

Résumé Chapitre 3 "Maman-lolo" - 2eme partie Les transporteurs de l'Exode font escale sur la station de ravitaillement principale de MaterOne "Maman-lolo". Mais de nombreux arrivants imprévus débarquent également tels ces pirates, ce mental nommé Fabio Ouli, la Princesse Azala ou Phil Goud et Adénor Kerichi, ces amoureux naïfs croyant avoir négocié un bonne affaire avec un groupe de docker. Les fameux docks géants de Maman-Lolo vont être le théâtre d'un affrontement sans merci. * __ Production : PodShows / Raoulito Réalisation : Raoulito Responsable écriture: Cléa Cassia Montage : Raoulito Dérushage : Coles / Guilitane / Gvillaume / Miiop Acteurs : __ narration : Leto75 Reda : 20Side RedaB : Moodstach Radouane : Mik180 Phil goud : Lorendil Adénor : Coupie Fabio Ouli : My-ëve Aurora Benkana : Anya Krysten J.F.Hill : Raoulito Général Décembre : Raoulito Princesse Azala : Elioza Philoas : Éric Politicien Junta : Arthur Milchior __ Thèmes musicaux : Principal : __ Tension (V.G.) __ __ Le_blue_de_JFHill (Rafa96) L'ombre Pirate (V.G.) Thème Fabio ouli (Pierre-louis Neron) Thème Junta (V.G.) Thème Conseil des commandants (Pierre-louis Neron) Thème Adénor & Phil (Pierre-louis Neron) Introduction chapitre 1 (Reprise) (Pierre-louis Neron) Thème "Maman-lolo" (V.G.) __ __ Desert Brawl (Vans in Japan) une production de l'association podShows Merci à toute l'équipe de RedUniverse.


RED UNIVERSE SE DÉCONFINE AVEC VOUS CET ÉTÉ ! Sortie littéraires et la fin du chapitre III ! Stay tuned sur reduniverse.fr #reduniverse, #podcast, #sagamp3, #ebook, #soundtrack, #podcloud, #podradio, #sybel, #forcesmentales


Toutes les playlists de Red Universe ? On peut VRAIMENT les écouter ? oui, sur https://reduniverse.fr/musiques-themes/ #reduniverse, #podcast, #sagamp3, #ebook, #soundtrack, #podcloud, #podradio, #sybel, #forcesmentales musiques de RedU https://reduniverse.fr/files/2019/07/pict_sound2-e1564138514560.jpg


CHAPITRE 3 "MAMAN-LOLO" - 1ERE PARTIE Retrouvez-nous sur http://reduniverse.fr * __ Production : PodShows / Raoulito Réalisation : Raoulito Responsable écriture: Cléa Cassia Montage : Raoulito Dérushage : Coles / Guilitane / Gvillaume / Miiop Acteurs : __ narration : Leto75 Reda : 20Side RedaB : Moodstach Radouane : Mik180 Phil goud : Lorendil Adénor : Coupie Pilote cargo : Icaryon Opérateur dock : Icaryon Fabio Ouli : Zylann Goujat #1 & #2 : Leto75 Aurora Benkana : Anya Krysten Momumba Arlington : Docteur Wolf J.F.Hill : Raoulito __ Thèmes musicaux : Principal : __ Thème "Maman-lolo" (V.G.) __ __ Maman-lolo lent (V.G.) Le_blue_de_JFHill (Rafa96) L'ombre Pirate (V.G.) __ __ Voices (Patrick Patrikios) Pale Rider Blues (Mini Vandals) une production de l'association podShows Merci à toute l'équipe de RedUniverse. img


CHAPITRE III "MAMAN-LOLO" Nouvelle version du Chapitre mythique de Red Universe, retrouvez JFHill, Phil goud, Adénor Kerichi, Fabio Ouli et tous les autres dans une de leurs premières aventures dans une version entièrement revue (acteurs, mixage, script, etc..) Bientôt sur Reduniverse.fr http://reduniverse.fr ! img


Le Samedi 5 Octobre 2020 sur http://forcesmentales.fr Dernier épisode spécial de votre série: « L'AUTOMNE SANS HIVER » img


Le Samedi 5 Décembre 2020 sur http://forcesmentales.fr Dernier épisode spécial de votre série : « L'AUTOMNE SANS HIVER » img


FORCES MENTALES, LA TROISIÈME SAISON DE VOTRE SÉRIE COMMENCE AUJOURD'HUI SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR http://forcesmentales.fr Une énorme production de l'équipe de Red Universe, près de CINQ heures TRENTE d'écoute, une VINGTAINE de morceaux musicaux originaux, toute une collection de livres numériques, de magnifiques illustrations, posters, goodies... Venez profiter et soutenir l'aventure de Forces Mentales avec la Saison 3, ultime avatar de votre série avant le final de Noël ! Comme l'année dernière, deux manières de l’écouter : soit se procurer le PACK (et tous les contenus) pour le prix PROMO DE 7€, soit passer par notre partenaire SYBEL pour écouter les épisodes ! Tout cela, MAINTENANT sur http://forcesmentales.fr ! img Bonne écoute et merci encore pour votre soutien, Raoulito


# Retrouvez-nous en direct # SAMEDI 11 JANVIER 2020 # sur http://Reduniverse.fr ! ### Le chapitre 30 en entier, des émissions en direct avec tous les membres de l'équipe RedU et de l'association Podshows. ### Vos questions sur https://reduniverse.fr/questions-pour-lequipe/ ### Le chat en live sur la page de Youtube (cf site web) ### À tout de suite ! img


Ne manquez pas l'évènement spécial du Samedi 11 Janvier 2020, en direct sur http://RedUniverse.fr http://reduniverse.fr Le chapitre ULTIME de votre saga : TAQDIS À vos agendas!


JOYEUSES FÊTES DE FIN D'ANNÉE AVEC REDUNIVERSE ! Rendez-vous LE 11 JANVIER 2020 POUR LE DERNIER CHAPITRE DE VOTRE SAGA http://reduniverse.fr img


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Derush/montage : Guilitane/Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 17 : «Délivrance (2)» Monsieur, c’est votre cancer, une maladie. Il n’y a pas de clémence pour ce genre de combat là. Il doit disparaitre. Écartez-vous, ce sera bientôt fini. Je… je vois que tes… nouveaux pouvoirs t’empêchent d’entendre un ordre pourtant simple. Le chancelier se redressa, maintenant sa poigne sur l’avant-bras de Ralato. Une certitude, une affirmation de soi, propre à la personnalité de celui qui fut le maitre des Forces mentales reprenait lentement possession de Poféus. Le surhomme qu’était devenu Ralato ne pouvait ignorer cette transformation soudaine de son chef, qui pleurait encore à chaudes larmes quelques minutes plus tôt. Tu. le. laisses, est-ce clair ? précisa-t-il froidement à son subordonné. Les bras de Ralato s’abaissèrent, se rejoignant dans son dos en position de repos militaire. Sans y réfléchir, le soldat en lui réagissait aux injonctions d’un supérieur, celui-ci en particulier. Méfiant, Poféus l’examina encore une poignée de secondes, pensif, jusqu’à ce que l’autre perde son regard dans un horizon imaginaire, la chaine hiérarchique finalement rétablie. Le chancelier se tourna alors vers la créature qui flottait derrière lui. L’opération de Ralato, même avortée, l’avait profondément marqué. Son maintien en l’air demeurait erratique, instable, un peu plus de la moitié de sa surface souffrait de lactescence, séchant peu ou prou. Les effluves vert foncé se mouvant en elle semblaient ralentir, virant au rouge aux abords des plaques laiteuses. Encore une minute ou deux de ce traitement et elle aurait disparu, flétrie par l’intervention d’une puissance sans égale. Es-tu toujours vivant ? demanda simplement le chancelier. SI TU ES, ALORS JE SUIS AUSSI. Tu prétends donc être moi ? Une représentation du cancer qui me ronge depuis des années ? PHYSIQUEMENT, JE SUIS COMPOSÉ DE TES CELLULES ET MON ESPRIT EST EMPLI DE TES SOUVENIRS. OUI, JE SUIS TOI. La logique un peu arrangée de cette affirmation laissa Poféus songeur avant de reprendre. Pourquoi tout ce théâtre, pourquoi m’avoir rendu fou ? J’ai manqué de me suicider plusieurs fois, j’ai… tu m’as fait… manger… mon assistante, revivre plusieurs pans de mon existence avec des personnes et des émotions enfouies dans mon passé. Pourquoi ? … …manger mon assistante… la phrase tourna quelques secondes dans le crâne d’Angilbe. Il avait du mal à faire cohabiter ses souvenirs et leur signification. La chose ne répondit pas. Angilbe pourrait jurer que certaines plaques blanches avaient encore grossies de quelques millimètres. Le traitement de Ralato se poursuivait-il de lui-même ou son ministre agissait-il en sous-main ? Ralato. Il sèche encore. Ce n’est pas moi, Monsieur. Comme toute brulure, cela ne s’arrête pas immédiatement. Il pouvait très bien mentir et continuer l’opération « dans le monde réel » que Poféus n’y pourrait rien. Répond-moi, chose. Quel est ton but ? MAGNAM TE L’A DÉJÀ DONNÉ, NON ? Tu veux ma mort, voilà ce qu’il m’a révélé. Enfin, toi sous la forme de Calande. … Je ne comprends pas pourquoi tu as perdu ton temps. Tu prétends être moi, mais je ne me commettrais jamais ce genre d’erreur. Une vaguelette parcourut la surface encore liquide de la sphère, comme un frémissement, avant qu’elle ne reprenne : TON HEURE EST VENUE, ANGILBE. JE TE CONNAIS PEUT-ÊTRE MIEUX QUE TOI-MÊME, LE MAL DONT TU AS FAIT PREUVE TOUT AU LONG DE TA VIE N’EST QUE CONSÉQUENCE, SEULE LA LOGIQUE FUT TON MOTEUR. JE SUIS VIVANT, PENSANT, JE SUIS TOI. JE VEUX QUE TU PARTES AVEC MOI VOLONTAIREMENT. J’ESTIME QUE TU AS DROIT À UN DÉPART… Me pendre ou me faire sauter par la fenêtre n’est pas une manière courtoise pour me convaincre à te suivre, le coupa sèchement Poféus. TOUJOURS CETTE REMARQUABLE CAPACITÉ À FAIRE ABSTRACTION DE TES SENTIMENTS, D’AUTRES AURAIENT HURLÉ, MAIS TOI — NOUS — NOUS ANALYSONS, NOUS TRAITONS LES INFORMATIONS FROIDEMENT, MÊME CELLES NOUS CONCERN… Elle glissa de moitié de sa hauteur avant de se reprendre, tournant sur elle-même comme un blessé tâchant de soulager un côté douloureux, puis poursuivit : NO... BREF, JE SUIS TOI, MAIS UN TOI NOUVEAU. JE NE SUIS QU’UN ENFANT QUE L’ON GAVE D’UNE VIE ENTIÈRE EN QUELQUES MOIS. NOUS AVONS TOUS DEUX REVÉCU TES SOUVENIRS, NOUS AVONS TOUS DEUX SOUFFERT DE LA TORTURE DE TON FRÈRE, JOUI AVEC MÉHALA, PLEURÉ AVEC MAGNAM ET… SUPPLIÉ LE MAGNIFIQUE FABIO DE NOUS PARDONNER. Sans préambule, Angilbe s’approcha de la chose au flottement oscillant et tâtonna du bout des doigts une croute blanche. Ralato réagit, horrifié : Monsieur, non ! Reste à ta place, je n’apprécie pas de me répéter. Tu le sais, je crois, lui répondit le chancelier, sans même un regard pour celui venu pourtant le sauver. Il reprit sa conversation avec la créature : tu prétends avoir découvert qui je suis réellement en te nourrissant de mes souvenirs. Calande n’était pas au courant de tout, cela ne l’a pas empêché de m’aimer. MAIS C’EST ELLE QUI M’A ÉVEILLÉ À LA PENSÉE AUTONOME. CE SONT VOS SÉANCES D’INTROVERSION, LE CHOC DE VOTRE AMOUR, LE TRAUMATISME DE SA MORT QUI ONT PERMIS MON EXISTENCE. CE N’EST PAS PAR HASARD SI JE TE SUIS D’ABORD APPARU SOUS SES TRAITS. Les doigts glissèrent précautionneusement vers le bord de la plaque blanche, sondant la dureté de la plaie, tel un chasseur nordiste tâtant l’épaisseur de glace sous ses pieds. S’il vous plait, murmura Ralato, visiblement inquiet. Tu m’agaces, Ralato, fut la seule réponse d’Angilbe. Tu as donc appris certains évènements de ma vie et pendant que tu grossissais, que tu phagocytais mes cellules saines, tu t’éveillais à la conscience. ET TOI, TU COMPRENAIS LE MESSAGE. Quel message ? HA, HA… HAAAARGHT ! Cette fois, la chose s’affaissa sur le sol en perdant sa géométrie, sa surface fut traversée d’ondes multiples qui la déformaient et de la souffrance irradia à nouveau dans l’esprit des participants. Angilbe esquissa un mouvement pour s’accroupir, mais se reprit au dernier instant, toisant donc de haut la forme affalée sur le chemin de terre. Elle mourrait. Le traitement infligé par Ralato se révélait comme toujours d’une efficacité à toute épreuve, même non abouti. Dans un soupir, il se retourna vers le ministre qui attendait toujours en position de repos militaire, mais l’expression pour le moins soucieuse.... de l’inquiétude ? J’insiste pour que tu n’interviennes à aucun prix dans la suite, est-ce clair ? Et moi, Monsieur, malgré tout le respect que j’ai pour vous, j’insiste pour que vous ne mettiez plus votre vie en danger. Nous avons vraiment besoin de vous pour contrer un grave danger qui plane sur l’humanité ! Un danger, hein ? répéta Angilbe, tournant et retournant ce mot plusieurs fois comme pour mieux en saisir le sens pourtant évident. Avec un sourire inattendu, il répliqua : mon mandat de chancelier n’a guère brillé par son efficacité. Si « l’humanité », comme tu dis, est véritablement en danger, alors le chef naturel pour la guider, ce devrait être toi. M... pardon ? Moi ? Aussi incroyable que cela paraisse, l’extraordinaire Mental resta ébahi par cette affirmation. Était-ce l’allégation ou son origine qui le perturbait à ce point ? Jamais, ô grand jamais, le contramiral, puis Chancelier, Poféus n’aurait ne serait-ce qu’évoqué la possibilité de céder sa place à qui que ce soit, fut-il Ralato. Il passait toujours devant les autres. Nous, nous avons œuvré tous deux pour le maintien d’un gouvernement fort sous notre férule. Je vous ai suivi, Fabio et moi vous avons suivi pour rendre cet avenir réalisable ! Et maintenant que nous y sommes, maintenant que, plus que jamais, nos choix sont mis à l’épreuve vous… vous… Ralato, Ralato Ouli ! le coupa Poféus, d’un ton soudain solennel. Je vous nomme officiellement Chancelier suprême par intérim… le temps que tu trouves un moyen de supprimer ce qualificatif. Si combat il doit y avoir, je t’ordonne de le mener, sans le poids que je représenterai dans tes prises de décision. Mais, je… Monsieur ? bégaya le ministre, si surprit qu’il en perdait sa posture rigide, les bras pendants sur ses flancs. Affichant un sourire plus fataliste qu’amusé, le chancelier poursuivit : Aucun témoin ne pourra jamais confirmer cette passation, mais qu’importe. Je compte sur toi, Ralato, fidèle Ralato, pour faire au mieux aussi longtemps que possible et utiliser tous tes talents pour préserver ce que nous avons si durement œuvré à créer. Mais et… vous ? Chancelier Poféus, vous ne devez pas céder à cette maladie ! Elle va vous… ELLE A DÉJÀ GAGNÉ, RALATO ! Et d’un geste court, il tomba à genoux et plongea ses deux mains jusqu’aux avant-bras dans la matière verte encore remuante. Ralato hurla, se précipitant vers son chef, mais celui-ci lui cria : LAISSE-MOI… LAISSE-MOI ! NE T’EN MÊLE PAS ! La substance remonta immédiatement le long de ses épaules, puis se propagea rapidement sur son buste et sa tête. Investissant le corps d’Angilbe Poféus, elle abandonna des morceaux de plaques blanches et dures qui se brisèrent en poussière en percutant le sol. La silhouette entière du chancelier disparaissait maintenant sous une masse mouvante, sorte de gélatine verte parcourue de volutes plus sombres. Ralato assistait, médusé, à cette absorption, cette… Une fusion, corrigea-t-il pour lui-même. Il se retenait d’intervenir, serrant dans ses poings une énergie peut-être capable de renverser le processus. Le chemin de terre commença à frémir, animé par des formes foisonnantes qui le percèrent rapidement. Des pousses de fleurs, herbes, des bosquets puis des arbres s’élevaient tandis que la voie serpentante s’étirait soudain de tous côtés jusqu’à l’infini, se déformant en collines ou vallons. Il aura fallu moins d’un clin d’œil pour reproduire un paysage bucolique que Ralato n’eut aucun mal à reconnaitre. Il s’adressa naturellement à la forme vaguement humanoïde qui se relevait à quelques pas de lui. Vous retournez donc chez vous, Monsieur ? OUI, RALATO. NOUS… retournons… chez nous. Une nouvelle métastase se déroula devant le Mental, le corps se solidifiait et se scindait en deux entités disjointes, mais dont une branche, qui se révéla être deux bras terminés par deux mains jointes, resta commune. De la peau recouvrit la matière encore parcourue d’ondes multiples, s’évasant depuis la plante des pieds pour englober l’entièreté des individus renaissants. Angilbe Poféus tenait la main de Calande Rorré et s’ils faisaient face à Ralato, leurs regards se perdaient l’un dans l’autre. Un bonheur finalement retrouvé s’épanouissait sur leurs visages. Je t’aime, Angilbe. Je t’aime, Calande. Ils se lovèrent l’un contre l’autre, s’embrassant passionnément, deux amants qui se rejoignaient enfin après une trop longue séparation. Ils tombèrent à genoux et se roulèrent rapidement dans l’herbe, se caressant, riant avant de débuter une lente litanie d’amour charnel rythmé par les souffles des respirations soudain plus profondes. Un mouvement près d’un arbre solitaire attira l’attention de Ralato. Magnam IV s’y tenait aux côtés de Monsieur Heir, satisfait d’observer le couple qui s’ébattait dans la prairie. Un peu plus loin, une jeune fille en salopette avec un pinceau tendait sa main libre à un gamin blond à la peau pâle que Ralato reconnut comme son frère encore adolescent. Plusieurs existences de Poféus se rencontraient finalement. Au milieu des hautes herbes, les sons rauques se muèrent en petits cris, les mouvements devinrent plus prononcés, les saccades plus vives. Ralato soupira doucement, gêné d’assister à cette débauche, mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur. J’espère connaitre un jour une fin aussi heureuse. Adieu, Monsieur. Angilbe Poféus ne répondit pas, trop occupé par la montée de son plaisir… ou tout simplement déjà mort depuis longtemps. * Ralato Ouli ouvrit les yeux. Il se trouvait dans la chambre de l’hôpital où l’on avait conduit le chancelier, assit à son chevet. Sanglé sur son lit, celui-ci ne bougeait plus, sa respiration s’était arrêtée, les paupières fermées sur un visage impassible où le connaisseur pouvait tout de même y découvrir l’esquisse d’un léger sourire. Monsieur, fit une voix devant ses barrières mentales, le chancelier vient de mourir. Je sais, répondit-il simplement, sans regarder les quatre Gardes mentaux qui patientaient aux angles de la pièce. Ce quelque chose qu’il sentit glisser sur sa joue gauche, était-ce une larme ? Le ministre observa une nouvelle fois le visage calme de celui qui avait supervisé sa formation chez le Professeur QuartMac et encadré ses études à l’Université mentale. Il l’avait ensuite accompagné plus d’une dizaine d’années jusqu’au sommet des responsabilités. Lentement, il entreprit de défaire les liens maintenant le corps désormais inerte. Lorsque la dernière sangle tomba, un bras glissa pour pendre sans vie face à Ralato. Celui-ci le remit bien à plat contre le flanc et tira le drap pour recouvrir la tête puis le borda. Une dernière inspiration, un dernier soupir… Ralato se leva et se tourna vers les gardes. Le chancelier lui avait offert l’Humanité en testament, il lui revenait donc de la protéger et il comptait bien s’acquitter de cette tâche. Le message psychique qu’il envoya toucha bien plus loin que les Mentaux de son organisation. Il fut reçu par presque toute la population de la planète MaterOne, ainsi qu’une partie de Maman-Lolo et nul doute qu’il serait très rapidement transmis aux confins de l’univers connu de l’homme. JE SUIS LE CHANCELIER PAR INTÉRIM RALATO OULI, ANCIENNEMENT MINISTRE DE LA SÉCURITÉ. UNE MENACE SANS AUCUNE COMPARAISON PLANE DÉSORMAIS SUR NOTRE EXISTENCE À TOUS. UN ENNEMI APPROCHE, IL SERA BIENTÔT LÀ POUR NOUS ANÉANTIR ET NOUS DEVONS TOUTES ET TOUS LE REPOUSSER QUOIQU’IL NOUS EN COÛTE. J’ORDONNE À LA TOTALITÉ DE LA FLOTTE SPATIALE, AINSI QU’À TOUT VAISSEAU AYANT UN QUELCONQUE ARMEMENT DE SE RENDRE IMMÉDIATEMENT À LA PASSE DE MAGELLONE. J’ORDONNE ÉGALEMENT À TOUT HUMAIN EN ÂGE DE COMBATTRE DE SE PRÉSENTER AUX FORCES DE SÉCURITÉ, QUEL QUE SOIT SON ORIGINE OU SON STATUT. QUE VOUS SOYEZ CONDAMNÉ, PIRATES, MERCENAIRE, ASSASSIN OU SIMPLE AVENTURIER, VOUS ÊTES DÉSORMAIS BLANCHIS DE TOUTE ACCUSATION ET DEVEZ REJOINDRE NOTRE LIGNE DE DÉFENSE AU PLUS VITE. JE PRENDS PERSONNELLEMENT LE COMMANDEMENT POUR LA BATAILLE À VENIR ET J’ACCOMPAGNE LA FLOTTE AU LARGE DE LA PASSE. SOIT L’HUMANITÉ PROUVERA QU’ELLE PEUT S’UNIR CONTRE L’ADVERSITÉ, SOIT ELLE VIVRA SES DERNIÈRES HEURES. À CHACUN DE FAIRE SON CHOIX… MOI, JE COMBATTRAIS POUR LA VICTOIRE. BONNE CHANCE À TOUS. S’en suivirent les images de destruction de la Flotte mentale par l’Armée noire nalcoēhuale qui lui étaient apparues lors de sa rencontre avec les Titans. Devant ses Mentaux encore sous le choc du message, Ralato s’éleva du sol alors que la fenêtre se déverrouillait d’elle-même. Il leur adressa ses dernières consignes oralement : « Le Président du Conseil Wolf prend dorénavant en charge la logistique immédiate du déploiement ainsi que les affaires courantes. Toutes les Forces mentales sont réquisitionnées, à tous les échelons. Je nous veux TOUS là-bas pour l’affrontement final. » Puis il s’envola au travers de cette journée ensoleillée, rejoignant une navette qui décollait déjà pour le ramener à son croiseur. En son for intérieur, une litanie lointaine résonnait jusqu’à ses oreilles, sur fond d’une sorte de rire peu engageant : « Nooous nous soumettons à tes dééééésirs, nous serons désormais avec toooooi pour t’offrir ce dont tu auraaas besoin. Pour toooujours… » Les gardes mentaux coururent hors de la pièce où reposait le corps du chancelier alors qu’une légère brise pénétra par la fenêtre, profitant de l’ouverture de la porte. Elle ondula doucement le drap recouvrant le visage impassible de celui qui avait changé l’Histoire… … autant qu’elle l’avait changé, lui. Angilbe Poféus était enfin délivré de ses tourments. FIN ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Raoulito: narration, Poféus/chose : Pof, Ralato : Raoulito Derush/montage : Guilitane/Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 16 : «Délivrance (1)» Banlieue de MaterOne Hôpital pour Mentaux Dans l’esprit du Chancelier suprême Angilbe Poféus Le cerf de feu qui emplissait le ciel s’estompait progressivement alors que Ralato Ouli se rapprochait du duo à genoux sur le petit chemin de terre sinuant au travers du néant. Poféus, dont les pupilles ne s’accoutumaient pas à l’intensité lumineuse de son subordonné, plissait les yeux et se protégeait le visage d’un bras. Calande se recroquevillait derrière lui, tremblante, meurtrie, recouverte de brulures s’étendant sous forme de plaques fumantes. Si l’éclat de Ralato en personne baissa à son tour, un reste d’auréole dorée perdura lorsqu’il toucha le sol du sentier. Une déformation en onde s’évasa de l’endroit où se produisit le contact, suivit d’une forme de vapeur, puis plus rien. Angilbe demeura sans voix une poignée de secondes, puis il considéra le buste de son officier avant de croiser son regard. Que se passait-il ? Était-ce un nouveau mauvais tour de Calande pour manipuler son esprit et le convaincre de périr avec elle ? Cela n’avait pas de sens, Angilbe avait finalement accepté de se plier à la volonté de celle qui voulait sa mort et… Vous ne devez pas mourir, Monsieur, prononça Ralato sans ouvrir la bouche. Son âme parlait, non son corps. Nous allons devoir affronter sous peu une situation qui nécessitera toute votre attention et vos talents de meneur. Plus que jamais, vous devez être à votre poste pour diriger l’humanité… Monsieur ! Cette simple phrase ramena le chancelier à l’instant présent : Calande, Heir, Méhala, Magnam, Fabio… et maintenant Ralato ? Mais celui-ci différait des autres. Cette apparition ne venait pas de son passé, quelque chose d’incompréhensible disait à Angilbe que c’était bel et bien le « vrai » Ralato qui se tenait devant lui, le rappelant à ses devoirs. Il baissa la tête, renifla et s’essuya d’un revers du bras les restes de quelques larmes encore accrochées à ses cernes, puis se releva, dominant de quelques centimètres la projection. D’une voix qu’il espérait plus habituelle pour sa personne, il s’exprima enfin : Ralato. C’est… c’est une surprise de te rencontrer ici. Mon esprit est censé être inaccessible aux Mentaux. Les Mentaux, en effet, Monsieur. Mais je ne puis dire si j’en suis toujours un. Mes pouvoirs ont considérablement augmenté depuis Talbot. Il faudrait une nouvelle appellation à ce stade... Quand bien même… Fabio n’a jamais su m’atteindre. J’étais fermé à lui comme à tous ! J’ai du mal à expliquer, je ne suis pas certain de tout comprendre moi-même. Il leva doucement ses mains, observant ses paumes quelques secondes, pensif, puis reprit. Il existe d’autres manières de communiquer avec un être, d’autres « portes » liées à je ne sais quoi du vivant. J’en ignorais la réalité jusqu’à maintenant, alors qu’elles m’apparaissent avec une évidence déconcertante, dorénavant. Quoiqu’il en soit, si cela me permet d’empêcher votre cancer de gagner la partie, alors cela doit être bon. Mon cancer ? Tu es au courant ? Comme tout le monde ici je pense, vous lui parlez depuis un petit moment, là, et, Ralato, de désigner négligemment la forme en position fœtale derrière Angilbe. Celui-ci écarquilla les yeux et se retourna doucement, n’osant pas se représenter ce que venait de lui annoncer si innocemment son ancien officier. Calande, recroquevillée, ne bougeait plus, mais ce qui ressemblait auparavant à des marques de brulures se révélait maintenant en une sorte de gélatine grumeleuse et verte foncée, parcourue de volutes internes à la noirceur insondable. Le corps si magnifique de sa compagne se déformait tandis que la superbe bouche s’ouvrait désormais sur l’indicible matière dans laquelle elle semblait se fondre. Ca… Calande ? CALANDE ! C’est une projection, Monsieur, un peu comme moi actuellement. Une partie souillée de vous-même qui veut vous entrainer dans un dernier sommeil. Vous ne pouviez sans doute pas vous en rendre compte, elle utilisait votre propre intelligence contre vous-même. La manipulation devait être parfaite, car qui vous connait mieux que votre inconscient ? La vraie Docteur Calande Rorré est morte depuis plusieurs mois, Monsieur. Celle face à vous n’est qu’une illusion. Débarrassons-nous en : elle, le cancer, tout. Angilbe se retourna vivement. Son regard éprouvait pourtant des difficultés à abandonner la vision sépulcrale des dernières parcelles de la si douce peau de son amante, qui se dissolvait dans l’inquiétante fange vivante. Tu dis… tu peux le soigner ? Mon cancer incurable ? Rien que de prononcer cela faisait monter en lui un espoir fou, une lumière impensable éclairant le fond d’une mine perdue, la vie défiant une fois de plus la mort. Tu pourrais faire cela ? Oui, Monsieur. Mon pouvoir semble ne pas avoir de limite… ou presque. En tout cas, je peux vous soigner, je le certifie. Il poursuivit, visiblement pressé comme si l’on ne discutait pas de la vie ou de la mort du chancelier. Allons-y : hâtons-nous, l’Humanité a besoin de vous. Nos ennemis arrivent, ils sont dangereux et… ES-TU SÛR DE VOULOIR BRAVER LE DESTIN, ANGILBE ? La forme se restructurait, elle s'élevait péniblement au-dessus du sentier, en formant difficilement une sphère parfaite. On sentait bien ses efforts, sans pour autant en voir les effets. La « créature », car il fallait bien lui donner un nom, évoquait désormais une bille de verre géante, à l’intérieur mouvant. Une matière verdâtre vivante, sans nul doute, et objectivement pensante… avec la voix d’Angilbe, tordue et déformée, certes, mais bel et bien sa propre voix. La main droite de Ralato s’entoura de petits filaments brillants qui fusaient l’un après l’autre vers la chose au fur et à mesure que celui-ci levait le bras. Sa surface tressaillait à chaque implant qui pénétrait son enveloppe, blanchissant, comme séchant, autour du lieu de contact. Des ondes se propageaient sur ses hémisphères, se croisant ou se repoussant, gondolant la structure globale tandis que de la douleur résonnait dans l’esprit des participants. Va-t’en définitivement, tu n’es plus désiré ici, déclara simplement Ralato. ANGILBE ! SUIS-JE... UN ENNEMI OU NE SUIS-JE QUE... ARGH ! NE SUIS-JE QUE TOI-MÊME ? De nouveaux filaments quittèrent la main de Ralato, plus brillants encore. Il leva son autre bras dont les doigts s’illuminaient à leur tour, libérant d’autres lignes étincelantes. La créature se couvrait de plaques d’un blanc crémeux, les plus anciennes durcissant comme du plâtre. Sa souffrance irradiait au point que le chancelier comprît que Ralato avait entamé le « traitement ». Intervenait-il seulement sur le plan psychique, ou quelque part dans le monde « réel » opérait-il la tumeur de ses pouvoirs sans égaux ? Un hurlement tangible, d’autant plus concret qu’il s’agissait de sa voix, le toucha plus qu’il ne voulut l’admettre. ANGIIIILBE ! IL N’EST PAS D’ÉCHÉANCE QUE L’ON... NE PUISSE ÉVITER. BRISE LES.... AAAAARGH ! Va-t’en te dis-je, Il tendit brusquement les bras et l’intensité des filaments doubla au point de devenir douloureuse aux pupilles de Poféus. Attend ! se surprit-il à crier soudain. Le Mental le regarda, un sourcil interrogatif appuyant son expression. JE T’AI DIT D’ARRÊTER ! Et malgré le risque de brulure, Angilbe Poféus se jeta sur les membres levés de son ancien lieutenant pour les abaisser, ignorant le feu psychique que l’autre s’empressa d’atténuer pour éviter un drame. D’une voix essoufflée, surmontant la douleur, il ajouta : « Attend, ne… ne le tue pas… s’il te plait ! » ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Myuto: narration, Poféus/chose : Pof, Ralato : Raoulito Derush/montage : Zizooo/VG, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 15 : « Percée (4) » Quelque part dans le Cercle de KhabitBase secrète de construction des Lanhuit’l L’Amiral Huate exultait. Depuis son petit module d’inspection, il ne pouvait s’empêcher de répondre chaleureusement aux saluts des ouvriers. Ceux-ci s’acharnaient au travail le long des lignes de productions de Lan’huitl. Ce soldat, d’ordinaire si austère et impassible, à l’uniforme parfaitement ajusté et aux chaussures huilées, rayonnait de voir chaque étape de son plan se dérouler avec l’exactitude d’un métronome. Qui avait mis en avant l’efficacité de ces nouveaux croiseurs légers ? Qui avait proposé une stratégie de harcèlement, montant crescendo jusqu’à l’attaque finale ? Et en fin de compte, qui avait convaincu le Comité de salut public qu’il fallait profiter de cette retraite pour porter un grand coup et ruiner les efforts de minage des envahisseurs humains ? Ces engins auraient pu considérablement compliquer la tâche de la flotte d’invasion, demandant un nettoyage complet d’une zone éloignée du Cercle de Khabit, berceau de la République nalcoēhuale. Mais c’était désormais un risque oublié, comme la majorité de cette flotte ennemie. Et avec la future vague de plus de trois-cents Lan’huitl qui se construisait sous ses yeux, la reconquête prochaine de Veora s’annonçait glorieuse et il la dirigerait avec efficacité et fierté. Il décrocha un petit transmetteur psychique qu’il fixa à son front. Sous l’impulsion, un message jaillit de son esprit vers toute la population ouvrière qui œuvrait à la victoire. Certes, ces braves gens vivaient sous un régime d’exception, réquisitionnés sous peine de mort par les autorités, mais leur travail lui permettait aujourd’hui de communiquer la grande nouvelle : « Mes amis, la nouvelle flotte noire que vous avez conçue vient de bouter le dernier humain hors de cette partie de l’univers par la Grande Déchirure. Nous allons maintenant LUI REPRENDRE NOTRE PLANÈTE MÈRE ! » Des hurlements de joie parvinrent à son esprit alors que ses officiers derrière lui ne cachaient pas moins leur satisfaction. L’amiral replaça le communicateur sur son petit socle au pied de la verrière. Certes, avant de traverser la Grande Déchirure, il allait falloir mater une fois pour toutes la rébellion de Chilico. Aucune nouvelle en provenance de l’expédition punitive, partie il y avait déjà trois cycles, mais cela ne voulait pas forcement signifier grand chose. La guerre frappait à toutes les portes et certaines conventions pouvaient être outrepassées. D’autant que les ordres étaient clairs : on allait repeupler le système de Chilico, ils devaient « l’aseptiser » de toute trace actuelle de vie. Huate comprenait alors que ses soldats rechignent à donner des rapports trop fréquents… ni trop précis sur leurs activités. Sans se retourner, il impulsa télépathiquement à ses assistants : « Quand nous serons de retour sur Tilt’chiti, rappelez-moi de contacter le corps expéditionnaire envoyé vers Chilico ». Les autres plissèrent leurs goitres impeccablement rasés en un discret hochement de tête. L’amiral ne quittait pas du regard les docks de construction, suivant la perspective parfaite d’un agencement en étoile qui aboutissait au poste de contrôle central, dominant ces immenses lignes de production. Quelle formidable machinerie, quelle parfaite organisation digne de… Un petit signal l’avertit qu’on tentait de le contacter. Une arrivée de plusieurs Lan’huitl en procédure de retour automatique. Bizarre, la bataille était maintenant terminée depuis plusieurs déciles et les appareils endommagés ou détruits qui pouvaient revenir avaient été rapatriés. Il composa le code de la zone de rapatriement, ce n’était qu’à quelques encablures, et il était curieux de voir cela de plus près. * « MES AMIS, NOUS AVIONS RAISON ! DEVANT NOUS, VOICI LE LIEU DE FABRICATION DE CES ENGINS DE MORT ! OUVREZ LE FEU DE TOUTES LES BATTERIES, NOUS AVONS DES MILLIERS DE NOS CAMARADES MENTAUX À VENGER… MAINTENANT ! » Le devenir des vaisseaux ennemis qui disparaissaient lorsqu’ils avaient été gravement touchés, ou que leur équipage avait été brulé par le Canon mental, demeurait une énigme pour QuartMac. Que se passait-il alors ? Sa théorie supposait logiquement un retour vers un lieu à l’écart où l’on pourrait réparer ces engins. S’ils partaient vers plusieurs endroits différents, son appareil se disloquerait entre les dimensions, mais s’ils se réfugiaient tous en un point unique les grappins magnétiques pourraient emporter le Croiseur mental avec eux. Et finalement, il avait eu raison : des docks de constructions, comparables à ceux mis en place pour la fabrication de la flotte du chancelier Poféus, s’étalaient devant lui. Plusieurs escadres, sans doute des centaines d’ennemis ayant vocation à combattre ses Mentaux, à détruire son rêve, attendaient en cale sèche, sans aucune défense. S’ils avaient effectivement balayé ses espoirs, s’offrait maintenant à lui la plus magnifique des vengeances, une frappe qui changerait le destin de cette guerre comme il l’avait toujours soutenu ! Les missiles fusèrent vers les cibles éloignés sélectionnés pour leur importance, les canons à large diamètre enflammaient leur environnement immédiat, réduisant à l’état d’épave ces maudits croiseurs qu’ils auraient eu le plus grand mal à toucher en temps normal. Et le professeur QuartMac riait aux éclats. * Le module d’inspection slalomait entre les échafaudages qui se disloquaient, évitant de justesse un Lan’huitl se brisant en deux sur son passage. Les mains serrées sur ses commandes, Huate tentait désespérément d’atteindre l’imposante tour de contrôle, elle abritait plusieurs engins de secours qu’il pourrait prendre pour s’éloigner d’ici. « MAIS BON SANG, OÙ SONT LES CHASSEURS D’INTERVENTION ? » Tiendraient-ils contre ce croiseur ? Sans doute peu de temps, mais c’était toujours ça. Il contourna un entrepôt où plusieurs modules de stockage offraient un abri tout relatif aux redoutables armes de l’intrus. Comment cette faille dans les systèmes de rapatriement d’urgence avait-elle été omise ? Les chances qu’un ennemi se fixe aux Lan’huitl sur le retour furent-elles estimées si infimes, que désormais une machine humaine pouvait consciencieusement semer mort et destruction dans l’usine la plus stratégique de la République ? Pourquoi n’avait-on pas pensé à l’armer d’innombrables défenses, trop rassuré par sa position secrète aux tréfonds du Cercle de Khabit ? En plongeant sous un quai en flamme, le module d’inspection percuta deux ouvriers qui tentaient de s’abriter et Huate put éviter la collision : « ÉLOIGNEZ-VOUS BANDE DE… ». Des traces de sang bleu s’étirèrent atrocement sur le parebrise avant, mais ce fut un petit bruit de claquement cristallin, à quelques centimètres de son visage, qui retint son attention. « Non, pas ça… » murmura-t-il simplement. La vitre du module implosa d’un coup, privant d’oxygène les occupants, abaissant la température de l’intérieur au zéro absolu. S’ils n’eurent pas à souffrir longtemps, ce fut grâce à l’explosion d’une citerne primaire de ce dock, deux niveaux plus bas, percée par plusieurs projectiles brulants. * QuartMac dirigeait précautionneusement son croiseur vers l’édifice qui dominait cette vallée de vaisseaux ennemis en construction. Sans prévenir personne, il activa le Compresseur, bloquant certains circuits de refroidissements par quelques pensées bien ajustées. On tirait les missiles par volée de plusieurs, on réduisait en cendre ces maudits extraterrestres bleus et leur armada indestructible. Oui, la vengeance était douce, mais le fait d’armes demandait quelque chose de plus. Autour de lui, quelques moustiques voletaient, des chasseurs qui espéraient percer l’épais blindage du croiseur humain avec leurs griffes… « Que le groupe de défense télépathique prenne le contrôle de ces pilotes et les envoie se crasher contre quelque cible hors de notre portée ! » pulsa-t-il négligemment. Il cherchait à marquer cette guerre de son empreinte. Qui pourrait croire qu’ils avaient la moindre chance de revenir sur MaterOne avec une semaine de réparations au préalable ? Une hypothétique demande d’aide à l’Exode le ramènerait vers sa déchéance passée, honnie par ses semblables et obligée de gagner son droit à l’existence, jour après jour (si les exodés répondaient à son appel). Lui qui fut le Gouverneur des colonies de MaterOne, ne redescendrait jamais de son estrade. Il mourra ici, mais on devra rapporter plus tard qu’il partit en beauté, qu’il entraina ses ennemis dans la tombe en les frappant durement comme personne ne l’avait pu. Les premiers avertisseurs passèrent inaperçus au milieu du tapage des destructions alentour, mais du côté de la salle des machines, on devait avoir relevé le danger. Sans état d’âme, QuartMac asphyxia les mécaniciens lui ayant pourtant juré fidélité. Il avait besoin de quelques minutes supplémentaires, que le labourage des terres adverses soit profond, enregistré, répertorié ! La masse imposante de sa destination approchait toujours, plus grande, attractive. Derrière elle, apparurent soudain trois croiseurs qui décollaient : on tentait le tout pour le tout dans l’espoir de l’arrêter, quitte à utiliser des appareils non terminés. Le dernier chasseur encore sous contrôle mental vint percuter celui de droite et l’explosion se répandit dans ses entrailles dans un souffle pacificateur. Les deux autres ouvrirent le feu et atteignirent QuartMac, mais peu lui importait, il se trouvait maintenant assez proche et le spectacle touchait à sa fin. Il se leva lentement de son fauteuil, l’édifice grandissant à toute vitesse, l’angle de vue se modifiant alors que le croiseur mental prenait du gite. Certains opérateurs attentifs se tournèrent vers lui, quelques-uns parmi eux comprirent et lui sourirent. Ils saluèrent leur chef, revenant à leur tâche dans un désir de marquer l’Histoire, eux aussi. QuartMac avança d’un pas, puis d’un second. L’impact allait se produire la seconde suivante, il leva les bras bien haut, hurlant à tous de sa voix et de sa pensée : « QUE L’APOTHÉOSE SOIT » ! La proue du Croiseur mental se fracassa contre la tour de contrôle de l’usine d’armement nalcoēhuale, s’enfonçant profondément à l’intérieur jusqu’à ce que l’écrasement compense la faible poussée des réacteurs. En surchauffe depuis plusieurs minutes, le Compresseur dimensionnel de dernière génération rendit l’âme, saturant sa matrice alors que toutes les sécurités avaient été préalablement suspendues par QuartMac. En une seconde, la fusion projeta dans un rayon d’une dizaine de milliers de kilomètres des éléments de matières à un niveau subatomique. Désagrégeant l’immense dock depuis son centre jusqu’à ses extrémités, elle poursuivit ses ravages sur les appareils qui tentaient de s’échapper et même sur les premiers secours qui sortaient tout juste de Transition. La lumière produite parcourut l’univers encore plusieurs années, apparaissant bien plus tard aux frontières de Ragnvald ou dans le ciel d’Antares IV. Sur Tilt’chiti, on interrompit le Comité de salut public, pour les descendre dans les profondeurs de la cité, dans la peur d’une quelconque radiation dangereuse. Finalement, ce fut tout le Cercle de Khabit qui trembla sous la lueur de ce soleil dévastateur. Pour d’interminables minutes, le Professeur QuartMac, homme de science déchu aux vies multiples, devint une étoile qu’aucun de ses ennemis n’oublierait jamais plus. La mort venait enfin de rattraper l’immortel génie. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Tristan: narration, QuartMac : DrWolf, Huate : Mik180 Derush/montage : Hadaria/Mik180, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 14 : « Percée (3) » Gouverneur ! Rapport des machines, le Compresseur répond enfin ! Sauf qu’ils précisent que plusieurs circuits primaires sont hors services, nous n’aurons qu’un saut puis il faudra au moins une semaine de réparation. Ce n’est pas trop tôt ! Alerte jaune, je veux un retour aussi rapide que possible vers notre point d’origine ! Le professeur enrageait, simplement. Les coordonnées les avaient conduits ici, à quelques millions de kilomètres d’une supernova, grande génératrice de microondes qui perturbaient l’électronique embarquée. Le piège avait été savamment organisé et QuartMac doutait de retrouver la Flotte mentale là où il l’avait laissée, mais sans doute y trouverait-il des indices quant à leur nouvelle destination. Il soutint sa tête d’un de ses bras sur l’accoudoir. À ses pieds, le blouson de cuir noir trainait par terre, piétiné autant de fois que possible par le vieux professeur. Une crise infantile, amplifiée par les efforts sans fin de ces dernières semaines, l’avait submergé. Le spectacle présenté à ses subordonnés ne jouerait pas en sa faveur plus tard, il devrait se charger de les faire taire d’une manière ou d’une autre. Les implications de la traitrise qu’il venait de subir l’exaspéraient autant qu’elles l’inquiétaient : tout le monde devait savoir, tous y avaient sans doute participé. QuartMac laissa son regard se promener sur les têtes des opérateurs occupés face à lui : finalement, il devrait plutôt les choyer, car eux au moins avaient été honnêtes jusqu’au bout. Un grondement se répercutant le long de la coque le fit se redresser : on y était. « Préparez les armements, tout le monde à son poste de combat ! » Devant l’étonnement qui s’installait sur la passerelle, il crut bon d’ajouter : « Nous n’avons aucune idée de ce que nous allons découvrir là-bas. Nos ennemis ? Ceux qui nous ont trahis ? Je préfèrerais toujours être le premier à tirer que le premier à mourir ! Compte à rebours trois, deux, un… » Le décor se transforma, abandonnant la lueur brulante d’une géante rouge pour celle, minérale, de l’obscurité étoilée. Rien, comme prévu. QuartMac scruta de ses yeux ce que les instruments sophistiqués à sa disposition avaient déjà analysé et classé, comme s’il pensait percer un secret dissimulé dans l’insondable néant de l’univers. Mais non, rien de rien, sauf peut-être… Monsieur, les balayages fins ont décelé plusieurs structures de l’ordre du mètre à une centaine de kilomètres à bâbord. Aucune présence vivante ni chaleur, mais c’est tout ce qu’il y a dans les alentours. Qu’on les affiche sur l’écran ! grogna le savant. Devant le spectacle de ses chimères de rechange congelées, irrémédiablement détruites, il se laissa tomber en arrière dans son fauteuil, les yeux obnubilés par l’image. Sa carte de secours, ses multiples vies… elles dérivaient maintenant, les cellules éclatées par le gel, leurs incubateurs débranchés sans le moindre scrupule. S'il était un message, c'est que l'on se passait définitivement de ses services, tout simplement. Que… fait-on ? demanda avec une certaine inquiétude l’officier de pont. Il reposa la question trois fois, devant le mutisme de son commandant, mais l’autre gardait toujours le silence, le regard embrumé. Un avertisseur rugit soudain, traduit immédiatement comme plusieurs sorties de Transition par des engins inconnus. Lorsque les coques des Lan’huitl brisèrent les cylindres congelés et leurs composants dans leur élan, QuartMac s’éveilla de sa transe, ramené au présent par une réalité pressante. Ce sont nos ennemis ! Préparez le Compresseur pour un saut d’urgence ! Impossible, lui rappela l’autre, les réparations débutent à peine, nous n’avions qu’un seul saut ! La fin. C’était donc une nouvelle mort, véritable cette fois, qui l’attendait. Ses chimères anéanties, sa flotte enfuie, son vaisseau isolé, sans aucun espoir de survie. Lui, le Professeur QuartMac, celui dont la vie mériterait plusieurs ouvrages sur tous les bienfaits qu’il avait apportés à cette humanité si peu reconnaissante, se trouvait désormais au soir de son existence. Les engins ennemis n’attaquaient pas immédiatement, se contentant de se séparer pour l’encercler. Ils étaient sept, comme les sept transporteurs qu’il avait reçu l’ordre de détruire, quelle pirouette macabre du destin ! Lui, le savant aux facettes multiples allait-il ainsi se laisser dévorer par les chiens de la fatalité ? Ou donnerait-il ce fameux dernier numéro, cet éclat de gloire étincelante qui resterait sinon dans les archives, au moins dans la mémoire de leurs adversaires ? D’un geste sec, il se baissa et ramassa son gilet de commandement. Il l’enfila, prenant soin de fermer le zip et s’enfonça dans son fauteuil pour placer le rayonneur sur son front. S’il devait mener sa bataille finale, alors il allait offrir un spectacle inoubliable que personne n’attendait. D’une pensée, il toucha les esprits de chacun des membres de son équipage : « C’est votre Commandant QuartMac qui vous parle. Nous n’avons plus aucun espoir de replis, nos ennemis nous sont supérieurs en nombre et se préparent à l’hallali. C’est donc le moment de gloire que nous attendions : nous avons notre nouvelle arme, notre stratégie basée sur des centaines d’heures d’observation et un plan qu’ils n’anticipent pas. Rassemblant tout ce que son âme pouvait trouver de courage dans sa colère contre ce destin injuste, il conclut : « BRULONS ENSEMBLE LES DERNIÈRES MINUTES DE NOTRE EXISTENCE POUR GRAVER DANS L’ESPRIT DE CES DÉMONS LA PEUR DES MENTAUX ! SUS À L’ENNEMI, MES FRÈRES ! » Ces hommes et femmes sélectionnés pour leur attachement à sa personne n’en demandaient pas plus pour lui offrir leur vie. Les retours psychiques fusèrent et une vibration monta en lui, un concentré de ferveur qui s’exprimait depuis les cœurs battant sur son vaisseau. Qu’il en soit donc ainsi : « Chauffez le nouveau Canon mental, activez les grappins magnétiques, qu’ils soient prêts à sortir à la dernière minute… ET FEU DE TOUTES LES BATTERIES ! » Les jets de lumière jaillissant du croiseur n’impressionnèrent évidemment pas les sept Lan’huitl qui s’empressèrent de glisser sur le tissu de l’éther. Les projectiles passèrent au travers d’eux et malgré les calculateurs intégrés — sachant faire faire demi-tour aux missiles — eux en face s’en amusaient. Ils se déplaçaient à la dernière seconde : des enfants riant, des soldats joviaux prenant quelque bon temps avec leur proie avant la mise à mort. « Qu’ils s’amusent… », sourit QuartMac. L’information qu’il attendait s’afficha dans un coin de la pièce, il donna l’ordre de détruire les fusées et transféra les commandes des trappes sur son esprit. Tout allait se jouer à la milliseconde. Lorsque les charges détonnèrent, quelques tôles froissées des croiseurs ennemis volèrent, mais ils se placèrent surtout en position pour l’affrontement final. Juste avant qu’ils n’ouvrissent le feu à leur tour, QuartMac activa l’arme. Le Canon mental avait été amélioré, désormais son rayonnement n’était plus linéaire, mais radial, tout autour de lui. Si sûrs d’eux, si impatients d’assister à la curée qu’ils s’étaient bien trop approchés, les équipages Lan’huitl n’avaient pas compris que l’on ne cherchait qu’à les faire se regrouper à faible distance du vaisseau humain. Les cerveaux nalcoēhuals grillèrent tous sous l’impulsion, leurs corps tombant, privés de leur substance nerveuse avant même de s’effondrer, avant même que le tir du canon ne s’atténuât. Immédiatement, des dispositifs magnétiques furent catapultés vers les Lan’huitl désormais dérivants. Les grappins solidement fixés, des treuils s’activèrent à leur tour, rapprochant les carcasses ennemies jusqu’à entrechoquer leurs coques. Une fois les échos sourds étouffés le long du fuselage, une accalmie pesante s’abattit sur la scène. Cet amas informe de vaisseaux aux équipages décédés, agglutinés autour d’un appareil, tous feux éteints, paraissait bien incongru au milieu de l’immensité spatiale. Mais la seconde partie du plan allait bientôt prendre son élan, comme le prévoyait QuartMac depuis son fauteuil de commandement, goutant le silence percé de quelques bruits électroniques épars. « Et maintenant, chuchota-t-il pour lui-même comme pour le reste de ses fidèles répartis dans le croiseur, l’expérience ultime ! » ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Gortozaran: narration, Laurelian: AnyaK, QuartMac: DrWolf Derush/montage : Coles/Leto75, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR! http://forcesmentales.fr! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 13 : « Percée (2) » L’acharnement des équipes du professeur paya : drogués par un opiacé maison, ils installèrent les nouveaux systèmes expérimentaux sans faillir, dédiés à leur tâche telle des mères au chevet de leurs enfants. Désormais fin prêts, les quatre croiseurs améliorés se détachaient lentement du reste des vaisseaux de guerre. À bord, c’est un QuartMac fringuant, engoncé dans la veste de cuir noir des commandants qui se présenta sur la passerelle. Sur un signe de sa part à l’opérateur radio, la communication fut établie avec Laurelian… ainsi que toute la flotte. Ce moment s’inscrirait à jamais dans l’Histoire comme un retournement de situation. Du genre que l’on étudiera dans les académies militaires qui porteront son nom : Amirale Laurelian, les quatre croiseurs de la controffensive sont prêts à appareiller. Nous recevons actuellement les dernières données concernant plusieurs positionnements possibles. Si les renseignements sont exacts, alors ils ne nous échapperont pas. Il inspira profondément, puis reprit : Je transmets le commandement absolu de notre flotte à l’amirale. La durée de notre mission ne devrait pas dépasser trois semaines standards, elle nous emportera dans les recoins cachés de l’espace où nos ennemis se tapissent lâchement. Nous irons les y frapper jusqu’à anéantir tout espoir en eux et nous vous ouvrirons une voie royale vers la victoire finale ! Avec vous tous, nous dominerons ensemble cette région de l’univers pour la plus grande gloire des Forces mentales ! Garde-à-vous ! lança Laurelian sur les ondes et, dans chaque appareil de la flotte, tous se dressèrent en saluant le départ des héros. QuartMac se savait héraut de ce sentiment de fierté patriotique retrouvé qui avait tant manqué à ses troupes. C’était lui, le scientifique honni par une élite dédaigneuse, qui allait finalement porter le fer là où nul n’était encore jamais allé, lui qui allait permettre à l’humanité de révéler ses lumières à toute la galaxie ! Accompagné par tous les opérateurs de la passerelle, des hommes et femmes totalement dévouées à sa cause, il rendit le salut, filmé par les caméras internes qui diffusaient chaque seconde de cette glorieuse séquence. Les quatre croiseurs se regroupaient maintenant, chauffant leurs Compresseurs et laissant les dernières vérifications automatiques terminer leur œuvre. QuartMac n’en doutait absolument pas : l’esthétisme de la scène se transmettra de génération en génération, portant au pinacle son acte ô combien héroïque ! Compagnie ! Laurelian donnait finalement son aval officiel sur toutes les ondes. Vous êtes autorisés à partir au loin. Revenez-nous aussi vite que possible, nous préparerons la deuxième phase du plan en nous inspirant de votre esprit conquérant ! Messieurs… en avant toute, ordonna simplement le professeur, le doigt tendu vers les étoiles de l’écran principal. Un dernier vrombissement interne et son croiseur disparut en Transition, traversant les dimensions pour atteindre sa destination… seul. Des quatre appareils, uniquement le sien s’était volatilisé. Dans son centre de commandement, Laurelian resta quelques instants muette, comme plusieurs membres de son équipe, puis elle donna ses consignes : « Nous avons quatre heures avant qu’ils ne puissent revenir. Que la première division évacue vers la Passe. Prévenez les mouillages de mines qu’ils peuvent également commencer. Formation Zeta-Bravo, scindez la flotte. » Dans les minutes qui suivirent, de gigantesques mouvements de croiseurs se produisirent, plusieurs vagues de départ en Transition s’effectuèrent alors que les rapports n’annonçaient, fort heureusement, aucune activité particulière de l’ennemi extraterrestre. L’amirale ne relâcha pas la pression, sachant pertinemment que chaque seconde comptait. Ils avaient beau protéger leur retraite par des mines magnétiques, cela demeurait un moment charnière où les troupes comblaient mal leurs points faibles. Un nouveau rapport, psychique celui-là, confirma l’éjection dans l’espace des trois chimères du professeur. Leurs cellules de maturation, maintenant déconnectées d’énergie et soumises aux températures et rayonnements intersidéraux, périraient assez vite ou seraient congelées pour l’éternité, peu en importait à l’amirale. Son fantasme d’une arme absolue ne reposait pas sur grand-chose, au mieux pourrait-on faire durer le supplice, mais certainement pas renverser la situation. Ils perdaient chaque jour jusqu’à des dizaines de croiseurs et les ordres de ce fou anéantiraient les derniers, au détriment de l’indispensable protection de la patrie. Il ne s’était rendu compte de rien : le plan pour son éviction avait été préparé discrètement par un groupe restreint des plus hauts gradés, puis partagé dans le plus pur secret Mental avec tous les membres de la flotte… sauf QuartMac. L’idiot n’avait pas voulu voir combien la rancœur envers sa personne tenaillait les tripes de chacun, au point que cela avait été difficile de trouver une trentaine de volontaires qui croyaient encore en lui pour l’accompagner. Le reste ne consista qu’en une petite mise en scène dans son bureau où le naïf avait répondu à la virgule près aux projections psychologiques. Il se pensait si supérieur qu’il n’imaginait pas combien son profil — conçu de longue date — permettait de le manipuler aisément, domaine où les Mentaux excellaient. « Un humain comme les autres, finalement, chimère ou pas… » conclut-elle. * L’attaque nalcoēhuale surprit la Flotte mentale à l’entrée de la Passe de Magellone. Une partie avait déjà sauté dans la déchirure spatiale quand ils apparurent. Non pas une poignée de croiseurs légers, comme à chaque fois, mais tous. Plus de deux-cents engins capables de « déplacement d’éther » et de « micro-transitions » ; cette fois ils surclassaient technologiquement, mais aussi numériquement leurs ennemis. Les mouilleurs de mines furent les premiers à se disloquer sous les tirs ininterrompus. Certes, on pourra louer l’acharnement de la défense, certes Laurelian adapta la formation en permanence et avec brio, certes les mines et les fusées causèrent des destructions… mais le carnage qui s’en suivit n’eut aucune comparaison dans l’histoire spatiale. Lorsque l’amirale entra in extremis à bord d’un vaisseau endommagé dans la Passe, elle savait fermer le ban de la colonisation humaine — et Mentales — pour ce côté-là de l’univers. La semaine nécessaire à la traversé de la Passe lui permit de répondre aux multiples questions, de justifier les pertes, d’expliquer le surclassement technologique — les preuves ne manquaient pas. On dissimula la disparition de feu le gouverneur sous les pertes et les profits, surtout à la vue du nombre des rescapés. Leur estimation lui porta un coup au moral, malgré son expérience : au mieux, ce ne sera qu’une soixantaine de croiseurs qui réapparaitrait dans l’espace connu de l’homme… sur un millier au départ. La dernière attaque avait montré, si besoin en était, que leurs ennemis chauffaient des usines de fabrication à une cadence très élevée, modifiant en profondeur la composition de leur armée spatiale. Dans l’intimité de son bureau, son inquiétude grandissait au fur et à mesure qu’elle passait et repassait les effrayantes scènes de batailles : « Quelles que soient nos pertes, nous pourrons reconstruire avec le temps et cela ils le savent parfaitement. Pourquoi donc nous avoir anéantis, alors que nous partions ? Pourquoi avoir ciblé d’abord les mines ? » Elle se prit le visage entre ses mains, massant ses tempes endolories par une trop forte concentration sur une trop longue durée. Elle devait se reposer, l’aventure de la colonisation touchait de toute façon à sa fin et le reste de l’armada rentrait à bon port. Sa veille actuelle n’avait qu’un sens purement personnel, sauf si… Écartant les doigts, elle leva son regard sur l’écran où tournait toujours en boucle les images du carnage. Une seule conclusion permettait d’offrir une réponse à toutes ces questions. Une idée terrifiante, aux implications sans fin : « Ils voulaient nous affaiblir et conserver la Passe ouverte. Leur objectif est de la traverser à leur tour… » ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Gvillaume: narration, Laurelian: AnyaK, QuartMac: DrWolf Derush/montage : Zizooo/Andropovitch, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR http://forcesmentales.fr ! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 12 : « Percée (1) » Retenez-les, lancez un contrordre ! Amirale, c’est inacceptable ! Monsieur le gouverneur, avec tout le respect dû à votre personne, la situation ne permet plus de choisir autre chose que la retraite. Mais je refuse ! Que proposez-vous ? Nos pertes d’aujourd’hui sont moindre : seulement quatre appareils détruits et un endommagé. Il faut dire que la saignée des derniers jours nous aura couté plus d’une centaine de croiseurs, bientôt nos ennemis devront chercher leur proie. Le Professeur QuartMac, nommé gouverneur des colonies humaines au-delà de la Passe de Magellone, réagit violemment en écrasant son stylo sur la surface déjà abimée de son bureau. Il ne dormait plus correctement depuis des semaines, découvrant ainsi d’étranges nouvelles facultés de son cerveau de chimère. Tels certains oiseaux ou mammifères marins, il avait trouvé le moyen de reposer un hémisphère sur deux par intervalles réguliers, l’endurance de son corps encore frais procurant l’énergie manquante. Tant pis s’il brulait trop vite l’existence de cette enveloppe, là n’était pas l’importance ! Laurelian, je vous veux dans mon bureau dans quinze minutes avec des propositions crédibles ! Et sursoyez immédiatement à vos directives pour la flotte. Nous restons de ce côté-ci de Magellone. C’est un ordre ! QuartMac rompit la communication psychique. Cette idiote, cette lâche ne connaissait rien à l’Art de la guerre. Les Mentaux ne comprenaient que les rouages de l’esprit — et encore en savait-il plus qu’eux sur le sujet. Quinze minutes… comment tuer ce temps ? Lire les sempiternels pleurs sur les morts et destructions qui remplissaient les pages des rapports accumulés sur son bureau ? Réétudier, à s’en abimer les rétines, les options stratégiques d’après les maigres cartes spatiales à sa disposition ? Boire un thé ? Non, il allait suivre son unique passetemps depuis des semaines consistant à rejoindre sa petite équipe restreinte du laboratoire. Car c’était là-bas que l’on préparait la contrattaque, là-bas où les vrais cerveaux des Forces mentales étaient regroupés pour réfléchir à de nouvelles techniques pour mener la bataille. Et les résultats prouvaient le bien fondé de cette démarche. Quinze minutes… il n’avait pas le temps de se rendre en personne dans le croiseur où l’on avait installé le laboratoire, fort heureusement ce n’était pas nécessaire. D’un geste, il déverrouilla une petite trappe située sous son accoudoir pour activer un interrupteur dissimulé. Plusieurs cercles argentés vinrent enserrer sa tête : une version du « rayonneur », spécialement conçue par ses soins, permettait de prendre le contrôle d’un bras mécanique autonome dans son officine. Même Laurelian ignorait son existence ou, en tout cas, ne pouvait en percer les codes de cryptage. Quant à son équipe, elle ne répondait qu’à lui-même, avec interdiction absolue de partager quelque information que ce soit avec le reste de la flotte, sans son accord au préalable. La vibration du rayonneur se répandit en lui alors que son esprit traversait les kilomètres le séparant de ses collaborateurs. Le laboratoire s’illumina soudain sous le regard de sa « nouvelle » vue, assemblage de caméras, de lentilles microscopiques, de capteurs à différentes longueurs d’ondes ou de réalité augmentée. Certains des assistants les moins éloignés levèrent un sourcil puis le saluèrent d’un hochement de tête, avant de replonger dans leurs occupations. Plusieurs expériences touchaient au but tandis que d’autres ne faisaient que démarrer, mais le plan général était désormais bien établi. Tout en survolant les multiples ateliers, QuartMac se rapprochait d’une balustrade surplombant un large espace où le projet prenait finalement forme. Des points noirs glissèrent sur son champ de vision. Son excitation provoquait malheureusement ces parasites dans la communication, sans doute dus à sa suractivité de ces derniers temps. Il souffla quelques secondes, puis stimula les suspenseurs du bras autonome. Ils lui permirent de franchir la barrière et de descendre dans la fosse. Plusieurs ingénieurs, parmi les plus qualifiés qu’il eut jamais sélectionnés, branchaient précautionneusement des câbles d’alimentation. Sur une impulsion mentale, ils lui résumèrent l’état d’avancement ainsi que les objectifs de cette expérience qu’il valida en retour. On sonna la petite alarme et tous ajustèrent sur leur nez des lunettes bleutées avant que l’on active le prototype. QuartMac ouvrit les yeux dans son bureau du croiseur amiral. Le programme avait immédiatement rapatrié son esprit une poignée de millisecondes avant que sa pensée elle-même ne s’évanouisse à jamais, sécurité déjà utilisée lors des derniers tests du projet. Il ne put s’empêcher de sourire : oui, d’ici peu on entrerait dans la phase opérationnelle et cela inverserait enfin la marche de l’Histoire. Il se redressa, massant sa nuque endolorie par trop d’immobilité, puis se leva. Un bon thé bien fort l’aiderait à se préparer avant la venue de Laurelian. Son estomac brulait encore des quantités précédemment ingurgitées, pourtant l’habitude et le besoin de se maintenir à la hauteur des défis prenaient le dessus sur la santé de son corps de chimère. Mais au fait, combien lui restait-il avant qu’elle… Un avertisseur annonça qu’un invité attendait désormais dans l’antichambre. Visiblement, il n’avait pas vu le temps passer. « Entrez, Laurelian. » La grande femme, serrée dans sa tenue de cuir noir aux insignes blancs, vint saluer son supérieur dans un garde à vous impeccable. QuartMac la laissa patienter le temps qu’il remplisse sa tasse, puis, tout en s’installant dans son fauteuil, il lui lança négligemment un : « Repos, amiral. Prenez place, je vous en prie». Autant essayer de mener cette conversation calmement, pour une fois, et éviter ainsi de reproduire leurs dernières rencontres houleuses. Une gorgée du breuvage brulant descendit lentement le long de son œsophage. Sa colère précédente s’était apaisée, même s’il se savait dans un état de fatigue propre à toute perte de contrôle impromptue. Cela l’avait d’ailleurs bloqué quelques jours plus tôt lors d’une connexion à son bras autonome. Il n’avait eu d’autre choix que de se rendre sur place en navette, malgré une nouvelle attaque ennemie signalée en amont de la flotte. Bref, sa tension était à surveiller et son calme à cultiver. Mais trêve de sensiblerie, écoutons donc ce que cette femelle avait à dire : Allez-y, que proposez-vous ? Vous connaissez mon analyse de la situation. Cependant, selon vos ordres, voici trois directions stratégiques. Trois grands axes que nous pouvons suivre… quel qu’en soit notre destin. Elle posa un petit disque sur le bureau et activa mentalement le projecteur holographique, avant de poursuivre : Le meilleur choix consiste à faire reculer progressivement la flotte dans la Passe, libérant en arrière un nombre suffisant de mines magnétiques pour ralentir, sinon bloquer, l’avancée de nos ennemis. Magnétiques, hein ? s’en amusa QuartMac. Nos adversaires se fondent en Transition comme moi dans mon bain. Que voulez-vous qu’ils fassent de vos mines magnétiques ? De plus, lorsque les renforts arriveront de MaterOne, ces engins représenteront un dangereux obstacle pour eux. Quoi qu’il en soit, ajouta-t-il dans une grimace, je refuse la retraite. Autre proposition ? Le regard de l’amirale se déplaça, pilotant la projection comme si elle ne ressentait aucune sensation suite à la condescendance de QuartMac. Après tout, cette discussion était courante entre eux deux, elle s’y attendait certainement. Une contrattaque massive. Mais, pour cela, il nous faudrait identifier au moins un lieu de regroupement ennemi. Ces vaisseaux ne viennent pas de nulle part, ils doivent avoir un point de chute, un endroit où on les répare, les réapprovisionne, voire simplement une flotte comme la notre. Nous pensons que le plus gros de leurs troupes, auxquels nous avons déjà été confrontés au début, sont toujours probablement là. Les nouveaux croiseurs ne sont guère plus qu’une poignée, plus petits à construire, plus redoutables aussi… mais n’y revenons pas. QuartMac se pencha sur le bureau, frottant ses yeux qu’il savait d’un rouge à faire peur. Je vois l’idée, commenta-t-il simplement. En gros, il s’agit de reproduire leur stratégie initiale. Sauf que, sans information sur leur lieu de regroupement, votre stratagème risque de tomber à l’eau. Proposition suivante ? Laurelian cligna des paupières, provoquant la disparition de la représentation, et récupéra son disque mémoire. Elle s’enfonça dans l’épais dossier de son fauteuil. Elle croisa même ses longues jambes, attitude inhabituelle, car l’officière exposait toujours une image d’elle-même la plus protocolaire possible. Si, et seulement si, vous avez réussi à développer quelque arme d’attaque qui prendrait nos ennemis à revers, alors un petit groupe de vaisseaux aux équipages parmi les plus fanatisés, pourrait se projeter très loin en avant de nos lignes et tenter de frapper leurs arrières. Était-ce une illusion ou les yeux de l’amirale brillaient-ils à l’énoncé de ce plan, ô combien audacieux ? L’objectif serait de les occuper, nous avons besoin de suffisamment de temps pour que la flotte régulière nous rejoigne et reparte avec nous à l’assaut de cet univers. Le gouverneur n’en revennait pas d’ouïr enfin quelques élans volontaires dans la litanie défaitiste habituelle. C’est trépignant d’intérêt qu’il répondit : Ce plan me plait, Laurelian ! Il aura fallu une attente interminable pour obtenir cette idée, mais elle est excellente ! L’expression, à la limite de la foi, de son officière supérieure paraitrait presque suspecte au vieux savant, mais elle avait mis des mots sur ce qu’il désirait entendre et cette tactique pouvait enfin renverser la balance. Bien sûr que les vaisseaux de la flotte spatiale n’auraient aucune chance en cas de combat direct avec leurs adversaires, mais pour autant ils s’acquitteraient efficacement de la sécurisation des champs de bataille comme des mondes colonisés. Et puis, la destruction de l’Exode restant une priorité, cette tâche pourrait leur revenir ! Oui, Poféus n’hésiterait pas à fournir ce que le gouverneur lui demandera, du moment que la disparition des sept transporteurs représente le bout du tunnel. Le vieux savant s’expliqua : Je peux vous l’annoncer, nous avons en effet une arme bientôt prête au déploiement. Trouvez-moi quatre appareils, je me charge de les adapter en moins de deux journées standards. Mais, qui supervisera le détachement, s’interrogea Laurelian ? Ce prototype nécessitera sans doute les réglages les plus fins… d’autant qu’il faudra quelqu’un pour motiver les troupes dans cette mission dangereuse. Certes, elle avait raison. QuartMac fit pivoter son fauteuil sur lui-même réfléchissant aux implications de son idée. Personne d’autre que lui ne pourrait diriger cette expédition, mais il possèderait un atout : il pourrait se dupliquer à l’avance dans une des nouvelles chimères en maturation. De cette manière, il pourrait assurer son rôle des deux côtés. Écoutez amirale, je le ferais ! JE commanderais personnellement ce détachement ! Monsieur ? Mais… c’est extrêmement risqué ! La sincérité de Laurelian désarmait presque. Elle n’imaginait toujours pas les possibilités que procurait le clonage ! Elle ne s’arrêta pas là et se redressa. Hésitant un court moment, elle finit par se lever et se raidit en un garde-à-vous académique. Sa voix tremblait-elle ou était-ce seulement une impression ? « Ce sera un honneur pour les équipages que de vous accompagner dans ce combat, Monsieur ! Je vais définir les zones où vous aurez le plus de chance de croiser nos ennemis ! » Sur un hochement de tête de QuartMac, elle effectua un demi-tour règlementaire et s’en fut vers la porte. Au moment de traverser celle-ci, elle se retourna, comme pour dire une dernière phrase d’encouragement. « Laurelian, j’ai confiance en vous : nous y arriverons » lança le gouverneur en tendant son poing en un signe de victoire virile ! L’amirale esquissa un petit sourire et reprit son chemin, visiblement ragaillardie. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Myuto: narration, Laurelian : AnyaK, QuartMac : DrWolf Derush/montage : Gvillaume/Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


LA DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST DISPONIBLE SUR HTTP://FORCESMENTALES.FR http://forcesmentales.fr ! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 11 : « Visions (2) » « Bonjour Fabio ! Tu vois, chérie, je t’avais dit qu’il serait… serait… làààà ! » Ayant malencontreusement posé un sac un peu trop en déséquilibre sur le trépied de l’entrée, le contenu glissa, entrainant vers le sol le petit meuble et un second cabas. Sans réfléchir, Fabio en appela à ses pouvoirs pour ralentir la chute et éviter la casse du vase avec la fleur en plastique, mais rien ne se produisit. Au mieux, put-il entendre les mots d’oiseaux qui traversèrent l’esprit de Phil avant que le fracas n’égaille l’immobilisme de la pièce. La réaction, et surtout le manque de résultat, du jeune homme n’échappa pas à Adénor. Alors, ce que l’on nous a dit était vrai ? Vous avez perdu vos pouvoirs ? Hem… je, en fait c’est… Et merde ! La bouteille de parfum dans le sac s’est fendue, ça coule dans le linge ! Quelqu’un a un mouchoir, vite ? s’enquit Phil, interrompant le début de conversation dans son affolement. Attends, j’en ai un là. Fabio chercha une poignée de secondes dans la poche arrière de son pantalon et en sortit une pièce de tissu qu’il apporta. Au milieu de l’entêtante odeur qui montait, il pouvait deviner le regard que l’ancienne tueuse portait sur lui, telle une chaleur incommodante sur sa nuque. Phil extirpait les affaires du sac aussi vite que possible, enfermant le flacon fêlé pour tenter d’en retenir le contenu. Il le tendit à Fabio qui s’empressa de rejoindre la salle de bain. Avisant un verre vide, il y versa ce qui restait et le déposa dans l’évier pour éviter tout nouveau drame. Se retournant vers l’entrée, il fit face à Adénor : Comment allez-vous, Fabio ? Je… je devrais vous poser la même question, rétorqua-t-il en désignant son ventre du menton. Le regard de la jeune femme se troubla tandis qu’une esquisse de sourire mourut immédiatement sur son visage. Nous n’en sommes qu’au premier mois, le chemin est encore long, mais les médecins disent que pour l’instant tout va très bien. Par contre, il n’y a pas de spécialiste pour les Mentaux esseulés dans l’Exode, Fabio Ouli. Alors ? Comment vous sentez-vous ? Son début de grossesse n’avait rien enlevé au caractère, ni à la pertinence, de l’ancienne tueuse de l’Armée royale. J’essaye de faire le point. Encore ? souffla malicieusement le Faiseur. Et combien de temps cela vous prendra-t-il ? Des mois ? Des années ? Je l’ignore… je ne vous attendais pas. Vu la quantité de bagages, j’en conclus que vous revenez vous installer ici ? Oui, mais changer de sujet ne vous sera d'aucune aide. Godheim nous a prévenus qu’il vous serait désormais difficile sinon impossible de simuler vos « miracles » habituels. Par contre, il a été avare d’explications quant à ce qui vous était arrivé. Depuis quand êtes-vous au courant ? Un peu moins d’une dizaine de jour. Écoutez, ce n’est pas que je souhaite éviter cette discussion, mais je vais récupérer mes propres affaires et vous laisser la place, alors si vous… Elle se saisit du bras qui voulait l’écarter, sans brusquerie, mais avec fermeté : J’ai aussi perdu ma raison d’être, par deux fois. On s’en remet toujours, Fabio. Il vous faudra chercher ce que vous êtes vraiment, au-delà de ce que les autres attendaient de vous. Je n’aurais pas dit mieux, elle me plait cette petite, elle me plait de plus en plus ! Je… heu, merci, Adénor. Pardon, je dois passer. La jeune femme s’écarta et il s’enfuit littéralement devant elle, poursuivit par la brulure de son regard. Le respect de sa souffrance pouvait-il être sincère ? Et, quand bien même, que pouvait-elle y comprendre ? Il avait perdu la clarté, il était devenu l’aveugle que l’on doit soutenir, l’obscurité était désormais son horizon, l’impuissance, son rayon d’action. IL N’Y A QUE TOI QUI REFUSES D’Y VOIR, PASSEUR ! TON POUVOIR EST PLUS ÉTENDU QUE N’IMPORTE QUEL MENTAL, FÛT-IL OMNIPOTENT ! Quoi ? Fabio manqua de tomber, il se rattrapa au fauteuil et observa Phil avec stupeur. Celui-ci se tenait debout devant l’encadrement de la porte, les pieds joints, le doigt de sa main droite tendue à l’extrême vers le Mental blond. Adénor comprit immédiatement que quelque chose n’allait pas, cependant, par réflexe, elle resta à plusieurs pas de distance, un bras en protection de son bas-ventre : Chéri ? Que se passe-t-il ? TON FRÈRE VA DEVOIR AFFRONTER, SEUL, TOUT CE QUE L’ARMÉE NOIRE NALCOĒHUALE AURA DÉPÊCHÉ POUR ANNIHILER LES HOMMES ! Non ! ne put s’empêcher de crier Fabio. TU N’AS PAS PLUS LE CHOIX DE TON DESTIN QUE L’EXODE OU ANTON MARENKOV, SOYEZ DÉMUNIS DANS LA DESTRUCTION OU UNIS DANS LA SURVIE. Et, sans préavis, le doigt accusateur retomba et Phil s’agenouilla pour plier consciencieusement les habits sauvés du parfum. Il en renifla deux puis, visiblement satisfait se redressa en emportant son trésor. Devant la mine ahurie des deux autres, il s’arrêta net : Heu… oui ? Phil chéri ? Ignores-tu ce que tu viens de faire ? J’ai ramassé les vêtements, c’est grave ? Tu as hurlé beaucoup de choses très intéressantes, en fait. Je crois que ce n’était pas toi qui parlais par ta bouche, suggéra Fabio, dans un coup d’œil discret vers le chat somnolant au creux des coussins du canapé. Et j’ai dit quoi, demanda Phil ? Quelques explications plus tard, tous trois se retrouvèrent à partager un thé à la menthe, préparé à l’occasion par Fabio, autour de la table de la cuisine. Phil regardait tour à tour ses deux voisins : Le fameux Faiseur aurait parlé au travers moi ? Mais c’est incroyable ! Pas tant que cela, répondit Fabio. Il te connait bien, crois-moi. Je ne saisis pas le but de cette mise en scène, par contre. Tu te souviens de notre dernière altercation avec Godheim sur Monte-Circeo, intervint Adénor, les coudes posés autour de sa tasse fumante ? Lorsqu’il avait menacé de jeter un astéroïde et sa population en rebellion au travers d’un trou noir, tu avais prononcé quelques phrases qui n’étaient pas de toi non plus. Je me rappelle avoir été surprise… mais l’avatar de l’Empereur-Dieu avait d’emblée accepté de négocier, sans que l’on comprenne pourquoi. Tous méditèrent cette information, tournant leurs cuillères pour refroidir les breuvages. Phil reprit : Admettons. Donc j’ai — enfin, il a — parlé de ton frère, du destin et de destruction, c’est cela ? C’est cela. D’après ce que l’on sait, une flotte de MaterOne est en ce moment aux prises avec les Nalcoēhuals. Il semblerait qu’elle n’ait pas beaucoup de chances de s’en sortir. Après tout, la dernière fois, les corvettes de Ragnvald nous soutenaient et ils nous avaient donné une partie de leur technologie. Et vous étiez à l’œuvre, Fabio. Le Pope Titus Matrane nous a passé l’information et Gandhi l’a confirmé par la suite, compléta Adénor, montrant ainsi que le duo suivait les évènements au plus près. Effectivement. Mais les Mentaux d’Angilbe n’ont que leurs vaisseaux et ce n’est pas suffisant face à nos adversaires. Nouveau silence. Adénor gouta son thé, ajouta une touche de sucre, puis avala une autre gorgée. Phil n’avait visiblement pas soif, un air décidé peint sur son visage, il interrogea à nouveau Fabio : Et que va-t-il leur arriver, maintenant ? À qui ? À cette flotte, pardi ! Fabio, ce sont tes anciens collègues, ce sont des humains comme nous, on va les laisser se faire massacrer sans rien faire ? Hé bien, ils venaient probablement pour nous anéantir, nous. Le Mental but à son tour une gorgée brulante, puis continua. De plus, l’Exode n’est pas une armée, ce sont des vaisseaux civils. Nous n’avons pas les moyens de combattre les nouvelles sortes d’engins nalcoēhuals, même Ragnvald semble démuni… Et nous serions les suivants, c’est cela ? intervint Adénor, la voix sèche. ILS VONT ATTAQUER MATERONE ! C’est cela que voulait dire le Faiseur ! Soit nous nous y mettons tous ensemble, soit on se fera rayer de la carte les uns après les autres par les Nalcoēhuals ! Et maintenant, dis-nous ENFIN qui est ton frère ! Fabio prit quelque secondes pour rassembler toutes les pièces du puzzle et confirmer, autant que de possibles, l’évidence avant de répondre. Il serait à la tête des forces humaines. Il aurait « récupéré » le pouvoir qui était le mien avant. Il devrait, en théorie, pouvoir les repousser et puis… ET MINCE ! Je ne peux rien y faire, NOUS ne pouvons rien y faire ! Vous croyez que ça me fait plaisir d’imaginer que Ralato va risquer sa peau tout seul face à ce qu’on a affronté là-bas ? … et tous les autres humains ! tonna Phil, le poing cognant soudain le plateau de la petite table. Ceux de MaterOne, de Talbot, Piñata et toutes les stations ou colonies de l’univers connu… TOUS vont y passer, si l’on ne fait rien ! Et que proposes-tu, chéri ? Je… heu… je ne sais pas. Harceler les Nalcoēhuals comme on pourra ? Pilonner leurs bases arrière pendant que le gros de leurs troupes seront au loin, prévenir MaterOne qu’ils… Ce point est inutile, le coupa Fabio. Ralato a déjà été prévenu, notre ami Loyal s’en est occupé. LOYAL ? LOYAL ? réagirent de concert Adénor et Phil. Lui-même. Personne ne sait ce qu’ils manigancent, hormis le Faiseur, bien sûr. Mais ils sont derrière tout cela. La perte de mes pouvoirs, la préparation à l’ultime affrontement de Ralato, peut-être même influencent-ils les Nalcoēhuals. Ils veulent entrer dans notre dimension, mais quel est le rapport avec ce qu’il se passe maintenant ? Phil se redressa brusquement. Il faut qu’on mette Arlington au courant, l’Exode DOIT réagir ! On ne peut pas laisser arriver… ÇA. C’est un… un… Un génocide, chéri, répondit Adénor, la voix glacée. On appelle cela un génocide. Je viens avec toi. Ils étaient déjà partis depuis plusieurs minutes, Vivagel sur leurs traces, que la nuque de Fabio brulait encore du regard d’Adénor. Elle lui rappelait, entêtante, la culpabilité inavouée du Passeur, impuissant à comprendre quel pouvait être son rôle. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Gortozaran: narration, Fabio/faiseur: Myeve, Lorendil : PhilG, Coupie : AdenorK Derush/montage : Guilitane/Numa, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR SAMEDI PROCHAIN (http://forcesmentales.fr) PREPAREZ-VOUS ! * Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 10 : « Visions (1) » La pièce était plongée dans l’obscurité, comme presque toujours ces derniers temps. En l’absence d’Adénor Kerichi et Phil Goud, leur vaste logement de fonction, offert au titre nébuleux de « personnalités invitées », brillait par sa froideur. Quand on connaissait les conditions d’hébergement désastreuses dans la Cité intérieure de Transporteur 3, il y avait matière à mécontentement, mais bon. Ils passaient de temps en temps ici récupérer quelques affaires et caresser le chat, si celui-ci daignait les accueillir. Les plaisirs de la « vie de divinité », dans un Exode arrivé à destination, pouvaient se résumer à ce logement. C’était donc Fabio Ouli qui occupait et s’occupait des lieux, utilisant, nettoyant et nourrissant accessoirement Vivagel, le félin de Phil. Mais la plupart de son temps, lorsqu’il n’était pas en formation de son élève, Maeve Onawane, ou en discussions interminables avec l’Empereur-Dieu, il le vivait assit dans le canapé. Regarder la multivision, parfois, ou contempler Antares IV et les étoiles environnantes, souvent, furent ses principales activités… jusqu’à la disparition de ses pouvoirs. La situation se dégrada encore quand le groupe de Mentaux, guidés par l’ancien agent Stuff MacDone, arriva pour leur prêter mainforte. Les maigres talents de Fabio ne résistèrent pas une heure à l’inspection des nouveaux venus et la nouvelle de son infortune se répandit chez les dirigeants de l’Exode. Fabio éprouvait désormais une profonde honte de son état. Cela faisait maintenant plus de sept journées qu’il restait cloitré dans cet appartement, ne recevant personne, n’assurant plus ni formation ni visite, rien. Que les membres du Conseil des Commandants s’abstiennent de leurs sempiternelles complaintes sur l’identité du Faiseur, que Godheim/Gandhi se débrouille pour réaliser ses « miracles » habituels ! Fabio voulait s’enfoncer plus petit que jamais dans ce trou de souris et ne plus jamais en être délogé. Miaaaaoooww ! On parle de souris ? monta une voix dans sa tête. Vivagel venait de sauter délicatement sur le dossier du canapé et il abondait les oreilles de Fabio de ronronnements plus voluptueux les uns des autres. C’était lui le mystérieux Faiseur, l’être mythique et réellement divin qui croisait la course de l’humanité lorsqu’elle coïncidait avec celle des Titans, de dangereux habitants d’une dimension parallèle. Pas seulement, j’ai aussi beaucoup d’affaires à gérer, figure-toi ! Laisse-moi, fit Fabio sans même se retourner. Si c’est pour me faire la morale ou me montrer combien tu es supérieur, je n’ai aucune envie de le supporter. Oh ? Monsieur boude ? Non. Monsieur veut juste être tranquille pour faire le point. C’est sans doute un concept abstrait pour toi, mais pour moi cela compte. Et combien de temps cela te prendra-t-il ? Parce que j’ai une facture à présenter en fin de service et j’aimerais savoir à qui la donner, tu vois ? Brrrrr miaw, miaw, Miaaaaoooww ! Fabio ne répondit pas, laissant l’autre se gargariser de son propre humour décalé. La perte de ses pouvoirs avait profondément touché le jeune Mental blond, bien plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Il avait pratiquement passé toute sa vie avec cette aura de puissance psychique sans commune mesure avec ce que l’on connaissait sur MaterOne. S’en retrouver dépouillé si violemment revenait à arracher ses vêtements en pleine rue sous les rires des badauds. Il avait déjà vécu plusieurs disparitions de ses facultés, souvent dues à des difficultés physiques, épuisement, maladie, ou à des traitements médicamenteux comme lors des mois où il était emprisonné sous les montagnes par Angilbe. Avant leur entrée dans la Passe de Magellone, les Titans avaient semblé incapables de le suivre pour lui procurer leur puissance. Cela s’était évanoui une fois éloigné de ce lieu si particulier. Mais aujourd’hui, pour d’obscures raisons qui lui échappaient, il sentait que c’était bel et bien terminé. S’il apercevait toujours ses petits amis, ils ne s’approchaient plus de lui qu’à grand renfort de concentration de sa part, en moins grand nombre que pour un Mental comme Stuffy par exemple, comble de la déchéance. Il lui semblait clairement les voir hésiter, la majorité refluant à ses appels, et seuls certains le frôlaient pour prodiguer puissance et pouvoirs. Le détestaient-ils, souhaitaient-ils le punir ? Ou plutôt : « ont-ils un autre chouchou » ? intervint le Faiseur, alors que Vivagel prenait plaisir à pomper de ses pattes avant l’épaisse mousse du dossier. Que veux-tu dire ? Que tu es idiot ! Tu as toutes les informations entre tes mains, mais tu ne les recoupes pas. Je t’accorde que les autres ne sont pas mieux, mais tout le monde n’est pas Passeur. Fabio se redressa et croisa les yeux du semi-hypnotique félidé. Vivagel lui montra sa satisfaction en enfonçant ses griffes dans le tissu. Salut ! Brrrrr, tu daignes enfin me regarder. J’ai donc réussi à attirer ton attention, à ce que je vois. Assez. Que m’arrive-t-il ? Tu le sais, n’est-ce pas ? Les Titans se sont lassés de m’apporter leur soutien ? Tu te poses les questions superficielles, mon loulou. Les vraies seraient plutôt : « qui suis-je » et « que devient mon frère » ? Ralato ? Oui… Ralato ! Godheim a dit qu’il revenait de Talbot et qu’il avait impressionné les… Fabio fut traversé d’une brusque intuition. Fut-elle provoquée ou pas par le Faiseur, il en était coutumier, elles se répandaient dans son esprit en d’interminables conséquences et d’innombrables interrogations. … Ralato ? Ils l’ont choisi lui, c’est cela ? Bingo ! Et crois-moi, ils n’y sont pas allés de main morte. Monsieur relativise à lui seul toutes les prestations dont tu as pu faire preuve par le passé. J’avoue que sa maitrise de toute cette puissance m’impressionne. Il a un talent certain, ce garçon. Arrête, on penserait entendre Godheim. Au moins, il ne risque rien pour l’instant. Et pourquoi les Titans ont-ils changé d’avis ? Tu le saiiiiis, répondit le Faiseur en un miaulement bien compris. Parce qu’ils ne pouvaient plus me manipuler à leur guise ? Voilà ! Leur plan demandait un réel engagement de ta part. Ce que, visiblement, tu n’étais plus prêt à leur offrir, mais ils avaient leur joker : Ralato Ouli, ton frère jumeau. Il a été imprégné par ton rayonnement depuis sa naissance, il maitrise les techniques Mentales et est à la tête de l’humanité, un met de choix pour nos requins transdimensionnels. Imprégné ? La… tête de l’humanité ? Je croyais qu’Angilbe était devenu chancelier. Godheim parlait de perte de raison, à son sujet, c’est ce que tu essayes de dire ? S’il te plait, arrête avec les cachotteries, soit clair ! . Le félin s’étira longuement, prenant son temps, puis s’assit. Il se lavait la patte avant lorsqu’il répondit : Il est mourant. De mon point de vue, son état ne change pas grand-chose à ce qui arrive. Ç’aurait, de toute façon, été à ton frère de mener la guerre, il n’aurait été qu’un soutien arrière, sans plus. La guerre ? Quelle guerre ? Le chat leva la tête vers Fabio, écarquillant ses yeux à vouloir l’engloutir dedans, un quelque chose d’attristé émanant du puit sans fond de ses pupilles. Souhaitait-il partager une peine ? Un dieu pouvait-il être peiné ? Au même moment, la porte de l’appartement s’ouvrit sur Phil Goud, les bras chargés de sacs et tirant deux grosses valises, et Adénor Kerichi, le bassin un peu plus en chair que dans les souvenirs du Mental blond. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Myuto: narration, Fabio/faiseur: Myeve, Derush/montage : Hadaria/V.G., Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 09 : « Remords(5) » Cette scène s’était déroulée plus de quatorze années en arrière. Cela faisait déjà plus d’un an qu’il ne l’avait plus vu. Calande Rorré ou la Capitaine Fakir avaient pris la relève de son cœur et de son corps… Méhala et lui venaient tout juste de faire l’amour… Ce garçon ne représentait qu’une projection du passé destinée à lui nuire… Mille-et-une raisons auraient pu le retenir de tomber, elles se multipliaient dans sa tête en une cacophonie assourdissante face à cet Apollon qui fut sien durant près d’une décennie. Lorsque ses genoux ployèrent et qu’il toucha le sol, une ultime voix lui cria qu’il pouvait encore se reprendre, qu’il était maitre de son âme. Ses yeux s’embuèrent pourtant et ses derniers scrupules s’effacèrent devant l’image même de la pureté. Le jeune corps se révélait à la lumière lunaire dans une semi-obscurité que le lait de son épiderme glorifiait. Ses proportions parfaites traçaient les membres de longs muscles qui dessinaient une anatomie en pleine croissance s’approchant du divin. Une chevelure d’or semblait luire de son propre chef, détachant de cette quasi-apparition un pelage qui recouvrait le crâne, les sourcils et le pubis, attirant — absorbant — le regard. Et encore, si ce n’était que physique, mais Fabio Ouli représentait tout ce que Poféus n’avait su être. Sa perfection intellectuelle, un savant mélange de naïveté et de maturité et ses pouvoirs fantastiques le plaçaient au-dessus de cette humanité barbare. La soumission absolue du jeune homme à son égard en avait fait l’archétype du partenaire idéal pour celui qui n’était alors que contramiral. Fabio pouvait lire dans tous les esprits, sauf celui d’Angilbe ; personne ne pouvait résister à Poféus et ses Forces mentales, sauf Fabio. Le duo qu’ils formèrent mêla amour et masochisme, introversion et ambition, et rien ne leur survécut, pas même le secret le mieux gardé de la lignée royale : les Titans. Tu n’as pas souvent été repentant et jamais dans cette position, remarqua simplement le garçon, un sourire aux coins des lèvres. C’est vrai… Alors, dis-le, s’il te plait. Je… je l’attends depuis si longtemps. Poféus courba l’échine, les paupières serrées à s’en faire mal. Oui, il s’agissait bien de larmes qui se formaient et qu’il tentait de retenir. Il inspira profondément, comme pour se préparer à plonger dans une étendue liquide sans fin, puis prononça simplement : « Je regrette de t’avoir quitté, Fabio. ». Ça y était, c’était dit. Pourtant autre chose remontait, une épaisse digue venait finalement de céder en son for intérieur, quelque chose de puissant qui avait demandé des siècles d’effritements et de coups de boutoir pour ressurgir maintenant et ici. Comme effrayé devant une horde de chevaux en furie, il s’affola, cherchant autour de lui une quelconque échappatoire. Il ne découvrit que le mobilier ciré dont l’odeur titillait encore les narines, une literie raffinée aux ourlets compliqués pendants de chaque côté d’un large sommier central, faisant lui-même face à un vieux miroir aux moulures de bois précieux. Au-delà des hautes portes-fenêtres donnant sur le balcon, une nuée de cirrus tramaient le ciel d’où perçait la lune en pleine gloire. Elle s’auréolait parfois, mal dissimulée derrière un nuage, puis s’ébrouait à nouveau d’une clarté aveuglante dans l’obscurité étoilée. Et tout cela mettait en valeur l’hypnotique pâleur de Fabio… « Je… dois… me faire pardonner pour beaucoup plus que cela. … pour… … pour les humiliations, le mépris, la… l’injustice avec laquelle je t’ai traité ! Je ne vois pas… je ne me souviens pas de moment où je t’ai considéré comme tu le méritais ! » Il leva les yeux vers le visage adolescent, impuissant à stopper le flot de paroles qui s’échappait de ses lèvres : « Je t’ai même trompé, plusieurs fois, avec des mignons, dans ton dos. R… Ralato m’y aidait et je savais qu’il te détestait assez pour te le dissimuler. Tout ce que tu m’as offert, je l’ai reçu avec dédain. Tout ce que tu accomplissais n’était jamais assez : tu représentais ma gloire, mon trophée, celui sur lequel je m’appuyais sans vergogne. Je t’ai… je t’ai EXPLOITÉ pour accéder à la puissance et assouvir mes fantasmes ! PARDON ! … PARDONNES-MOI ! » Et il fondit en larmes, le visage enfoui dans les cuisses de son ancien amant. Face à ce presque adulte, il s’effondrait maintenant autant physiquement que psychiquement. Cet enfant avait grandi à ses côtés, écrasé sous la domination de celui qui, affamé de pouvoir, ne le voyait plus, il représentait le coin par lequel la honte parvenait finalement à faire imploser une coquille cent fois d’acier. Angilbe cria son désespoir comme Fab io l'avait fait lui-même à plusieurs reprises durant leur vie commune. Cela se produisit donc ainsi, dans l’intimité de sa chambre à coucher, là où il avait commis ses crimes parmi les plus abjectes, là où il avait également connu l’amour le plus passionné. Là où Heir avait manqué par deux fois de l’assassiner et qu’il avait échafaudé certains de ses plans les plus retors. Ce fut au centre de cette immense toile, qu’il avait si patiemment tissé tout au long de son existence, qu’Angilbe Poféus retrouva finalement les remords, les regrets et la douleur qu’il réprimait depuis si longtemps aux tréfonds de son âme. Il pleurait et criait à la fois, de la bave se mêlant à des larmes qui s’écrasaient sans compter sur le sol. Impossible de reprendre son souffle, chaque bouffée d'air se transformait en sanglots et en hurlements, tout juste réussit-il à prononcer un nom : F… Fabio… FABIO ! Tu as de l’eau qui coule de tes yeux, mon chéri. Très lentement, deux mains juvéniles vinrent se glisser dans la maigre chevelure qu’il lui restait et l’attirèrent délicatement. La douce chaleur du bas-ventre de Fabio représentait une branche flottant dans un océan en tempête et sans réfléchir, il s’y agrippa. Ses bras enserrèrent tout le bassin, compressant les chairs, appuyant sur les os : Fabio, son Fabio revenait encore pour le sauver… ou le tuer, mais qu’importe ! Depuis l’œil du cyclone de souffrance qui l’arasait, il cherchait de l’aide. Et Fabio était là. Quelques longues minutes s’écoulèrent, le temps que la respiration d’Angilbe se refasse plus profonde, reprenne un rythme, sinon normal, au moins stable. Il réussit à libérer un bras pour s’essuyer grossièrement, quand Fabio s’exprima enfin, d’une voix douce et jeune, dénuée de tout reproche : Je t’absous de tes péchés, Angilbe Poféus. Q… quoi ? Amour et haine ne sont que les faces d’une seule et même médaille. Nous avons tous souffert de ta personnalité égoïste ou peureuse. Crois-tu que nous ignorions à qui nous avions à faire ? Angilbe releva la tête, croisant enfin le regard de Fabio. Mais était-ce vraiment le jeune homme qui lui parlait maintenant ? « Nous sommes ceux qui t'avons tout donné et nous t’avons déjà pardonné il y a bien longtemps de ce que le destin a fait de toi. » Doucement, il se libéra de l’étreinte du vieil homme et s’accroupit à son tour face à lui, ses mains glissant de la tête au visage… qu’il rapprocha du sien pour un baiser tendre, chaste, dénué de tout sous-entendu. Il dura longtemps, non pas passionné, mais raisonné, de cet amour assumé entre deux êtres ayant partagé toute leur vie. Angilbe le lui rendit, presque surprit d’être encore considéré comme un être humain aux yeux de… de qui, d’ailleurs ? De moi, fit Fabio. Ou de moi, répondit Heir ? De nous, compléta Magnam. Et pour nous, ajouta Méhala. À tout jamais… conclut Calande Rorré. Le visage face à lui changeait, se métamorphosait au fur et à mesure des apparitions furtives de ceux pour qui il avait compté plus que tout. La chambre s’était évaporée, il ne restait qu’un chemin de terre, un simple sentier sinueux émergeant du néant. En son centre, Calande Rorré et Angilbe Poféus, agenouillés l’un en face de l’autre, se tenaient par les bras, front contre front. « Je… finissons-en, Calande. Je pense que… je crois que je suis enfin prêt. » Elle lui souleva la tête, l’embrassant encore une ultime fois, et ils se relevèrent de concert. D’une main, elle désigna la voie qui se poursuivait devant eux : « Allons par là, c’est ainsi que nous nous éteindrons tous les deux. Tous ensemble, devrais-je dire. » Angilbe acquiesça sans dire un mot et s’engagea à la suite de sa dernière compagne. Pourtant, quelque chose le retint en arrière, comme si aller de l’avant devenait de plus en plus difficile. Calande, sentant la contrainte, se méprit : Viens avec moi, aie confiance. Calande, je n’arrive pas à… Allez, viens te dis-je ! Comprenant que cela demanderait de plus en plus d’efforts, elle se tourna un peu exaspérée pour le réprimander, quand elle se couvrit les yeux de ses bras, hurlante de douleur et de terreur. Poféus se retourna à son tour et plissa les paupières devant l’intensité de ce qui émanait derrière lui. Un gigantesque cerf de feu embrasait le ciel dans toutes les directions. Au centre de celui-ci, un homme brillait comme le soleil et sa main s’agrippait au chancelier sans même le toucher. Ralato Ouli observait le couple qui s’en allait, une expression de colère peinte sur son visage. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Tristan: narration, Pofeus: pof, Calande: coupie, MagnamIV: raoulito, Fabio/méhala : Myeve, Heir : destroK Derush/montage : Coles/Raoulito Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS MOINS DE TROIS SEMAINES ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 08 : « Remords (3) » À nouveau, le décor se dissout dans l’encre de l’obscurité pour réapparaitre sous une forme inattendue : Un orthoptère ? Oui, nous sommes en lévitation au-dessus de l’océan, à l’exacte verticale de la cathédrale sous-marine, cette relique sacrée de nos ancêtres que ta folie a conduit à la destruction, répondit calmement le roi, comme s’il expliquait à un écolier un quelconque problème mathématique. Nous revoici à ce moment crucial de notre existence, Angilbe, celle qui scella nos destins à tous deux. Un poids tirait le bras droit du chancelier, un pistolet automatique fumait, une cartouche engagée dans le canon encore chaud. Cela confirmait la plaie au front de Magnam IV. Il portait sa tenue d’officier en campagne, identique à celle qui l’habillait alors, quand ces évènement s’étaient produits. Derrière le souverain, la porte de l’appareil ouvrait sur un horizon marin où s’étiraient les vagues et leur écume chatoyante. Bizarrement, le ronronnement des turbines n’assourdissait pas les sons provenant de l’intérieur, mais, après tout, on n’en attendait pas moins d’un rêve. Et que suis-je censé faire ? demanda Poféus, sèchement. À ce que je vois, vous avez déjà reçu la première balle. Reproduire notre dernière conversation ne m’intéresse pas. Je pensais plutôt la poursuivre, mais sans que tu y mettes fin brutalement cette fois, répondit l’autre en bombant le torse, les mains jointes derrière son dos. Sur cette posture habituelle pour le roi de l’humanité, il abandonna le chancelier du regard, considérant le poste de pilotage, vide de tout occupant. Après quelques secondes à observer l’immensité de l’océan au travers du parebrise avant, il reprit : Pourquoi donc m’as-tu tué ? Le sais-tu ? Vous m’avez traité de bâtard. C’était une humiliation ! Laisse-moi rire, Angilbe. D’abord, c’est malheureusement ce que tu es, un bâtard ; ensuite tu étais et es encore en haut de la hiérarchie. Ce n’est pas à toi que j’apprendrais ce que « se maitriser » signifie. Ce n’est donc pas la vraie raison. JE N’AI PAS À VOUS FOURNIR D’EXPLICATION, VIEIL HOMME ! Allons, garde ton calme. On ne gagne rien à faire des colères avec moi! Une preuve supplémentaire que quelque chose te tracasse. Il soupira, puis reprit : Pourquoi me prives-tu de notre lien familial et de mon titre ? « Vieil homme », dis-tu ? Mais te rends-tu compte que tu sembles plus âgé que moi ? Nous n’avions pas vingt ans de différence et maintenant encore moins. Les affres de la vieillesse ne t’ont pas épargné… Un autre que vous m’a dit cela, il y a très peu de temps ! s’énerva Poféus en braquant son pistolet sur le roi. Oui, je sais. Encore un de mes fils, ton demi-frère Héhuā que j’ai perdu avec tout le reste… J’ignorais alors ce qu’il allait advenir de lui. Je ne l’ai appris que lorsque tu as lu les rapports de tes officiers. J’ai perdu beaucoup des miens, NOTRE famille : fils, femmes, père, mère et enfin mon frère. Il ne me reste que toi et Azala. Celle que tu as décidé d’abattre à tout prix ! … Tu n’as pas enfanté, Angilbe, tu n’as pas idée de ce que l’on ressent quand on assiste au combat fratricide de sa progéniture. L’un a été… perverti par les Souriants, l’autre fut une reine en devenir désormais exilée et il y a… toi. Angilbe relâcha imperceptiblement son bras, abaissant son arme. Il cherchait le piège. Heir l’avait noyé sous les reproches et les insinuations, Méhala et lui avaient partagé leur passion et maintenant son père naturel qui l’avait abandonné semblait faire acte de contrition… où donc Calande voulait-elle en venir ? Je ne t’ai PAS abandonné ! T’aurais-je aidé tout ce temps ? T’aurais-je offert mon cœur, mon amour paternel, tout ! Cette phrase est de moi ! Mais Calande, quel est donc ton but ? Cette fois-ci, il ne visait plus personne, le révolver pointait vers le sol et Angilbe cherchait au plafond une quelconque apparition de celle qu’il interpellait. Angilbe… le roi s’approcha lentement, une expression attristée peinte sur son visage. Mon fils, je ne suis pas celui que tu crois, tu te méprends. Il n’y a… Reste éloigné, Magnam. J’ignore combien de cartouches je devrais tirer pour que tu t’arrêtes, mais je n’hésiterais pas, gronda l’autre, son automatique menaçant à nouveau le monarque. Le roi s’immobilisa, à un pas de son dauphin et seulement quelques centimètres du canon de l'arme. Qu’est-ce qui te dit que c’est ton démon intérieur qui me guide, moi ou mes mots ? Crois-tu vraiment qu’elle possède un tel pouvoir ? Heir te haïssait, mais ta compagne Méhala et moi nous t’aimions. Le fait de nous revoir n’est pas forcément une finalité de son plan. Ha oui ? Et quel est-il alors ce plan ? Réponds. Je pense qu’elle te prépare à mourir… tu revis les moments clefs de ton existence avant la fin qu’elle te réserve, sans doute. Mécaryon et moi n’avons pas eu ce privilège, l’ignores-tu ? Notre disparition fut aussi brutale que celle de nos Lakedaímōns. Ne comprends-tu pas que je veux profiter de cet unique moment pour t’ouvrir mon cœur, te dire combien je regrette de ne pas vous avoir préféré au trône, toi et Mathilde, ta mère ? Je… Il chercha ses mots puis reprit : … est-ce que tu désires une autre étape de ta vie ? Je peux arranger cela. Magnam leva le bras et le décor s’effaça soudain, laissant l’obscurité engloutir jusqu’au chancelier lui-même, seul le fantôme du roi restait visible, irradiant tel un phare dans l’encre des nuits marines. Lorsqu’il reprit pied sur un sol, Poféus reconnut sans difficultés l’endroit : la passerelle de commandement du Théodème. Sa première « affectation » à la tête d’un vaisseau, alors qu’il venait de faire fusiller, puis éjecter dans l’espace, le précédent « Pacha » sur des allégations de trahison. En tant qu’amant de celui-ci, il lui avait été facile de déposer les preuves nécessaires, le reste se déroula sans grande surprise. Si ce ne fut… « Commandant ? Le balayage nous donne quatre planètes dans ce nanosystème, dont une semble… habitable pour l’homme ? » Poféus regarda les schémas qui s’affichaient sur la large projection face à lui : Confirmez les résultats. La marge d’erreur est de… moins de trois pour-cent, Monsieur ! Le silence le plus complet envahit alors la salle, tout juste troublé par quelques retours sonores des consoles et écrans de contrôle. Plusieurs opérateurs et officiers se retournaient vers leur chef, tandis que d’autres restaient obnubilés par l’image de la petite planète rouge. Magnam IV se tenait à ses côtés, invisible pour les participants : Te rends-tu compte que tu es en face de la plus grande découverte de l’histoire de l’humanité ? Et toi, tu sembles hésiter. Pourquoi, Angilbe ? J’ai volé le commandement de ce vaisseau et tous s’en doutent plus ou moins confusément. Il se détourna de ce qui deviendrait Antares IV pour croiser le regard du roi, son père : Si leur premier souvenir de mon commandement avait été une déception généralisée. Par exemple, avec un retard de plusieurs semaines pour étudier une planète faussement vivable, j’aurais pu y perdre beaucoup vis à vis de l’équipage. Ah… quand je pense à la fierté que j’ai ressentie lorsque tu es revenu, à la tête de ton nouveau commandement, porteur de la plus grande nouvelle imaginable pour ce genre de mission, répondit son père, rayonnant d’amour-propre. Te souviens-tu de la réception donnée en ton honneur au palais ? Je t’ai personnellement déposé la décoration autour du cou, tu ignorais alors combien j’exultais de te couvrir ainsi de gloire. Je crois que plusieurs larmes coulèrent ce soir-là, les plus observateurs y virent un humanisme exacerbé. Sans même s’en rendre compte, Angilbe sourit à cette évocation. Il se souvint de ce sentiment qu’il partagea également : la fierté. Fierté d’être enfin lui-même, une personne importante et reconnue. Oui, je me remémore parfaitement la scène. Toute la Cour à mes pieds, moi, agenouillé à une marche de vous. Je savais mon avenir désormais assuré, les forces armées royales récompensaient largement ce genre d’honneur sur le long terme. Monsieur ? Que faisons-nous ? La voix de son officier le rattrapa. Sans hésitation, Poféus donna ses ordres, les mêmes que naguère : … déclenchez les procédures de reconnaissance en surface. Messieurs, nous allons passer les prochaines semaines ici à établir si cette petite planète rouge est vraiment celle que nous avons toujours cherchée. Exécution ! Et c’est ainsi que tout commença, lança la roi Magnam dans son dos. Les Forces mentales te furent offertes, des années plus tard la Révolution Castiks brisa l’ancien régime et en moins d’un an, l’Exode prit son envol de MaterOne vers ce bout de roche perdu dans l’espace. Encore un peu et tu devins chancelier. Le fils caché du roi accédant à la quasi-royauté. Quel incroyable retournement de situation ! C’est en effet cela… père. Mais nous oublions quelqu’un dans cette chronologie, n’est-ce pas ? Poféus observa une dernière fois les larges écrans de contrôle où l’on suivait l’avancée du Théodème vers Antares IV. Oui, un grand moment de son existence, en effet… Ne quittant pas son — si rare — petit sourire aux lèvres, il ferma ses paupières en s’adressant à la personne derrière lui qu’il savait ne plus être Magnam. « Calande, je vais me retourner et je pense deviner qui sera le prochain sur ta liste. » Nouveau brouillard d’ébène, il retrouvait la chambre de son château, offert par l’armée pour ses loyaux services. En bas, on entendait de la musique et des voix, une sorte de spectacle proposé à ses invités en conclusion d’une difficile journée où l’on déplorait la perte du Professeur QuartMac. Cette soirée aussi fût la première d’une période majeure de son existence : devant lui se tenait un jeune homme pas encore majeur, blond à la peau d’une grande pâleur, nu, mais qui ne s’en cachait pas. Leurs regards ne se quittaient pas. Angilbe… dit-il simplement de la voix de Calande. … Fabio, répondit le chancelier. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs : Gortozaran: narration, Pofeus: pof, Calande: coupie, MagnamIV : raoulito, Derush/montage : Gvillaume/Rafa96, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS MOINS DE TROIS SEMAINES ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 07 : « Remords (2) » Il ne sut que répondre, ignorant même quelle réaction serait à la hauteur d’une telle apparition. Méhala, LA Méhala, celle — celui — qui fut son premier véritable amour, le symbole de son enfance, puis de son adolescence presque insouciante, jusqu’à ce terrible jour. Sa voix rappelait étrangement celle de Fabio, ou était-ce l’inverse ? Elle coupa court à ses pérégrinations : Au lieu de te perdre dans tes pensées, comme toujours, n’es-tu pas curieux de découvrir ce qu’il se passe dans cette grange ? Heu... oui, si tu veux ? Donne-moi la main, j’en ai besoin. Elle tremblait un peu, exactement comme l’émotive Méhala qui se dissimulait alors derrière une façade rebelle. Et ce fut aussi innocemment que n’importe quel couple que le duo remonta la prairie, foulant l’herbe haute que les troupeaux n’avaient pas encore broutée. La jeune fille chuchotait à son oreille, le complimentait sur sa prestance ou sa taille, tenant un discours à l’opposé de celui, humiliant, que son demi-frère lui avait asséné un peu plus tôt. La voix flutée de Méhala laissait parfois apparaitre des accents Nordistes, ajoutés à sa gaité naturelle, Angilbe retrouva bien vite les raisons l’ayant fait fondre, à l’époque. Elle sautillait presque pour tenter de rester à sa hauteur, le vieil homme ralentit la cadence qu’une vie passée dans l’armée avait forgée en lui. Oui, une vie... une autre vie, sans Méhala. Pourrait-il tout recommencer ? Ce serait bien étrange que Calande ou Heir organisent pour lui une nouvelle existence heureuse. Et pourquoi pas, interrogea nonchalamment la jeune femme ? Nous sommes dans ton esprit, là où rien ne peut t’atteindre. Et si ton calvaire était de vivre une réalité inédite où tout serait différent ? Méhala... il chercha la tournure idéale pour exprimer sa pensée, mais ne la trouva pas. Tu n’es qu’une illusion projetée par Calande ou peut-être même es-tu Calande ? Le chancelier s’était arrêté, fixant sa voisine à la recherche de la moindre faille, du moindre détail corroborant sa théorie. La brise reprit, faisant glisser une mèche ondulée sur le petit nez en trompette. Par réflexe, Angilbe lui passa son doigt sur le front pour dégager les magnifiques yeux dans lesquels il se retenait de plonger. Comment se retrouva-t-il à l’embrasser ? Il n’en savait rien sinon que la passion le débordait tel un fleuve lors d’une crue d’été. Elle emportait tout, déracinait ses certitudes, arrachait ses doutes et submergeait ses derniers principes, jaillissant du plus profond de sa mémoire, là où l’espoir et la vie existaient loin de son cancer... Il s’écarta d’elle imperceptiblement, l’ombre de la mort lente s’immisçant dans leurs fraiches retrouvailles. Cela ne sembla pas bouleverser Méhala outre mesure : Si je ne suis qu’un souvenir, alors m’éteindre avec toi serait le plus beau cadeau, mon amour. C’est une manière de voir... Bien. On s’approche de nos tourtereaux dans la grange ? Tu désirais les espionner discrètement, je crois ? Oui ! Dépêchons-nous, les hommes n’ont pas une endurance infinie, je m’en voudrais de rater cela ! Et, sans lui laisser l’opportunité de répondre, elle l’entraina par la main vers la vieille bâtisse. Plus ils s’approchaient, plus les sons se faisaient précis, s’agrémentant d’autres bruits de choses tombantes ou vibrantes sous les saccades des corps au contact. Méhala ralentit l’allure au fur et à mesure, allant jusqu’à se courber légèrement et intimer à Pofeus de faire de même, comme si cela pouvait cacher leur présence. Depuis les interstices séparants les planches de la paroi, on pouvait déjà les apercevoir. Lui, en chemise, ahanait sur elle, plaqué contre la botte de foin, la croupe levée, partageant inlassablement leur plaisir sous les à-coups. À leurs pieds, plusieurs pots de peinture et quelques vêtements dont une blouse qui rappela quelque chose à Pofeus. Il s’appuya sur une poutre à peu près solide pour mieux détailler celui en action. Les muscles saillants, mais d’une certaine maigreur, et une chevelure noire mi-longue qui reflétait quelques traits de lumière. D’elle, on ne devinait principalement que la crinière rousse et... ondulée. « Mais c’est nous ! » murmura-t-il surprit. À peine venait-il de prononcer cela que les deux mains de sa voisine lui entourèrent les hanches, glissant vers l’avant de son bassin. Calande souffla à son oreille : Moi, ça me donne des idées. Déshabille-toi, maintenant, je vais te prendre. Mé... Méhala ? J’ai envie de me sentir en toi, répondit la voix de la jeune fille. Je veux que tu les regardes pendant que nous savourons le même plaisir. Avec toute la dextérité que les mois passés ensemble lui avaient prodiguée, Méhala déboutonna le pantalon de Pofeus et se saisit de l’organe viril, le remuant lentement en un mouvement de va-et-vient. Le geste produisant l’effet, la houle chaude, brulante même, remonta de son ventre et accéléra les battements de son cœur, tendant son sexe à l’horizontale, puis à la verticale. La main peinait dorénavant à le tenir dans son intégralité qu’Angilbe entendit la braguette de Méhala descendre, la blouse tachée poussée négligemment sur le côté. Lorsque le phallus de sa compagne glissa dans le petit espace en haut de ses cuisses, il se crispa d’abord puis, lentement, on dira précautionneusement, le vieil homme se relâcha. Son anus usé ne se laissait pas facilement défaire, plus habitué à se serrer qu’à se détendre, mais elle savait s’y prendre. Méhala lui compressa les testicules avec expertise et, sous la brusque impulsion de plaisir, le corps d’Angilbe accepta le sexe étranger. Ce fut lors de leur premier émoi que la transidentité de Méhala lui fut révélée. Elle la lui avait avouée à la dernière minute, comme lorsque l’on présente ce que l’on a de plus précieux à un ami, le plus intime des trésors que l’on dévoile enfin à une personne. Cela n’avait pas arrêté Angilbe, ses sentiments dépassaient de loin tous les préjugés ou l’homophobie de son père. Non, cela ne l’avait pas arrêté à l’époque et cela ne l’arrêterait évidemment pas aujourd’hui. Chaque chevauchée de « l’Angilbe jeune » se répercutait dans « l’Angilbe vieux », qui répondait en serrant les lèvres à chaque cri de « l’autre Méhala ». Les deux couples faisaient l’amour à l’unisson... le second duo mimait-il le premier dans une vaine tentative de rattraper un passé perdu ? Je n’ai rien... à rattraper... moi, lâcha Méhala entre deux coups de boutoir. Non... je le.. Le.. HA ! haaaaaa ! Sous l’intensité de son orgasme, il ne put retenir l’éternel râle de la jouissance animale qui ponctue ces moments de bonheur déchainés. Méhala hurla également, la tête dans son épaule, alors que son sexe s’élargissait soudain pour se répandre au fond du vieux fessier offert. Seules leurs respirations à tous deux marquèrent les poignées de secondes suivantes, l’autre couple venant fort heureusement de profiter pareillement de son union, ils avaient caché par leurs propres cris ceux du duo de voyeurs. Lentement, dans un mouvement synchronisé, ils se laissèrent glisser dans l’herbe, à genoux, terrassés par la puissance de leurs plaisirs réciproques. Le sexe de Méhala s’extirpa doucement de l’intimité d’Angilbe alors qu’elle se lovait contre son amant, repue et heureuse. Celui-ci reprenait son souffle, confirmant d’un coup d’œil rapide que les espionnés ne s’étaient rendu compte de rien. Une nuée d’oiseaux s’envola soudain du chêne centenaire qui bordait le champ, suivi d’éclats de deux voix, l’une aigüe et plaintive, la seconde grave et furieuse. Après quelques secondes, ce furent de lourdes bottes que l’on entendit piétiner les mottes d’herbes, écraser les fleurs de pissenlits. Non, pas ENCORE ça, murmura Angilbe en se redressant. Mais une main ferme le retint accroupi. Lâche-moi, je refuse de laisser mon père nous détruire.. TE détruire ! Et ainsi faire preuve de ta première, et sans doute dernière, lâcheté ? fit une voix masculine. Cet homme rustre n’est pas ton VRAI père, mon fils. Il se retourna et se figea devant le nouveau personnage apparu en face de lui. Il portait une belle barbe grisonnante, d’épais sourcils et une chevelure nouée en queue de cheval. Les petites pattes d’oies aux coins de ses yeux bleus riaient malgré le dramatique de la situation. Ce bras qui le maintenait, ganté d’un cuir souple bleu foncé aux boutons d’or, appartenait à un grand de ce monde qui surgissait lui aussi de son passé, un passé partagé avec l’humanité toute entière. Les cris et les hurlements de douleur fusaient de la grange, alors que Méhala combattait sans espoir le soldat à la retraite et père adoptif d’Angilbe, qui la frappait sans retenue avec un manche de pioche. Malgré les coups sourds et les craquements d’os, celui-ci ne réagit pas plus qu’à l’époque devant ce spectacle. En fait, il ne pouvait pas détacher son regard de Magnam IV, dernier roi de MaterOne, son — vrai — père, qui exhibait au milieu du front un petit trou percé par la cartouche mortelle du chancelier, tirée quelques années plus tôt. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs : Raoulito: narration, Pofeus: pof, Calande: coupie, MagnamIV : raoulito, Mehala :MyEve Derush/montage : Guilitane/Raoulito Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS UN MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 06 : « Remords (1) » Tu ne peux pas hanter mon esprit ! Je t’ai assassiné de mes mains, on a fait disparaitre ton corps à tout jamais! Oui... c’est frustrant, je le conçois. Puis, de la voix de Calande, Heir poursuivit : mais je serais bien plus à même de régler mes comptes ainsi, n’est-ce pas ? Dans les brumes dues à l’injection soporifique, Angilbe ne pouvait qu’assister, impuissant, aux allées et venues de ces fantômes surgissant du passé. Calande, décédée, était revenue le hanter, l’humilier et le blâmer, et maintenant voici Heir, sa Némésis, réapparu d’entre les morts pour assouvir une autre soif de vengeance. Monsieur Heir reprit, visiblement ennuyé par tous ses organes pendouillant : « C’est très gênant de se sentir vidé de l’intérieur. En plus, cela dégouline comme tout. Attends... » Posément, il entreprit de tirer un à un chaque boyau qui serpentait dans l’éther, s’en suivit sa rate, une partie de ses reins... quand ce fût le tour du foie, il s’arrêta. Relevant la tête vers Angilbe, il demanda : « Veux-tu un morceau ? Je dois pouvoir en détacher un bout sans trop de problèmes. Non ? Tant pis, je proposais en toute fraternité. » Angilbe n’en pouvait plus de cette situation dégradante qu’il ne faisait que subir... « Dégradante ? réagit soudain Heir, l’air particulièrement amusé. Tu veux une situation dégradante, frérot ? C’est pourtant simple, car tout est toujours possible, surtout le pire ! » D’un coup, la tunique clinique de Pofeus s’envola, comme arrachée par quelque prestidigitateur, offrant le corps du vieil homme entièrement nu à la vue de feu son meilleur ennemi. Celui-ci laissa s’échapper un rire sarcastique, tendant le doigt vers l’entre-jambe : Les affres de la vieillesse ne t’ont pas épargné, vieille branche. Je vois pourtant pendre... ici, un organe des mieux dimensionnés. N’aurais-tu pas du sang tropicalien dans ta famille maternelle ? Vu que du côté paternel, nous sommes à égalité... il inspira, puis reprit, comme dépité. Je n’ai pas la chance d’avoir de telles mensurations, ce sont les gamins que tu te violais qui devaient moyennement apprécier. » C’EST UN CAUCHEMAR ! cria Poféus, la voix tremblante de rage comme de frustration. VA T-EN TOI AUSSI ! CALANDE, HEIR, ALLEZ-VOUS-EN TOUS ! Mmhmm... pas encore. Il est prévu de te tuer, tu te souviens ? Mais avant, laisse-moi t’offrir un cadeau, ensuite faire un peu de justice, puis... DISPARAAIIIIIIIIS ! Sans répondre, Heir se déplaça lentement vers le haut pour pivoter à l’horizontale. Il tenait ses bras serrés contre lui, maintenant fermé autant que possible sa plaie béante. Arrivé à la verticale du chancelier, il descendit, très progressivement, s’approchant centimètre après centimètre du corps nu de son demi-frère. Celui-ci le regardait, les yeux exorbités, aussi fragiles que sans défense... «... comme toutes les victimes que tu as envoyées à la question, oui. Se retrouver soumis aux caprices d’autres ne te voulant que du mal. Ressentir, avant la torture, ce moment de frayeur où l’on sent confusément qu’il n’existe plus de barrière entre soi et son geôlier. Son psychisme est alors tout ce qu’il reste à protéger et révèle, de fait, la véritable cible du bourreau. » Seules quelques hauteurs de doigts séparaient dorénavant leurs visages l’un de l’autre, Angilbe pouvait sentir le souffle de l’haleine lécher ses sourcils, sans pour autant réussir à détourner les yeux, comme hypnotisé. Heir poursuivait implacablement sa litanie : « Plus tard, après les multiples souffrances, quand le tortionnaire remonte progressivement dans ta chair, il devient autant ton intime que ne le fut ta propre mère lors de son accouchement. C’est là que ta volonté se brise. Là que tu perds ce qui faisait de toi un être à part entière, ne laissant à la place qu’un être anéanti à l’humanité effacée ! » Respirant quasiment l’air de son frère, Angilbe sentait glisser sur lui le sang qui s’échappait de l’abominable blessure. Des filets carmins ruisselaient de chaque côtés de son tronc et goutaient depuis son dos, poursuivant leur course dans le néant. Cette promiscuité se mêlait à la terreur qu’il n’arrivait plus à contrôler. Paralysé, nu, offert à son pire ennemi dans une parodie obscène d’amour fraternel, il bredouilla en ne cachant pas sa peur : Que... que vas... que vas-tu faire ? Moi ? Le sourire de Heir s’étira démesurément. Mais je vais faire de mon mieux, bien sûr ! Et il explosa. Dans un cauchemar de chair et de sang, un magma de muscle, d’artères et de boyaux jaillit de la masse abjecte que fut l’enveloppe de son demi-frère pour engloutir le chancelier Pofeus. L’indicible forme vivante le recouvrit entièrement, l’absorbant, le phagocytant sous les hurlements de terreur de sa victime. Ses cris cessèrent très vite, remplacés par des borborygmes incompréhensibles alors que des tendons colonisaient l’intérieur de sa paroi buccale, bloquant une mâchoire ouverte où s’engouffrait la dégoutante matière vivante. Pofeus n’en était malheureusement qu’au début de son calvaire, car, de l’autre côté de son corps, les mêmes tendons fouillaient à la recherche d’un second orifice... qu’ils trouvèrent. Forçant violemment le sphincter, ils élargirent la voie à de nouveaux immondices qui remontèrent le rectum, doublant, triplant son diamètre sous la pression. Lorsque l’intestin grêle éclata, et que son estomac, maigre barrière face à l’envahisseur, cédait à son tour, de petits tentacules vivants s’extirpèrent depuis l’intérieur de ses yeux, chatouillant les paupières par en-dessous. L’obscurité libératrice prit finalement possession de son esprit, l’emportant dans ce qu’il espéra fugitivement être la mort... ... mais il n’en fut rien. Il ouvrit les yeux. Au milieu d’une prairie verdoyante, sous un doux soleil d’été, Angilbe Pofeus se tenait debout, habillé de manière commune d’un simple pantalon de ville et d’une chemise rosée. La brise caressait ses derniers cheveux et l’odeur du colza emplissait les narines de ses élans printaniers. Sa première réaction fut de protéger son regard de cette lumière intense dans laquelle baignait la scène bucolique... ce ne fut qu’une fois ses pupilles habituées que vint le frapper la présence d’une vieille bâtisse, à une centaine de mètres de lui. Rien qu’un ancien hangar fait de planches rendues instables avec le temps et le manque d’entretien. « Je connais cet endroit », murmura-t-il pour lui-même. Il scruta ces petites collines lointaines où des bois couvraient une partie de l’horizon marqué de nuages cotonneux. Quelques groupes d’oiseaux migrateurs, des cailles-poulpes, lui semblait-il, traversaient le firmament en quête d’un habitat en cette fin de printemps. Aucune trace de Monsieur Heir, aucun morceau infâme de viande qui voudrait le dévorer... rien que la campagne où les fleurs de pissenlits éclosaient en boules duveteuses dont le vent disperserait les soies. Un petit cri remonta la prairie jusqu’à lui, cela venait du hangar. Un second, puis un troisième, Angilbe identifia aisément des éclats de plaisirs. L’habitude. Une ou plusieurs personnes semblaient se donner du bon temps à l’abri des planches pourries. « Reconnais-tu ce paradis ? » fit la voix de Calande dans son dos. Il sursauta et se retourna face à une adolescente aux cheveux roux tombants en boucles sur ses épaules et un nez retroussé pailleté de taches de rousseur. Un peu plus petite que lui, elle portait une blouse de peintre couverte d’éclaboussures colorées et ses chaussures grossières n’étaient qu’un patchwork arc-en-ciel. Un pinceau dégoulinant pendait dans sa main droite tandis que l’autre reposait en poing au creux de ses reins. L’air mutin de la jeune fille finit de déverrouiller la mémoire d’Angilbe : ce lieu, cette fille, c’était : Méhala ! Oui, mon grand loup, répondit la voix de Calande Rorré. Dans un déhanchement provocateur, elle pointa son index en direction de son propre visage. Ce fut un tout autre timbre qui reprit, celui qu’Angilbe n’avait plus entendu depuis si longtemps : « Ne suis-je pas le meilleur moment de ton existence ?». ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs : Tristan, narration, Pofeus: pof, Calande: coupie, Heir: destroK, Mehala :MyEve Derush/montage : Zizooo/Andropovitch, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS UN MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 05 : « Pendaison » Pour les opérateurs de la tour de contrôle de MaterOne, ce n’était qu’un point de plus dans la carte spatiale proche, un appareil entrant dans l’atmosphère et se dirigeant vers l’astroport de MaterOne Centrum. Les yeux avertis notaient tout de même le symbole accolé au nom, une petite étoile Castiks qui informait du caractère officiel du nouveau venu. À cent kilomètres d’altitude, le plus grand vaisseau de guerre de la flotte humaine s’entourait d’une immense couronne de flamme due au frottement avec l’air de la planète. La partie supérieure de la coque, chauffée fortement, résistait pourtant aisément à l’élévation de température et la taille de l’engin rendait le phénomène très impressionnant, visible par les télescopes amateurs d’un tiers de l’hémisphère. Bien que ceux-ci pouvaient se révéler blasés d’un spectacle devenu commun, le dernier — et désormais unique — croiseur géant de la flotte du Chancelier Pofeus arrivait encore à capter l’attention de certains curieux. C’est à une vingtaine de kilomètres d’altitude que la vitesse passait en dessous des quatre-cents kilomètres-heure, limite à partir de laquelle la friction atmosphérique s’estompait. Alors que les échanges radio avec le centre de contrôle s’intensifiaient pour obtenir les valeurs d’approche vers le spatiogare, une navette quitta précipitamment le hangar inférieur de l’appareil, filant vers l’Est. On calma rapidement les ardeurs des contrôleurs qui s’affligeaient de ce mouvement non prévu : le ministre Ouli se rendait en urgence à un entretien avec le Chancelier Pofeus, toutes les autorisations viendraient plus tard. Un peu à l’écart du complexe hospitalier militaire de Fort Magnam, à quelques kilomètres de la capitale, un discret bâtiment identique aux autres se dédiait aux soins des Mentaux et leurs — possibles — déviances psychiques. C’est dans ce lieu des plus secrets que l’on avait interné Angilbe Pofeus depuis sa crise de démence qui avait couté la vie au Capitaine Fakir. Le corps de l’officière horriblement mutilé, au cœur même des appartements de la chancellerie, avait plongé les premiers arrivés dans l’effroi. Il avait fallu du temps aux spécialistes de l’esprit pour atténuer ou effacer ces souvenirs, quand on ne falsifiait pas les rapports. Malgré la grogne du haut commandement de l’armée et du président du parlement, c’était donc bien les Forces mentales qui avaient pris l’affaire en main, jusqu’à accueillir en leur sein... leur ancien maitre. La navette du ministre s’apprêtait à se poser quand le sas du côté exposé à l’hôpital s’ouvrait, sous les yeux ahuris des responsables sortis précipitamment pour recevoir l’illustre invité. Ils ne virent qu’une ombre s’éloigner de l’appareil, passer au-dessus d’eux et atteindre directement l’entrée à double battant de l’immeuble. Ralato Ouli n’utilisa pas l’ascenseur, il bondissait de palier en palier, porté par ses fabuleux nouveaux pouvoirs, pour s’enfoncer toujours plus profondément dans les entrailles du bâtiment. Il connaissait par avance sa destination et la raison de l’urgence qui le tenaillait : Pofeus venait de se pendre dans sa cellule ! Il n’accorda même pas un regard aux deux gardes Mentaux devant l’entrée du bloc opératoire et pénétra dans la salle stérile, alors que l’équipe de chirurgiens tentait désespérément de libérer la trachée du chancelier. « Écartez-vous ! » fut sa seule phrase : tous les participants sentirent comme une main invisible les tirer en arrière, paralysant leurs membres et les retenant à bonne distance du lit de leur patient. Mais que faites-vous ? Laissez-nous, il va y rester si nous nous arrêtons maintenant ! s’exclama un des médecins. C’est une pièce stérile, éloignez-vous tout... Les bacilles sont confinés au tour de moi, ne vous inquiétez pas, le coupa Ralato. Je suis en train de... voilà, les vaisseaux et conduits sont tous à nouveau ouverts. Le ministre, toujours concentré, contourna lentement le patient allongé sur la table d’opération, s’offrant quelques secondes de répit avant la suite du « traitement ». La gorge de Pofeus ressemblait à des feuilles de papier trempé qui auraient été déposées sur des câbles métalliques. Le fait d’avoir désobstrué trachée, artères et veines ne soldait pas le début de nécrose des tissus. Il fallait relancer le cœur, simple, mais également réactiver un cerveau sous mort cérébrale... « Presque mort... » lâcha-t-il pour lui-même. Debout derrière la tête d’Angilbe, il posa ses paumes contre chaque côté du visage de ce dernier, prit une grande inspiration et se concentra. Tout autour de lui, ils apparaissaient déjà : les formes translucides représentant des objets aussi hétéroclites qu’anodins : tournevis, tasses, communicateurs ou pièces de monnaie. Leur nombre augmentait, ils accourraient à sa demande certains surgissaient de nulle part, tandis que d’autres traversaient le sol et le plafond pour lui offrir ce qu’il exigeait : la puissance. Pensez-vous que vous pourrez m’aider à réaliser ce miracle ? interrogea intérieurement Ralato Nnnnnouuss exauceronnss tesss désiiiiirrrsss, lui répondit une voix lointaine, bien connue. Ces êtres venaient d’un quelque part où le ministre n’avait pas accès. Ces objets communs n’étaient qu’une sorte « d’interface » grâce à laquelle ils communiquaient avec lui — et Fabio, par le passé —, mais cela ne les représentait pas dans leur forme réelle. La seule apparition vaguement compréhensible avait été celle d’un clown habillé en noir et blanc, façon arlequin, répondant au nom de « Monsieur Loyal ». Alors, aidez-moi. Je vous le demande. OUIIIIIIIiiiiiiiiiiii... * Bonjour, Angilbe. Ça... Calande. Mais, HAAAAA ! Quelle est cette douleur, je me sens... j’ai mal partout ! J’ai l’impression d’avoir été... tout mon corps brule comme s’il avait été écrasé sous des tonnes et des tonnes ! Comme d’habitude, mon chou. On a beau t’ensevelir sous les décombres ou sous terre, tu arrives toujours à revivre. Les chats ont neuf vies, n’as-tu pas dépassé le quota ? Que s’est-il passé ? Réponds-moi ! Je t’ai encore raté, voilà. Tu m’as... LE DRAP ! Oui, le drap. Quel travail pour t’emporter dans le sommeil, t’autoriser à poser tes sales pattes sur moi et te laisser répandre ton infâme semence dans mon vagin ! Mais j’ai ainsi pu contrôler ta carcasse et te faire nouer ces draps. Mon plan semblait parfait. Tu... tu... tu as voulu me tuer ? Moi ? Une fois de plus, oui. Mais tu t’accroches, je ne dois pas bien savoir m’y prendre. Nan... nan ! Tu n’as pas le droit ! J’ai tous les droits ! Et puis, c’est toi qui as déclenché les hostilités, t’en souviens-tu ? Tu as parlé de me tuer, je ne fais que me défendre. Désormais, j’aurais ta peau la première. Je n’ai qu’à trouver la bonne personne... pardon, devenir la bonne personne qui saura faire le travail convenablement. Je sens... je sens la vie s’insuffler en moi. Je sens... oui, je sens quelque chose m’envahir et chasser tous mes maux ! Ton Ralato chéri fait des miracles. Ou est-ce le miracle qui utilise, cette fois-ci, ton Ralato chéri ? Qui peut le savoir ? Tu as voulu... me tuer ! Moi ! Après tout ce que je t’ai offert : mon cœur, mon amour, tout ! C’est ça, oui... Ta vieille enveloppe fripée avec tes performances de dix minutes chrono ne m’ont guère fait grimper au plafond. Mais, sans doute, suis-je trop âgée à ton goût ? Trop... féminine, peut-être ? Navré de ne pas être tout juste pubère, il faudrait arranger cela. Qu’est-ce que... attend ! Ne t’en va pas ! Ne me laisse pas ! Attend ! __ Ralato retint le chancelier par les épaules alors que ce dernier se redressait brusquement. Il relâcha sa mainmise sur le personnel du bloc opératoire qui se précipita pour l’aider à recoucher le patient. Celui-ci regardait à droite et à gauche l’air affolé, il cria : Ne t’en va pas ! Ne me laisse pas ! Attends ! Je suis là, monsieur, lui répondit doucement le Mental. Calmez-vous, c’est fini. Que je me calme ? Mais tu ne vois pas QUI EST LÀ, TOUT AUTOUR ? De qui parlez-vous ? Mais regarde ! Ah, NE ME TOUCHE PAS, MAUDIT SOIS-TU ! Monsieur ! En une pensée, Ralato trouva les seringues hypodermiques dont l’une vola au travers de la pièce. Jaugeant la bonne quantité de sérum d’après l’esprit de l’anesthésiste, il la fit se planter dans l’épaule de Poféus. « ILS SONT TOUS LÀ ! RALATO FAIT... fait... fait... f... » Le premier médecin souleva une des paupières, passa sa petite lampe pour juger de la dilatation de l’iris, puis conclut : Il dort. Monsieur Ouli, j’avoue ne jamais avoir vu quelque chose de comparable à ce qui vient de se produire. De toute ma carrière dans les Forces mentales, c’est proprement... Je sais, le coupa simplement le ministre. D’un signe de tête, il indiqua l'électroencéphalographe. Surveillez constamment sa tension et son activité cérébrale durant les vingt prochaines heures. Je serais là à son réveil. Je vous le confie. Il resta encore une poignée de secondes à observer le visage endormi. Qui donc « se trouvait là » ? Et pourquoi une telle peur panique ? Et, simplement, pourquoi cette tentative de suicide ? On prendrait les précautions nécessaires pour que cela ne se reproduise pas, mais cela ne répondait à aucune question. Il leva les yeux et balaya mentalement tout le personnel médical présent. Non, rien que des serviteurs professionnels et dévoués. Alors, qu’avait donc vu le chancelier ? __ * Pofeus flottait au milieu de la brume. Il ne sentait plus ni le drap, ni l’odeur de l’antiseptique, ni même son propre corps. Il ondulait doucement, au rythme langoureux d’une houle sans fin au cœur de l’obscurité. Angiiiiiiilbe ? fit alors une voix lointaine. NAN, VA T-EN ! Angiiiiiiilbe ? Angilbe, Angilbe, Angilbe ! Je.. non, laisse-moi, je ne peux pas bouger, je suis paralysé, s’affola-t-il, tentant vainement de se déplacer ou de remuer la tête. Va-t-en, tu n’existes pas, je t’ai tué ! Allons... tu n’es pas heureux de retrouver... ton demi-frère ? Monsieur Heir se matérialisa devant lui, impeccablement habillé, comme toujours, ses cheveux gominés surplombant des yeux noirs et menaçants. Un détail incongru attirait pourtant le regard de l’observateur attentif. L’entièreté de son torse et de son abdomen était ouvert et des organes perforés pendaient, laissant gouter sous lui des filets carmin qui se perdaient dans le néant. « En tous cas, moi, comme tu peux le constater, je suis tel que tu m’as abandonné. » ajouta-t-il dans un large sourire. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Gortozaran, narration, Pofeus : pof, Calande : coupie, Heir : destroK, Ralato : raoulito, Docteur :Coles, Loyal : angelusY Derush/montage : Hadaria/Numa Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS UN MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 04 : « Déroute » « Rapport de l’Amirale Laurelian, Trente-sixième jour après le départ de la Flotte mentale de MaterOne. À mon grand regret, j’ai dû ordonner ce matin la retraite de notre armée hors de la zone ennemie. Nous nous regroupons en ce moment en un point situé à mi-distance entre notre ancienne position et la Passe de Magellone. Plus d’un tiers de nos croiseurs sont détruits ou hors d’état de combattre, au point que nous ne nous donnons même plus la peine de récupérer ce qui pourrait être utile dans les carcasses, une torpille achevant ce qui tiendrait encore debout. Le moral des troupes s’élève au diapason de cette déroute et sans le maillage sans faille de nos commissaires politiques, je ne pourrais garantir la survenue d’une possible mutinerie. Et pourtant, si les soldats mentaux maitrisent l’art de la discipline entre tous, ‹ l’incident Stuff MacDone › a laissé des traces. Ce n’est pas un hasard si le prometteur Capitaine Viggi l’a suivi en emportant d’autres officiers dans son sillage, il... » Le petit communicateur de son bureau clignota, signe d’une transmission. Elle avait monté ses barrières psychiques bien haut pour se concentrer sur l’écriture du rapport et plusieurs demandes se pressaient contre elles. La Flotte était finalement regroupée, trois appareils manquaient à l’appel comparé au moment de l’ordre de retraite. Trois de moins, encore... On procédait en ce moment à une répartition des armements, les stocks de certains se trouvant désormais au plus bas. On possédait enfin une documentation crédible sur les nouveaux engins ennemis et le Gouverneur QuartMac voulait en discuter personnellement avec l’amirale. Laurelian soupira. Le scientifique à la tête de l’armada soutenait que la réponse à apporter serait technique et il y engouffrait toute son énergie et les ressources disponibles en ingénierie. Sauf que Laurelian savait compter, le gouffre technologique entre les deux civilisations s’avérait un peu plus abyssal à chaque perte. La Flotte mentale emportait avec elle le summum de la technicité humaine, aucun appareil de l’univers connu n’égalait les immenses et surpuissants croiseurs du Chancelier Poféus. Les processus de synchronisation psychiques étaient poussés au sommet de leur art et certains armements comme le « canon mental » n’existaient simplement nulle part ailleurs. Malgré tout cela, les premières confrontations avec leurs adversaires avaient révélé un quasi-statuquo. « Quasi », car Laurelian doutait déjà de leur supériorité, tout au plus espérait-elle opposer une farouche résistance et abuser des pouvoirs mentaux pour rééquilibrer la balance. Mais maintenant... Elle se rendrait dans le bureau du gouverneur une fois achevé son rapport. D’un doigt, elle enclencha la reconnaissance mentale du terminal d’écriture et celui-ci poursuivit l’enregistrement de ses pensées. « Ce n’était pas un hasard si le prometteur Capitaine Viggi avait déserté en convainquant d’autres officiers de le suivre. On analysait cela par la notoriété de MacDone et celle-ci prenait une portion non négligeable dans l’origine des faits. On oublie pourtant un peu vite que tous les soldats mentaux ont d’abord juré fidélité au chancelier, celui qui est à leur tête depuis maintenant près de vingt ans et qui ne les guide actuellement plus. Nous naviguons très loin de celui qui a structuré toute cette organisation depuis des décennies, lui insufflant une part de lui-même dans chaque rouage. Or, même si QuartMac pouvait prétendre à une certaine sympathie de la part des Mentaux, il n’est pas Poféus. Quand tout allait à peu près bien, ce genre de remarques restaient étouffées, mais maintenant que le doute de notre supériorité est profondément ancré dans l’esprit de chacun, elles refont surface. On remet en cause les décisions originelles, on trouve que sa charge de travail n’est plus assez mesurée ou spécialisée, on se demande pourquoi son voisin semble moins impliqué... bref, on commence à chercher des responsables à tout cela. Et qui de mieux qu’une vieille chimère, au demeurant immortelle, pour tenir ce rôle ? Un scientifique peut-il prétendre pouvoir diriger des soldats de terrain ? Une icône a disparu, accusée de maux insensés, le chef n’était assez reconnu par ses troupes et une série de défaites finit de rogner une arrogance par trop suffisante ; voici ce que les équipages en proie aux affres du doute ont dû traverser de tout temps. Mais le moral de mes subordonnés ne saurait, à lui seul, justifier notre échec, mon échec devrais-je dire, face à cet insaisissable ennemi. Contre la perte de plus de deux-cent-soixante-douze de nos croiseurs, il n’eut à en déplorer qu’une petite dizaine... une dizaine ! Ils attaquaient vite, ces nouveaux appareils se déplaçant avec célérité, non pas comme le ferait une quelconque navette rapide, non, ils ‹ glissaient › dans l’espace comme les dauphins-termites dans l’océan. De la même manière que ces colonies de prédateurs, ils ne harcelaient qu’en groupes, de plusieurs endroits à la fois, en fondant sur les bancs de poissons. Dès qu’ils avaient dévoré leur proie, ils s’enfonçaient sans scrupules entre nos lignes puis disparaissaient pour se regrouper bien loin, quant ils ne vidaient pas leurs arsenaux sur quelque appareil qui serait sorti de sa formation... » Une notification apparut en haut de son écran de contrôle : le gouverneur s’impatientait. Laurelian soupira et se leva de son fauteuil, elle ordonna à son terminal d’archiver le rapport qu’elle conclurait plus tard. De toute façon, elle venait d’écrire le principal et cela ne reluisait pas d’optimisme. Clignant des paupières, elle envoya une courte réponse psychique à la demande du chef suprême de l’Armée mentale et tira un des tiroirs de son large bureau. Parmi les premiers documents, elle en sortit une petite carte mémoire contenant ses projections et stratégies pour faire face à la crise (on pouvait parler de déroute) de leurs unités. Elle tenait à les présenter personnellement et en tête à tête à QuartMac, car celui-ci n’allait pas manquer de hurler sa réprobation. On pouvait les résumer en quelques mots simples : se regrouper avec la flotte spatiale humaine de l’autre côté de Magellone et fermer la Passe à grand renfort de mines. Laurelian ignorait si leurs ennemis allaient les poursuivre aussi loin, mais son unique certitude résidait dans l’impossibilité de résister à ce harcèlement constant. Il fallait sauver ce qui pouvait encore l’être et elle ne croyait pas que, déconnectés de toute base arrière, ils pourraient y arriver. L’amirale apposa la paume de sa main contre le carré luminescent qui jouxtait la porte de son bureau et celle-ci se verrouilla sur un chuintement à peine audible. Ses talons résonnèrent, eux, durant les quelques mètres qu’elle parcourut jusqu’au gouverneur. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Hadaria - Acteurs: Gortozaran, narration, AnyaK : Laurelian Derush/montage: Coles/Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS DEUX MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 03 : « Debriefing » « Poféus devenu chancelier et une grande flotte de colonisation avec pour but principal de nous rayer de la carte », résuma Sterling-Price dans la salle de réunion. Sa voix résonna bien plus longtemps que lors des Conseils des Commandants de Transporteur 1, preuve des dimensions hors normes de ce croiseur. Ils étaient tous installés dans de confortables fauteuils de cuir synthétique, répartis autour d’une large surface de travail arrondie dont ils n’occupaient qu’un petit quart-de-cercle. Le lieu regorgeait de ce qui se faisait de mieux en matière de gadgets utiles pour les démonstrations ou explications. Stuffy en usait actuellement pour afficher les enregistrements vidéos et des fiches techniques sous le verre de la table. Oui, colonel. Voici les images de notre départ, d’ailleurs... là, sur l’estrade, on voit Ralato qui représente le chancelier, le Président du conseil Wolf et... un autre moi-même. Et tout ce voyage qui nous a pris plus de huit mois ne vous aura couté que... quoi ? Quelques semaines ? Nos transporteurs ne sont pas de toute première jeunesse, c’est vrai, mais tout de même ! Quatre pour être exact. C’est que la Flotte mentale n’a pas été conçue de la même manière que des vaisseaux commerciaux ordinaires, ni même que des vaisseaux de guerre. Viggi, s’il te plait, les plans... voilà, regardez. Poféus a détourné pendant des années des quantités hallucinantes de matériels et de personnel. Les schémas sont osés, voire visionnaires et totalement axés vers les pouvoirs psychiques ! Déjà bien avant la révolution, des unités de constructions produisaient les parties de ces navires, dissimulées à l’intérieur d’un anneau d’astéroïde interdit à la navigation... ne me zieutez pas comme ça, je sais ce que je dis ! réagit-il devant les regards dubitatifs autour de lui. Ralato et moi y sommes passés, par hasard, à notre retour de Talbot. J’ignore ce qu’il en est advenu, mais les docks de montage semblaient s’étendre à l’infini, vus du porte-conteneur. Hé bien, soupira Sterling-Price en se laissant aller dans son fauteuil. Ce contramiral... enfin, Poféus je veux dire, aura mené en bateau beaucoup de monde durant pas mal de temps. Reste à en connaitre la raison. S’il avait commandité cette flotte depuis tant d’années, ce n’était évidement pas contre nous et je l’imagine mal avoir des prétentions colonialistes. Si nous admettons qu’il ambitionnait de renverser la royauté avec, pourquoi alors l’envoyer ici et maintenant ? Je dirais qu’il a eu ce qu’il voulait, intervint le Capitaine Viggi. Il lui fallait une nouvelle utilisation à toute cette armée. Nan, infirma Stuffy, pensif. Les Forces mentales lui sont dévouées corps et âme ; or il vient de se séparer de son meilleur atout. En une fois, hop, plus de Mentaux et plus de flotte ! conclut-il d’un claquement de doigts. Personne n’y trouva à redire pendant quelques instants, jusqu’à ce que le Gandhi assit dans un des fauteuils, le deuxième androïde debout derrière lui, n’ajouta son eau au moulin : Il est connu au travers de l’histoire qu’une armée puissante sous-exploitée risque de se retourner contre le pouvoir en place. Ceci étant dit, j’ai une seconde théorie. Il est possible que le Chancelier Poféus poursuive un autre but : il aurait une priorité toute particulière à réduire en cendres l’Exode. Une raison suffisamment impérieuse — à ses yeux — pour envoyer toute sa force militaire, sous couvert d’élimination d’opposants et d’élargissement de l’espace humain. Azala est sa demi-sœur, lança Fabio, soudain intéressé par la conversation. Et cela, quand on le connait, c’est déjà un motif valable. La stupeur traversa le petit groupe devant l’affirmation, seuls les Gandhi demeurèrent impassibles. Celui qui était assis poursuivit : C’était en effet ma théorie, bien que je n’eusse aucune preuve tangible. Je le soupçonne d’avoir fait taire définitivement le roi Magnam IV et de n’avoir eu de cesse de se débarrasser de la princesse. J’étaye cette idée d’un faisceau de présomptions, Fabio Ouli, mais je pense que vous devez avoir vos propres indices en tant que conjoint. Ex-conjoint, Godheim, ne faites pas comme si vous l’ignoriez, répondit l’autre sèchement, mais en effet c’est cela. Les archives sur la disparition du roi ont été réécrites et les rapports modifiés. J’ai personnellement sondé les esprits de ceux présents ce jour-là dans les orthoptères. Ils avaient reçu l’ordre de raconter la belle fable de Magnam IV qui aurait préféré le peloton d’exécution plutôt que la déchéance. Sauf que, lorsque je creusais, eux-mêmes ignoraient ce qui était arrivé ; tout ce qu’ils savaient, c’était que l’appareil d’Angilbe et du roi avait piqué vers la surface des eaux et coulé. Il n’y eut qu’un seul survivant, vous connaissez la suite. Sterling-Price esquissa une moue en plissant sa lèvre inférieure, semblant chercher de ses yeux quelque araignée au plafond. Les explications de l’avatar comme celle de Fabio apportaient une nouvelle lumière sur les évènements actuels, qu’il exprima simplement : Un hasard... un malencontreux concours de circonstances qui va mettre face à face deux puissantes armées spatiales. Et l’Exode est au milieu de tout cela. Il se frotta quelques secondes les joues fraichement rasées puis se redressa, s’adressant aux androïdes : Maitre Gandhi, ces messieurs nous ont donné leur appréciation du rapport de force entre les deux, pourrait-on connaitre la vôtre ? Quelles sont les chances de la Flotte mentales face à l’Armée nalcoēhuale ? Les deux avatars courbèrent l’échine une petite poignée de secondes, puis se tournèrent simultanément vers le colonel. Celui qui était assis répondit, l’air plus curieux que navré : « J’estime à quatorze virgule vingt-sept pour cent que les croiseurs résistent à un assaut des nouveaux appareils de la flotte noire. Contre les anciens modèles, il aurait pu y avoir une forme d’équilibre, les avancées et lacunes se neutralisant plus ou moins, mais, désormais, ce n’est plus le cas. L’empire de Ragnvald lui-même est menacé et j’engage en ce moment toutes les capacités des dix-mille soleils à la recherche d’une parade. » La lumière de la pièce changea subtilement à mesure que le groupe de vaisseau s’approchait d’Antarès IV. Elle reflétait la faible chaleur de la naine rouge CCCP et retouchait les couleurs de la scène de tons orange et ocre. Gandhi poursuivit : J’ajoute cette nouvelle estimation : quatre-vingt-douze virgule soixante-quinze pour cent de possibilités — probabilités à ce stade — que la république nalcoēhuale ne se contentera pas de repousser l’invasion. C’est à dire, souffla Stuffy, le regard sombre et la voix inquiète ? Il traduisait l’inquiétude soudaine de tous les autres participants à la réunion. Il est vrai qu’ici peu d’entre vous ont une expérience de la culture nalcoēhuale présente dans le Cercle de Khabit... et vous ignorez la réalité de votre propre histoire. Je peux vous aider en cela : apprenez que rien ne leur ferait plus plaisir que de bouter les humains hors de cet univers et particulièrement de la planète MaterOne, qu’ils nomment Veora... et qu’ils considèrent comme leur. Et, d’après ce que je sais du gouvernement actuellement en place, ils n’hésiteront pas une seconde. Viggi et Stuffy se levèrent brusquement de leur fauteuil, Price écarquilla les yeux tandis que Fabio observait l’avatar, associant les informations éparses. Stuffy s’exclama : Ils voudraient ENVAHIR notre espace ? Nous avons bien fait de même chez eux, après tout, intervint Sterling Price en calmant les deux soldats mentaux d’un signe de la main. Ceci dit, si les croiseurs mentaux ne font pas le poids, alors ceux de la flotte régulière n’auront pas la moindre chance. Laissant le tacticien prendre le dessus sur le diplomate, il conclut simplement : Ce sera un carnage. Fermant de nouveau les paupières, les Gandhi les rouvrirent bien vite pour partager les résultats de leurs computations : J’envisage vingt-sept pour cent de possibilités que l’humanité tienne MaterOne et résiste à l’invasion. Notez cependant que je n’ai pas toutes les informations en ma possession. Il me faut quelques semaines pour recevoir les dernières transmissions, mais je viens d’apprendre par exemple que Ralato, le frère de notre ami Fabio ici présent, a fait sensation en écrasant un complot sur Talbot. Ce jeune garçon est une des promesses du futur, si les Nalcoēhuals lui en laissent l’occasion. Viggi, surprit, se pencha pour croiser le regard de l’avatar divin : Monsieur, c’était mon affectation avant de rejoindre la flotte. Il y a là-bas le clone de l’agent MacDone et jamais celui-ci n’aurait accepté quelque chose du genre... d’autant qu’à la tête des Triades Souriantes, rien ne lui échappait. Exact, c’est un de mes doubles, ajouta Stuffy. C’est pas pour rien qu’on a été répartis à la tête des organisations sensibles : Mutualistes, Souriants et Forces mentales. Vous êtes certains de vos informations ? Ce fut le Gandhi debout qui répondit, amplifiant le malaise de communiquer avec un être présent plusieurs fois dans cette pièce, mais également au travers de son empire et dans l’univers humain. « Agent Stuff MacDone, j’ai le regret de vous annoncer que vous êtes le dernier Stuffy encore vivant du groupe des quatre. Les chimères non matures peuvent devenir déviantes sous certains environnements et c’est ce qui est malheureusement arrivé à vos doubles. » Stuffy absorba l’information, se rasseyant doucement dans le fauteuil dont le cuir gémit. Le premier Gandhi reprit la parole, poursuivant un rapport pessimiste sur l’autre côté de la Passe de Magellone. En plus d’une crise financière majeure, une guerre secrète a été livrée entre les clones, affaiblissant d’autant les marges de manœuvre du gouvernement en place. J’ajoute que des rumeurs très inquiétantes circulent sur la santé psychologique du chancelier. On le dit en proie à des délires sévères et à une incompétence des plus criardes. En fait, je crois qu’il ne reste plus beaucoup de monde capable de concentrer les maigres chances humaines de survie. Sauf Ralato... murmura Fabio, plus pour lui que les autres, il y a Ralato, mon frère. Devant les regards interrogateurs de ses voisins, il bredouilla l’explication : Le... le Faiseur m’a expliqué, il y a quelque temps, que son vrai rôle dans tout ceci allait bientôt... apparaitre sous les lumières et que c’était peut-être pour notre malheur à... tous. Le Faiseur te parle, Passeur ? l’interrogea Gandhi, visiblement plus intéressé par cette partie de l’intervention. Quand certains doutent de ma sincérité dans le partage d’information, se pourrait-il que d’autres s’en affranchissent totalement ? Un reproche ne saurait être plus clairement exprimé. Fabio se recroquevilla un peu, ajoutant un ton plus bas : « Il m’a... aussi... incité à sonder l’esprit d’Azala. C’est comme ça que j’ai pu confirmer... définitivement... la filiation entre Azala et Poféus... » Il laissa sa phrase en suspens alors que la porte automatique ouvrait le passage à la Lieutenante-colonelle Onawane, suivie d’Edmund Tristo. Les deux n’eurent pas besoin d’explication pour sentir la lourde atmosphère planant sur la pièce. Sterling-Price leur résumait le contenu de la réunion, assisté par Viggi qui pianotait sur la table pour afficher photos et compléments d’information, quand Stuffy contacta Mentalement Fabio, le ton sec et les mots tranchants : Cessez de jouer avec nous, Fabio. Votre frère va être seul à la tête de l’armée spatiale pour contrer une flotte d’invasion redoutable. Mais VOUS, vous avez des pouvoirs capables de faire la différence ! Utilisez-les, bordel ! Je n’en ai plus, désolé. Quoi ? Sans prévenir, Stuffy, frappa de toute ses forces contre les barrières mentales de Fabio et celles-ci... volèrent en éclat, pour la première fois dans la vie du jeune homme. Il cria et tomba dans son fauteuil, comme projeté par une attaque physique. Tous se tournèrent vers le Mental blond et Onawane se précipita même pour l’aider. Stuffy, choqué, déclara à haute voix pour l’assistance : « Notre dernière chance vient de se volatiliser. Le grand Fabio Ouli n’est plus... qu’un Mental comme les autres. » ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture :Gortozaran - Acteurs : Gvillaume: narration, Raoulito: SterlingP, Icaryon: Gandhi, MyEve: Fabio, Leto75: stuffy, Ackim: Viggi, Derush/montage : Gvillaume/Numa, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS DEUX MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 02 : « Regroupement » La petite navette emportant la fine fleur du commandement de l’Exode coupa ses réacteurs après un long quart d’heure de vol. Poursuivant sur sa lancée, l’espace n’autorisant aucun frottement qui la ralentirait, on eut pu croire qu’elle dérivait si ses feux de position ne clignotaient pas avec régularité. Le Colonel Sterling-Price soupira en se penchant vers son hublot. Sans même un regard pour son voisin immédiat, il l’interrogea : Maitre Gandhi, étions-nous obligés de venir en comité dans ce petit appareil pour accueillir nos invités ? Ils ont traversé de bien rudes épreuves et perdus de très nombreux compagnons, répondit posément l’androïde. Il sera judicieux de les rassurer en ne montrant ni puissance ni dédain à leur égard, colonel. Certes, certes, mon bon ami. Ce sont pourtant des soldats de Forces mentales, ils sont entrainés à vivre ce genre d’aventures... quoique l’on pourrait dire pareil de nous et pourtant... Gandhi se tourna vers leurs voisins de la rangée d’en face. Et vous, Fabio Ouli, vous ne semblez pas de la meilleure humeur alors que vous allez retrouver certains de vos anciens collègues ? Il est comme ça depuis quelques jours, répondit la Lieutenante-colonelle Onawane à la place de l’intéressé, morose et perdu à souhait dans ses pensées. Disons que j’ai mes propres réflexions à mener, se contenta de murmurer Fabio à l’attention du groupe, les yeux égarés dans les étoiles. Un silence plana quelques minutes sur la scène, alors que l’infini de l’espace semblait en attirer certains et que Gandhi observait avec une attention toute particulière le fameux « Passeur », Fabio Ouli. Onawane pensait vraiment que celui-ci avait sensiblement changé depuis leur dernière séance d’entrainement, peut-être n’était-ce que passager, mais peut-être pas ? Elle avait eu la sensation de presque percer ses défenses durant l’ultime exercice. La puissance de ce Mental était renommée dans les milieux militaires et Onawane n’ignorait pas que son niveau d’apprenti ne lui permettrait jamais de ne serait-ce qu’intimider un tel être. Pourquoi donc cette sensation ? Le silence se poursuivait, devenant presque assourdissant pour la Mentale. La jeune voix d’Edmund Tristo monta alors, comme une délivrance, de derrière le fauteuil de Sterling-Price. Le spécialiste des technologies numériques de Transporteur 5 faisait également partie du voyage. Hé bien moi, ça me fait tout bizarre de rencontrer un groupe entier de vrais Mentaux. De toute ma vie, je n’en avais jamais croisé avant Madame Onawane et rien que l’idée de me faire farfouiller les méninges par eux me gêne beaucoup, M’sieur Price. Monsieur Tristo, figurez-vous qu’en ce qui me concerne je suis tout impatiente de les connaitre, s’enhardit Onawane, tout sourire. J’en avais rencontré lors de réunions de travail à l’état-major de MaterOne, mais les circonstances actuelles rendent cette visite passionnante. Vous dites ça parce que vous savez vous protégez, moi c’est pas pareil. Je suis normal et j’ai aucune défense contre eux. Edmund, intervint Sterling-Price, toujours attendri tel un vieil oncle envers son jeune assistant. Souvenez-vous des conseils que je vous ai donnés lors de notre première confrontation avec les Nalcoēhuals : récitez un morceau de chanson dans votre tête, cela perturbe les lectures psychiques. Oui M’sieur, mais je pourrais pas rester dans la navette et juste étudier les capteurs plutôt que de vous accompagner là-dedans ? Vous savez, moi, les grands vaisseaux j’y connais rien. Ce n’est pas « un » grand vaisseau, informaticien Tristo, dit alors Gandhi en se retournant pour croiser le regard du jeune homme. Ils sont deux et de taille comparable à votre transporteur. Les humains de MaterOne ont regroupé à l’intérieur le meilleur de leur technologie, quel que soit le domaine de compétence. Et j’ajoute que c’est le summum de l’interface psychoélectronique qui sillonne toutes les communications, internes comme externes. Il leva un doigt vers le plafond et conclut : Considérez ces engins comme les plus beaux jouets qu’il vous soit donné d’étudier, les Mentaux ne seront d’aucun danger pour vous. D’ailleurs, ils arrivent... maintenant ! À moins de cinq-cents kilomètres d’eux, un vortex bleu marine se matérialisa dans un flash. Le tissu de l’espace-temps se courba une fois de plus aux injonctions de la technologie de l’Empereur-Dieu, l’ancien Passeur Marenkof, laissant traverser des distances conséquentes à deux vaisseaux eux-mêmes gigantesques. Les deux derniers appareils survivants de la Flotte rebelle mentale parvenaient donc enfin sous la protection, toute relative, de l’Exode et d’Antarès IV. « Nous pouvons y aller, reprit Gandhi. Vos instructions doivent apparaitre en ce moment, nous nous dirigerons vers celui de tête. » « Gaaaaarde à vous ! » rugit Stuffy dans le large corridor d’entrée alors que s’avançait vers eux le petit groupe d’arrivants. À ses côtés se trouvait le Capitaine Viggi, remis de sa difficile aventure cérébrale durant le combat précédent, et, derrière lui, presque tout l’équipage du navire sauf certains postes nécessitant une surveillance permanente. Plus de vingt-cinq soldats Mentaux et une dizaine de techniciens non-Mentaux se figèrent, l’index collé au front et le regard perdu au loin. En face, les colonels Sterling-Price et Onawane rendirent le salut quelques secondes, puis s’approchèrent pour serrer la main des principaux officiers. Pendant ce temps, le Gandhi du Croiseur mental s’approcha doucement de l’avatar arrivant. Il se plaça à ses côtés, sans un bruit, piloté à distance par la même personne. « Colonel Price, lança Stuffy, je vous connais de nom, c’est un honneur de vous rencontrer. Voici le Capitaine Viggi, les Lieutenants Hernandez et Ma-Chao et leurs assistantes, Mesdames Humbaco et Stanford, ainsi que... » Sterling-Price serrait des mains comme lors d’un meeting électoral, le sourire facile et le regard franc. Onawane, derrière lui, complétait et fermait le défilé : Fabio, les Gandhi et Tristo restant en retrait. Stuffy les observa quelques secondes, puis se dirigea vers eux, commençant par le moins dégourdi : Agent Stuff MacDone, Monsieur... Tristo, c’est cela ? Vous avez lu ça dans mon esprit ! s’exclama le jeune homme Heu... non en fait, c’est le colonel qui vous a présenté. Vous êtes du genre inquiet face aux Mentaux, hein ? Rassurez-vous, on peut se la jouer normal de temps en temps. Fabio Ouli, je vous avoue que c’est assez incroyable de vous rencontrer ici ! Vous ne vous souvenez peut-être pas de moi, mais je suis un bon ami de votre frère, Ralato. On a déjà eu des missions où j’ai travaillé indirectement avec vous. Désolé, répondit l’autre, la tête ailleurs. Ma mémoire... défaille après toutes les aventures qui nous sont arrivées. Et arrêtez de tester mes murailles ou celle de mon élève, s’il vous plait. Hé, hé, hé ! Navré, mais les fois où Ralato me parlait de vous, il ne pouvait pas cacher sa frustration de ne jamais vous égaler. Du coup, j’ai... enfin bon, vous comprenez. Oui. Dites-moi, pourquoi vos capacités sont-elles nettement supérieures à la normale ? Vos coups de tambour contre mes barrières résonnent étrangement fort, je trouve. C’est un des avantages de posséder un corps fabriqué sur mesure. Le vieux Gandhi nous a expliqué quelques petites choses à ce sujet. Ah, Viggi, voici LE Fabio Ouli, mon gars ! Il n’était plus en activité quand vous avez connu vos premières missions, mais je suis certain que vous en avez entendu parler. Le capitaine approchant s’empressa de serrer la main du Mental blond, dédaignant Edmund le temps de réaliser sa présence et de le saluer à son tour. « Vous êtes le frère du ministre Ralato. Considéré comme le plus fabuleux Mental de tous les temps, classé parmi les défenses stratégiques de MaterOne ! Vous étiez même l’assistant personnel du Chancelier Poféus ! Fabio Ouli. Oui, monsieur, vous êtes connu. C’est vraiment un plaisir de pouvoir vous rencontrer ! » Fabio rendit le compliment et Sterling-Price proposa de passer à l’étape suivante : le débriefing entre officiers. Tandis que Tristo et Onawane s’éloignaient avec plusieurs techniciens pour une visite du bâtiment, Stuffy et Viggi échangèrent télépathiquement au sujet de la lieutenante-colonelle : C’est une Mentale, mais pas encore opérationnelle. Je dirais qu’elle est prometteuse, qu’en pensez-vous, Monsieur ? Loin d’être moche en plus, sourit Stuffy. Ses défenses sont incomplètes, on peut lire plein de choses à la surface de son esprit. Ça confirme ce que nous avait raconté Gandhi, leurs aventures ont été assez fabuleuse et... oh, la vache ! Ce n’était pas une des commandantes de l’Exode dont elle vient de se souvenir, heu... l’ancienne rebelle ? Ouaip, la Commandante Benkana. Quand on est Mental, il faut toujours s’attendre à voir des trucs imprévus à l’intérieur de la tête des gens... en tout cas, cette image et ce point de vue risquent de me hanter un bon moment ! C’est quoi çà... Azala ? La Princesse Azala, l’ancienne héritière du trône a disparu chez les Nalcoēhuals ? Vous avez perçu ça aussi, Viggi ? Non, monsieur, ils sont un peu trop loin pour moi. Gandhi se serait-il gardé encore quelques informations sous le coude ? On dirait bien, oui. Tu surveilleras les pensées de Sterling-Price pour confirmer ses dires pendant la réunion. J’interrogerai Fabio à part, pendant ce temps-là. Ils nous attendent, allons-y. Tout en accompagnant le petit groupe vers une salle prévue pour les rencontres, Stuffy ne put s’empêcher de ruminer quelques réflexions. Les défenses de Fabio Ouli, qu’il avait tâté de quelques piques psychiques, ne semblaient pas si robustes que cela. De la même manière, celui-ci aurait dû réagir lorsque les deux agents avaient fouillé l’esprit de son élève. Déjà à l’université, les enseignants détestaient que l’on touche à la psyché de leurs étudiants, c’était une tradition chez les Mentaux. Ici rien, aucune réaction. À croire que le frère de Ralato n’avait pas remarqué ce qu’il se passait. C’était impensable concernant un être tel que lui et pourtant... La porte de l’ascenseur se referma derrière eux, laissant l’appareil de transport les emmener au travers des entrailles du vaisseau. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture: iGerard,TheDelta,Coles - Acteurs : Coupie: narration, Raoulito: SterlingP, Icaryon: Gandhi, MyEve: Fabio, Istria: Onawane, Tristan: Tristo, Leto75: stuffy, Ackim: Viggi, Derush/montage : Guilitane/Ackim, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS TROIS MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 01 : « Tremens » REVEILLE_TOI, ANGILBE ! Que... où... où suis-je ? Tu es bêtement attaché dans une chambre capitonnée. C’est pathétique. Je suis... mais... TAIS-TOI, espèce de MINABLE ! Calande Rorré, d’une nudité absolue, remonta le lit et enjamba la tête du Chancelier Angilbe Poféus pour s’accroupir sur son visage. Entravé et totalement soumis, il exécuta les désirs de sa partenaire, tandis qu’elle ondulait des hanches en ponctuant chaque coup de langue d’un feulement réprobateur ou consentant. Angilbe ouvrit les yeux et regarda devant lui, soulevant le drap léger étendu sur ses chevilles. Le tissu glissa et il put admirer le magnifique corps de sa maîtresse vu de dos, ses épaules fines et musclées, ses poignées d’amour sensuelles entrainant une croupe hypnotique. Mais comment pouvait-il être au bout de chaque extrémité du lit en même temps ? Le buste de Calande se raidit soudain, vibrant de l’intérieur telle la corde d’un arc trop bandée, puis elle se laissa retomber dans sa position précédente, le souffle court. Quelques secondes secondes plus tard, l’amante se retourna négligemment vers lui, une chose sanguinolente dans la main droite qu’elle lui tendit. D’une voix masculine qui n’était pas la sienne, elle demanda simplement dans un sourire : « Encore un morceau de foie ? » « Encore un morceau de foie ? » Poféus ouvrit les paupières en criant. Il se trouvait dans une petite pièce, attaché sur un lit incliné, plusieurs appareils reliés à lui par des capteurs multiples. Sa tête était entravée, une sorte de cale l’empêchait de fermer totalement sa bouche et sa langue semblait bloquée par un étau. Quatre gardes du corps patientaient à chaque angle des murs et, à leur attitude, ils ne redoutaient visiblement pas un problème venant de l’extérieur. D’ailleurs, l’un d’entre eux voyant Poféus réveillé, abaissa momentanément ses paupières puis les rouvrit, concentrant à nouveau son regard sur le chancelier. « Des Mentaux, pensa-t-il. Ralato. Che... che veux... AMENEZ-MOI CHRALATO ! Enlevez-moi ches encraves ! » ordonna-t-il d’une voix bien plus pitoyable qu’il ne l’eut imaginé. Aucune réaction de ses anges gardiens. Étaient-ils sourds ? Il ne pouvait bouger réellement que ses yeux, la rotation autorisée de sa tête se limitant à quelques degrés. « Che — veux — qu’on — m’amène — le — minichtre — Ouli — IMMÉDIATEMENT ! » Pas un bruit, pas un mouvement, rien que ces yeux aux larges iris qui l’observaient en silence. Le chancelier comprit que quelque chose n’allait pas, ces hommes-là prenaient leurs ordres ailleurs que de lui, pire, ils avaient visiblement comme instruction de le surveiller. Comment était-ce possible ? « Traitement spécifique destiné aux patients représentant un danger pour eux ou les autres... » murmura une voix féminine bien connue aux tréfonds de sa tête, la psychologue parlait. On ouvrit alors la porte, dégageant le passage à une femme médecin et à deux infirmiers aux carrures impressionnantes. Pourquoi n’était-ce pas Ralato ? Les assistants prirent place de chaque côté du lit, tandis que la docteur prenait le pouls et la pression sanguine du chancelier. Celui-ci tenta de se libérer de son carcan, mais il ne réussit qu’à gigoter et les deux hommes en blanc se ruèrent pour le maintenir. Visiblement satisfaite des résultats, la médecin se tourna vers lui. Chancelier, je suis le Docteur Ahalya. Nous sommes navrés d’avoir dû vous entraver de la sorte, mais c’était pour votre bien et... celui de votre entourage. De quoi vous souvenez-vous ? CHE N’AI PAS A VOUS REPONGRE ! CHE-VEUX-RALA... Le ministre est en route, mais il vient de loin m’a-t-on dit, le coupa-t-elle sèchement. Son arrivée est prévue au plus tôt demain dans l’après-midi. On va vous faire une injection pour vous aider à vous reposer en attendant. Elle adressa un hochement de tête à un des infirmiers qui se tourna et sorti une seringue hors de la vision du chancelier. Il l’enfonça dans l’un des cathéters de glucose relié au corps d’Angilbe et en pressa lentement le piston pour y mélanger un liquide jaunâtre. CHE SUIS LE CHANCEYE CHUPREME DE L’HUMANITE ! JE VOUS ORDONNE DE... Tu ne m’ordonnes rien du tout. Ta petite saucisse toute molle ne m’intéresse plus, reste donc dans ton lit à digérer les morceaux de ta maitresse. CA... CALANDE ! cria Angilbe. Elle venait de prendre la place de la docteur, tout simplement, sous ses yeux ! Allez mes beaux mignons, venez me baiser à côté. Ne t’inquiète pas, tu seras trop dans les choux pour m’entendre crier. CALAN... ça... Tu as toujours été pitoyable, Angilbe, maintenant comme avant. Même si, désormais, c’est devenu plus évident. Te... tuer... dois... Ha, ha, ha ! Avec la dose de cheval qu’ils viennent de te mettre, j’en doute. Allez, bonne nuit ! Ahalya se pencha et prit à nouveau la tension du chancelier, puis elle lui souleva les paupières, confirmant la dilatation de l’iris. Sur un signe de sa part, les infirmiers remirent le drap en place, changèrent le coussin et la couche du patient pour uriner et déféquer. Se tournant vers un des gardes Mentaux, elle attesta : Nous pourrons le faire tenir comme cela encore le temps nécessaire. Cependant, un traitement serait plus indiqué pour... Restez-en au plan prévu, monta une voix dans sa tête. Le ministre Ouli arrivera bientôt, ne vous inquiétez pas. Merci, docteur. Dans un soupir, elle attendit que ses assistants terminent le travail puis ressortit à leur suite en fermant la porte derrière elle. ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture: iGerard,TheDelta,Coles - Acteurs : Tristan: narration, Coupie : CalandeR, Pof : pofeus, RanneM : docteur Ahalia, Hadastria : garde Derush/montage : Zizooo/Raoulito, Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS TROIS MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/


* Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode 12 : « révélations » La parlementaire nalcoēhuale reprit la parole : Il sera de nouveau opérationnel d’ici quelques cycles, notre république sait engager les moyens nécessaires à l’accomplissement de ses plans. C’est aussi cela « la Frayeur » ? interrogea Azala, ayant déjà une idée de la réponse. Loxa considéra la princesse quelques secondes, comme si elle complétait petit à petit un profil psychologique en vue de monter un dossier. C’est un concept politique qui consiste à mettre en accusation ceux que l’on appelle « les ennemis de la république et les suspects ». Notre patrie est en danger à la suite du passage de vos amis, à la trahison de l’Empereur-Dieu de Ragnvald et à l’invasion de ces humains mentaux. Plus personne ne peut être neutre, chaque citoyen se doit de tout donner pour la survie commune ! Je vois, commenta pensivement Azala. Donc, être absent à son travail... ... est considéré comme un acte de rébellion contre la cause ! s’enhardit soudain Loxa en frappant du poing sur la table. L’Amiral Huate est auprès des armées afin de purger le haut commandement et de lutter contre les accapareurs ! Il y a trop de rumeurs et de défaitisme dans notre grande nation, nous DEVONS réagir et nous ressaisir. Mais pour cela, les espions, les menteurs et les traitres à la solde de Ragnvald doivent être DÉBUSQUÉS ET ÉCRASÉS sans aucune pitié. IL EN VA DE NOTRE SURVIE ! Melba et la princesse échangèrent un regard. À un moment de l’Histoire où il aurait fallu le sang froid d’une personne comme feu la Parlementaire Ci’chi, c’était l’exact opposé et la pire configuration possible qui se présentait. Une folle, totalement délirante, se trouvait à la tête de la République nalcoēhuale, elle avait à sa botte une formidable armée et des kilomètres de paranoïa à calmer dans le sang et la fureur. En face, les soldats humains les plus fanatisés, à la tête d’une gigantesque armada, avançaient inexorablement au contact, dirigés par un ambitieux mégalomane, régicide et... parricide. Azala nota que Loxa semblait trop dépassée par sa propre hargne pour tenter de suivre leurs pensées. C’était plutôt une bonne nouvelle, vu que leur existence à Melba et elle dépendaient entièrement de la politicienne. Et donc, comment pourrions-nous vous aider ? demanda-t-elle aussi négligemment que possible. Vous serez nos intermédiaires avec les humains. Lorsque nous voudrons les informer d’une décision, ce sera votre voix qui sera entendue. Je suis heureuse que vous acceptiez de négocier avec... Qui parle de négocier ? la coupa sèchement Loxa. Sous la menace récurrente des humains, j’ai jugé qu’il était temps de reprendre ce qui nous était dû. Un froid glacial remonta l’épine dorsale des deux femmes assises face à la Nalcoēhuale. Celle-ci se leva de son fauteuil et se tourna vers le miroir. L’image d’une petite portion de la coque du Calcatli grossissait, révélant au centre un espace interne d’atterrissage aux multiples éclairages. Vu d’Azala, la silhouette en tenue militaire noire se découpait sur les lumières des projecteurs. Cela lui rappela une série de cauchemars qu’enfant, elle avait eu le malheur de connaitre. C’était à la suite de la lecture d’un ancien recueil religieux conservé au cœur de la bibliothèque Royale, d'un texte parlant de sceaux, de chevaux et d’une bête. Cela disait... disait quoi, déjà ? Un petit avertisseur clignota et Loxa se retourna presque par dépit pour le presser. Une voix monta alors des hautparleurs aux angles du bureau, immédiatement traduite par les dispositifs que portaient en permanence Melba et Azala. Ici Huate. Amiral, c’est une bonne surprise, s’exclama Loxa. J’ai justement face à moi nos deux invitées à qui je venais d’expliquer, à grands traits, nos projets concernant... Veora. Pouvez-vous nous confirmer que les lignes de production fonctionnent ? Oui, madame, j’appelais à ce sujet. Les crédits ont été multipliés par deux et je suis fier de vous annoncer que les ouvriers font preuve d’un patriotisme exalté au vu du danger que nous courrons. Les cadences n’ont jamais été aussi élevées et j’ai devant moi la quatrième unité de fabrication des Lan’huitls. Parfait ! Vous entendez ? chuchota Loxa à ses deux hôtes sous le ton de la confidence. Quatre unités de production, conçues en moins d’un cycle et demi ! Et... pouvez-vous expliquer à nos invités en quoi cela consiste, Huate ? Je vois sur leur visage qu’elles ont hâte d’en comprendre les implications. D’ici deux cycles ce seront quarante Lan’huitls qui seront prêts à partir au combat, puis quatre-vingt dès le cycle suivant, puis encore cent-vingt unités. Finalement, cent-soixante nouveaux appareils sortiront à chaque cycle, lorsque nos lignes de production tourneront à plein régime. On sentait clairement que le haut gradé vivait son rêve d’enfant à aligner ainsi les chiffres vertigineux. Loxa poursuivit le questionnement dans une sorte de comédie préparée à la seule intention de Melba et Azala ; tous deux semblaient y prendre une satisfaction qui paraitrait puérile, s’il ne s’agissait de personnages si importants. Et les réserves suffiraient-elles compte tenu des évènements de Chilico ? Réponse : oui. Et les marins expérimentés supervisaient-ils la formation des nouvelles recrues ? Réponse : oui, bien sûr, etcétéra, etcétéra... « Deux des quatre. » Cette remarque jaillit de l’esprit d’Azala telle une murène-cigale des profondeurs, suivie par le fameux paragraphe qui l’avait tant traumatisé durant sa jeunesse, en entier. « Alors je vis que l’Agneau avait ouvert un des sceaux, et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait d’une voix de tonnerre : Viens et vois. Je regardai donc, et je vis un cheval blanc, et celui qui était monté dessus avait un arc, et on lui donna une couronne, et il partit en vainqueur, pour remporter la victoire. Et lorsque l’Agneau eut ouvert le second sceau, j’entendis le second animal qui disait : Viens, et vois. Et il sortit un autre cheval qui était roux ; et celui qui le montait reçut le pouvoir de bannir la paix de la terre, et de faire que les hommes se tuassent les uns les autres ; et on lui donna une grande épée. Et quand l’Agneau eut ouvert le troisième sceau, j’entendis le troisième animal, qui disait : Viens et vois. Et je regardai, et il parut un cheval noir, et celui qui était monté dessus avait une balance à la main. Et j’entendis une voix qui venait du milieu des quatre animaux, et qui disait : La mesure de froment vaudra un denier, et les trois mesures d’orge vaudront un denier ; mais ne gâte point ni l’huile ni le vin. Et quand l’Agneau eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal, qui disait : Viens, et vois. Et je regardai, et je vis paraitre un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait ; et le pouvoir leur fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour faire mourir les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. » Alors que les battants extérieurs se refermaient sur les deux navettes dans un lourd roulement d’engrenages puissants, Azala s’escrimait vainement à effacer cette question de son esprit : « Deux sur quatre, deux sur quatre... qui sont les deux autres ? » * Planète MaterOne, Palais de la chancellerie, 3 h 15 du matin. « RALATO, VIENS M’AIDER ! RALATO ! » La voix de Poféus se répercuta le long des couloirs vides du grand bâtiment. La souffrance tiraillait chacune des syllabes prononcées suffisamment fort pour entrainer le réveil en sursaut du premier cercle de secrétaires particuliers. « RALATOOOO ! hurla encore Poféus, RA-LA-TOOOOO ! » Rapidement, un branlebas de combat illumina toute l’aile du palais, on accourait, armé ou non, vers la chambre centrale où résidait le maitre de ces lieux. La serrure était fermée à clé, mais personne ne répondant aux appels et les hurlements se poursuivant, on décida d’enfoncer la porte. « LAISSE-MOI CALANDE, LAISSE-MOI ! RALATO, AU SECOURS ! » Sous la pression de plus d’une dizaine de personnes, le battant céda dans un craquement déchirant et tous pénétrèrent dans la pièce. Il faisait sombre, seuls des pleurs à demi étouffés indiquaient la position du chancelier, mais une étrange odeur âcre emplissait l’air ambiant à le rendre suffocant aux nouveaux arrivants. Lorsque le premier secrétaire activa le contacteur près de l’entrée, l’horreur de la scène les frappa brutalement. De larges flaques rouges tachaient les tapis, les murs étaient trempés de sang et, au centre du lit, une vision d'épouvante. Un corps gisait, abominablement mutilé, les bras en croix, s'offrant à la vue de tous tel une fleur écarlate. Sa peau avait été arrachée, ses viscères déchirés à coups de dents, certains organes pendaient sur les côtés, ses intestins étaient étendus jusqu’aux pieds du sommier. Ceux qui ne s’enfuirent pas immédiatement de terreur, ou pour vomir à l’extérieur, tournèrent leurs regards vers la forme recroquevillée dans l’angle, à demi caché sous une partie du drap gorgé de sang. Le Chancelier Poféus, nu, les yeux grand ouverts à la limite de l’affolement, mastiquait nerveusement un morceau du foie de la Capitaine Fakir. « C’est elle, c’est... c’est CALANDE ! Elle me veut du mal... beaucoup de mal ! Elle a dit... Non, vous... vous ne comprenez pas, elle est terrible ! ... vous ne comprenez pas, non, vous ne pouvez pas... ... Ralato... amenez-moi Ralato... JE VEUX RALATO, MAINTENANT ! » Fin du chapitre 28 ———- SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture: iGerard,TheDelta,Coles - Acteurs : Coupie: narration, Azala : Elioza, Loxa : Eloanne, Melba : RanneM, Huate : Mik180, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia Participez aux recrutements sur http://reduniverse.fr/la-saga/the-red-universes-team/recrutement/ Nous vous attendons ! La DEUXIEME SAISON DE FORCES MENTALES EST POUR DANS TROIS MOIS ( http://forcesmentales.fr )PREPAREZ-VOUS ! Vous aimez Red Universe ou alors vous avez des critiques ou des remarques ? Laissez vos commentaires ici : http://reduniverse.fr/la-saga/episodes/