La reconnaissance tardive du cinéma de Yasujirō Ozu en Occident, dans les années soixante-dix, plus de vingt ans après les consécrations d'Akira Kurosawa et de Kenji Mizoguchi, s'explique par la croyance selon laquelle la « japonéité » de son univers aurait été inaccessible à un spectateur lointain. Il est donc paradoxal qu'aux yeux de réalisateurs tels que Wim Wenders, Claire Denis, Alain Resnais ou Hirokazu Kore-eda, la façon si singulière qu'a eue Ozu de filmer le monde soit devenue plus qu'une référence : une source d'inspiration pour d'intimes variations. Cette conférence sera donc le récit d'un complet renversement de perspective.