensuite plus de 30 expéditions polaires, souvent en solitaire ; lui, le fondateur de la collection « Terre Humaine » qui deviendra une voix indispensable, puissante de l’Arctique… « Oser, Résister », c’était le nom du livre qu’il venait de publier quand en 2018, nous sommes allés le rencontrer chez lui, à Dieppe. Il avait alors 96 ans. Et cette semaine, on vous propose d’écouter, de réécouter cet échange où Jean Malaurie, colosse à la tête solide et le verbe haut, revient sur les grandes étapes de sa vie. Une vie de géant, pavée d’honneurs mais surtout de combats. Avec au centre : la défense des peuples autochtones et animistes du grand Nord. À LIRE : - «  » Jean Malaurie. Éditions Plon. Collection Terre Humaine. 2022 - «  » Jean Malaurie. Éditions CNRS. 2018 - «  ». Jean Malaurie. Éditions Chêne, 2016 - «  », Jean Malaurie. Pocket. Terre Humaine Poche. 5ème édition. 2001. À VOIR : - , une série documentaire de Jean Malaurie. INA productions.

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Feb 11, 2024
En route avec Thelma et Louise

Road-trip à travers les grands espaces du Sud-Ouest américain, à bord d’une antique Ford Thunderbird, en suivant la route empruntée par les deux héroïnes de ce film culte américain. Quand on part en virée entre amies aux États-Unis, on dit qu’on est «  », ce qui en dit long sur la postérité des deux héroïnes du film de Ridley Scott sorti en 1991. Ce road-movie, qui débute en virée joyeuse pour finir en cavale tragique et puissante, en aura pourtant envoyé plus d’une sur la route. C’est le cas de Marine Sanclemente et Catherine Faye, deux autrices françaises nomades qui ont décidé un jour de partir sur les traces de Thelma et Louise sur un coup de tête et de sang, puis d’accélérateur… De cette échappée américaine, à l’ombre tutélaire de Thelma et de Louise, en épousant le trajet fictionnel de ces deux personnages, de l’Arkansas à l’Arizona, elles en ont tiré un récit écrit à 4 mains : «  » publié en France, aux Éditions Paulsen. En chemin, Catherine et Marine croisent et convoquent d’autres femmes bien réelles cette fois : Kadena la pompiste, Jan la bimbo armée jusqu’aux dents, Sheida l’Iranienne de Tulsa, Gloria, Mabel, Daisy ou encore Sunny, rescapée de l’emprise d’un gourou charismatique et violeur.  Échapper, réchapper au patriarcat et à l’emprise machiste pour mieux exister pleinement, librement sur la route, c’est la trame, le motif du film « Thelma et Louise » que viennent aussi interroger Marine et Catherine dans leur livre, dans une ère certes post #MeToo mais dans une réalité américaine à la sauce red-neck qui n’a décidément pas renoncé à Trump. Leur récit, émaillé de réflexions sur le consentement et les contraintes faites aux femmes et à leur corps, fait aussi office de serment d’amitié entre les deux voyageuses, d’ode au voyage et à ses vertus: la curiosité et l’émancipation en tête, quoiqu’il arrive…sur la route. À LIRE : - «  », de Catherine Faye et Marine Sanclemente. Éditions Paulsen - «  », de Catherine Faye et Marine Sanclemente. Éditions Paulsen. À ÉCOUTER : - Notre échange avec les deux autrices autour D’ODETTE DU PUIGEAUDEAU ET MARION SÉNONES, AVENTURIÈRES DES SABLES https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20210618-odette-du-puigaudeau-et-marion-sénones-aventurières-des-sables.

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Feb 04, 2024
La pétanque, une passion béninoise

En septembre 2023, le Bénin a accueilli la 50è édition des championnats du monde de pétanque. Mais déjà, bien avant cet évènement qui a réuni 37 nations à Cotonou, le pays avait déclaré sa flamme au jeu de boules provençal. Dans les rues de Porto Novo, Cotonou ou Abomey, il n’est pas rare de croiser sur des boulodromes improvisés des joueurs et des joueuses passionnés, en plein palabre pour savoir qui a emporté le point. Car au Bénin, la pétanque est devenue une affaire sérieuse, un sport national qui a vu émerger des titres et des champions qui ont su se rapprocher tout près du bouchon et fait de leur pays un vice-champion. En 2016 d’abord, après avoir battu la France en triplette masculine, la discipline reine ; puis en septembre 2023, en doublette pendant la compétition qui s’est tenue justement à Cotonou, à ciel ouvert, à l’ombre de sa grande Amazone. Surtout- et c’est ce que la rue nous apprend-, ce jeu accessible, ouvert à tous, est devenu un loisir populaire et fédérateur dans le pays, comme ailleurs sur le continent, que ce soit à Madagascar, au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire. Arrivée sur le continent dans les valises des Marseillais pendant la colonisation, la pétanque n’est pas qu’une passion béninoise, mais depuis les derniers championnats de Cotonou, on voit bien qu’elle est là-bas un motif de ferveur et d’élan national.  Voyage entre le club mythique PCZAM de Cotonou et les terrains de boule de rue, à la rencontre de passionné.e.s d’hier et d’aujourd’hui, qui tirent et qui pointent. UN REPORTAGE DE RAPHAËLLE CONSTANT.  

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Jan 28, 2024
Au pays des Przewalski

Le Causse Méjean est un pays montagnard, de pierres et de landes rases qu’on dit grandiose, austère, balayé par les vents et les solitudes. C’est là, depuis 30 ans, que l’association française Takh, soit « esprit » ou « cheval sauvage » en mongol, a implanté un troupeau de petits chevaux trapus, de couleur brun clair striés d’une raie de mulet noire le long de la colonne vertébrale. Ces équidés, uniques en leur genre, ressemblent étonnement aux chevaux préhistoriques que l’on retrouve sur les peintures rupestres et portent le nom d’un explorateur russe « Przewalski », qui un jour, au 19e siècle, a croisé leur route en Asie Centrale et les a fait connaître en Europe. Depuis les années 1960, la race, originaire d’Asie centrale, s’est éteinte à l’état sauvage mais elle a survécu dans des zoos avant d’être introduite en Lozère puis réintroduite en Mongolie, avec le concours des autorités mongoles. Et depuis 2020, l’association Takh développe un projet de centre scientifique et écotouristique, à destination du grand public. Sur le Causse Méjean, l’observation à bonne distance de ces chevaux qui s’épanouissent ici sans aucune intervention humaine, offre un voyage dans l’espace, jusqu’en Asie Centrale mais aussi dans le temps, à une époque où des millions de chevaux vivaient encore à l’état sauvage. Elle permet aussi de comprendre leurs enjeux de survie, leurs relations sociales, leur rôle dans l’écosystème et comment ces chevaux façonnent le territoire, tout en interrogeant le bien être-animal. Ce qui à l’heure de l’Anthropocène, cette nouvelle ère où l’humain a bouleversé le monde en se pensant au-dessus de tout, permet de décentrer le regard et qui sait, de remettre l’homme à sa place…  Au pays des Przewalski, nous regardons les chevaux et eux, nous apprennent à regarder le monde autrement. UN VOYAGE SONORE DE SIBYLLE D’ORGEVAL. EN SAVOIR PLUS : - Sur L’ASSOCIATION TAKH https://www.takh.org/ et son centre scientifique et écotouristique des chevaux de Przewalski situé au Villaret.

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Jan 21, 2024
Pétaouchnok(s) : du bout du monde au milieu de nulle part

Exprimer le lointain, le bout du monde, c’est souvent une affaire d’imagination que l’on retrouve dans beaucoup de langues. En français, on parle de Pétaouchnok ou de Perpète-Les-Olivettes. Au Québec, ce sera Saint-Glinglin-Meuh-Meuh, aux USA Kalamazoo ou Foufnie-Les-Berdouilles côté belge. Parfois on invente ces lieux, on les rêve ou on les méprise. Parfois, ils existent vraiment sur la planète et valent plus que le détour. Pétaouchnok, c’est un nom qui sonne comme une lointaine ville russe. Une expression, un nom pour dire en français le coin paumé, perdu, presque arriéré. Plutôt péjoratif, ce nom, comme d’autres, a le mérite, à sa seule évocation, de vous envoyer loin, ailleurs. Pétaouchnok, c’est un peu le « schmilblick » appliqué à la géographie : un machin, un truc un peu indéterminé qui ne sert absolument à rien et qui donc peut servir à tout ! Les pétaouchnoks c’est pareil : c’est nulle part et partout à la fois… Entre curiosité linguistique, réflexions politiques et poétiques sur les représentations des ailleurs et le pouvoir des marges, l’anthropologue, chercheur au CNRS Riccardo Ciavolella s’est donc penché sur cette affaire de pétaouchnoks à travers le monde. Et dans son atlas « imparfait » et très personnel des bouts du monde, il en recense 81, cherchant à étayer, documenter la réalité de ces lieux, en puisant dans l’étymologie, l’histoire, la littérature, le cinéma et tout un tas d’expressions idiomatiques populaires collectées sur tous les continents. Au gré de ces escales au bout du monde, l’auteur déconstruit la chose et nous invite au décentrement. Il interroge ainsi le centralisme dans un rapport ville-campagne manifestement archaïque, nous rappelle comment les stéréotypes et préjugés coloniaux ont façonné des perceptions entrées dans le langage courant qui, aujourd’hui encore, ont la peau dure. Par exemple, Tombouctou, Tataouine, Bab-El-Oued sont usités en français pour exprimer ce qui est loin, de manière souvent stigmatisante. De la pampa argentine à la brousse africaine ou le bush australien, voyage entre imaginaire et réalité dans des bouts du monde qui en sont aussi le centre, notamment pour ceux qui les habitent.   EN SAVOIR PLUS : - Sur le livre « PÉTAOUCHNOK(S). DU BOUT DU MONDE AU MILIEU DE NULLE PART » https://www.editionsladecouverte.fr/petaouchnoks-9782348081187, de Riccardo Ciavolella. Éditions La Découverte. - Sur LE MINI-SITE CRÉÉ PAR RICCARDO CIAVOLELLA https://petaouchnoks.com/ truffé de liens et de ressources vidéo, audio et documentaire. - Sur « UNE HISTOIRE DES LOINTAINS » https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20230205-une-histoire-des-lointains, notre rencontre avec Georges Vigarello disponible en podcast.

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Jan 14, 2024
Port-Cros, l’île aux trésors

Au large de Hyères, dans le sud de la France, ce confetti de 7 km2 est un bijou de nature sauvage et d’histoire(s). C’est là, dans cet ancien repaire de pirates, qu’est né le Parc National de Port-Cros, il y a 60 ans. Un nouvel épisode de notre série à la découverte des parcs nationaux français. Port-Cros est un écrin de verdure et de criques baignant dans les eaux turquoises de la Méditerranée, un repaire de dauphins, de baleines ou de gros mérou et le paradis de la posidonie, cette plante à fleurs indispensable à la vie marine en Méditerranée. Car depuis 1963, Port-Cros est devenu Parc National, le premier parc marin d’Europe : un statut qui l’a rendu pour ainsi dire intouchable, et qui s’est ensuite étendu, dans d’autres mesures, aux îles voisines de Porquerolles et du Levant, ainsi qu’à des zones côtières du continent, juste en face.  Préservée de la spéculation immobilière et de la très forte empreinte humaine qui existe ailleurs sur les côtes méditerranéennes, cette île est un sanctuaire sans voitures ni grandes routes, mais un sanctuaire habité. Durant l’hiver, les Port-Crosiens se comptent sur les doigts d’une main, voire deux, mais ce sont bien ces quelques familles qui s’y maintiennent, qui ont fait l’histoire de l’île et le trésor qu’elle est encore aujourd’hui. Sur Port-Cros, les gardiens du trésor sont les agents du parc national. Ils assurent l’entretien des sentiers, la veille scientifique, la protection des lieux, en mer comme sur terre, mais aussi l’information et le guidage des visiteurs qui viennent randonner ici, pour la plupart à la journée. Entre mer et sentiers, voyage dans cette île unique avec les agents du parc et de rares habitants qui résistent, par amour de l’île, aux appels du continent.  UN REPORTAGE DE VLADIMIR CAGNOLARI INITIALEMENT DIFFUSÉ EN JUIN 2023 À LIRE - «», de Pierre Buffet, éditions Claire Paulhan 2014 - «», de Claire Paulhan, éditions Claire Paulhan 2021. POUR ORGANISER VOTRE VOYAGE  - Le site du PARC NATIONAL DE PORT-CROS https://www.portcros-parcnational.fr/fr concentre de nombreuses informations utiles sur la biodiversité de l’île, son histoire et la réglementation en cours  - Le site de VISIT VAR https://www.visitvar.fr/var/paysages/porquerolles-port-cros-le-levant/, office de tourisme du Var, renseigne notamment sur les rares hébergements sur place. Pensez à réserver en avance… - Depuis la ville d'Hyères, la COMPAGNIE DE FERRY TLV https://www.tlv-tvm.com/ dessert Port-Cros tous les jours - Pour ceux qui viendraient en voilier, le Parc a mis en place, au large de Bagaud et Port-Cros, une ZONE DE MOUILLAGES ET D’ÉQUIPEMENTS LÉGERS https://www.portcros-parcnational.fr/fr/des-decouvertes/sejourner/la-zmel-de-bagaud, afin de limiter l’impact des ancres marines sur les fonds marins. Réservation de votre bouée en ligne obligatoire. 

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Jan 07, 2024
Une cabane à soi

Avec l’autrice québécoise Gabrielle Filteau-Chiba, on va prendre le bois. Direction le Kamouraska, les épinettes et une cabane solitaire au bord de la rivière tel un refuge pour écrire, renouer et lutter. Un jour, à l’aune de ses 26 ans, Gabrielle Filteau-Chiba a décidé de quitter le confort étroit de sa ville Montréal et son poste de traductrice, pour aller vivre seule en ermite au cœur de la forêt boréale, dans une cabane sans électricité, eau courante ni réseau téléphonique. La cabane, c’est d’abord un rêve d’enfance, de repli nourricier et de refuge un peu secret, pour l’imaginaire et les grands rêves qu’on ne s’avoue qu’à soi. Et pour la Québécoise Gabrielle Filteau-Chiba, la cabane, sa cabane dans le Kamouraska où elle va finalement passer trois ans, sera le lieu d’une reconquête personnelle, la réappropriation d’un vaste territoire sauvage souvent préempté par les hommes et le point de départ de sa vie d’écrivaine, la plume trempée dans l’eau d’érable et des rivières.  Depuis, nourrie de ses trois années passées dans le grand silence boréal, au plus près du vivant, parmi les lynx et les coyotes, la trentenaire a publié trois romans écoféministes qui ont rencontré le succès au Québec, en France et au-delà dans le monde. Son premier livre « Encabanée », un roman aux allures de journal intime fiévreux, est venu renouveler à sa manière le genre des récits de cabane, un genre qui, de Henry David Thoreau à Sylvain Tesson, était surtout l’apanage des hommes. « Sauvagines », son deuxième ouvrage, questionne et dénonce le braconnage et le rapport à la faune sauvage qu’entretient le Québec de sa fondation, au temps des coureurs des bois de la Nouvelle France, à nos jours. « Bivouac » son dernier livre, raconte quant à lui, la lutte collective de citoyens et d’éco-warriors pour la défense de pins centenaires contre un projet d’oléoduc, une lutte que l’autrice a elle-même connue et menée dans le Kamouraska. Bien qu’elle ait recours à la fiction, la trajectoire de Gabrielle Filteau-Chiba comme son rapport intime, poétique à la forêt boréale irriguent ses romans plus vrais que nature, à fleur de peau et de lichen. Et au fil des pages de ce triptyque ardent, l’écrivaine invite le lecteur à se plonger en forêt, à mieux la connaître, à la défendre aussi. Ce qu’elle fait elle-même, achetant pour la protéger, des hectares de forêt avec ses droits d’auteurs tirés de son œuvre déjà traduite en six langues. Une œuvre qui dit, crie parfois, le besoin d’enracinement, de poésie et de grande nature, de justice sociale et climatique d’une femme et peut-être de toute une génération. BIBLIOGRAPHIE - «  », Gabrielle Filteau-Chiba. 2021. Éditions Le mot et le Reste. Édition Folio Poche en 2022. - «  », Gabrielle Filteau-Chiba 2021. Éditions Stock. - «  », Gabrielle Filteau-Chiba. 2022. Éditions Stock.   PLUS D’INFOS - Sur le premier épisode de notre série EN RETRAIT DU MONDE, RÉCITS DE CABANES ET DE REFUGES https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20201218-en-retrait-du-monde-1-2-récits-de-cabanes-et-de-refuges.

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Dec 31, 2023
Sur le chemin des vierges enceintes

On part à la découverte d’un chemin original, tracé par la photographe Viviane Lièvre et l’écrivain nomade français Jean-Yves Loude. Ensemble, les deux ethnologues sont partis du Puy-en-Velay jusqu’en Galice en passant par le Portugal, en quête de vierges enceintes, faisant du voyage une quête de vérité, de justice et d’égalité. Après nous avoir emmené sur les traces des mémoires silenciées des Afriques, dans le monde lusophone, des Açores à Lisbonne, ou sur le continent africain, l’écrivain nomade français Jean-Yves Loude publie aux Éditions Chandeigne son dernier récit «». Pour ce livre, Jean-Yves Loude s’est longuement plongé avec la photographe et ethnologue Viviane Lièvre dans les textes saints, dans le Nouveau Testament, ses évangiles canoniques mais aussi apocryphes, avant de se lancer physiquement en voyage, en quête de représentations bien particulières de la Vierge Marie, le ventre rond, enceinte, allaitante ou parturiente. Des statuettes parfois disparues ou cachées car jugées « irregardables » par le Concile de Trente en 1563. Pour lui comme pour sa compagne Viviane, ce voyage va alors prendre des allures de jeu de pistes entre la France, le Portugal et l’Espagne, en quête de ces statuettes qu’il faut aller chercher dans les recoins de l’histoire, dans des églises, des musées ou des chapelles isolées. Chemin faisant, sur cette voie de Compostelle bien à eux, nos deux inspecteurs-voyageurs remontent aux sources du discours misogyne de l’Église et interrogent la faiblesse du rôle dévolu aux femmes, à commencer par Marie, une figure pourtant populaire qui a su traverser les âges et les interdits. EN SAVOIR PLUS : - Sur le récit de Jean-Yves Loude, paru aux ÉDITIONS CHANDEIGNE. https://editionschandeigne.fr/livre/le-chemin-des-vierges-enceintes-une-autre-voie-pour-compostelle/ - SUR LE CHEMIN DES VIERGES ENCEINTES http://le-chemin-des-vierges-enceintes.org/, un site internet avec près de 450 photos de Viviane Lièvre vient compléter le livre.  

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Dec 24, 2023
Le Parc national de la Vanoise : repaire sauvage

Premier parc national né en France, le Parc de la Vanoise, situé entre les hautes vallées de la Maurienne et de la Tarentaise, célèbre cette année ses 60 ans. L’occasion d’aller fouler la roche et tutoyer les sommets mais aussi de reprendre le fil de l’histoire parfois mouvementée de ce parc savoyard. Parmi les montagnes couronnées de neige ou de glace et de larges vallées pastorales truffées de lacs et d’animaux sauvages, c’est un monde en soi qui se révèle au fil de la marche. Ce monde animal, minéral et végétal est intégralement protégé sur 535 km2 depuis 1963 et représente un repaire pour toute une faune de montagne :  bouquetins, chamois, marmottes, tétras-lyres, renards, chouettes, gypaète barbu ou aigle royal. C’est d’ailleurs au départ pour protéger le bouquetin qu’est né le Parc de la Vanoise, un parc national fondateur à sa manière des dix autres qui vont suivre en France. Il est également fondateur d’une certaine politique publique de conservation de la nature comme des luttes et des tensions qu’un tel espace naturel réglementé suscite à travers le temps. En Vanoise, on trouve 107 sommets, 52 refuges, 400 km de sentiers balisés et 28 communes situées dans la zone périphérique du Parc. Et chaque année, plus de 500 000 amateurs de pleine nature et de marche le visitent. Après les Cévennes, les Calanques, la Guyane ou Port Cros, nouvel épisode de notre série de voyages à travers les parcs nationaux français. UN REPORTAGE DE RAPHAËLLE CONSTANT.   EN SAVOIR PLUS : - Sur LE PARC NATIONAL DE LA VANOISE https://www.vanoise-parcnational.fr/fr - Sur LA DESTINATION SAVOIE-MONT BLANC https://www.savoie-mont-blanc.com/ - Sur LA FAUNE, FLORE ET FONGE DU PARC http://biodiversite.vanoise-parcnational.fr/ qui abrite plus de 7 000 espèces (faune, flore, fonge) - Sur L’AFFAIRE DITE DE LA VANOISE (1969-1971) https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-1-page-82.htm - Sur LA BIODIVERSITÉ EN SAVOIE https://www.biodiversite-savoie.org/.

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Dec 17, 2023
Marrons de Guyane #2 : les enfants du fleuve

Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante.  En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans.  Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname.  Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué.  Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises.  Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier.  Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise. UNE SÉRIE EN 2 ÉPISODES DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY.      EN SAVOIR PLUS : - SUR LE MARRONNAGE EN GUYANE. https://hist-geographie.dis.ac-guyane.fr/IMG/pdf/livret-marronnage-v8.pdf Un document pédagogique illustré et synthétique. En PDF - Sur LES DIFFÉRENTES RÉSISTANCES À L’ESCLAVAGE EN GUYANE https://bibliotheques.ctguyane.fr/FRANCONIE/doc/SYRACUSE/765458/les-resistances-a-l-esclavage-en-guyane-xviie-xixe-siecles-sarah-ebion-philippe-guyot-lydie-ho-fong-?_lg=fr-FR. L’ouvrage édité par le Jeune Historien Guyanais aux ÉDITIONS IBIS ROUGE https://www.editions-orphie.com/118-editions-ibis-rouge - « MAROONS IN GUYANE, PAST, PRESENT, FUTURE » http://www.richandsally.net/maroons_in_guyane__past__present__future_.htm, l’ouvrage de référence des historiens Richard et Sally Price. Il a été réédité dans une version actualisée en 2022 aux Éditions « University of Georgia Press » - LE CENTRE CULTUREL « MAMA BOBI » https://www.facebook.com/C.C.F.Mama.Bobi.officiel/?locale=fr_FR œuvre depuis des décennies pour la connaissance et le partage des cultures des gens du fleuve, des Bushinengué - Sur l’Ouest guyanais, ses peuples et ses enjeux, actuels comme passés :  LE BLOG « UN TÉMOIN EN GUYANE » ANIMÉ PAR JOËL ROY, https://www.un-temoin-en-guyane.com/bienvenue-sur-le-blog-d-un-temoin-en-guyane militant associatif et ancien enseignant installé en Guyane. - Sur l’art Tembe et les marrons de Guyane : deux expositions s’étaient tenues en 2022 et 2023 à Paris. À LA MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE https://www.mal217.org/en/expositions/marronnage et à LA GALERIE DOMINIQUE FIAT https://www.dominiquefiat.com/expositions/marronnages-tembe-et-photographies-des-guyanes-aujourdhui/ - Sur LE TRAVAIL DE L’ARTISTE TEMBE FRANKY AMETE https://csmart.ewag.fr/2022/01/03/franky-amete-tembe/. Un article récent sur son travail et sa trajectoire - Sur l’odyssée des Boni, un groupe Bushinengué venu du Surinam jusqu’en Guyane française : le livre de référence : «  https://journals.openedition.org/lhomme/9891 », paru aux Éditions Ibis Rouge, 2004. Par l’historien Jean Moomou - Les Bushinengue, en images. À travers LE TRAVAIL DU PHOTOGRAPHE ITALIEN NICOLA LO CALZO http://www.nicolalocalzo.com/en/home#145.

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Dec 10, 2023
Marrons de Guyane #1 : le temps des résistances

Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante.  En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans.  Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname.  Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué.  Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises.  Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier.  Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise. UNE SÉRIE EN 2 ÉPISODES DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY. 

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Dec 03, 2023
Fridtjof Nansen, l'explorateur diplomate

Comment passe-t-on de champion de ski à Prix Nobel de la Paix ? De héros polaire à créateur d’un statut pour les réfugiés ? C’est la question à laquelle s’efforce de répondre l’écrivain français Alexis Jenni, auteur d’une réjouissante biographie consacrée à l'explorateur norvégien passé diplomate. Héros dans son pays la Norvège, Fridtjof Nansen (1861-1930) occupe une place de choix dans le panthéon des grands explorateurs pionniers des Pôles. À son palmarès, on peut notamment citer sa traversée à ski de 1888, la première d’est en ouest du Groënland alors que son cœur, l’inlandsis est encore largement inexploré. Aussi et surtout, Nansen a été le chef d’expédition tenace et visionnaire à l’initiative de la folle odyssée de 3 ans du Fram, un navire enserré dans la glace et conçu spécialement à cet effet. Cette expédition va alors mettre à jour la dérive transpolaire et l’existence d’un fort courant marin sur l’océan Arctique. Après de tels exploits, le Norvégien épris d’aventures, de sciences et d’idéaux va ensuite mettre en place, au sortir de la Première Guerre Mondiale, le passeport Nansen : un document unique qui va représenter la première véritable mesure de protection des réfugiés dans l'histoire du droit international et sauver pour ainsi dire des milliers de vies. Dans les nombreux portraits sépia qui existent de Fridtjof Nansen, il apparaît toujours impeccable, le regard perçant, direct, jamais fuyant, laissant deviner une personnalité sûre d’elle, sérieuse, un brin austère peut-être. Dans ses écrits et journaux de bord, il exprime par contre une vraie sensibilité pour l’environnement arctique, ses lumières, la force de ses paysages comme pour les Inuits qui les peuplent. Toute sa vie, il va d’ailleurs louer le génie autochtone et s’inspirer pour ses expéditions de leurs techniques de vie en milieu polaire tout en condamnant les méfaits de la colonisation. Figure romanesque, romantique et engagée, l’explorateur est donc loin du monolithe héroïque qu’on a voulu forger à son sujet. Une dualité riche, complexe et une trajectoire de vie hors du commun qui mérite le voyage.   UNE RENCONTRE AVEC ALEXIS JENNI, AUTEUR DE « » INITIALEMENT DIFFUSÉE LE 26 MARS 2023.   À LIRE : - «  », d’Alexis Jenni. Éditions Paulsen. 2022 - «  », de Fridtjof Nansen. Une version richement illustrée du récit de l’odyssée du Fram, paru aux Éditions Paulsen. 2014 - «  », d’Alexis Jenni. Le récit de LA VIE DU GRAND NATURALISTE AMÉRICAIN JOHN MUIR https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200308-john-muir-vagabond-pionnier-écologie est paru en poche aux Éditions Paulsen. 2022 - «  », de Clément Baloup. La vie et le parcours de John Muir adapté en BD et paru aux Éditions Paulsen. 2022.  

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Nov 26, 2023
Rêves d’Icare

Voyage dans les terres du ciel, en compagnie de pionniers qui, un jour, ont fait le rêve de chevaucher les nuages et voler comme des oiseaux… ou presque. Funambules de l’extrême et du vide, ingénieurs ingénieux, inventeurs cocasses et intrépides, ils et elles ont fait fi de la gravité et du danger pour se lancer dans les airs. Et pour cela, ils et elles ont inventé des tas de machines et de procédés, du ballon au vol tracté, du vol à voile ou planeur au deltaplane en passant par le parapente. Ces pionniers et aventuriers du vol non motorisé forment ainsi une curieuse famille que nous présente l’auteur français Gérard Guerrier dans son dernier livre « Rêves d’Icare » paru aux Éditions Paulsen. Et dans leurs trajectoires souvent méconnus, on retrouve tous les ingrédients d’une bonne histoire: du rêve d’abord, une bonne dose de folie et d’imagination au service d’inventions parfois farfelues, de la joie pure aussi, presque enfantine de signer une première dans les airs, et puis du tragique, car bon nombre de ces pionniers vont y laisser des plumes.  Regarder les oiseaux voler et s’imaginer en faire de même, c’est une obsession toute terrestre, un des rêves, disons les plus vieux de l’humanité. Et voyager au gré de ceux qui ont cherché à le réaliser, c’est aussi un peu, voler à leurs côtés… AVEC GÉRARD GUERRIER, auteur de  «  », paru aux Éditions Paulsen.

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Nov 19, 2023
Par monts et par mots avec Louis Meunier

Depuis plus de 20 ans, l’écrivain et documentariste français arpente les montagnes d’Orient. Il vient de publier un recueil de nouvelles tel une ode chorale et sensible à ces montagnes et tous ceux qui les peuplent. «   dit le proverbe afghan. Au gré de ses multiples voyages sur les sentes escarpées des montagnes d'Asie Centrale, des replis de l’Hindou Kouch jusqu’au Pamir en passant par le Ladakh ou les monts Zagros, entre Iran et Irak, Louis Meunier a emprunté d'innombrables sentiers, en quête d'histoires et d'une certaine vérité du monde. Ces chemins vont l’amener à suivre des nomades d’Iran en transhumance, des cavaliers afghans dans une partie fiévreuse de Bouzkachi, ce polo des hauts plateaux, ou des alpinistes, afghans toujours, partis à l’assaut du Mont Noshaq.  «  , c’est d'ailleurs le titre de son dernier livre, un recueil de nouvelles inspirées de ses multiples voyages, où Louis Meunier nous entraîne à la découverte d’hommes et de femmes libres et fiers, ivres d’espoirs et d’immensités, des montagnards au cœur pur, enfants des hauteurs et du grand air. Tandis qu'en contrebas, depuis des siècles, se joue le grand désordre des Empires et de l'Histoire.  Sur les cartes, les montagnes font souvent office de frontières ou de lisières. Mais sous les mots de Louis Meunier, elles deviennent aussi traits d’union, tout en demeurant sanctuaires ou refuges à ciel ouvert. Parce que ces montagnes d’Orient sont finalement le centre de sa vie et de sa propre quête de liberté, de ses récits, mieux, du monde ! UNE RENCONTRE INITIALEMENT DIFFUSÉE LE 20/03/2022. À LIRE :   de Louis Meunier. ÉDITIONS CALMANN-LÉVY https://calmann-levy.fr/livre/si-haute-soit-la-montagne-9782702184196, 2022    de Louis Meunier. Éditions Kero, 2018   de Louis Meunier. Éditions Kero, 2014.   À VOIR :  , ZED & Taimani Films Productions, 2020   ,Taimani Films Production, 2017   , Zycopolis Productions, 2016   , Taimani Films Production, 2012    , Taimani Films et Memento Productions, 2011.   EN SAVOIR PLUS : - Sur l'épopée équestre de Louis Meunier et son livre « https://www.rfi.fr/fr/emission/20140830-cavaliers-afghans LES CAVALIERS AFGHANS https://www.rfi.fr/fr/emission/20140830-cavaliers-afghans ». https://www.rfi.fr/fr/emission/20140830-cavaliers-afghans SI LOIN, SI PROCHE https://www.rfi.fr/fr/emission/20140830-cavaliers-afghans, 29/08/2014.  - Sur l'espace d'expression pour les Afghans sur le site en persan de RFI : « https://www.rfi.fr/fa/پژواک-افغانستان/20220203-پژواک-افغانستان-روزنامۀ-اخبار-و-افکار-شماست ÉCHO D'AFGHANISTAN https://www.rfi.fr/fa/پژواک-افغانستان/20220203-پژواک-افغانستان-روزنامۀ-اخبار-و-افکار-شماست » https://www.rfi.fr/fa/پژواک-افغانستان/20220203-پژواک-افغانستان-روزنامۀ-اخبار-و-افکار-شماست.   EN IMAGES

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Nov 12, 2023
L'Amérique, selon Eddy L. Harris

Depuis plus de 30 ans, à travers ses récits et ses voyages, l’écrivain interroge l'Amérique, son histoire, ses blessures et son racisme. Dans les années 80, l’Américain Eddy L. Harris décide à 30 ans de se lancer seul, en canoë, sur le Mississippi pour voir « de quel bois il était fait », cherchant dans ses eaux troubles le reflet de sa propre histoire et celle de son pays: les États-Unis. À l’issue de ce voyage initiatique sur près de 4 000 kilomètres, il va publier « », son premier livre devenu par la suite un classique des récits de voyage. Il a aussi relevé le défi qu’il s’était lancé, résumé à sa manière par son vieil oncle Robert : « . ». Trente ans plus tard, l’écrivain noir américain repart seul sur ce fleuve mythique, immense, qui coule du Nord au Sud et traverse pas moins de 10 États, charriant la mémoire de la colonisation et de l’esclavage dans un pays hanté par ses blessures raciales. De ce nouveau voyage, il en tire un récit, « », publié en 2022 en France. On y croise pêle-mêle l’ombre de Mark Twain et d’Obama, des barges obèses signes d’une industrialisation effrénée autour du fleuve, des descendants d’autochtones amérindiens et d’autres oiseaux -les tourtes voyageuses- eux aussi décimés par le colon européen avide de prises et de conquête. Chemin faisant, à coups de pagaie et de réflexions puissantes sur ce qu’être Noir signifie encore aujourd’hui aux États-Unis, l’écrivain trace sa route et creuse son sillon profond. Car entre ces deux livres, Eddy L. Harris a parcouru et écrit le monde, de Harlem où il a vécu un temps, en passant par le Vieux Sud américain, l’Afrique et la France où il a désormais élu domicile. UNE RENCONTRE À L’OCCASION DU FESTIVAL AMERICA EN SEPTEMBRE 2022, INITIALEMENT DIFFUSÉE LE 02/10/2022.   QUELQUES OUVRAGES D’EDDY L. HARRIS : - «  ». 2022. Éditions Liana Levi - «  ». 2020. Éditions Liana Levi. (Publication originale : 1988) - «  ». 2009. Éditions Liana Levi - «  ». 2007. Éditions Liana Levi.

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Nov 05, 2023
Sur la piste des ethnies minoritaires au Sénégal Oriental

Ils et elles sont Bédick, Bassari, Coniagui et Dialonké : quatre communautés du Sénégal Oriental mises à l’honneur par le Festival des Ethnies Minoritaires, dont la 6è édition s’est tenue en février dans la région de Kédougou. Au sud-est du Sénégal, non loin de la Guinée et du Mali voisins, se trouve un trésor national de musiques, de danses et de traditions qui font la grande diversité culturelle du pays. Ce trésor porte ici le nom d’ethnies minoritaires qui s’enracinent et résistent loin des grands centres urbains, dans des cultures animistes ancestrales et fascinantes. À l’occasion du Festival des Ethnies Minoritaires organisé en février 2023 par l’Association des Minorités Ethniques, elle-même soutenue par l’ONG française de coopération internationale Tetraktys, on découvre la force, la persistance mais aussi la fragilité de ces cultures. Et en voyage en Pays Bassari, dans des terres de savanes boisées, de grottes, de cascades et de collines, on comprend bien comment diversité naturelle et diversité culturelle s’entremêlent et se nourrissent depuis toujours. C’est la raison pour laquelle en 2012, l’Unesco a classé cette région rurale et isolée « Patrimoine mondial de l’Humanité », pour ses richesses à la fois naturelles et culturelles. Aujourd’hui, qu’elles soient Coniagui, Bassari, Dialonké ou Bédick, les ethnies minoritaires sont menacées par le réchauffement climatique, l’exode rural et la disparition de certains rituels par manque de transmission d’une mémoire orale. Rencontre avec des villageois, des chefs de coutumes et des guides qui partagent et défendent leurs savoirs, leurs traditions : leur identité. UN REPORTAGE À BANDAFASSI DE RAPHAËLLE CONSTANT INITIALEMENT DIFFUSÉ LE 5 MARS 2023.   EN SAVOIR PLUS : - Sur LES 4 ETHNIES MINORITAIRES DU SÉNÉGAL ORIENTAL https://www.cos38.com/data/basedocumentaire/cos38-0/Livret_ame_05_10_2016page-0.pdf, un document utile édité par l’Association des Minorités Ethniques - Sur l’action de L’ONG TETRAKTYS https://tetraktys-association.org/ qui intervient depuis 20 ans au Sénégal Oriental et accompagne le développement d’un tourisme durable dans la région - Sur le projet de circuit culturel et touristique en Pays Bassari LA PISTE DU CAMÉLÉON https://www.afd.fr/fr/carte-des-projets/senegal-sur-la-piste-du-cameleon - Sur le photographe français JULIEN MASSON https://www.instagram.com/julienmassonphoto/, auteur des images qui accompagnent ce voyage sonore.

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Oct 29, 2023
Prendre le monde à témoin

À l'occasion de la 22ème édition du Festival du Documentaire et du Livre d'Albertville « Le Grand Bivouac », rencontre au chevet du monde avec le photographe Reza, le dessinateur Plantu et la réalisatrice Manon Loizeau. « Y croire encore », c’est le thème que s’est donné cette année le Festival du Documentaire et du Livre d’Albertville « Le Grand Bivouac » qui, depuis 22 ans, prend le monde à témoin à travers sa programmation documentaire internationale, des soirées thématiques et des rencontres. Un thème comme une invitation à ne pas renoncer aux autres, à la compréhension, à la beauté du monde et à la paix.   Et en écho à ce thème, qui vient se heurter à l'actualité récente au Proche-Orient, on a réuni cette semaine trois grands témoins du monde qui, justement, n’oublient jamais l’homme dans les tourments de l’actualité dont ils sont les témoins privilégiés, les sentinelles ou les vigies. À commencer par le dessinateur de presse français Plantu qui, pendant 50 ans, a fait la Une du Monde, le quotidien français, le photographe d'origine iranienne Reza, mondialement connu pour ses images fortes et poignantes des conflits du monde qu’il couvre depuis plus de 40 ans. Ensemble, sur le Grand Bivouac, Reza et Plantu présentent leurs regards croisés mêlant avec poésie et engagement dessins et photos, en écho à l'exposition qui se tient actuellement à Paris au Musée de l'Homme : « Plantu-Reza: Regards croisés ». Avec la réalisatrice française Manon Loizeau, notre troisième invitée, nous parlerons de son dernier film : « La vie devant elle », un documentaire d’une infinie beauté et d'une profonde humanité, qui nous emmène au plus près du quotidien d'Elaha Iqbali une jeune Afghane et sa famille, en errance sur les routes d’Europe.  EN SAVOIR PLUS: - Sur LE GRAND BIVOUAC https://www.grandbivouac.com/fr#popup-opening, festival du documentaire et du livre d'Albertville  - Sur l'exposition « PLANTU-REZA : REGARDS CROISÉS https://www.museedelhomme.fr/fr/plantu-reza-regards-croises » qui se tient au Musée de l'homme à Paris jusqu'au 31/12/2023 - Sur « La vie devant elle », le documentaire de Manon Loizeau avec Elaha Iqbali, visible sur le site de FRANCE 2/INFRAROUGE https://www.france.tv/france-2/infrarouge/.

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Oct 22, 2023
Montréal: à l’écoute des voix autochtones d'aujourd'hui

Engagé dans un processus revendiqué de décolonisation de ses collections, le musée McCord Stewart, musée d’histoire sociale de Montréal, propose désormais l’exposition permanente « Voix autochtones d’aujourd’hui », une exposition passionnante et émouvante qui vise à redonner toute sa place aux cultures autochtones du Canada et du Québec en particulier. C’est une exposition qui invite à l’écoute… Écouter des voix autochtones longtemps silenciées, ignorées, dépréciées, « balayées avec arrogance de l’histoire officielle » nous dit l’exposition. Écouter ce qu’elles ont à nous dire : d’elles-mêmes, de leurs savoirs, de leurs traumas, de leur présent comme de leur passé. Surtout que le plus souvent, les allochtones -non autochtones- connaissent mal ces cultures ou les appréhendent, sans forcément en avoir conscience, à travers des biais, des représentations figées, stéréotypées, héritières des temps coloniaux. Conçu comme une rencontre entre autochtones et allochtones, ce parcours muséal a été longuement pensé par la commissaire Huronne Wendate Elisabeth Kane, qui pendant 8 ans, a mené un travail inédit de concertation auprès de plus de 800 individus issus des 11 Nations autochtones que compte le Québec. L’exposition présente alors une centaine d’objets tirés de la collection du musée et près de 80 témoignages textuels, audio ou vidéo de membres de ces Nations. Guidé par ces voix autochtones, le visiteur part alors à la découverte des savoirs traditionnels des Premières Nations, des traumas de la colonisation jusqu’à la résilience autochtone. Une exposition tel un chemin de vérité mais aussi de réconciliation. UN REPORTAGE À MONTRÉAL DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY     ALLER PLUS LOIN, ALLER À MONTRÉAL :  - Sur l’exposition « VOIX AUTOCHTONES D’AUJOURD’HUI. SAVOIR, TRAUMA, RÉSILIENCE » https://www.musee-mccord-stewart.ca/fr/expositions/voix-autochtones-aujourdhui/#:~:text=L du Musée McCord Stewart - Pour découvrir LE MONTRÉAL AUTOCHTONE https://www.mtl.org/fr/experience/decouvrir-les-nations-autochtones-montreal, un article plein d’infos de Tourisme Montréal - Le FESTIVAL PRÉSENCE AUTOCHTONE https://presenceautochtone.ca/ se tient chaque année la première quinzaine d’août à Montréal - Sur le CENTRE D’ART AUTOCHTONE AUTOGÉRÉ DE MONTRÉAL DAPHNÉ https://daphne.art/Accueil - Pour partir à la rencontre des 11 nations autochtones du Québec, l’indispensable site « TOURISME AUTOCHTONE QUÉBEC  https://tourismeautochtone.com/» - En ligne, le projet « RENCONTRES AVEC LES NATIONS AUTOCHTONES » https://www.musee-mccord-stewart.ca/fr/rencontres-nations-autochtones/ du Musée McCord Stewart offre une multitude de contenus numériques - Écoutez NOTRE RENCONTRE AVEC JOSÉPHINE BACON https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20221211-marcher-dans-la-lumière-avec-joséphine-bacon, poétesse innue et grande voix autochtone du Québec

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Oct 15, 2023
Rome l’Africaine #02: Rome, ville ouverte?

Deuxième épisode de notre série à la découverte du passé et du présent africain de la ville éternelle.  «  » nous dit l’adage ; mais est-ce possible ici quand on est Noir, venu d’Afrique, débarqué dans une capitale et un pays : l’Italie, où l’immigration est finalement une réalité récente ? Cette question a pris de l’ampleur ces dix dernières années, avec l'afflux continu de bateaux en provenance d'Afrique sur les côtes sud de l'Italie. Rien qu’entre janvier et septembre 2023, on a dénombré 130.000 personnes entrées par l'Italie, soit le double de l'année précédente sur la même période. De quoi faire prospérer l'extrême droite qui, avec son discours anti-immigration, est arrivée au pouvoir. Mais ces chiffres cachent une réalité bien plus complexe, car la plupart de ceux qui arrivent en Italie, n’y restent pas et s'en vont pour d'autres pays d'Europe. Ceux que nous allons entendre ici, ont décidé, eux, d'y rester. Et c’est dans leur quotidien que nous allons voyager : celui d’Africaines et d’Africains que la vie, le travail, l’amour ou les chemins de l’exil ont amené à vivre à Rome… presque comme des Romains. UN REPORTAGE DE VLADIMIR CAGNOLARI.   EN SAVOIR PLUS : - Sur PAPE KANOUTÉ, http://www.romamultietnica.it/roma-multietnica/news/africa/pape-siriman-kanoute-in-concerto/ griot, musicien et écrivain sénégalais, installé à Rome depuis 1995 - Sur BALKISSA MAÏGA https://filmitalia.org/en/filmography/2/120527/, actrice d’origine malienne vivant à Rome et très investie dans l'aide aux immigrés africains - Sur l’action de l’association BAOBAB EXPERIENCE https://baobabexperience.org/ qui vient en aide aux migrants qui transitent par Rome - Sur L’ORCHESTRA DI PIAZZA VITTORIO https://www.orchestrapiazzavittorio.it/, un orchestre emblématique du cosmopolitisme de Rome - Sur notre premier épisode de cette série ROME L’AFRICAINE #01 : PARMI LES FANTÔMES DE L’EMPIRE COLONIAL ITALIEN https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20231001-rome-l-africaine-01-parmi-les-fantômes-de-l-empire-colonial-italien.

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Oct 08, 2023
Rome l’Africaine #01: parmi les fantômes de l’empire colonial italien

Voyage dans la ville éternelle sur les traces d’une histoire coloniale partout visible mais longtemps restée muette.  Juste après son unification, à la fin du XIXème siècle, l’Italie fait tout pour se doter, comme les autres puissances européennes, d’un empire colonial ; mais elle arrive tard dans la « course »... Et c’est sous l’impulsion du régime fasciste de Mussolini qu’est achevée la conquête de « l’Afrique orientale italienne » : Libye, Somalie, Érythrée et Éthiopie occupées pendant quelques années. Rome se dote alors d’un nouveau quartier et d’une architecture typique qui exaltent le « nouvel empire romain » : Musée colonial, ministère des Colonies, rues aux noms des possessions italiennes… Aujourd’hui, au-delà de ces stigmates de pierre, c’est l’histoire coloniale toute entière du pays qui ressurgit ces dernières années, portée par des jeunes générations et des afro-descendants, malgré de vigoureuses résistances. Car le mythe de la colonisation faite par des « braves gens » a la peau dure, en dépit des évidences historiques. Voyage en cheminant dans la ville à travers un passé colonial italien peuplé de fantômes, de mythes et d’obélisques… UNE SÉRIE EN DEUX ÉPISODES DE VLADIMIR CAGNOLARI SUR LES TRACES DU PASSÉ ET DU PRÉSENT AFRICAIN DE ROME.  EN SAVOIR PLUS :  - TEZETA https://tezeta.it/chi-siamo : un collectif qui s'est donné pour mission de faire connaître l'histoire italienne et révéler la présence notamment érythréenne, en proposant notamment des visites guidées du « quartier africain » de Rome. - Le Musée des Civilisations ou MUSÉO DELLE CIVILITA https://www.museodellecivilta.it/ qui a notamment hérité des collections de l'ex-musée colonial, créé en 1923 pendant l'époque fasciste. Aujourd'hui, ces collections sont exposées, réinterprétées et mises à distance à travers une confrontation avec des oeuvres d'art contemporain À LIRE : - L'AVENTURE COLONIALE ITALIENNE ET SON ÉCHEC https://www.clio.fr/bibliotheque/pdf/pdf_l_aventure_coloniale_italienne_et_son_echec.pdf. Un article de Philippe Conrad  - LA VILLE COLONIALE ITALIENNE https://shs.hal.science/halshs-01259153/document. Un article de Romeo Carabelli - L'AGRESSION ITALIENNE CONTRE L'ÉTHIOPIE https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000909/l-agression-italienne-contre-l-ethiopie.html. Une fiche pédagogique utile sur le site Lumni - TOUS SAUF MOI https://gw000151-eu.fortimail.com/fmlurlsvc/?fewReq=:B:JVQwOz87MCx8NzgkOixjbjc6OzA6Oyx5Y21ka35/eG83PDw7OW8yOWw5PTk9OTIzPG87M24+OGlsOm9saW45Pmw4Mzw5aWw+PCx+Nzs8Mz8zOD89Pzsse2NuNzkyWUNeS25oOjs4OzozJzkyWUNeS25uOjs4OzozLHhpen43aW9mY2RvJG5vfG9ma3NKeGxjJGx4LGk3OTMsYm5mNzo=&url=https://www.clionautes.org/italie-ethiopie-une-histoire-coloniale-de-mussolini-a-berlusconi.html (Sangue giusto), Francesca Melandri. Éditions Gallimard 2019 - ROMA NEGATA https://gw000151-eu.fortimail.com/fmlurlsvc/?fewReq=:B:JVQwOz87MCx8NzgkOixjbjc6OzA6Oyx5Y21ka35/eG83PDtraDs4P286bj1vbD9rMm4zbz46PzM7OD5oPW8zOGhsPjwyPm89OSx+Nzs8Mz8zOD89Pzsse2NuNzkyWUNeS25oOjs4OzozJzkyWUNeS25uOjs4OzozLHhpen43aW9mY2RvJG5vfG9ma3NKeGxjJGx4LGk3PzgsYm5mNzo=&url=https://www.futura-editrice.it/prodotto/roma-negata/, Igiaba Scego. Ediesse réédition 2020, non traduit.

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Oct 01, 2023
Salento, le Finistère des possibles

Un voyage comme une ode à cette terre située dans le talon de botte de l’Italie, à l'extrême sud du pays... Depuis une dizaine d’années, le Salento, cette langue de terres majestueuses de la région des Pouilles vit une tragédie sans précédent. Cette tragédie porte ici le nom barbare de Xillela Fastidiosa, une bactérie qui a ravagé des millions d’oliviers centenaires qui façonnaient, comme dans toute la Méditerranée, les paysages mais aussi la culture de ce « finis terrae » italien. On parlait alors de civilisation de l’olivier. Aujourd’hui, cette civilisation-là, cette monoculture, est pour ainsi dire arrivée à son terme dans le Salento. Mais une partie de son peuple a décidé de tirer les leçons de cette tragédie et d’écrire la suite de son histoire, en réinventant de manière plus durable le lien profond qui l’attache à ce territoire de plus en plus désertique. Situé entre Adriatique et Mer Ionienne, entre maquis et falaises, entre Orient et Occident, entre terre ocre et bleu lagon, le Salento est d’une beauté naturelle et culturelle renversante ; mais derrière la carte postale, cette terre souffre comme ailleurs dans le sud de l’Italie, d’un exode rural considérable et d'une désertification critique. Alors pour rester et défendre cette terre, des activistes, artistes, paysans nouveaux comme anciens, des habitants vieux ou jeunes ont décidé de prendre la nature pour guide, afin de ne plus s’égarer.  UN VOYAGE SONORE DE VIOLA BERLANDA.   EN SAVOIR PLUS : - Sur la CASA DELLE AGRICULTURE https://www.casadelleagriculturetulliaegino.com/, une coopérative agricole qui à travers de nombreuses initiatives locales défend la biodiversité et la démocratie alimentaire - Sur LA NOTTE VERDE https://www.casadelleagriculturetulliaegino.com/post/notte-verde-xi-edizione-agriculture-utopie-e-comunita ou Nuit Verte, un rendez-vous festif et engagé, initié par les habitants et activistes du Salento, qui a lieu à la fin de l'été chaque année - Sur le travail artistique et militant de LUIGI COPOLLA https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=10722, artiste, activiste agro-écologiste né à Lecce. 

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Sep 24, 2023
Mémoire de l’esclavage au Havre: «le temps du silence est terminé»

Du 10 mai 2023 au 10 novembre 2023, entre Le Havre, Honfleur et Rouen, se déploie la grande exposition « Esclavage : mémoires normandes ». Et pour la première fois, cette exposition reconnue d’intérêt national, vient mettre en lumière à quel point la région normande s’est bâtie et enrichie sur ce « commerce du crime », comment le bassin normand a formé le 2è espace français de commerce esclavagiste après Nantes ; et comment cette histoire commune, demeurée longtemps méconnue, doit se raconter, s’étudier et se partager.  Il faut dire que dans l’Hexagone, on a souvent eu tendance à associer les ports négriers aux seuls ports de la façade atlantique, comme ceux de Nantes, Bordeaux ou La Rochelle, oubliant que les Normands, ses officiers, ses armateurs et ses négociants de la côte comme ses artisans ou ses fileuses de coton de l’arrière-pays ont participé directement ou indirectement à ce commerce et à la traite d’êtres humains de l’Afrique aux Amériques. Au XVIIIè siècle au Havre, des figures de la ville ont longtemps résisté et lutté contre l’abolition à travers de puissants lobbys esclavagistes ou en pratiquant même des campagnes de traite illégale. Ainsi, bien après l’abolition de l’esclavage en 1848, le navire « Le Don Juan » sera armé en 1860 par le Havrais Jules Masurier, ce qui ferait de ce navire le dernier bateau de traite français. Malgré de crapuleuses manœuvres (il va brûler le navire intercepté par les Anglais après un calamiteux voyage qui fera des centaines de victimes parmi les captifs), Jules Masurier deviendra maire de la ville du Havre. Jusqu’à cette grande exposition, les plus polis parlaient au Havre de mémoire discrète quand d’autres reconnaissaient une mémoire occultée, passée sous silence, comme enfouie dans les décombres des bombardements qui ont frappé la ville en 1944. Mais aujourd’hui, des rues de la vieille ville à la Maison de l’armateur en passant par les salles de l’exposition havraise « Fortunes et servitudes », à la rencontre d’historiens, de conservateurs et de militants de la mémoire, on découvre bel et bien que « le temps du silence est terminé ». UN REPORTAGE DE CÉLINE DEVELAY-MAZURELLE ET LAURE ALLARY.   EN SAVOIR PLUS : - Sur l’exposition « ESCLAVAGE : MÉMOIRES NORMANDES https://esclavage-memoires-normandes.fr/ » qui se tient entre Le Havre, Rouen et Honfleur jusqu’au 10 mai 2023 - Sur l’association LE HAVRE MÉMOIRES ET PARTAGES https://www.facebook.com/HavreMemoiresetPartages/  qui propose notamment des visites du Havre négrier - Sur le volet havrais de cette exposition, qui s’intitule « Fortunes et servitudes. Ici LE CATALOGUE ET PROGRAMME https://www.calameo.com/read/006329536aa0ead1ef356?page=1 - Sur la LENTE ÉMERGENCE DE CETTE MÉMOIRE AU HAVRE https://www.persee.fr/doc/casec_0761-9871_2009_num_47_1_1074 : un article de 2009 d’Eric Saunier, historien et commissaire scientifique de l’exposition - Sur les DEUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE PUBLIÉS AUX ÉDITIONS SILVANA ÉDITORIALE https://www.silvanaeditoriale.it/libro/9788836654680, à l’occasion de l’exposition : le catalogue et la première grande monographie sur l’esclavage et la région normande - Sur le travail de l’historien Tom Hugo Couvet, auteur de « L’ALLIGATOR : L’ODYSSÉE D’UN NAVIRE NÉGRIER HAVRAIS https://www.hemisphereseditions.com/l-alligator-odyssee-navire-negrier », publié aux Éditions Hémisphères - Sur nos autres voyages sonores sur les chemins de la mémoire de l’esclavage à LA ROCHELLE, À NANTES, EN GUADELOUPE, ENTRE LIVERPOOL ET LA LOUISIANE https://www.rfi.fr/fr/podcasts/si-loin-si-proche/20220311-l-encre-et-la-chaîne-sur-les-traces-de-la-mémoire-de-l-esclavage-à-la-rochelle.

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Sep 17, 2023
«L'usure d'un monde»: une traversée de l'Iran

Un an après le décès de Mahsa Amini, qui a déclenché en Iran un soulèvement populaire sans précédent, rencontre avec François-Henri Désérable, un auteur français parti sur les traces de l’écrivain voyageur suisse Nicolas Bouvier, mais qui va se retrouver emporté par la vitalité, la noblesse et le courage d'un peuple en lutte pour sa liberté. C’est un voyage qu’il avait cœur de faire depuis longtemps. Et puis la vie, les calendriers, les pandémies ont fait que l’écrivain français François-Henri Désérable s’est retrouvé fin 2022 dans un Iran bouleversé, au plus fort de la répression contre la révolte pour le droit des femmes et la liberté menée par la jeunesse et le peuple iranien. À ce moment-là, peu d’étrangers et encore moins de journalistes ou auteurs pouvaient encore circuler dans le grand État chiite.  40 jours durant à travers l’Iran, ce passionné de Nicolas Bouvier, l’auteur de « L’usage du monde » passé par là 70 ans plus tôt, va alors circuler prudemment mais en alerte entre le Balouchistan à la frontière du Pakistan jusqu’à Saqqez dans le Kurdistan iranien, en passant par Téhéran, Chiraz ou Ispahan. Finalement, après un interrogatoire par les Gardiens de la Révolution dans un garage anonyme de Saqqez, la ville de naissance de Mahsa Amini, il sera « expulsé » du pays.  De cet intense voyage, il va en tirer un récit « L’usure d’un monde », paru aux Éditions Gallimard et récemment couronné du Prix Nicolas Bouvier au Festival français Étonnants Voyageurs. Dans ce récit de voyage habité, léger et grave à la fois, résonne l’écho des mots merveilleux de Nicolas Bouvier mais surtout celui de voix iraniennes fortes, engagées contre le régime des Mollahs, des hommes et des femmes négociant au quotidien entre la peur et le courage, la vie et la mort. Et ce voyage, ce témoignage leur rend d'abord hommage. Aujourd'hui, à l'approche de cette première année du début de ce soulèvement, le régime de la République Islamique multiplie les arrestations de familles de victimes du soulèvement, de journalistes et accentue la répression contre toutes celles qui osent encore retirer leur voile dans la rue ou en ligne. Une loi particulièrement répressive sur le port du voile est en préparation. 

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Sep 10, 2023