Lignes de défense

RFI

About

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.

Available on

Community

165 episodes

La médecine civile à l'heure de la guerre de haute intensité

Guerre de haute intensité en Ukraine, retour des attentats terroristes de masse après l'attaque revendiquée par le groupe État islamique à Moscou, les menaces se multiplient, avec pour corollaire de préparer les médecins à réapprendre les gestes de la médecine de guerre, dite « de l'avant ». Le service de santé des armées forme les médecins et infirmiers civils aux techniques de sauvetage au combat, pour savoir comment prendre en charge un grand nombre de blessés avec un minimum de moyens. Rencontre au Val-de-Grâce à Paris avec Benoît Plaud, médecin réanimateur à l'hôpital Saint-Louis et également réserviste opérationnel au sein du service de santé des armées. Il est médecin en chef, et c'est d'ailleurs en treillis militaire qu’il nous reçoit. En 2015, Benoit Plaud a été en première ligne lors des attentats, ce qui a été pour lui le déclencheur pour rejoindre la réserve opérationnelle. Depuis, Benoît Plaud multiplie les formations au sauvetage au combat. L'état d'esprit change dans la médecine civile, note-t-il,    PASSER DE LA GOLDEN HOUR AU GOLDEN DAY Modifier les logiciels, les pratiques : jusqu'à présent, la règle de prise en charge était d'amener le blessé au bloc opératoire en moins d'une heure. Chose impossible à faire avec beaucoup de blessés. Une nouvelle médecine de guerre est donc en train d'émerger, qui doit aussi irriguer la médecine civile.  explique-t-il.  , ajoute Benoît Plaud. PROBLÈMES ÉTHIQUES Prendre en charge un grand nombre de blessés, c'est aussi faire un tri, ce qui peut poser des problèmes éthiques au corps médical. Il existe cependant des méthodes pour que cela ne soit pas justement un tri, pointe Benoit Plaud,  , précise-t-il. , témoigne le médecin. La médecine d'urgence est en pleine révolution et le service de santé des armées est à la pointe des nouvelles techniques de prise en charge dans un contexte de guerre de haute intensité. À lire aussiGaza: «Certains sont morts sous nos yeux, parfois car il ne manquait qu'un simple outil médical» https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240328-gaza-certains-sont-morts-sous-nos-yeux-parfois-car-il-ne-manquait-qu-un-simple-outil-médical

3m
Mar 31, 2024
France-Russie: escalade verbale et signalement stratégique

L'escalade verbale ne cesse de croitre en Russie contre la France depuis qu'Emmanuel Macron a déclaré que l'envoi de militaires occidentaux en Ukraine ne pouvait être exclu. Menace nucléaire régulièrement brandie sur les plateaux de télévision russe, menace contre la sécurité du président français s'il se rendait en Ukraine, propos orduriers contre le Premier ministre Gabriel Attal ... Face à cette escalade verbale, Paris multiplie les signalements stratégiques comme autant de lignes rouges à l'adresse de Moscou. Les outrances russes se multiplient et gravissent à grands pas l'échelle de la provocation. Dernier exemple en date, l'affaire des petits soldats : mardi 19 mars, l'ambassade de France à Moscou a reçu une boîte de jouet contenant des petits soldats aux couleurs de la RossGardia, la garde prétorienne de Vladimir Poutine, chargée notamment du maintien de l'ordre en Ukraine occupée. Message, on ne peut plus clair, à l'adresse des autorités françaises :  Paris est la bête noire du Kremlin. Mais les autorités françaises ne font plus le dos rond : lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue suédois ce jeudi, le GÉNÉRAL BURKHARD https://www.rfi.fr/fr/podcasts/lignes-de-défense/20220227-général-thierry-burkhard-chef-d-état-major-des-armées-nous-ferons-face-à-la-guerre, chef d'état-major des armées, a réaffirmé que le soutien occidental pourrait aller au-delà de la seule livraison d'armes et il a lâché le mot « guerre » pour parler de la Russie.  » Afficher sa détermination, c'est déjà pour le Général Thierry Burkhard «  » et pour cela, dit-il, à Message ferme et partagé par le chef d'état-major suédois, le Général Micael Byden. À lire aussiLe soutien à l'Ukraine pourrait aller au-delà de la livraison d'armes, selon le chef d'état-major français https://www.rfi.fr/fr/france/20240322-le-soutien-à-l-ukraine-pourrait-aller-au-delà-de-la-livraison-d-armes-selon-le-chef-d-état-major-français DOUBLE SIGNALEMENT STRATÉGIQUE Après l'ambiguïté stratégique sur l'envoi de soldats en Ukraine, second signalement de la conférence de presse des deux chefs d'état-major : la récente arrivée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan bouleverse les équilibres sur le flanc Nord européen. Général Thierry Burkhard :  La France et l'Otan montrent donc les muscles et face à une Russie belliqueuse envoient à Moscou ce message : en attaquant l'Ukraine, la Russie a commis une erreur stratégique.

2m
Mar 24, 2024
Nordic Response: l'Otan fait son grand retour en Arctique

Au début du mois de mars, l’Otan a donné le coup d’envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la Guerre froide, une manœuvre qui se décline des plaines de Pologne jusqu’à l’arctique Norvégien avec l’exercice Nordic Response qui s’achève ce dimanche. Dans l'arctique l'Alliance veut se réapproprier l'environnement "Grand Froid". Reportage.

2m
Mar 16, 2024
Otan: l’entrée de la Suède et de la Finlande bouleverse les équilibres en Arctique

La Suède est devenue le 32e membre de l'Alliance atlantique. Stockholm, désireuse de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, a rompu, tout comme la Finlande, avec une politique de neutralité et de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide. L’entrée de ces deux pays nordiques dans l’Otan risque de bouleverser les équilibres en Arctique. Entretien avec Mikaa Mered, spécialiste des enjeux géoéconomiques et stratégiques de l'Arctique et de l'Antarctique. RFI : MIKAA MERED, EST-CE QUE L'ENTRÉE DANS L’OTAN DE LA FINLANDE ET DE LA SUÈDE CHANGE COMPLÈTEMENT LA DONNE, FACE À LA RUSSIE ET COMMENT LA RUSSIE PEUT-ELLE RÉAGIR ? Ça change la donne de plusieurs manières. La première, c'est tout simplement déjà dire que parmi les huit pays de l'Arctique, les huit pays riverains, donc, du Grand Nord, avant, on avait cinq pays qui étaient effectivement dans l'Otan. On avait la Russie de l'autre côté. Et puis, on avait entre les deux, la FINLANDE https://www.rfi.fr/fr/tag/finlande/ et la SUÈDE https://www.rfi.fr/fr/tag/suède/, qui jouaient un peu ce rôle de tampon, qui menaient un certain nombre d'exercices avec l'Otan, mais plus comme observateur ou autre. Évidemment, on avait quand même des correspondances et des relations. Mais là, on va passer dans un cadre inédit en Arctique, à sept contre un. Très clairement, tous les pays de l'Arctique sont coalisés contre la Russie dans une certaine mesure, ou en tout cas sont coalisés au sein de l'Alliance atlantique. Ça, c'est le premier point. Et c'est un environnement complètement nouveau puisque, même du temps de la guerre froide – ou même avant – on n'avait pas ce genre de configuration en Arctique. Le deuxième sujet, c'est que, après des siècles de tentatives de construction eurasienne et européenne avec la Russie, Moscou s’est tourné, à la faveur des récents événements, vers la Chine. Or, la Chine s’est déclarée être un pays dit « du Proche Arctique ». Ils ont inventé ce concept dès 2018, bien avant la nouvelle guerre en Ukraine. La Chine cherche évidemment à prendre de plus en plus pied en Arctique. Donc la question qui va se poser par rapport à ça, maintenant que la Russie et la Chine ont cette alliance, qui, de fait, se renforce à la faveur de ce qui se passe sur le front européen, et de savoir quelle place les Russes vont laisser à la Chine en Arctique. C'est là pour moi que va se situer le cœur du sujet dans les dix années qui viennent. À lire aussiLa Suède fait désormais officiellement partie de l'Alliance atlantique https://www.rfi.fr/fr/europe/20240307-la-suède-fait-désormais-officiellement-partie-de-l-alliance-atlantique LES RUSSES ONT-ILS LES MOYENS, JUSTEMENT, DE REPOSITIONNER DES FORCES MILITAIRES DANS LE GRAND NORD, ALORS QU'ILS SONT OCCUPÉS AILLEURS, EN UKRAINE ? C'est l'un des sujets, c'est-à-dire qu'on attend évidemment toute déclaration de Moscou. Comme si ce qui se passait sur le front européen d'un point de vue militaire, ou ce qui se passait d'un point de vue économique également, n'impactait pas du tout l'Arctique, au sens où la Russie indique qu’elle va continuer à investir sur sa flotte en Arctique, sur ses moyens militaires au sens, cette fois-ci, des infrastructures, des bases, des équipements aériens et d'observation. Continuer à investir comme si de rien n'était. Comme s'il n’y avait pas un gouffre financier qui attirait beaucoup de capitaux d'État vers le front ukrainien et au-delà. Et puis, le deuxième sujet, c'est le volet économique. C'est-à-dire qu'on entend la RUSSIE https://www.rfi.fr/fr/tag/russie/ dire que la route maritime du Nord, cette route maritime qui pourrait connecter l'océan Pacifique à l'océan Atlantique par l'Arctique – des alternatives potentielles à d'éventuels blocages du canal de Suez ou de la mer Rouge. On entend le gouvernement russe continuer à dire : «  ». Bref, c'est comme s’il ne se passait rien. La réalité, c'est qu’aujourd'hui, si la Russie peut tenir ces discours-là, ce n'est pas qu'elle en a les moyens, mais c'est qu'elle a réussi à coaliser un certain nombre de partenaires qui aujourd'hui lui disent : « ». Et évidemment, le principal allié, c'est la CHINE https://www.rfi.fr/fr/tag/chine/. LA CHINE, EST-CE LE LOUP DANS LA BERGERIE RUSSE ? C'est la crainte à Moscou, et c'est une crainte de longue date. On se souvient par exemple en 2011, quand le gouvernement russe avait expliqué qu'il fallait créer une « route de la soie » par l'Arctique. À l'époque, ce concept-là venait d'eux, et pas de la Chine. Ils avaient justement émis un certain nombre de réserves quant à la possibilité de donner une trop grande place à Pékin, sur le volet économique, mais aussi sur le volet militaire, dans cette zone Arctique. Il ne voulait pas laisser le loup, ou plutôt le panda dirons-nous, entrer dans cette bergerie. Et c’est pourtant ce qui s’est passé après la première Guerre en Ukraine en 2014. Il y a eu toute une dynamique de coopération, y compris militaire, en zone Arctique qui existait entre la Russie et les États-Unis et ses alliés, qui a été relativement abîmée. Puis, vous avez cette deuxième guerre en Ukraine qui arrive en 2022. Et là, évidemment, c'est le coup de grâce car, au moment où les Russes attaquent l'UKRAINE https://www.rfi.fr/fr/tag/ukraine/, Moscou assure la présidence tournante du Conseil de l'Arctique, chargée de faire vivre cette diplomatie arctique. Tout cela vole en éclat et se retrouve à terre et donc, le seul partenaire véritable qui est capable de s'engager militairement dans cette zone pour aider la Russie, c'est la Chine. Or, depuis plus de dix ans, c’était justement la crainte des Russes. La crainte de devenir un partenaire junior dans la relation bilatérale avec la Chine. Or, si VLADIMIR POUTINE https://www.rfi.fr/fr/tag/vladimir-poutine/ en personne incarne cette remilitarisation partielle de l'Arctique, fondamentalement, cela ne veut pas dire que la Russie entend laisser la Chine devenir le senior partenaire. Dans cette relation aujourd'hui, je ne vois pas comment à l'horizon 2025, à l'horizon 2030, la Russie pourra empêcher la Chine de devenir un partenaire au moins d'égal à égal avec la Russie dans sa zone Arctique. Et ça, il va falloir le gérer, car les Américains et l'Otan ne laisseront évidemment pas faire. Mais il faudra gérer ça aussi vis-à-vis de la population russe, qui ne comprendra pas pourquoi on a laissé la Chine entrer dans l'Arctique russe, dans le jardin, dans le joyau de la couronne. À lire aussiL'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique renforce la stratégie de défense de l'Otan dans la région https://www.rfi.fr/fr/europe/20240304-l-entrée-de-la-suède-dans-l-alliance-atlantique-renforce-la-stratégie-de-défense-de-l-otan-dans-la-région CES DÉSÉQUILIBRES EN ARCTIQUE ONT-ILS DES RÉPERCUSSIONS DE L'AUTRE CÔTÉ DU GLOBE, EN ANTARCTIQUE ? Oui, on commence à observer de nouvelles rivalités. En plus de l'émergence de la Chine qui, dans les années 2010, faisait déjà un petit peu office d'épouvantail pour beaucoup de pays occidentaux dans ce jeu antarctique, ce qu'on observe dès 2020, indépendamment de la deuxième guerre en Ukraine, on a vu la Russie reprendre pied en Antarctique en menant à nouveau des campagnes d'exploration à la recherche d’hydrocarbures. Dans le sillage russe, la Chine, l'Iran, la Turquie, se sont montrés intéressés par l’Antarctique. Développant des narratifs de plus en plus agressifs, disant « ». Et effectivement, on a vu la Chine construire une cinquième base en Antarctique. Et ce, sans respecter les us et coutumes traditionnels de la diplomatie Antarctique. Aujourd'hui, l'Australie et la Nouvelle-Zélande manifestent une inquiétude et ces deux pays s’interrogent : « ». On a vu l'IRAN https://www.rfi.fr/fr/tag/iran/, très récemment, parler de militarisation ou d'activités militaires en Antarctique. Là, on est dans le même type de logique. On a vu la TURQUIE https://www.rfi.fr/fr/tag/turquie/ parler de présence en Antarctique comme étant un vecteur de prestige national important. Et oui, on peut faire une connexion avec ce qui se passe en Arctique, car de fait, si vous arrivez à maîtriser un environnement aussi difficile que l'Arctique, les correspondances sont tout à fait imaginables. Et la légitimité arctique de certains États est effectivement renforcée par une présence antarctique. C'est le cas par exemple de la France, où exister en Arctique permet d'exister en Antarctique. Et, il y a surtout des États qui sont prêts à jouer ces deux cartes, la carte arctique et la carte antarctique. Parce que les deux se répondent, d'un point de vue maîtrise de l'environnement, connaissance de l'environnement opératif, la mise en œuvre de brise-glace lourds. Au-delà de la maîtrise de l'environnement, il y a aussi la maîtrise de l'information. C'est-à-dire que, si vous voulez développer des constellations satellitaires qui permettent d'observer ce qui se passe en Arctique, vous allez mettre en œuvre des constellations de satellites d'observation en orbite polaire Nord-Sud. Et, à ce moment-là, évidemment, ce que vous pouvez faire en Arctique vous donne des capacités d'observation en Antarctique. À QUELLE ÉCHÉANCE DES FRICTIONS, PEUT-ÊTRE MÊME DES AFFRONTEMENTS SONT-ILS ENVISAGEABLES DANS CES RÉGIONS JUSQUE-LÀ DÉSERTIQUES ? Ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est que personne, ni dans la communauté diplomatique, ni dans la communauté académique universitaire, n'envisage une guerre en Arctique pour l'Arctique. Personne encore moins n'envisage de conflits en Antarctique pour l'Antarctique. En fait, ce qu'on est en train d'observer, c'est la fin de l’exceptionnalisme arctique. Ce que j'entends par exceptionnalisme, c'est un concept simple qui veut dire que, jusqu'à maintenant, l'Arctique et l'Antarctique ont été relativement éloignés des grandes logiques de conflits. Jusqu’en 2022, l'Arctique a su maintenir une forme de coopération. Depuis la deuxième guerre en Ukraine, la situation est différente. La Russie a été exclue du Conseil de l'Arctique. En Arctique, aujourd'hui, le dialogue de gouvernement à gouvernement n'est pas possible. Depuis 2022, on a vu les États-Unis redévelopper des infrastructures militaires fortes en Arctique. Pour, justement, essayer de dissuader la Russie et peut-être la Chine, de militariser ces régions polaires. À lire aussiEn Ukraine, on ne croit pas à une possible intervention de troupes occidentales contre la Russie https://www.rfi.fr/fr/europe/20240228-ukraine-doutes-intervention-de-troupes-occidentales-contre-la-russie-macron

2m
Mar 10, 2024
Ukraine: Paris envoie un signalement stratégique à la Russie

Emmanuel Macron a affirmé, ce 29 février, que chacun de ses mots sur l’Ukraine était « » et «  » après ses propos sur l’envoi potentiel de troupes au sol dans le pays et qui lui ont valu une fin de non-recevoir de la part des principaux alliés. En n’excluant pas l’envoi de soldats en Ukraine, le président français a brisé un tabou et il a envoyé un message très clair à Moscou. LES PROPOS DU PRÉSIDENT FRANÇAIS https://www.rfi.fr/fr/europe/20240226-conférence-sur-l-ukraine-à-paris-emmanuel-macron-affirme-à-nouveau-son-soutien-au-pays sont intervenus le 26 février, à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine organisée en urgence, alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté sur le front. «  », a dit le président français, disant assumer une ambiguïté stratégique. Aucune décision sur l’envoi de troupes n’est prise, mais le simple fait de l’évoquer ouvre des possibilités, c’est un signalement envoyé à Moscou. Pour gagner la guerre avant la guerre, il faut instiller le doute chez l’adversaire, c’est l’ambiguïté stratégique. C’est aussi une affaire de, alors que le soutien américain s’étiole, juge Thibaut Fouillet de la fondation pour la recherche stratégique : «  » UNE AMBIGUÏTÉ STRATÉGIQUE MAL COMPRISE Reste que la communication de l’Élysée a été mal comprise par les alliés et les opinions publiques. Les mots sont malheureux car ils prêtent à interprétation, note Thibault Fouillet : « . » C’est pourtant un secret de polichinelle, un certain nombre de pays occidentaux ont déjà des hommes en Ukraine. DES SOLDATS OCCIDENTAUX POTENTIELLEMENT DÉJÀ PRÉSENTS EN UKRAINE Sans le dire, mais la Pologne a par exemple envoyé des policiers pour surveiller la frontière entre la Biélorussie et l’Ukraine. Les Britanniques ont une grande tradition de forces spéciales, et à demi-mots laissent entendre qu’, ils ont pu former sur place leurs homologues ukrainiens. Les Français, eux, restent discrets. Mais il y a forcément des soldats occidentaux déjà déployés en Ukraine. C’est aussi ce qu’il fallait comprendre de l’intervention d’EMMANUEL MACRON https://www.rfi.fr/fr/tag/emmanuel-macron/, pointe Vincent Tourret de l’université de Montréal : «  » Le signalement stratégique de l’Élysée est aussi une ligne rouge pour dire à Moscou, pas de frappes contre les soldats occidentaux potentiellement déployés en Ukraine.

3m
Mar 03, 2024
Ukraine: les enjeux d'une troisième année de guerre

La guerre en Ukraine entre dans sa troisième année et pour Kiev le contexte n’est pas favorable. Fragilisée par le blocage de l’aide américaine, l’échec de sa contre-offensive l’été dernier et un manque croissante de munitions, l’armée ukrainienne, de l’aveu même du président Zelensky, fait face à une situation « extrêmement difficile » sur le front. Face à Moscou qui fait tourner à plein son industrie militaire et qui mobilise massivement, l’Ukraine a dû se retirer de la ville forteresse d’Avdiivka, un symbole et plaide pour un soutien accru de l’Occident. Quels sont les enjeux pour cette troisième année de guerre qui commence ? Premier enjeu : les munitions, en particulier les plus gros obus d’artillerie, ceux de 155 mm, qui permettent de contenir la poussée de l’infanterie russe. Kiev en consomme 3000 par jour, quand les Russes en tirent 10000 : face à un tel déséquilibre Kiev joue la montre, souligne le général d’armée Grégoire de Saint Quentin (le général de Saint-Quentin a été sous-chef de l'état-major des armées chargé des opérations) : «  L’ARRIVÉE DES F16 Kiev attend de nouveaux canons, des obus, et des avions… Les avions de chasse F16 longtemps espérés, pourraient, avant l’été, être opérationnels et devraient permettre de desserrer l’étau russe.   Après deux années de guerre de haute intensité, les pertes dans les deux camps sont effroyables, la question des effectifs devrait aussi se poser en 2024. DES PERTES EFFROYABLES Selon des sources occidentales, 120.000 soldats russes auraient été tués, deux fois plus que du côté ukrainien. Dans ce conflit, l’équation humaine devient compliquée estime le général de Saint-Quentin:  2024 sera donc une année d’attente, attente pour l’Ukraine d’une aide massive occidentale, 2024 sera aussi assurément une année d’âpres combats où tout peut arriver.

2m
Feb 24, 2024
Ukraine: le délicat remplacement du général Zaloujny

Alexandre Syrsky a été nommé le 8 février dernier à la tête des forces ukrainiennes. Il remplace le très populaire général Valéry Zaloujny après deux ans de guerre et alors que le front est gelé. Mais ce changement au sommet pourrait se révéler délicat à gérer pour le président Zelensky.  Depuis plusieurs semaines, l'éviction du général Zaloujny, héros de la résistance ukrainienne, était évoqué avec insistance. Il aura donc fallu un peu de temps et pas mal d'hésitations semble-t-il pointe le géopolitologue Cyrille Bret, pour remplacer celui que les ukrainiens surnomment « Saint Zaloujny » :  2024, UNE ZONE DE TURBULENCES Le président Zelensky a immédiatement réclamé au général Syrsky un plan de bataille réaliste pour 2024, désormais reste à faire accepter ce changement à la tête des armées et pour l'historien Michel Goya, c'est une équation difficile : À lire aussiUkraine: le chef d'état-major de l'armée Valery Zaloujny limogé https://www.rfi.fr/fr/europe/20240208-ukraine-le-chef-d-état-major-de-l-armée-valery-zaloujny-limogé   En quittant son poste, le général Zaloujny retrouve donc sa liberté de parole et pour le président Zelensky, avoir un rival qui ne soit plus soumis à un devoir de réserve, analyse Cyrille Bret, c'est un potentiel danger.  Le nouvel attelage Syrsky-Zelensky a pour objectif immédiat de résoudre l'un des problèmes majeurs de Kiev : conserver le soutien de l'Occident et trouver des munitions pour alimenter le front. À lire aussiUkraine: le gouvernement Zelensky introduit un projet de loi sur la mobilisation de nouveaux soldats https://www.rfi.fr/fr/europe/20231228-ukraine-le-gouvernement-zelensky-introduit-un-projet-de-loi-sur-la-mobilisation-de-nouveaux-soldats

2m
Feb 18, 2024
Le porte-avions «Charles-de-Gaulle», fleuron de la marine française, à l'heure des défis navals

Le navire amiral de la flotte française a appareillé de Toulon il y a quelques jours après avoir passé près de neuf mois en réparation. Le porte-avions remonte en puissance avant un déploiement opérationnel, dans un contexte international tendu où les conflits se règlent désormais aussi au large. Embarquement à bord du navire en Méditerranée.

2m
Feb 11, 2024
Steadfast Defender 2024: l'Otan montre ses muscles

Pour l'Otan, 2024 sera l'année de Steadfast Defender. Soit le plus important exercice militaire jamais organisé sur le sol européen depuis quarante ans. L'Ukraine est brutalement venue rappeler aux Européens qu'un conflit avec la Russie est possible, et qu'il s'agit même d'un scénario crédible d'ici cinq à huit ans, a déclaré il y a quelques jours Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense. L'Otan montre donc ses muscles, avec cet exercice militaire XXL. Le scénario retenu : faire face à un adversaire de taille équivalente. L'état-major de l'Otan l'énonce sans détours : «  ». La manœuvre : les troupes de l'Otan vont s'entraîner à rejoindre au plus vite le flanc est-européen, la Pologne et notamment les pays baltes. L'exercice se déroulera d'ailleurs autour de la mer Baltique, en Lituanie, Lettonie et Estonie. Un exercice qui a tout du « » dit Guillaume Garnier, spécialiste de l'Otan à l'Institut français des relations internationales.«    »explique-t-il. UNE LOGISTIQUE HORS NORMES Avec Steadfast Defender, l'Otan va donc réviser ses gammes et sa capacité de projection, en déployant 90 000 soldats, cinquante navires de guerre et plus de 1 000 blindés. L'entrée des troupes américaines sur le sol européen se fera les ports belges. De la logistique à grande échelle dans laquelle excelle l'US Army, indique Guillaume Garnier : «  ». UNE GUERRE DE COMMUNICATION En réalité, cet exercice géant va chapeauter l'ensemble des entraînements prévus cette année par l'Otan, mais cette fois l'Alliance renoue avec les grandes manœuvres de la guerre froide. Le dernier d'une telle importance pour l'Otan était en 1988, soit un an seulement avant la chute du mur de Berlin. Moscou ne pourra donc pas rester inerte face à tel déploiement de forces à ses frontières, souligne Guillaume Garnier : «  » L'armée russe est aussi coutumière de ces exercices à grande échelle, désignés sous le nom de Zapad, ils ont lieu tous les quatre ans et le dernier en 2021 avait rassemblé 200 000 soldats. Mais une question reste en suspens, l'état-major russe a-t-il encore les moyens d'organiser de telles manœuvres, alors que l’essentiel de ses troupes fait la guerre en Ukraine ? À lire aussiL’Otan en dix questions https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20220523-l-otan-en-dix-questions

2m
Feb 04, 2024
La stratégie d’usure de l’Ukraine

Après l’échec de l’offensive terrestre à l’été dernier, l’Ukraine change de stratégie et fait preuve d’imagination pour desserrer l’étau russe. Ce mercredi, un missile Patriot ukrainien a abattu un Iliouchine 76 russe, et les forces ukrainiennes sont parvenues, en janvier, à détruire un nombre significatif d'avions à haute valeur ajoutée, réduisant ainsi la capacité de l'armée russe à lire le champ de bataille. C'est la stratégie d'usure de Kiev.  La ligne de front étant figée, Kiev cherche à mettre la Russie dans une position de déséquilibre. Après avoir écarté la menace de la flotte russe en mer Noire, l'objectif est désormais la maîtrise du ciel... Et elle passe par la Crimée... Ainsi ces quatre dernières semaines, des frappes massives ont éliminé, les radars au sol et les systèmes de défense sol air de la péninsule. Puis le 15 janvier, les forces ukrainiennes ont utilisé un système Patriot pour cibler deux appareils stratégiques russes qui pensaient voler en sécurité au-dessus de la mer d'Azov. Dans le collimateur : un illiouchine 22 de renseignement électronique ; il a été endommagé et un A50 Beriev de guet aérien, lui, a fini au fond de l'eau. L'A 50, c'est l'équivalent de l' pour l'Otan, souligne Philippe Gros de la Fondation pour la recherche stratégique : « à déjà gérer la bataille aérienne et à détecter les engins qui volent bas. Les Russes, devant les pertes qu'ils ont eues avec leurs radars au sol, ont peut être redéployés leur A 50 Beriev pour pouvoir combler ces gaps de détection. LES UKRAINIENS APPUIENT LÀ OÙ ÇA FAIT MAL Surtout l'A50 Beriev, avion rare et cher, a disparu avec tout son équipage hautement qualifié... Il y avait aussi à bord le général Oleg Pchela commandant de l'aviation à long rayon d'action. À lire aussiUkraine: ce que l'on sait de la perte de deux avions stratégiques russes https://www.rfi.fr/fr/europe/20240116-ukraine-ce-que-l-on-sait-de-la-perte-de-deux-avions-stratégiques-russes Un rude coup porté à la Russie, dit Vincent Tourret, chercheur à l'Université de Montréal: « (renseignement, surveillance et reconnaissance) L’aveuglement des forces russes et l'insécurité dans les airs permettent aux Ukrainiens de frapper loin... Le 21 janvier dernier des drones chargés d'explosifs ont ainsi bombardé le TERMINAL D'OUST LOUGA SUR LA BALTIQUE https://www.rfi.fr/fr/europe/20240121-ukraine-nombreuses-victimes-à-donetsk-donbass-frappe-ukrainienne-sur-marché, où se trouvent les plus importantes infrastructures de gaz naturel liquéfié de Russie. UN MISSILE PATRIOT À L’ORIGINE DU CRASH DE L’IL 76 Le Conseil de sécurité de l'ONU s’est réuni jeudi 25 janvier en urgence à la demande de Moscou, qui accuse l'Ukraine d'avoir abattu mercredi un avion de transport militaire russe et tué tous ses passagers. La Russie affirme que les forces ukrainiennes ont lancé « deux missiles » issus « d'un système de défense antiaérien ». De source militaire française, c'est bien un missile Patriot qui a abattu l'Iliouchine 76... Pourtant dans la doctrine, le système Patriot est fixe et destiné à la protection des villes. Mais les Ukrainiens l'ont rendu mobile. En tout cas un système, qu'ils déplacent au plus près de la ligne de front... pour tendre des embuscades. Et pour rester discrets les experts estiment que pour ne pas dévoiler la position du Patriot les Ukrainiens n'allument pas son radar, bien trop signant. Ils utilisent probablement celui d'un système de facture russe S300, placé à distance : ce dernier illumine la cible qui est ensuite détruite par un missile d'interception Patriot. La méthode n'est pas orthodoxe mais elle se révèle redoutable. Fin décembre les Ukrainiens ont ainsi, en quelques minutes, envoyé au tapis cinq avions de chasse SU34 et SU30, et le 15 janvier l’A50 Beriev, avion de guet aérien stratégique, fut à son tour foudroyé. À chaque fois des cibles à haute valeur ajoutée, c'est la stratégie d'usure ukrainienne contre la Russie.

2m
Jan 28, 2024
La France prend la tête d’une coalition Artillerie pour l’Ukraine

Jeudi 18 janvier à Paris, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a donné le coup d’envoi d’une coalition artillerie pour l’Ukraine. L’objectif de cette entreprise, pilotée par Paris, est de parvenir cette année à fournir plus de 70 canons Caesar à Kiev, soit la totalité de la production de l’industriel français Nexter-KNDS. Depuis des mois, l’armée ukrainienne réclame une plus grande puissance de feu et plébiscite le canon français Caesar. Ils en possèdent déjà quarante-neuf. Paris bat donc le rappel pour former cette coalition Artillerie avec pour objectif, dit le général Nicolas Le Nen, chef de la Task Force Ukraine, au ministère des Armées, d’une logique de cession de matériel à une logique de production :   78 CANONS À LIVRER EN 2024 L’ambition est donc de livrer 78 canons Caesar, c’est-à-dire tous les canons qui, cette année, sortiront des ateliers de l’industriel Nexter. Kiev met la main à la poche et en a commandé six. Il reste à financer le solde. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a fait ses comptes : À lire aussiAide militaire européenne à l'Ukraine: une «coalition artillerie» et des canons français Caesar pour soutenir l'effort de guerre https://www.rfi.fr/fr/europe/20240119-aide-militaire-européenne-à-l-ukraine-une-coalition-artillerie-et-des-canons-français-caesar-pour-soutenir-l-effort-de-guerre PARTAGER LA FACTURE AVEC LES ALLIÉS Les vingt-trois pays qui participent à la coalition vont donc devoir partager la facture… Mais Paris joue gros puisque dans le cadre de l’économie de guerre souhaitée par l’exécutif, Nexter a multiplié par trois sa production du Caesar. Si les livraisons ne suivent pas, l’équation industrielle risque d’être bien compliquée estime Léo Péria-Peigné, expert armement à l’Ifri, l'Institut français des relations internationales.   La coalition Artillerie ne fait que débuter. C’est un véritable pari, mais un pari qui engage la crédibilité du camp occidental. À écouter aussi«Coalition artillerie» pour l'Ukraine: «Les canons d’artillerie sont l’arme de la bataille actuelle» https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-france/20240118-coalition-artillerie-pour-l-ukraine-les-canons-d-artillerie-sont-l-arme-de-la-bataille-actuelle

2m
Jan 21, 2024
«Prosperity Guardian» se déploie en mer Rouge après les frappes contre les Houthis

Le 12 janvier, les États-Unis et le Royaume-Uni sont passés à l'action. Ils ont bombardé les positions houthies au Yémen après la plus importante attaque contre le trafic maritime en mer Rouge menée en début de semaine. On dénombre près de 30 attaques des Houthis contre des bâtiments de commerce depuis le 7 octobre. Pour rétablir la liberté de navigation, les États-Unis ont mis en place une coalition internationale en décembre. La France est aux côtés de Washington dans cette opération nommée Prosperity Guardian. L'US Centcom, le centre de commandement américain au Moyen-Orient, précise que cent munitions guidées ont été tirées contre seize positions tenues par les rebelles Houthis, le vendredi 12 janvier, tôt dans la nuit. LES CIBLES https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240112-direct-des-frappes-américano-britanniques-visent-les-houthis-au-yémen sont des postes de commandement, des pistes utilisées pour lancer des drones, des radars, des dépôts de munitions et des sites de fabrication d’armes. Des frappes ont été également menées par des avions de chasse embarqués F-18 de l'US Navy et des Eurofighter britanniques basés à Chypre. «  » a fait valoir le président américain Joe Biden. Reste désormais à savoir quel sera l'impact de ce raid sur l'arsenal des Houthis. Le commandant des forces françaises dans l'océan Indien, l'amiral Emmanuel Slaars, indiquait le 11 janvier aux journalistes de défense qu'il était extrêmement difficile de l'évaluer. Outre les drones kamikazes et de ciblage, les rebelles Houthis peuvent compter sur des missiles conçus et fournis en grand nombre par l'Iran, sans plus de précision quant à leur nombre précis. Si une grande partie de cet arsenal peut être qualifié de , dont la valeur unitaire, à l’instar des drones kamikazes, n’excède pas quelques centaines d’euros, l’usage des missiles Aster-15 pour les détruire est justifié, assure l’amiral Slaars : « Languedoc » DANS PROSPERITY GUARDIAN SANS Y ÊTRE Outre les frappes, la réponse de la communauté internationale s’articule autour d’une COALITION NAVALE, PROSPERITY GUARDIAN https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231219-mer-rouge-prosperity-guardian-une-coalition-internationale-pour-empêcher-les-attaques-houthies (« Gardien de la Prospérité », en français),initiée par Washington le 18 décembre dernier. Cette coalition repose essentiellement sur un groupe aéronaval américain constitué du porte-avions et de plusieurs dont un britannique, le . La marine nationale a engagé un bâtiment dans cette opération : la frégate de premier rang . Présente en mer Rouge depuis le 8 décembre dernier, elle a déjà, à trois reprises, utilisé ses missiles Aster-15 pour parer des attaques houthies. Le bâtiment français patrouille donc avec les alliés, mais pas tout le temps, nuance l’amiral Emmanuel Slaars : « Languedoc. » La France est donc dans l'opération mais sans y être à temps plein. À lire aussiPourquoi la Chine ne rejoint pas la coalition américaine en mer Rouge? https://www.rfi.fr/fr/podcasts/à-la-une-en-asie/20231229-pourquoi-la-chine-ne-rejoint-pas-la-coalition-américaine-en-mer-rouge UNE GUÉRILLA NAVALE BIEN RODÉE La menace Houthi ne faiblit pas et commence à peser lourd sur le trafic maritime mondial. Il a baissé de 22% depuis un mois en mer Rouge. Quant aux polices d’assurance des armateurs, elles flambent et accusent une augmentation de 100%. Plus que les Supertankers (les pétroliers géants) ce sont surtout les portes containers qui sont la cible des rebelles Houthis. Épaulés par l’Iran, ils sont aujourd’hui à même d’élaborer des stratégies complexes, mêlant drones d’observations et missiles. Ainsi, dans la nuit du 9 au 10 janvier, les forces navales britanniques et américaines ont déjoué la plus importante attaque Houthis en mer Rouge. «  », indique la marine américaine. Cette 26e attaque visant le trafic maritime commercial marque une escalade des tensions dans cette zone stratégique. Jamais les rebelles Houthis n'avaient organisé une attaque combinée d'une telle ampleur, avec 18 drones kamikazes, deux missiles de croisière anti-navire et un missile balistique antinavire. Les drones et les missiles ont été abattus par des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Eisenhower. Mais la réponse a également impliqué trois de l'US Navy. Cette nuit-là, la frégate  patrouillait dans une autre zone de la mer Rouge, mais le commandement de la marine pour cette zone, a décortiqué la stratégie mise en place par les Houthis. Emmanuel Slaars en tire le retour d’expérience suivant :«   , précise encore l'Amiral Slaars et font même preuve « ». Ciblages qui semblent aussi relever de leur principal soutien à l'Iran, qui dispose en permanence d'un navire de guerre en mer Rouge. À lire aussiFrappes au Yémen: attention aux images d’explosions détournées https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240112-frappes-au-yémen-attention-aux-images-d-explosions-détournées

2m
Jan 14, 2024
Le port d’Alexandroúpoli, l’atout grec de l’Otan

Le port grec d’Alexandroúpoli situé sur la mer de Thrace est en passe de bousculer la carte géopolitique du sud de l’Europe… Ce port en eau profonde offre une alternative à la fermeture des détroits du Bosphore par la Turquie. Ce fut l’une des conséquences immédiates de l’invasion de l’Ukraine par la Russie : conformément à la convention de Montreux, la Turquie, le 24 février 2022 a fermé à tout trafic maritime militaire les détroits vers la mer Noire. Alexandroupoli, situé à proximité du détroit des Dardanelles, est alors apparu comme une alternative au passage du Bosphore. C"est une autre porte d’entrée vers la Bulgarie toute proche, puis la Roumanie, et enfin l’Ukraine que l’on peut atteindre en quelques jours. Sécuriser les flux logistiques, c’est le nerf de la guerre, et Alexandroupoli offre un accès stratégique au cœur du vieux continent, assure le géopolitologue Florent Parmentier : « . » ATOUT Le port grec, jusque-là méconnu, fait de l’ombre à la Turquie. Il est même devenu un atout de taille dans le bras de fer que se livrent depuis des années Athènes et Ankara en Méditerranée orientale. «  explique Florent Parmentier » La France, à la tête du bataillon multinational de l’Otan déployé en Roumanie, s’intéresse de près aux installations portuaires d’Alexandroupoli, tout comme les États-Unis qui y voient un poste avancé idéal pour acheminer du matériel militaire sur les arrières ukrainiens. Alexandroupoli, chef-lieu de la province de l’Éros, jusque-là méconnu, est en passe de devenir une véritable plaque tournante occidentale et otanienne pour convoyer des armes et des hommes vers les bords de la mer Noire, sans ne plus avoir à dépendre du turbulent voisin turc. À lire aussiÀ la Une: la Grèce et la Turquie enterrent la hache de guerre... vraiment? https://www.rfi.fr/fr/europe/20231208-à-la-une-la-grèce-et-la-turquie-enterrent-la-hache-de-guerre-vraiment

2m
Jan 07, 2024
Armée de terre: un commandement pour l'Europe [Rediffusion]

Lundi 16 octobre 2023, l’armée de terre a créé un poste de commandement « Terre Europe ». Aux ordres du général Toujouse, cette entité a pour vocation de superviser toutes les opérations aéroterrestres sur le continent. Un révélateur du recentrage de l’armée de terre française. [Rediffusion de la chronique du 22 octobre 2023] C’est l’un des effets du conflit ukrainien. Le retour de la guerre en Europe, bouleverse les priorités et l’organisation de l’armée de terre française. Bertrand Toujouse, ancien commandant des forces spéciales, est le premier général à occuper ces nouvelles fonctions, qui doivent permettre à l’armée de terre de réagir plus vite avec les alliés, en cas de crise. Le commandement pour les opérations aéroterrestres en Europe (CTE) s’installe à Lille, près du commandement des forces terrestres. «  souligne le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. » DÉFENSE COLLECTIVE Le CTE sera placé sous les ordres du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), qui dirige toutes les opérations militaires. Le CTE servira d’interface avec l’Otan, mais aussi l’Union européenne, au niveau opératif, entre le niveau stratégique et celui du champ de bataille. Un modèle d’organisation bien connu de l’armée de l’air et de la marine qui l’ont mis en place depuis longtemps. En revanche, l’armée de terre accusait un certain retard, dans le combat en coalition. C’est un recentrage, martèle le général Schill : «  » Alors que la France a engagé son retrait du Niger, la création du commandement « Terre Europe », illustre la bascule des priorités militaires de l’Afrique vers le Vieux continent. À lire aussiUkraine: les formations militaires occidentales, un dispositif pas toujours adapté https://www.rfi.fr/fr/europe/20231009-ukraine-les-formations-militaires-occidentales-un-dispositif-pas-toujours-adapté

2m
Dec 31, 2023
Le char de combat, le fer-de-lance de l'armée israélienne

Dans la bande Gaza, le déploiement de l'infanterie israélienne est systématiquement appuyé par les chars de combat Merkava. Les États-Unis ont d'ailleurs approuvé « d'urgence » la vente à Israël de près de 14 000 obus équipant ces blindés lourds. Jamais depuis la création d’Israël, les forces armées de l’État hébreu n’ont conçu une opération sans chars de combat. Le Merkava aujourd’hui de 5e génération, fabriqué à plusieurs centaines d’unités est depuis le 7 octobre dernier, le fer-de-lance de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, souligne Marc Chassillan spécialiste des blindés. », explique-t-il. «»  LES CHARIOTS DE FEU DE L’ARMÉE ISRAÉLIENNE De par sa géographie, et les contraintes pesant sur l’armée d’un pays de moins de 10 millions d’habitants et seulement 22 000 km2, le développement de la cavalerie israélienne a suivi un schéma assez singulier. Quand dans les années 1970-1980, les Occidentaux penchaient pour une stratégie basée sur l’avance technologique et la rapidité d’action avec une forte intégration des moyens, terrestres, aériens, et maritimes, l’armée israélienne a eu une approche moins novatrice et très pragmatique. Pour bien comprendre la genèse du Merkava, il convient de rappeler deux points importants. Tout d’abord, Israël a toujours connu un état de belligérance, plus ou moins marqué, avec ces voisins arabes. Cela s’est traduit par des escarmouches régulières, une guerre d’usure, ou des conflits de haute intensité sur des durées plus ou moins longues. Deuxième point, il suffit pour s’en convaincre de regarder une carte- dans le domaine de la géographie physique, Israël n’a pas de profondeur stratégique. Cela ne veut pas dire que l’armée israélienne ne manœuvre pas (elle l’a prouvé dans le Sinaï, et sur les hauteurs du Golan, particulièrement en 1973 et surtout lors de la guerre éclair de 1967), mais cela a conduit à une utilisation plus «» de l’armée blindée de cavalerie par rapport à ce qu’on peut connaître ailleurs. Si le char reste une arme dite de « », les stratèges israéliens ont toujours gardé en tête l’infériorité numérique – en hommes et en matériels – de leur armée vis-à-vis des forces terrestres arabes, mais aussi le fait qu’ils pourraient bénéficier assez rapidement de la maîtrise du ciel au-dessus du champ de bataille. Pour schématiser, le char n’est donc pas déterminant pour l’emporter, mais en revanche il constitue un rempart, et/ou un outil capable de repousser l’adversaire loin des frontières. C’est en partie cette philosophie qui a conduit au dessin du premier Merkava au milieu des années 1970. UN TANK CONÇU DANS L’URGENCE Petit rappel historique. Israël a longtemps utilisé des chars britanniques et américains, Centurion ou Patton. Après la guerre des Six Jours en 1967, la France et le Royaume-Uni ont décrété des embargos sur les armes à destination d’Israël. L’industrie israélienne en a été réduite à modifier quelques vieux tanks (remotorisation et adaptation de canons), et à passer commande de qui était alors disponible et autorisé à l’exportation par les États-Unis. Israël se lança même dans le rééquipement de vieux chars d’origine soviétique T-54 capturés à l’ennemi. Ceci étant, il restait encore un pas important à franchir pour concevoir un char de fabrication nationale. Afin de contourner les embargos internationaux, et prenant en compte les limites de sa propre industrie de défense, Israël se tourna alors vers l’Afrique du Sud, pour se procurer les aciers nécessaires à la fabrication du blindage (de 20 mm d’acier à 300 mm de matériaux composites selon les versions et les éléments à protéger comme la tourelle). Pour le reste, Israël se débrouilla, pour acheter, copier, ou produire des éléments et des pièces détachées déjà utilisés à l’étranger. Ce fut le cas entre autres de la motorisation, des chenilles, de la transmission ou de la suspension des premiers Merkava. Suivant le même schéma, dans le secteur aéronautique, les Mirages III et V d’origine française furent progressivement transformés en Nesher, et Kfir assemblés et produits en Israël.   LES SAPEURS ET LEURS CHARS Le pion tactique de l’armée israélienne à l’œuvre à Gaza est composé d’un binôme infanterie-sapeurs du génie, protégés par les tanks, mais la pointe de la flèche, insiste Marc Chassillan se sont les sapeurs et leurs chars. «», indique-t-il. «»  30 À 40 BLINDÉS DÉTRUITS Mais avec leur masse de 70 tonnes, les Merkava peinent à manœuvrer dans un environnement urbain. Ils ne voient pas grand-chose non plus de leur environnement immédiat et sont par conséquent vulnérables à courte distance aux tirs de missiles antichars et les pertes s’accumulent :«», dit Marc Chassillan, « »  LE MERKAVA AU COMBAT Si le Merkava est devenu au fil du temps, un char « iconique », il faut garder en tête que la saga du tank israélien s’est écrite au fil de temps, et que même si le nom a été conservé, le Merkava I, n’a plus grand-chose à voir en termes de performances avec le Merkava V EN COURS D’INTRODUCTION DANS L’ARMÉE ISRAÉLIENNE https://fr.timesofisrael.com/larmee-devoile-son-char-5e-generation-le-merkava-barak/. Dès 1982 Israël a perdu ses premiers Merkava au combat au Liban. Ce très lourd char de combat découvre les difficultés du combat en milieu urbain, mais enregistre aussi des succès contre des chars d’origine soviétiques employés par les Syriens. Ceci étant à l’époque, le fleuron de la cavalerie israélienne vient tout juste d’entrer en service et pour l’essentiel ce sont des tanks plus anciens qui sont déployés. Au fil des engagements, le Merkava va se forger une réputation de quasi-invincibilité, jusqu’à la guerre de 2006 contre le Hezbollah ou l’armée israélienne va enregistrer de lourdes pertes. Sur le plan technique : « […] », peut-on lire DANS UN RAPPORT CITÉ PAR L’IFRI APRÈS LA GUERRE https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/Focus_strategique_2_Razoux_Tsahal.pdf. À l’époque on a beaucoup dit que le char était mal protégé sur la partie arrière, mais en réalité, cette faiblesse était connue depuis longtemps, et c’est surtout la tactique du mouvement armée chiite libanais combiné à l’emploi en masse, de missiles anti-char modernes qui a porté ses fruits. Les dernières vidéos, du Hamas publié à Gaza en 2023, prouvent d’ailleurs qu’à leur tour, les miliciens du Hamas tentent d’utiliser les mêmes techniques, allant jusqu’à déposer des charges « à la main » sous les tourelles des chars israéliens. Ceci étant, il semble que de nombreux projectiles employés par le Hamas soient d’origine artisanale, fabriqués localement dans la bande de Gaza. Ils n’auraient donc pas la même efficacité que des ATGM modernes industrialisés comme les Kornet (code OTAN : AT-14) d’origine russe, mais produits sous licence en Iran. On a pu s’étonner aussi de voir les Merkava dépourvus de blindages réactifs, remplacés en partie par le système de protection active (APS) « » destiné à barrer la route aux projectiles adverses en les détruisant avant l’impact. À L’ÉPREUVE DANS LA BANDE DE GAZA  Au début du conflit, on a pu s’étonner de voir très peu de fantassins israéliens « débarqués », laissant les tireurs du Hamas se rapprocher très près des blindés. De petites charges ont également été larguées par drones du Hamas, sur les tanks israéliens, sans – semble-t-il – inquiéter les équipages placés sous blindage. Toutefois des grilles anti-drone monté au-dessus de la tourelle ont fait leur apparition. On peut penser qu’elles servent à protéger les équipements de visée montés sur la partie haute, ou un soldat qui s’exposerait en utilisant la mitrailleuse de 7,62 montée sur le toit. Il est évident enfin qu’en milieu urbain, la vitesse de pointe n’est plus déterminante (64 km/h pour la version IV en rase-campagne), là où la protection particulièrement des tirs venant du haut (depuis les immeubles) ou des charges artisanales (IED) enfouies dans le sol le devient… Historiquement on a toujours admis que les Merkava étaient sous-motorisés (1500 chevaux pour la version IV). À ce niveau on a souvent lu que l’emplacement du moteur à l’avant, si caractéristique sur le Merkava était un élément de protection majeur. Cela est vrai en cas de combat en face à face, mais beaucoup moins contre des éléments de guérilla très mobiles qui peuvent surgir dans tous les secteurs. Pour conclure, on pourrait dire qu’Israël a conçu le Merkava « sur mesure ». Au départ c’était une solution par défaut qui, petit à petit, a intégré de nombreuses innovations liées à l’environnement dans lequel ces machines doivent être employées. Exemple éclairant, Israël n’hésite pas à « embosser » ses chars comme disent les militaires. C’est-à-dire les utiliser en positions statiques derrière un remblai lors de longue phase d’observation des lignes adverses. L’écoutille placée à l’arrière trouve là, son utilité. Elle permet de recharger sans s’exposer pour faire passer les obus. Contrairement à une idée communément répandue, elle ne sert pas à faire monter des fantassins à bord (à l’exception des Merkavas modifiés pour les sapeurs du génie). Un blessé en position horizontale pourrait toutefois passer par cette ouverture, à condition de lui faire de la place au milieu du chargement d’obus.

2m
Dec 24, 2023
La très stratégique base française de Djibouti

Les ministres français des Armées et des Affaires étrangères se sont rendus, jeudi 14 décembre, à Djibouti, pays à la position stratégique entre l'océan Indien et la mer Rouge, pour négocier le renouvellement des accords de défense entre les deux pays. Cette zone connaît ces dernières semaines une tension croissante avec la multiplication d'attaques des rebelles houthis en mer Rouge. Disposer d'un point d'ancrage dans la région est - par conséquent - essentiel pour les armées françaises. La Corne de l'Afrique, Djibouti point d'entrée en mer Rouge, face au détroit de Bab-el-Mandeb, là où transite une grande partie du commerce et des approvisionnements énergétiques mondiaux... Depuis son indépendance en 1977, le pays accueille la plus grande base française en Afrique : 1 500 hommes, des capacités terrestres, aériennes et bien sûr navales, un « porte-avions » naturel, un point d'appui unique, où l'amiral Alain Coldefy ancien « pacha » du groupe aéronaval français a souvent fait escale : «  » À lire aussiDjibouti: l'avenir de la base militaire française au centre de la visite de Lecornu et Colonna https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231214-djibouti-l-avenir-de-la-base-militaire-française-au-centre-de-la-visite-de-lecornu-et-colonna BASE D’ABU DHABI Mais Djibouti n'est plus le seul point d'appui français dans cette région, car depuis quelques années une seconde base navale a vu le jour dans le golfe Persique. La base d’Abu Dhabi fait aujourd’hui de l'ombre à celle de Djibouti. Mais Djibouti qu'il ne faut pas négliger pour autant, pointe Vincent Groizeleau rédacteur en chef de  « (dans la Marine nationale française, l'acronyme Alindien désigne l'amiral commandant de la zone maritime de l'océan Indien) » D'autant plus stratégique, que LES REBELLES HOUTHIS https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231212-la-menace-des-houthis-en-mer-rouge-véritable-casse-tête-pour-les-occidentaux qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, prennent pour cible tous les navires de commerces qui transitent au large du Yémen à destination d'Israël. À trois reprises cette semaine, la frégate a fait feu contre leurs drones, et c'est justement dans la base navale de Djibouti que ce bâtiment de la Marine devrait faire relâche et y recompléter ses munitions.

3m
Dec 17, 2023
Le chasseur «Rafale», cœur battant de Dassault aviation

Le , emblématique avion de chasse de l'armée de l'air française, est encore là pour trente ans ou plus, assure Eric Trappier, le patron de Dassault aviation. Mardi 5 décembre dernier, devant l'Association des journalistes de défense (AJD), Éric Trappier a défendu le programme , il a aussi précisé sa vision de l'avion du futur et des craintes qui sont les siennes pour cet appareil de sixième génération, co-produit avec l'Allemagne. Premier message d'Eric Trappier : le Rafale demeure le cœur battant de Dassault. Avion de chasse dont il a longtemps été dit qu'il était invendable... Aujourd'hui, près de 500 avions ont été fabriqués, dont 243 vendus à l'étranger : « » plaisante le patron de Dassault, car en cette fin d'année, l'avionneur a encore plusieurs fers au feu. Un contrat de 26 marine en passe d'être signé avec l'Inde, une nouvelle tranche de 18 appareils pour l'Indonésie et peut-être même un méga contrat en vue avec l'Arabie Saoudite, ce serait une première pour ce pays qui a toujours acheté des appareils américains ou britanniques. Le , c'est une  il a fallu s'accrocher, assure Eric Trappier :  RafaleRafale SUCCÈS POUR LE ... En 2024, trois avions sortiront chaque mois de l'usine de Mérignac, et le carnet de commande affiche plein pour dix ans. Sans export, pas de , car exception faite de la Grèce et de la Croatie, le chasseur ne s'est guère vendu en Europe, déplore Eric Trappier :      DIFFICULTÉS AVEC LE SCAF Le Scaf, l'avion du futur, est co-produit avec l'Allemagne. Ce qui fait débat, c'est la garantie de pouvoir justement exporter l’appareil. Car l'actuel refus du Bundestag, le Parlement allemand, de vendre des à l'Arabie saoudite pose problème. Éric Trappier ne veut pas s'engager dans ce qui pourrait devenir une impasse commerciale :      Dans ce contexte où les européens, entre eux, ne se font pas de cadeau, Dassault semble vouloir à tout prix conserver son autonomie, ce qui, jusque-là, ne lui a pas trop mal réussi. À lire aussiDéfense: pourquoi l'Inde a choisi le chasseur français https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20230714-défense-pourquoi-l-inde-a-choisi-le-chasseur-rafale-français

2m
Dec 10, 2023
Ukraine: des chars Abrams américains face à l'armée russe

En Ukraine, les premiers chars Abrams américains ont été observés cette semaine non loin du front. C'est la première fois que ces puissants chars de combat, conçus pendant la Guerre froide, font face à l'armée russe en Europe. Tout indique que les blindés américains sont désormais prêts à entrer en action. Depuis l’été 2023, l’affaire du transfert vers l’Ukraine d’une trentaine de chars M1A1 Abrams a alimenté beaucoup de discussions sur les réseaux sociaux. Les premières photos ont vraisemblablement fuité ces derniers jours. À ce stade, elles sont rares. L’une est partie d’un compte X ukrainien et l’autre provient d’une chaîne Telegram pro-russe. Même si, comme le fait remarquer le quotidien, la végétation semble concorder avec ce que l’on peut trouver dans l’est de l’Ukraine en ce moment, la photo n’a pas été géolocalisée de source indépendante. D’ailleurs, peut-être faudra-t-il attendre encore un peu pour voir des pelotons d’Abrams combattre dans les plaines ukrainiennes… De sources russes, le premier M1A1 aurait été vu dans la région de Koupiansk. L’administration Biden a prévu d’en livrer 31 aux forces armées ukrainiennes.  « », annonçait, dès le 25 septembre, le président ukrainien, VOLODYMYR ZELENSKY https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-internationale/20230922-à-la-une-zelensky-face-au-risque-de-lassitude-de-ses-alliés-après-18-mois-de-guerre-en-ukraine, sur les réseaux sociaux, sans toutefois préciser le nombre d’unités déjà livrées, ou en ligne. Sur les clichés, l'Abrams, les chenilles dans la boue quelque part dans l'est de l'Ukraine, est présenté dans une livrée vert sombre et dans sa version M1A1. « », assure Marc Chassillan, spécialiste de l'armement terrestre : «  Entré en service au milieu des années 80, l'Abrams M1A1, c'est le char américain de la fin de la Guerre froide, et c'est toujours une belle bête de combat, abonde Léo Péria-Peigné (chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri où il travaille au sein de l'Observatoire des conflits futurs sur la prospective capacitaire en matière d'armement et sur l'emploi des systèmes d'armes à venir) : «  Trop peu, trop tard, pointent les experts, d'autant que la maîtrise de l’engin et de ses systèmes ne se fait pas en un jour, rappelle Marc Chassillan: Depuis le LANCEMENT DE L’OFFENSIVE D’ÉTÉ https://www.rfi.fr/fr/podcasts/lignes-de-défense/20231112-l-échec-relatif-de-la-contre-offensive-ukrainienne qui n’a pas débouché sur une percée significative, l’Ukraine réclame des centaines de chars, et particulièrement des tanks lourds. Le porte-parole de l’US Army en Europe, le Colonel Martin O’Donell affirme - .  Aussi sophistiqués soient-ils, ce ne sont pas 30 chars Abrams qui pourraient renverser la tendance sur le terrain, d’autant plus que le front pourrait se figer durant l'hiver. Les gains territoriaux qu’aurait pu apporter une percée de la part de l’infanterie mécanisée et de la cavalerie durant l’été semblent désormais être un vieux souvenir...  D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, nombreux sont les comptes qui relaient l’efficacité des missiles à longue portée ATACMS livrés par les États-Unis, capables de frappes au-delà des lignes, ce qui a conduit à une lente dégradation des capacités russes. L’exemple le plus flagrant étant la destruction récente de plusieurs hélicoptères d’attaques russes Ka-52 dont les missions anti-char avaient contribué à enrayer l’offensive estivale de l’armée ukrainienne. L’Ukraine aurait-elle besoin de d’avantage d’artillerie à longue portée que de chars de bataille ? Attrition ou mouvement : tout dépend des effets recherchés, des moyens disponibles et des opportunités sur le terrain. Au-delà des réalités tactiques, le déploiement de tank Abrams en Ukraine, a une portée symbolique forte. Les observateurs font remarquer que le cheval de bataille de la cavalerie américaine est de retour sur le vieux continent sous son camouflage centre-Europe. Certes, ces dernières années, on a déjà revu le M1A1 lors des exercices périodiques de l’OTAN dans les pays baltes, en Pologne et sur le flanc Sud, mais ces premiers faits d’armes remontent aux guerres d’Irak (1991 et 2003), au Helmand en Afghanistan en 2010-11, et à la bataille de Mossoul sous les couleurs irakiennes en 2016-17. Dans l’ensemble, le char américain s’est bien comporté dans des environnements et des missions très différentes (Terrain ouvert dans le désert, appui à la contre-guérilla, guerre urbaine). Les observateurs notent toutefois une maintenance complexe, (en partie liée à l’utilisation d’une turbine pour sa propulsion) et une vulnérabilité de certaines versions à des missiles anti-char modernes dans certains secteurs. Avec l’Ukraine, le M1A1 retrouve le théâtre de confrontation, pour lequel il a été conçu : l’Europe. Dans l’ADN de l’Abrams, il y a la guerre froide ! Dans les années 70’, le Pentagone, conscient du déséquilibre entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie dans le domaine des chars de combat, va tout faire pour combler son retard. — Fill- On estime qu’à la fin des années 70, l’armée rouge était en mesure d’aligner 10 000 tanks de plus que les forces de l’OTAN http://theconversation.com/ukraine-why-supply-of-us-and-german-tanks-echoes-cold-war-198553. Le Pentagone, soucieux de prendre l’avantage dans le domaine conventionnel en Europe, va tout miser sur la technologie. Protection, conduite de tir, système de vision nocturne très moderne, partage des informations tactiques vont progressivement faire leur apparition sur les tanks de la famille Abrams. Dans les années 1980, l’armée américaine va pousser à son paroxysme la logique de l’intégration des moyens terrestres et aériens http://apps.dtic.mil/sti/pdfs/ADA202888.pdf en Europe particulièrement. Pour faire face aux hordes de chars soviétiques, l’armée devait compter des hélicoptères nouveaux et très avancés comme le AH-64 Apache, ou l’avion A-10 Thunderbolt II spécialisé dans la lutte anti-char que l’air force basera en Allemagne. Tous seront admis au service actif, avant la chute du mur de Berlin. La combinaison de la doctrine et des nouveaux armements devait permettre de bousculer l’adversaire en exploitant ses failles, et de lui imposer une guerre de mouvement de haute intensité. Là s’arrête la comparaison, car en Ukraine l’Abrams n’aura pas toute la machine de guerre américaine derrière lui (Logistique, maintenance, transport).  Les équipages d’Abrams devront faire face à de nouvelles menaces issues de la « techno-guérilla » comme les drones suicides. Au final, il n’est pas sûr que ce fleuron puisse faire la démonstration de ces capacités en termes de mobilité alors que l’adversaire fait tout pour entraver la liberté de manœuvre des chars utilisés par les Ukrainiens (Mines, obstacles, brouillage).

3m
Dec 03, 2023
La Corée du Nord, nouvelle puissance spatiale grâce à la Russie

Vendredi 24 novembre 2023, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a célébré une « nouvelle ère de puissance spatiale » après la mise en orbite cette semaine d'un satellite espion. Le succès de ce lancement intervient après deux échecs, en mai et en août dernier. Il n'a pas échappé aux observateurs que ce succès arrive surtout après que Kim Jong-un et Vladimir Poutine ont, ces derniers mois, resserré leurs liens. Des liens qui, en particulier sur le plan militaire, sont anciens. Pendant la guerre de Corée, l'URSS avait soutenu, Kim Il-sung, le grand-père de Kim Jong-un, et dès cette époque, Moscou a noué des liens très étroits avec Pyongyang, pointe Cyril Bret, chercheur à l'institut Jacques Delors et spécialiste de la Russie : Le 27 juillet dernier, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, était d'ailleurs à Pyongyang pour la COMMÉMORATION DE L'ARMISTICE DE LA GUERRE DE CORÉE. https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20230726-70-ans-de-la-fin-des-combats-de-la-guerre-de-corée-à-pyongyang-célébration-en-présence-de-délégations-russe-et-chinoise.. Puis le 13 novembre, le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont échangé une poignée de main au cosmodrome russe de Vostotchny, dans l’Extrême-Orient russe. Selon Washington, La Corée du Nord, à cette occasion, aurait accepté de céder un million d'obus pour soutenir l’offensive russe en Ukraine, mais aurait obtenu, une sérieuse contrepartie, précise Cyril Bret :   L’ALLIANCE RUSSIE-CORÉE DU NORD PERCUTE LES INTÉRÊTS CHINOIS Cette étroite collaboration militaire Corée du Nord-Russie est-elle compatible avec «  pour reprendre les termes officiels des relations entre cette fois la Chine et la Russie ? a réagi Pékin... Ça, c'est pour la forme diplomatique... Mais la Chine a laissé filtrer son agacement après le lancement du satellite espion nord-coréen, nous dit Stéphane Lagarde, correspondant de RFI à Pékin :   Et les experts militaires sont formels, la mise en orbite de ce satellite espion fournirait en cas de conflit des données cruciales à l'armée Nord-coréenne.

2m
Nov 26, 2023
France: l’armée de terre organise le premier stage d’état-major pour officiers français et africains

Ce mercredi 15 novembre aux écoles militaires de Draguignan, l’armée de terre a inauguré son premier stage de formation, niveau état-major, au profit de stagiaires français et africains. Une formation unique en Europe et qui marque la volonté des armées françaises d’accroitre son offre de formation mêlant officiers africains et français.

2m
Nov 19, 2023
L’échec relatif de la contre-offensive ukrainienne

Engagée depuis le 4 juin dernier, la contre-offensive ukrainienne n’a pas permis de franchir le rideau défensif russe. L’armée ukrainienne avait de grandes ambitions, mais elle ne progresse plus. Est-ce un échec militaire ? Sans être défaitiste, dans un récent document public, sous forme de retour d’expérience, le général Valery Zaloujny, chef d’état-major des forces ukrainiennes, fait ce constat lucide : « » Pourtant, pour tenter d’atteindre la mer d’Azov, Kiev avait regroupé douze brigades, 35 000 soldats et de nombreux blindés occidentaux modernes. Mais la manœuvre s’est fracassée sur la défense russe, la ligne Sourovikine, pointe Vincent Touret, chercheur à l’université de Montréal : «  » À lire aussiUkraine: le commandant en chef des armées craint un enlisement de la contre-offensive de Kiev https://www.rfi.fr/fr/europe/20231102-ukraine-le-commandant-en-chef-des-armées-craint-un-enlisement-de-la-contre-offensive-de-kiev Si ces cinq derniers mois l’Ukraine n’a reconquis qu’environ 400 kilomètres carrés de son territoire, l’échec de la contre-offensive n’est que relatif, analyse Vincent Tourret. Même si Moscou lance des ASSAUTS D’ENVERGURE À AVDIIVKA https://www.rfi.fr/fr/europe/20231110-ukraine-selon-kiev-les-russes-persistent-à-essayer-d-encercler-avdiïvka dans le Donbass, l’armée russe a beaucoup perdu cet été : «. » Néanmoins, avec des pertes estimées à plus de 200 000 tués et blessés, l’inquiétude porte sur la capacité de l’Ukraine à régénérer ses troupes, alors qu’avec une population de 143 millions d’habitants, la Russie dispose d’une profondeur stratégique plus importante que celle de son adversaire.

2m
Nov 12, 2023
Le porte-hélicoptère le Mistral patrouille dans les eaux du golfe de Guinée

Depuis le mois de septembre, le porte-hélicoptère , l’un des plus grands bâtiments de la marine française, patrouille dans les eaux du golfe de Guinée. Il est immense avec 200 mètres de long, 22.000 tonnes d'acier, une capacité pouvant accueillir jusqu'à 450 militaires, 16 hélicoptères légers et 110 véhicules blindés. Il n’en fallait pas plus pour attiser les rumeurs d’une potentielle intervention française au Niger qui se sont propagées comme trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Alors que vient faire le au large de l’Afrique de l’Ouest ? Notre correspondante Sophie Bouillon, basée à Lagos pour RFI, est montée à son bord lors de son escale au Nigeria.         …. 

2m
Nov 05, 2023
La cure de jouvence des chars Leclerc [Rediffusion]

D’ici la fin de la décennie, les 200 chars Leclerc de l’armée de Terre vont connaître une cure de jouvence. L’industriel franco-allemand KNDS a commencé la rénovation des blindés dans son usine de Roanne, dans le centre de la France. La guerre en Ukraine a replacé les chars de combat au centre du champ de bataille, alors l’armée de terre française veut conserver ses Leclerc à l’avant-garde des blindés lourds.

2m
Oct 29, 2023
Armée de terre: un commandement pour l'Europe

Ce lundi 16 octobre, l’armée de terre a créé un poste de commandement « Terre Europe ». Aux ordres du général Toujouse, cette entité a pour vocation de superviser toutes les opérations aéroterrestres sur le continent. Un révélateur du recentrage de l’armée de terre française. C’est l’un des effets du conflit ukrainien. Le retour de la guerre en Europe, bouleverse les priorités et l’organisation de l’armée de terre française. Bertrand Toujouse, ancien commandant des forces spéciales, est le premier général à occuper ces nouvelles fonctions, qui doivent permettre à l’armée de terre de réagir plus vite avec les alliés, en cas de crise. Le commandement pour les opérations aéroterrestres en Europe (CTE) s’installe à Lille, près du commandement des forces terrestres. «  souligne le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. » DÉFENSE COLLECTIVE Le CTE sera placé sous les ordres du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), qui dirige toutes les opérations militaires. Le CTE servira d’interface avec l’Otan, mais aussi l’Union européenne, au niveau opératif, entre le niveau stratégique et celui du champ de bataille. Un modèle d’organisation bien connu de l’armée de l’air et de la marine qui l’ont mis en place depuis longtemps. En revanche, l’armée de terre accusait un certain retard, dans le combat en coalition. C’est un recentrage, martèle le général Schill : «» Alors que la France a engagé son retrait du Niger, la création du commandement « Terre Europe », illustre la bascule des priorités militaires de l’Afrique vers le Vieux continent.

2m
Oct 22, 2023
Israël: les effets de choc de l'offensive du Hamas

L’attaque surprise du 7 octobre contre Israël a sidéré les observateurs. Employant de nombreuses tactiques inspirées du théâtre ukrainien, les commandos du Hamas sont parvenus à infliger d’importants revers à une armée pourtant dotée des plus hautes technologies. AUX PREMIÈRES HEURES DU JOUR, LE 7 OCTOBRE https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231007-bande-de-gaza-des-dizaines-de-roquettes-tirées-vers-israël, les combattants du Hamas sont parvenus à percer les défenses d’Israël en arrivant à la fois par la mer mais aussi par les airs grâce à des parapentes motorisés. Une opération commando millimétrée. Une manœuvre combinée, qui est une véritable première pour le Hamas, relève l’expert aéronautique Xavier Tytelman : «  » Le Hamas a également fait un usage massif des petits drones. Armé de grenades, il a permis de réaliser des attaques par le haut. L’irruption d’une techno guérilla bien connue, pointe Xavier Tytelman, mais qui a pourtant surpris l’armée israélienne. «  » Les 7 et 8 octobre, il est tombé plus de 3 000 roquettes sur Israël, ce qui a eu pour effet de saturer le dôme de fer. Le système de défense antimissile israélien peine à suivre la montée en gamme des roquettes adverses. La technologie a ses limites. Elle n’a pas non plus permis d’anticiper l’attaque. Un cuisant revers pour le renseignement israélien, qui, lui aussi, va devoir identifier ses propres failles. À lire aussiAttaque du Hamas: Israël reconnaît des «erreurs» de ses services de renseignement https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231014-attaque-du-hamas-israël-reconnaît-des-erreurs-de-ses-services-de-renseignement

2m
Oct 15, 2023
Chine: l’énigme du sous-marin nucléaire 417

Qu’est-t-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque 417 de la marine chinoise ? Des rumeurs persistantes font état d’un grave incident… En août dernier, selon un rapport du renseignement britannique, le bâtiment aurait connu une avarie entrainant la mort de tout son équipage.  La confirmation du naufrage est peut-être venue du . Le Tabloïd britannique a publié cette semaine un rapport des services de renseignement anglais, esquissant le scénario de l’accident : le 21 aout dernier au matin en mer jaune, province du Shandong dans les approches du port de Shangaï, le bâtiment de type 093 classe Shang pour l’Otan, alors en immersion, se serait retrouvé piégé dans une barrière d’ancrage. Un entrelacs de chaines utilisé par la marine chinoise pour justement empêcher l’intrusion de sous-marins ennemis. Le choc, peut-être, aurait provoqué une dépressurisation du submersible et la perte du système de ventilation, une panne fatale aux 55 marins du bord… Tragédie ou simple rumeur, un étrange évènement pourtant est venu troubler le silence des autorités chinoises, se souvient le correspondant de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde :  Si naufrage il y a eu, ce serait un revers immense pour la marine chinoise, car ce sous-marin, admis au service en 2017 est l’un des fleurons de la sous-marinade chinoise, prévient Stéphane Lagarde :  Révélateur d’un manque de compétences et de graves insuffisances techniques, la perte du sous-marin nucléaire d’attaque de Classe Shang 417, si elle était confirmée, rebattrait les cartes quant à la réelle montée en gamme de la marine de guerre chinoise.

2m
Oct 08, 2023
Europe de la Défense: les divergences franco-allemandes

En Allemagne, les dépenses militaires étaient le parent pauvre des politiques publiques jusqu'au 24 février 2022, date du début de l'invasion russe de l'Ukraine. Depuis, Berlin a opéré un changement d'ère, avec la création d'un fond spécial de 100 milliards d'euros pour moderniser son armée. Et l'Allemagne ambitionne désormais de porter la défense européenne... Léo Péria-Peigné est chercheur au Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales et spécialiste des armements. Avec Elie Tenenbaum, il signe une étude intitulée « La Bundeswehr face au changement d'ère ». Il est l'invité de Franck Alexandre pour Lignes de défense. ►LIEN SUR L'ÉTUDE : « LA BUNDESWEHR FACE AU CHANGEMENT D'ÈRE https://www.ifri.org/fr/publications/etudes-de-lifri/focus-strategique/zeitenwende-bundeswehr-face-changement-dere »

2m
Oct 01, 2023
Déploiement de haute intensité pour la frégate «Chevalier Paul» en Méditerranée orientale

Depuis deux mois, la frégate de défense aérienne (FDA) est déployée en Méditerranée orientale dans le cadre du renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’Otan sur le flanc est européen. La frégate de la marine nationale suit aussi les déplacements de la flotte russe dans cet environnement ultra-stratégique. Franck Alexandre a pu joindre le commandant du pour . C’est l’un des navires emblématiques de la Marine nationale. La mission du  :  faire face, grâce à ses puissants radars, à toute menace aérienne. Antony Branchereau est le commandant du : « Chevalier Paul» La communication radio grésille, Antony Branchereau, commandant du , est en mer. Ces deux derniers mois, il a mené la frégate dans le canal de Syrie face à la base navale russe de Tartous : «» L'ŒIL DE LA FRANCE  Depuis l’agression russe de l’Ukraine en février 2022, la Marine nationale assure un déploiement quasi permanent en Méditerranée orientale. Le est l’œil de la France dans cette zone de tension. Aux côtés de navires américains, italiens et grecs, la frégate contribue aussi à renforcer la posture défensive de l’alliance Atlantique. Une présence navale de l’Otan soutenue et qui porte ses fruits, face à une marine de guerre russe traditionnellement très active dans cette partie de la Méditerranée. «»souligne le commandant Branchereau Après 80 jours de mer, les 215 marins de la frégate s’apprêtent à rejoindre Toulon, le port d’attache du .

2m
Sep 24, 2023
Frappe de missiles sur Sébastopol: la guerre navale de Kiev

Mercredi 13 septembre, l’Ukraine a déclaré avoir frappé des cibles navales dans le port de Sébastopol en Crimée. Ce pourrait être la plus grande attaque contre le siège de la flotte russe en mer noire. Deux navires en cours de réparation, ont été endommagés, dont un sous-marin. Ce qui représente un immense revers pour la marine russe. Le récit de ce raid spectaculaire par Franck Alexandre et Olivier Fourt. Dix-huit mois après avoir coulé le croiseur , l’Ukraine semble avoir réussi un nouveau coup d’éclat : la mise hors de combat d’un bâtiment stratégique de la flotte russe, un sous marin de classe Kilo probablement le … En mer Noire, c’est la première fois qu’un sous-marin est touché, pointe Vincent Groizeleau, rédacteur en chef de Mer et marine : a priori   DES MISSILES STORM SHADOW UTILISÉS POUR LA FRAPPE Le type de missile utilisé pour attaquer Sébastopol, reste inconnu, bien que la presse d’outre-Manche évoque l’usage de missiles longue portées Storm Shadow, récemment fournis par les britanniques et les français. La flotte russe de la mer Noire, régulièrement harcelée par des drones navals ukrainiens se trouve désormais également à portée de ces redoutables missiles de croisières, sans avoir la capacité d’esquiver, ni de se régénérer, souligne Vincent Groizeleau :Moskva  Signe de l’importance de cette attaque : l’armée ukrainienne d’habitude discrète, a revendiqué la frappe sans donner de détails sur l’ampleur des dégâts. CE QUE NOUS APPRENNENT LES RÉSEAUX La frappe survenue, en pleine nuit le 13 septembre 2023 sur Sébastopol est révélatrice de la stratégie ukrainienne. Il s’agit de viser des objectifs stratégiques, situés « dans la profondeur », c’est-à-dire loin des premières lignes. L’idée est de désorganiser l’armée russe, en atteignant des cibles de hautes valeurs dans des régions que le commandement russe considérait probablement comme sûres : en l’occurrence Sébastopol, port d’attache de la flotte de mer noire. Kiev ne s’est pas contenté de viser le port militaire, mais a attaqué le chantier de Sevmorzavod. Au moment du raid, il  abritait au moins un grand navire de débarquement classe Ropucha, et un sous marin à propulsion classique classe Kilo 636.3, c’est-à-dire un version modernisée de ce submersible à propulsion électrique. Très vite des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont laissé penser que le chantier naval était en feu. Une vérification sur le site FIRMS pour Fire Information for Ressource Management System géré par la NASA laisse effectivement apparaitre le déclenchement d’un incendie important dans la zone industrielle portuaire de Sébastopol cette nuit là. Peu de temps après le ministère russe de la défense confirme : «   », a ajouté le ministère, tandis que «  », selon la même source. Plus tôt mercredi, le gouverneur russe de Sébastopol Mikhaïl Razvojaïev avait indiqué sur Telegram qu'un « .  », avait ajouté M. Razvojaïev cité par l’AFP à Moscou. Cette  frappe a certainement été réalisée par des missiles tirés à distance de sécurité (Stand Off) car on peut considérer que l’objectif était fortement défendu et aucun navire ukrainien n’a cette capacité de tirs vers la terre. Si les ukrainiens ont pris l’habitude de brouiller les pistes en employant dans les mêmes raids des missiles occidentaux et de vieux missiles d’origine soviétique  encore en stock chez eux, tous les regards se sont rapidement portés sur les Storm Shadow/Scalp livrés par les européens (UK et Fra). Ils peuvent être tirés à plus de 300 kilomètres de distance, et ont été adaptés sous des chasseurs-bombardiers ukrainiens Sukhoi-24 hérités de la période soviétique. Le missile ukrainien anti-navire, P-360 Neptune aurait pu se révéler utile pour cette opération, mais il est  en principe tiré depuis des batteries côtières… En réalité, le navire de débarquement, et le sous-marin visés, étant en cale sèche dans un site industriel au moment du raid, il convient donc de les considérer comme des cibles terrestres, même si ce sont des bateaux… Le missile européen Storm-Shadow/Scalp est parfaitement adapté à ce genre d’objectifs. Il permet d’allier puissance (avec une charge de plusieurs centaines de kilos) et précision. Le fait que dès le 15 septembre 2023, le ministère britannique de la Défense publie, sur son propre compte X un fil détaillé sur raid, semble accréditer  la thèse d’une frappe réalisée avec des missiles de croisière de ce type fourni par la Grande Bretagne, début 2023. La défense britannique va jusqu’à publier un BDA (Battle Damage Assessment) certes simplifié, mais faisant le bilan du raid, presque comme si c’était l’œuvre de sa propre armée de l’air ! On peut y lire entre autres : « MinskRostov ». Londres très engagé dans le soutien à l’armée ukrainienne, annonce ainsi que le navire  ne pourra pas reprendre la mer, et que le sous-marin  a subi de très importants dommages. DES CIBLES STRATÉGIQUES Si l’on s’arrête sur les cibles, une rapide recherche en ligne permet, de comprendre leur importance. Le est un navire dit de « débarquement », de la classe Ropucha datant de 1973.  Sur le papier, il s’agit de l’un des plus anciens de la série des navires de ce type. Ils sont très utiles pour la marine russe, qui en alignait cinq au sein de la flotte de la mer noire. Au début de l’intervention russe en Syrie, ces cargos amphibies multipliaient les liaisons entre Tartous et Sébastopol, transportant, troupes, armes et matériel logistique. Avec un déplacement de 4 000 tonnes environ, ils peuvent passer les détroits sans difficulté, et sont conçu pour le débarquement sur le littoral. Problème : ils sont à bout de souffle et leur conception est dépassée. Voyant sa flotte amphibie vieillir, la Russie a tenté dans les années 2010’de se doter de plusieurs bâtiments de projection de commandement (BPC) de la classe Mistral, qu’elle entendait acheter à la France, avant que Paris ne tire un trait sur le contrat en 2015. Au final, la marine russe a dû se contenter de ces Ropucha. Elle en compte aujourd’hui un de moins, et ces bateaux ne sont plus produits depuis presque 40 ans. KILO ENDOMMAGÉ L’autre cible du raid, était donc un sous-marin de la classe Kilo modernisé. Un submersible, considéré comme moderne et très silencieux, mais à l’autonomie limitée, car il est à propulsion électrique. La marine russe a médiatisé en décembre 2015, l’utilisation de ce sous-marin contre des positions de Daesh en Syrie. Ce même sous-marin  : le B-237  du Projet 636.3 avait alors tiré quatre missiles de croisières Kalibr sur des bases  de l’organisation État Islamique à partir de la mer Méditerranée. Une capacité rare dans la marine russe et particulièrement dans la flotte de la mer Noire qui ne comptait que cinq sous-marins de ce type. Les photos publiées sur les réseaux sociaux, laissent apparaitre des destructions importantes sur la partie avant du submersible endommagé à Sébastopol. L’une des sections les plus complexes à usiner et celle qui abritait tubes lance-torpilles et missiles. Le ministère britannique de la défense estime que réparer le  «  », mais surtout les dégâts engendrés sur le chantier naval, risquent de compromettre les travaux de maintenance des autres bâtiments du même type, réduisant encore les capacités de la flotte de la mer Noire, déjà mise sous pression.

2m
Sep 17, 2023
Ombre russe sur le Niger

Le 28 août dernier est apparue au Niger, sur les réseaux sociaux, une attaque informationnelle visant à mettre en cause les armées françaises, accusées de planifier une opération militaire contre le Niger, en appui de la CEDEAO. Si ces infox n'ont pas pu être attribuées, elles comportent tous les éléments précédemment utilisés au Mali et au Burkina Faso par le groupe Wagner. Il est apparu au Niger, sur les réseaux sociaux, un document aux allures officielles de la République française, plus précisément un document militaire frappé des mentions « Secret défense » et « Diffusion restreinte ». Mais le faussaire en a trop fait : dans un document militaire français, les deux mentions apposées côte à côte cela n'existe pas. C'est un faux ordre d'opération, avec de nombreuses maladresses, fautes d'orthographe comprises, attribué à une prétendue . Il détaille les opérations à venir, planifiées par la France, dans le cadre de l'intervention militaire de la Cédéao contre la junte nigérienne. Dans le sillage de la diffusion de ce document présenté comme une fuite, il y a aussi de nombreuses infox accusant la France d'armer les terroristes et de piller les ressources du Niger. Un mode opératoire bien connu dans la région pointe Jonathan Guiffard chercheur à l'Institut Montaigne : « Faux documents, chambre d'écho des réseaux sociaux activées, narratif antifrançais... Dans cette manœuvre informationnelle, relève Jonathan Guiffard tous les ingrédients de la méthode Wagner sont là... Reste que la réelle portée de cette campagne d'infox est à nuancer... Car le Niger compte moins de 500 000 utilisateurs des réseaux sociaux. La radio y est toujours le média roi.

2m
Sep 10, 2023