

Malika Sorel est la toute nouvelle prise de guerre du Rassemblement national pour les élections européennes, numéro deux sur la liste de Jordan Bardella. Sa candidature à peine annoncée, elle a déjà fait couler beaucoup d'encre. Qui est cette femme de droite, qui n'a visiblement pas peur des contradictions ? Sa fiche Wikipédia la présente comme une essayiste. Malika Sorel a en effet écrit plusieurs essais sur l'immigration et ce qu'elle appelle la « » mais on la connait surtout pour avoir vécu dans l'ombre de plusieurs personnalités politiques de droite, ces vingt dernières années. Ses premiers pas dans le grand bain de la politique, elle les fait aux côtés de Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, pendant les émeutes de 2005. Quatre ans plus tard, en 2009, cette femme d'origine algérienne est nommée par Nicolas Sarkozy au Haut conseil à l'intégration. Une instance qui n'existe plus aujourd'hui. On la reverra ensuite en 2017, en pleine affaire Fillon. Elle fait partie de ceux qui soutiennent jusqu'au bout l'ancien Premier ministre, candidat à la présidentielle. On aperçoit d'ailleurs son visage sur la photo du célèbre discours du Trocadéro, au moment où François Fillon est en pleine tourmente. PLUSIEURS SMS ADRESSÉS AU PRÉSIDENT POUR LUI PROPOSER SES SERVICES Depuis, Malika Sorel a entretenu des liens avec EMMANUEL MACRON https://www.rfi.fr/fr/tag/emmanuel-macron/. On ne sait pas depuis quand, mais elle lui écrivait personnellement, il y a encore quelques mois, selon le . Jordan Bardella n'était donc pas un choix si « » qu'elle le prétend dans les médias. Dans son édition du mercredi 27 mars, l'hebdomadaire satirique publie même des SMS que Malika Sorel aurait envoyés sur le portable du président de la République en janvier dernier. Messages dans lesquels l'essayiste fait clairement acte de candidature pour un ministère, celui de l'Éducation. Et elle insiste. Plusieurs messages sont envoyés au chef de l'État, selon le , qui affirme que le président ne lui a jamais répondu. LA NOUVELLE RECRUE DU RN CONFIRME Mardi soir, Malika Sorel confirme à demi-mot ces informations, en marge des états généraux de l'immigration organisés par le RN. Quelques minutes après avoir tapé sur Emmanuel Macron, la candidate assume devant les journalistes : « ». Jamais cependant elle ne prononce le mot de « ». Mais elle laisse entendre que c'est dans le domaine de l'Éducation qu'elle aurait proposé ses services, avant d'ajouter qu'Emmanuel Macron, qui ne mène pas, selon elle, la bonne politique, aurait récupéré une partie de ses éléments de langage pour ses vœux aux Français, le 31 décembre dernier. Des propos impossibles à vérifier. Malika Sorel conclut en proposant au président de débattre publiquement et en citant le dernier SMS qu'elle lui aurait envoyé : « ». Les intéressés apprécieront. À lire aussiAu Rassemblement national, Jordan Bardella diverge de la ligne fixée par Marine Le Pen https://www.rfi.fr/fr/france/20240329-au-rassemblement-national-jordan-bardella-diverge-de-la-ligne-fixée-par-marine-le-pen


Cette semaine, Bruno Le Maire a entrepris une offensive médiatique et publié un livre aux allures de programme. Si « la voie française » est un acte de foi envers la France et non un programme présidentiel, assure le ministre de l'Économie, ses interviews dans les médias ont plutôt l'air d'un programme politique. Quel est l'objectif de Bruno Le Maire ? Officiellement, l'objectif, c'est la campagne pour les Européennes. D'ailleurs, Bruno Le Maire a participé au meeting de la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, ce vendredi à Bayonne. Mais son livre lui permet de sortir de ses sujets de ministre de l'Économie en décryptant « la nation française ». En tout cas, il ne cache plus du tout ses ambitions pour 2027. « » écrit-il. Il y a donc un changement de stratégie. En août dernier il avait fait une rentrée très discrète pendant que Gérald Darmanin organisait un grand raout politique. Depuis, le ministre de l'Intérieur a échoué sur la loi immigration et Bruno Le Maire a lancé son offensive. Il multiplie les propositions clivantes, n'hésitant pas à « » comme il le dit lui-même et à marcher sur les plates-bandes de ses collègues ministres. TENTE-T-IL DE S'IMPOSER COMME L'HÉRITIER NATUREL D'EMMANUEL MACRON ? Libéral et étatiste, Bruno Le Maire affirme vouloir continuer à porter la flamme macroniste du « dépassement », bien mal en point dans l'opinion. Macronisme que l'on voit pencher à droite surtout depuis la loi immigration. Venu de la droite lui-même, Bruno Le Maire dénonce le retour de l'ancien clivage droite gauche, y compris dans la majorité. En tentant d'imposer la logique du en même temps dans le débat politique, Bruno Le Maire démarre avec ce livre une longue route vers 2027. BRUNO LE MAIRE ET SES PROPOSITIONS IRRITENT MÊME AU SEIN DE LA MAJORITÉ ? Pour une députée macroniste de la première heure, « », alors que « ». Pour elle, il y a mieux à faire que le rabot sur les finances publiques prôné par Bruno Le Maire. Pour plusieurs députés Renaissance de l'aile gauche aussi, il faut réajuster les niches fiscales dont bénéficient les entreprises, mais aussi « ». Même point de vue du côté du Modem où un député explique qu'il faut profiter de la campagne des européennes pour réfléchir au niveau de l'Union européenne à un impôt. Et tous s'accordent à dire qu'il est un peu tôt pour que Bruno Le Maire se lance dans une campagne médiatique en vue de 2027.


Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron a entrepris de remettre la question de la guerre en Ukraine au cœur de l'actualité. Il a d'ailleurs accordé une interview aux deux grandes chaines de télévision nationales pour en parler aux Français. Quel est l'objectif du président de la République ? Officiellement, il veut « » l'opinion, c'est le terme qu'emploient ses proches pour expliquer la démarche d'EMMANUEL MACRON https://www.rfi.fr/fr/france/20240314-dans-un-entretien-télévisé-emmanuel-macron-affiche-un-soutien-total-à-l-ukraine. Le choix de venir parler de la guerre en Ukraine à la télévision à une heure de grande écoute, c'est le bout de la chaine, la pédagogie « » avec les Français. Elle arrive après un certain nombre d'initiatives et de déclarations avec un point d'orgue quand le président a évoqué, fin février lors d'une conférence de presse à Paris, l'hypothèse d'envoyer des «» en Ukraine. Une ligne rouge qui n'avait jamais été franchie jusqu'ici. Ce qui a provoqué la stupeur d'un certain nombre de partenaires européens et d'opposants français. LA LANGUE D'EMMANUEL MACRON A-T-ELLE FOURCHÉE ? C'est ce que l'on peut se demander, mais les conseillers du président décrivent au contraire un chef de l'État qui fait des propositions « ». Et sa pensée, c'est qu'il faut prendre en compte le « » d'une Russie expansionniste qui mène des attaques militaires, mais aussi dans le cyberespace, qui multiplie les intimidations et élimine ses opposants comme Alexeï Navalny, bref, qui menace l'Europe. À QUI S'ADRESSE D'ABORD LE MESSAGE ENVOYÉ PAR EMMANUEL MACRON ? Il s’adresse à la Russie, enfin, c'est ce qu'explique l'entourage d'Emmanuel Macron. Il s'agit de dire que la victoire de Moscou n'est pas une option. Emmanuel Macron veut désormais incarner la fermeté face à Vladimir Poutine. Et en même temps, à trois mois des européennes, montrer aux Français que la guerre en Ukraine les concerne pour installer le match électoral national en poussant ses adversaires à se positionner sur le soutien à Kiev, en essayant de mettre en difficulté le Rassemblement national accusé d'être pro-Russe et dont la tête de liste Jordan Bardella caracole pour le moment en tête des sondages, mais aussi la France insoumise. EST-CE QU'EMMANUEL MACRON « » LA GUERRE EN UKRAINE ? C'est ce que certains opposants répètent, c'est ce que le président dément. Ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron maitrise la posture de chef de guerre. Il l'a expérimentée en 2022 quand l'attaque de Moscou contre Kiev est venue perturber la présidentielle française. Deux ans après, le chef de l'État insiste sur l'enjeu crucial de cette guerre qui continue dans les élections européennes. Emmanuel Macron fait une campagne ukrainienne.


La guerre en Ukraine avait profondément divisé la gauche et les écologistes à l’occasion de l’élection présidentielle 2022, elle pourrait bien être de nouveau la pomme de discorde aux élections européennes. Alors qu’un débat sur le sujet doit se tenir la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, socialistes, écologistes, communistes et insoumis sont à couteaux tirés sur ce dossier. d’un côté, de l’autre, voilà des jours que les positions se crispent en effet dans l’ex-Nupes à propos de l’Ukraine. À l’origine de cette flambée de tensions, plusieurs déclarations : celle de la tête de liste socialiste Place publique, Raphaël Glucksmann, demandant la mise en place en Europe pour aider les Ukrainiens, ou celle de Jean-Luc Mélenchon priorisant la paix avant tout et s’interrogeant sur la réalité de la menace russe. Ce fossé, il n’est pas nouveau, il avait même donné lieu à un pugilat durant la présidentielle, mais la perspective des élections européennes l’a fait réapparaître. Car au-delà de la divergence de fond, réelle, la stratégie politique n’est jamais bien loin. Pour le patron des socialistes, Olivier Faure, cette élection est avant tout un scrutin de conviction, il n’y aura pas de vote utile poussant les électeurs à mettre leurs réticences de côté comme pour la présidentielle. Côté PS, l’analyse est donc que le positionnement jugé ambigu de La France insoumise (LFI) vis-à-vis du conflit va lui faire perdre des voix et qu’il faut donc faire entendre sa différence. À lire aussiEmmanuel Macron et l'Ukraine: les européennes en ligne de mire https://www.rfi.fr/fr/france/20240307-emmanuel-macron-et-l-ukraine-les-européennes-en-ligne-de-mire LES INSOUMIS FONT CONFIANCE À LEURS ÉLECTEURS Le député Hadrien Clouet analyse les choses différemment : il rappelle que les intentions de vote en faveur de la socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle ont commencé à chuter après qu’elle s’en soit pris violemment à Jean-Luc Mélenchon sur la question de l’Ukraine. Il prédit le même destin à Raphaël Glucksmann si la campagne se focalise sur ce sujet : réplique-t-on dans le camp du candidat soutenu par le PS, UNE DIVISION QUI INQUIÈTE LES ÉCOLOGISTES Si deux camps semblent se faire face, insoumis et communistes d'un côté, socialistes et écologistes de l'autre, ces derniers craignent que la division entraîne un affaiblissement général de l'ex-Nupes. avertit ainsi Julien Bayou. Le député écologiste veut lui croire à des terrains d’entente. Il a ainsi proposé la saisie des avoirs russes en Europe pour financer l’aide à l’Ukraine. Plutôt consensuel sur le papier. Mais si sa proposition de résolution a recueilli le soutien de 140 députés en dehors de la gauche, aucun insoumis ne l’a pour l’instant signée. À écouter aussiEuropéennes: les têtes de liste presque toutes au rendez-vous du World Impact Summit https://www.rfi.fr/fr/france/20240307-européennes-les-têtes-de-liste-presque-toutes-au-rendez-vous-du-world-impact-summit


La campagne a bel et bien démarré pour les élections européennes du mois de juin. Emmanuel Macron a enfin désigné la tête de liste de la majorité, la députée européenne Valérie Hayer, et il a lancé l’offensive contre le Rassemblement national (RN). Le président est entré dans le match en tapant à bras raccourcis sur le parti de Marine Le Pen. Visiblement, Emmanuel Macron joue la « rediabolisation ». Ces derniers jours, il a enchaîné les attaques. Dans une interview au quotidien communisteavant LA CÉRÉMONIE DE PANTHÉONISATION DE MISSAK MANOUCHIAN https://www.rfi.fr/fr/france/20240221-france-missak-et-mélinée-manouchian-deux-résistants-étrangers-font-leur-entrée-au-panthéon, il a déclaré que le RN ne s'inscrivait pas dans « ». Au salon de l'Agriculture, il l'a accusé d'être indirectement responsable des manifestations violentes contre lui et s'en est pris au « » du parti de Jordan Bardella. Un haro sur le RN poursuivi peu après par son Premier ministre, Gabriel Attal a embrayé au Salon de l'agriculture en comparant les responsables du RN à des « » et à l'Assemblée en accusant les membres du parti d'être « ». LA STRATÉGIE DU FACE-À-FACE La stratégie d'Emmanuel Macron pour les européennes, c'est donc le face-à-face. Hors du duel, pas d'avenir électoral semble penser le président à un peu plus de trois mois du scrutin européen et alors que Jordan Bardella creuse son avance dans les sondages. Emmanuel Macron, en désignant le RN comme seul et unique adversaire, présente son camp comme le seul et unique rempart contre lui. À lire aussiAvec Valérie Hayer, tête de liste pour les européennes, la majorité joue la carte de la compétence https://www.rfi.fr/fr/france/20240301-avec-valérie-hayer-tête-de-liste-pour-les-européennes-la-majorité-joue-la-carte-de-la-compétence Mais cette stratégie ne convainc pas tout le monde dans sa famille politique. Une macroniste historique estime qu'entrer dans ce « », c'est prendre une « ». QUELS ARGUMENTS CONTRE LE RN ? Et la question subsidiaire est de savoir quels arguments on utilise contre le RN. La ligne est floue pour ne pas dire en « zigzag ». Emmanuel Macron envoie des signaux contradictoires. Il avait recadré Élisabeth Borne quand elle avait qualifié le RN « » jugeant que les « » et puis récemment il a finalement choisi d'évoquer lui aussi le rapport à l'histoire du parti issu du Front national en estimant que ses représentants seraient « » de ne pas assister à la panthéonisation du résistant Missak Manouchian. Taper sur les incohérences et les failles du programme ou dénoncer l'héritage du passé, banaliser ou diaboliser. Un député Renaissance en est convaincu : « » en vue des européennes, mais aussi de la présidentielle car prévient une ministre : « » À lire aussiÉlections européennes: en France, le RN confirme sa priorité de la lutte contre l’immigration https://www.rfi.fr/fr/france/20240301-élections-européennes-en-france-le-rn-confirme-sa-priorité-de-la-lutte-contre-l-immigration


Au printemps prochain, les Européens seront amenés à renouveler leur parlement à Strasbourg. En France, l'élection aura lieu le 9 juin. Un scrutin de liste, à un seul tour. Mais derrière chaque campagne nationale, en coulisses, les négociations ont commencé pour recomposer les groupes politiques que vont rejoindre les députés européens, une fois élus ou réélus. Et la bataille est particulièrement rude à l'extrême droite. LES GROUPES POLITIQUES, COMMENT ÇA MARCHE À STRASBOURG ? C'est un peu comme les groupes politiques à l'Assemblée nationale ou au sénat. Mais à Strasbourg, les règles sont un peu plus complexes. Pour constituer un groupe au Parlement européen, au moins 23 députés doivent s'allier, ce qui est assez facile. Là où ça se complique, c'est que ces eurodéputés doivent représenter un quart des États membres soit sept pays différents pour pouvoir créer un groupe. Alors bien sûr, si certains députés ne parviennent pas à constituer un groupe, ils peuvent toujours siéger seuls, parmi ce qu'on appelle les « non-inscrits » mais ils pèseront beaucoup moins. POURQUOI LE RASSEMBLEMENT NATIONAL EST-IL DANS UNE POSITION DÉLICATE ? Les députés du RN font aujourd'hui partie du groupe représenté dans seulement huit pays de l'Union, avec des alliés qui pourraient passer sous la barre des 5 % en juin prochain et donc tout simplement disparaître du Parlement. En cas de mauvais résultats pour les forces d'extrême-droite chez nos voisins, Jordan Bardella pourrait de fait se retrouver avec moins de six alliés et donc sans groupe à Strasbourg. Raison pour laquelle MARINE LE PEN ÉTAIT AU PORTUGAL FIN NOVEMBRE https://www.rfi.fr/fr/europe/20231124-au-portugal-marine-le-pen-prépare-les-européennes-avec-le-vent-en-poupe, pour convaincre , le parti d'ultra-droite local, très en forme dans les sondages, de rejoindre le groupe du RN en juin prochain. C'est pour cela que le parti à la flamme ne veut pas couper les ponts avec ses ALLIÉS ALLEMANDS DE L'AFD https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-international/20230730-congrès-de-l-afd-en-allemagne-un-courant-extrémiste-a-pris-le-pouvoir-au-sein-du-parti, malgré la présence de néo-nazis dans ses rangs. Et c'est pour cela enfin que les élus du Rassemblement national ont plutôt mal vécu début février le ralliement du seul élu Reconquête (Nicolas Bay) à un autre groupe, le groupe ECR. ECR, UN AUTRE GROUPE D'EXTRÊME DROITE ? ECR, c'est l'autre groupe, beaucoup plus puissant, des droites radicales à Strasbourg. ECR comme C. C'est dans ce groupe que siègent les eurodéputés italiens du parti de Giorgia Meloni et que siègeront ceux du Hongrois Victor Orban, à partir de juin. ECR pourrait devenir le troisième groupe du Parlement, à l'issue du scrutin. Pas étonnant donc que le Rassemblement national voit ce ralliement avec une certaine jalousie. Car faire partie du groupe ECR, c'est plus de visibilité, plus de poids pour les députés européens d'Eric Zemmour qui pourraient faire leur entrée dans l'hémicycle. Quand Marine Le Pen et Jordan Bardella, eux, vont devoir batailler pour sauver un groupe avec des alliés parfois très embarrassants. La bataille ne fait que commencer.


François Bayrou a pimenté la deuxième vague de nominations du gouvernement Attal. La rumeur le donnait entrant dans l'équipe ministérielle, il a choisi d'y couper court de manière tonitruante en dénonçant un « » avec la méthode de l’exécutif. François Bayrou a mis les pieds dans le plat. François Bayrou a fait du François Bayrou, tout juste relaxé dans le procès des assistants parlementaires du Modem qui le plombait depuis sept ans, il est « » à la béarnaise, sa fierté en bandoulière, avec une sortie explosive mais un peu calculée tout de même. Plutôt que d'attendre l'annonce du casting d'un gouvernement où il ne figurerait pas, il a claqué la porte au nez de Gabriel Attal publiquement et préventivement en déclarant qu'il avait refusé le ministère des Armées. Lui qui s'imaginait de retour à l'Éducation pour laquelle selon son entourage, il a une vision claire : « ». Mais la méthode Bayrou n'était visiblement pas la méthode Attal. Un ministre raconte qu'ils « ». UNE RUMEUR ENTRETENUE La rumeur avait pourtant été savamment entretenue dans les derniers jours avant le remaniement. Dans le parti de François Bayrou, on s'interroge d'ailleurs sur la diffusion de cette rumeur. On met même en doute la réelle volonté de l'exécutif de le faire entrer au gouvernement. « », affirme un cadre du Modem. La ligne Bayrou, c'est à l'entendre la ligne démocrate qui veut « ». Et c'est ça qui aurait poussé le maire Pau à mettre en garde contre « ». Une déconnexion du pouvoir qui fait le lit du Rassemblement national. « » Une critique qui a surpris dans la majorité, et même au Modem. Une ministre Renaissance ne s'est d’ailleurs pas privée de pointer l'émoi des troupes centristes prises de court pour minimiser l'impact des attaques de François Bayrou sur le gouvernement : « », dit-elle, « »... Les proches du Palois racontent une autre histoire. « ». La quitter non, mais la secouer, en mettant les pieds dans le plat, François Bayrou a voulu tirer la sonnette d'alarme dans la perspective de la présidentielle. Sa crainte : que le « » victorieux grâce à Macron en 2017, cède l'Élysée aux extrêmes en 2027.


Il était l'une des curiosités politiques des Européennes en 2019. Quatre ans plus tard, Raphaël Glucksmann va de nouveau mener la liste commune entre le Parti socialiste et son mouvement, Place Publique. Quatre années durant lesquelles le député européen a pris de l'épaisseur politique, au point que ses partisans l'imaginent bien créer la surprise le 9 juin. Du côté des socialistes notamment, on estime que les étoiles sont en train de s'aligner. Treize, 14, 15% et pourquoi pas plus : le potentiel électoral de Raphaël Glucksmann fait briller les yeux au Parti socialiste (PS). « », sourit le patron du PS, Olivier Faure. « », prédit une conseillère du premier secrétaire socialiste. Alors que la guerre en Ukraine fait toujours rage, le positionnement du député européen, qui avait très tôt averti SUR LE DANGER RUSSE https://www.rfi.fr/fr/podcasts/ici-l-europe/20230414-raphaël-glucksmann-nous-européens-avons-été-naïfs-intoxiqués-et-corrompus-par-la-russie, pourrait en effet séduire largement. Et sa modération politique également. « », s'amuse Olivier Faure, pour qui l'empressement de ses adversaires à critiquer la tête de liste PS est la preuve de son potentiel succès. DES CRITIQUES NOURRIES VENUES DE LA GAUCHE C'est en raison d'une forte méfiance face à celui qui a commencé par flirter avec la droite sarkozyste avant d'être attiré par les sirènes du macronisme pour ensuite s'allier aux socialistes. « », persifle un député LFI. « », renchérit un élu écologiste. Sa future concurrente aux Européennes, Manon Aubry, regrette quant à elle le fait qu' « ». Côté communiste, on le trouve surtout très léger sur les sujets autres que ses spécialistes : « », juge un haut dirigeant communiste. Un déferlement de critiques qui pourrait en effet traduire une réelle crainte. Ce qui a le don de faire rire Jean-Luc Mélenchon : « », ironise le leader insoumis, qui n'a pas oublié qu'EN 2019, LA CANDIDATURE GLUCKSMANN https://www.rfi.fr/fr/france/20190516-europeennes-elephants-socialistes-secours-raphael-glucksmann était montée très haut, pour finalement ne récolter que 6,2% des voix.


Trois semaines après sa nomination, le plus jeune Premier ministre de la Vᵉ République, Gabriel Attal, a prononcé sa déclaration de politique générale cette semaine devant les parlementaires. Il y a déroulé son programme pour les prochains mois. Un exercice compliqué, alors même que le président a posé un cadre de droite à Gabriel Attal. Le Premier ministre a multiplié les mots chers aux Républicains pendant sa prise de parole. La « macronie » penche donc plutôt à droite avec ce nouveau gouvernement. Réforme de l'assurance chômage, du RSA, baisses d’impôts, « »… La droite en rêvait, Gabriel Attal le promet. Des mesures qui ont fait bondir sur le côté gauche de l'hémicycle. Gabriel Attal a repris à son compte des propositions défendues de longue date par Les Républicains. La gauche a tout de suite dépeint le Premier ministre en « Margaret Thatcher version 2024 ». UNE CONVERGENCE POSSIBLE AVEC LA DROITE ? Pour faire passer ses textes de lois, la majorité n'a pas d'autre choix que de se tourner vers Les Républicains. Et justement, ces députés de droite ne sont pas dupes, même s'ils sont touchés par ces appels du pied. Le député LR Antoine Vermorel Marques a écrit juste après le discours de Gabriel Attal sur le réseau social X : « ». Mais les élus de droite sont quand même gênés aux entournures. Pour une députée de la majorité, « ». Selon elle encore, la majorité est en train de « ». ET L'AILE GAUCHE DE LA MAJORITÉ ? Par petites touches, Gabriel Attal a quand même pris soin lors de son discours d’intercaler quelques accords de gauche pour faire vivre le « en même temps » et calmer cette aile gauche en colère depuis le vote de la loi immigration, mais ragaillardie par la décision du Conseil constitutionnel, qui a rétabli l'équilibre sur le texte. Et à l'issue du discours de politique générale, un député Modem confie : « ». Si les députés de l’aile gauche s’étaient réunis en fin d’année, puis lors de la rentrée parlementaire, afin d’évoquer des solutions pour se faire entendre, les réunions sont, depuis, au point mort. La faute aussi à une seconde vague du remaniement qui ne vient toujours pas, et dont certains parlementaires issus de l’aile gauche espèrent encore profiter. À lire aussiGabriel Attal, nouveau Premier ministre français, «avatar» pour l'opposition, «talent brut» pour la majorité https://www.rfi.fr/fr/france/20240109-gabriel-attal-nouveau-premier-ministre-français-avatar-pour-l-opposition-talent-brut-pour-la-majorité


La France a connu une semaine de tensions sociales avec la mobilisation des agriculteurs. Hier vendredi, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une série de mesures pour calmer la colère du monde agricole. Est-ce que cela suffira ? Réponse dans les prochains jours. En attendant, le Rassemblement national espère bien capitaliser sur ce mouvement de grogne. Depuis une semaine, les élus du RN font tout pour montrer qu’ils défendent les agriculteurs. Jordan Bardella en tête, le patron du parti et tête de liste pour les Européennes - le scrutin aura lieu dans six mois-. Dès samedi dernier, alors que Gabriel Attal anime une sorte de grand débat sur l’agriculture dans le Rhône, le patron du RN est lui aussi devant les caméras mais bottes au pied, dans une exploitation de Gironde. Il occupe le terrain, comme le feront toute la semaine quasiment tous les députés du RN dans leurs circonscriptions respectives. Quelques élus du parti à la flamme ont même momentanément retourné leur photo de profil sur les réseaux sociaux cette semaine. Comme les agriculteurs ont retourné les pancartes à l’entrée de dizaines de communes. En signe de contestation. L’EXÉCUTIF DÉNONCE UNE « » Le gouvernement n’a pas manqué de commenter cette omniprésence du RN sur le terrain. Avec cette petite phrase qui n’est pas passée inaperçue. « ». Propos signés Gabriel Attal, le Premier ministre qui a vertement renvoyé dans ses cordes un député du Rassemblement national mardi lors de la séance des questions au gouvernement. «renchérit un cadre de la majorité. » Ce que nous confirme d'ailleurs l'entourage de Marine Le Pen : « », fait savoir la patronne des députés du parti d'extrême-droite. Le soutien du RN n’est pas pour autant nouveau. Et les dirigeants du parti ont raison quand ils disent que leur soutien aux exploitants n'est pas nouveau. Dès l'été dernier, les députés du parti demandaient au gouvernement de revenir sur la nouvelle taxation du gazole pour les agriculteurs. Une des principales revendications des syndicats agricoles dans ce mouvement. L'assouplissement des normes, c'est aussi une demande récurrente du RN. ALLER CHERCHER DES VOIX… EN ATTENDANT LA «» Historiquement, les agriculteurs votent assez peu RN. Mais plutôt pour la droite traditionnelle. L'objectif est donc d'aller chercher des voix, et pas seulement celles du monde agricole : un cadre de la campagne de Jordan Bardella fait remarquer qu'une très large majorité de Français soutiennent le mouvement des agriculteurs. Et puis, le Rassemblement national parie sur une « ». Concept que Jordan Bardella emprunte sciemment à la gauche. Un mouvement qui ferait tache d'huile, ce serait une aubaine pour le RN. À six mois des Européennes.


Ils sont tous les deux jeunes et ambitieux, ils incarnent l'avenir de leurs partis : Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre désigné par Emmanuel Macron et Jordan Bardella, le président du Rassemblement National adoubé par Marine Le Pen. Le duel Attal-Bardella va commencer avec la campagne pour les élections européennes. Leur match promet des étincelles et des punchlines, car Gabriel Attal et Jordan Bardella sont tous les deux des orateurs, ils font partie de ces politiques qui ne se démontent pas, qui parlent bien, qui parlent clair, de bons clients pour les médias. Et la NOMINATION DE GABRIEL ATTAL À MATIGNON https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-france/20240109-gabriel-attal-nommé-premier-ministre-il-y-a-eu-beaucoup-de-résistance-et-donc-de-tractations a tout de suite été analysée dans la perspective des élections européennes du mois de juin. Pour une conseillère ministérielle, le nouveau Premier ministre est un choix « » et s'inscrit en effet « », la tête de liste du RN, qui caracole en tête des sondages. Gabriel Attal, c'est un peu comme la promesse de la potion magique pour stopper la progression du RN. UNE BONNE NOUVELLE POUR LE RN Mais ça ne fait pas peur au RN. Au contraire, ils sont enchantés. « », estime-t-on dans l'entourage de JORDAN BARDELLA https://www.rfi.fr/fr/france/20230903-européennes-jordan-bardella-représentera-de-nouveau-le-rassemblement-national. C'est l'effet boomerang de la volonté de rajeunissement affichée par le président de la République avec le choix de son nouveau Premier ministre de 34 ans. Plus possible de dire que Jordan Bardella est trop jeune pour être crédible. Et pour bien faire passer le message, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont accordé une interview commune au juste après le remaniement dans laquelle ils se sont présentés comme un ticket pour 2027. D'ailleurs un élu de la majorité ne s'y trompe pas, pour lui « ». LA RELÈVE ? C'est aussi la relève qui se joue. GABRIEL ATTAL ET JORDAN BARDELLA https://www.rfi.fr/fr/france/20240104-hidalgo-bardella-attal-trois-personnalités-politiques-qui-jouent-gros-en-2024 semblent tous les deux sur orbite pour incarner l'après-Macron et l'après Le Pen. Des héritiers en quelque sorte, même si dans l'entourage de Marine Le Pen, on n'aime pas beaucoup ce terme — qui « » dit-on – ce qu'est Jordan Bardella par lui-même. Emmanuel Macron – lui – a fait des compliments très appuyés à Gabriel Attal avant même de le nommer Premier ministre et il n'est pas coutumier du fait. Le président a salué son « », son « », s'est réjoui d'avoir à ses côtés quelqu'un qui « », bref d'avoir fait émerger un « ». Un talent qui lui ressemble, capable de reprendre le flambeau dans le combat contre l'héritier de Marine Le Pen.


Alors que l'attention politique se porte essentiellement sur le nouveau Premier ministre Gabriel Attal et son gouvernement, le Parti communiste a discrètement lancé sa campagne pour les élections européennes cette semaine. Avec une tête de liste également très jeune : Léon Deffontaines, 27 ans. Un quasi-inconnu qui sera cornaqué par le patron du PCF, Fabien Roussel, qui a décidé d'être également sur la liste. Ces Européennes sont un gros enjeu pour les partis de l'ex-Nupes mais du flou persiste. Si Léon Deffontaines va mener les communistes et MARIE TOUSSAINT https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-du-matin/20231005-marie-toussaint-eelv-on-construit-une-europe-forteresse-en-niant-un-scandale-humanitaire les écologistes, les deux poids lourds de l'ex-union de la gauche hésitent encore. Le Parti socialiste (PS) semble bien parti pour reconduire RAPHAËL GLUCKSMANN https://www.rfi.fr/fr/podcasts/ici-l-europe/20230414-raphaël-glucksmann-nous-européens-avons-été-naïfs-intoxiqués-et-corrompus-par-la-russie, qui avait déjà mené la bataille en 2019. Sauf que des voix s'élèvent contre ce scénario : la maire de Paris Anne Hidalgo estime que « » et plaide pour une alliance derrière les écologistes. Et si la direction du PS repousse fermement cette idée, elle hésitait encore voilà quelques semaines à reconduire un leader qui n'a pas sa carte au parti. Mais la plus grosse interrogation se situe du côté des Insoumis. Là aussi, la tête de liste de 2019, MANON AUBRY https://www.rfi.fr/fr/podcasts/ici-l-europe/20231208-manon-aubry-les-élargissements-sont-un-échec-et-favorisent-le-dumping-social, semble tenir la corde. Elle en est en tout cas persuadée. Sauf que la direction du mouvement n'en a pas l'air si sûre : l'espoir d'une liste d'union continue d'être martelé et des hauts cadres de LFI promettent des surprises, comme une possible implication de Jean-Luc Mélenchon. TEST APRÈS L'EXPLOSION DE LA NUPES Ce rendez-vous électoral est un test pour les partis de l'ex-Nupes. Ou plutôt un test entre les gauches car comme le reconnait un cadre socialiste, « ». « », renchérit-on côté écologiste. D'où la nécessité d'éviter de passer complètement à côté du scrutin : c'est ce qui explique la présence de Fabien Roussel mais aussi du président du groupe communiste à l'Assemblée, André Chassaigne, sur la liste communiste. « », explique Léon Deffontaines. Les Insoumis aimeraient quant à eux titiller la première place des ex-Nupes pour asseoir leur domination alors que socialistes et écologistes rêvent de devenir les nouvelles forces d'équilibre à gauche. Sauf que personne n'explique vraiment comment il compte y parvenir : « », persifle-t-on côté communiste, dans les rangs socialistes, on se gausse de la « » de Marie Toussaint. Et un cadre écologiste estime lui que « ».


L’année 2023 s'est terminée en chaos politique pour Emmanuel Macron avec les secousses provoquées jusque dans sa majorité par la loi immigration. Un an et demi après sa réélection, le chef de l'État a perdu de son aura, peut-être même de son autorité. Dans le camp présidentiel, le doute s'est installé. « » Ce constat dépité vient d'un député Renaissance que rien ne portait à la critique, un marcheur de la première heure, qui a rejoint Emmanuel Macron par admiration, qui a endossé le « en même temps », cru à la promesse de renouvellement et participé à la construction du parti présidentiel. Et pourtant, le doute est là. Le doute sur la méthode quand il ajoute : « » Une manière de dire que depuis quelque temps, ça n'est plus le cas et que cela suscite des interrogations sur le cap du quinquennat. Lors de ses vœux aux Français, Emmanuel Macron ne les a pas levés en affirmant que son cap c'était le même depuis sept ans : « » Alors que ce qu'attend la majorité c'est d'avoir une perspective, des priorités, des réformes à mener jusqu'aux élections européennes et aux Jeux olympiques, bref une ambition et un agenda pour le premier semestre 2024, au moins. LE GRAND FLOU Emmanuel Macron a tout de même promis un « » en janvier. Mais pour le moment, ce rendez-vous, c'est surtout le grand flou. Cette initiative annoncée subrepticement en décembre par le président n'a à ce stade ni contour défini, ni contenu précis, tout juste sait-on que l'école en fera partie. Emmanuel Macron entretient le mystère et personne ne sait vraiment ce qu'il a en tête. Pas de quoi rassurer dans la majorité qui se raccroche aux effets d'un remaniement, susceptible de relancer la machine à gouverner ? C'est ce qu'espère un autre député Renaissance quand il déclare : « » À défaut de cap, une nouvelle équipe... UNE ODEUR DE FIN DE RÈGNE DANS LA MACRONIE Les langues se délient car tout le monde a déjà en tête que bientôt, c'est de la succession d'Emmanuel Macron dont il va être question. Un des proches du chef de l'État s'en énerve d'ailleurs : « » Alors si Emmanuel Macron veut faire de 2024 une année utile, il doit trouver le moyen de rappeler à ses troupes que c'est encore lui le chef.


L’année 2023 se referme sur les très bons scores du Rassemblement national dans les sondages. À six mois des élections européennes, tout va bien pour le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, qui a même profité de l'adoption chaotique de la Loi immigration le 19 décembre dernier. C'est tout le paradoxe de la séquence qui vient de se refermer au Parlement. La droite a durci le texte. Emmanuel Macron l'a assumé. Le Rassemblement national l'a juste voté. Seulement voilà, pour 55 % des Français SONDÉS PAR L'INSTITUT ODOXA https://www.odoxa.fr/sondage/pour-les-francais-marine-le-pen-est-la-grande-gagnante-du-vote-de-la-loi-immigration/, c'est Marine Le Pen qui en est la grande gagnante. Et même la seule. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'ils sont une majorité, 51 %, à penser que cette loi correspond davantage aux idées du RN qu'à celles d'Emmanuel Macron, 22 %. C'est à peine mieux pour les Républicains avec 25 %. L'opinion des Français fait écho aux premiers mots de Marine Le Pen après l'adoption de la loi. La chef de file des députés Rassemblement national a revendiqué « ». Ce qui a fait grincer des dents la Première ministre Elisabeth Borne, dénonçant « », alors que le patron des Sénateurs LR, Bruno Retailleau, s'insurgeait : « » À lire aussiFrance: ce que contient le projet de la loi immigration adopté au Parlement https://www.rfi.fr/fr/france/20231220-france-ce-que-contient-le-projet-de-la-loi-immigration-adopté-au-parlement Au-delà du coup politique réalisé, Marine Le Pen a surtout gagné des points auprès des Français. Ils sont 50 % à être satisfaits par la loi. Jusqu’à 72 % à approuver les huit principales dispositions du texte, qui vont toutes vers une plus grande fermeté. DE PRINCIPAL OPPOSANT D'EMMANUEL MACRON À PARTI DE GOUVERNEMENT Cette séquence politique consacre en tout cas, voire accélère, le succès de la stratégie de « » du Rassemblement national. Traduction concrète dans le baromètre réalisé depuis près de quarante ans pour et France Info sur l'image du parti d'extrême droite : elle n'a jamais été aussi bonne. Dix-huit mois après l'arrivée à l'Assemblée de 88 députés, jugés majoritairement « », 51 % des Français considèrent le RN comme la principale force d'opposition à Emmanuel Macron. Trente points devant la Nupes, qui n'est plus dans la course à gauche. Pour la première fois, les Français sont plus nombreux, 45 %, à estimer que le RN n'est pas un danger pour la démocratie. Contre 41 % à penser l'inverse : soit 17 points de moins depuis 2018. Le Rassemblement national ne fait plus peur et il est jugé de plus en plus crédible. C'est une autre première : les Français sont plus nombreux à le voir comme un parti de gouvernement, 43 %, qu'un éternel opposant. Deux sur trois, y compris à gauche, envisagent désormais son accès au pouvoir. Les élections européennes auront donc valeur de test en juin 2024. Et, là aussi, tous les voyants sont au vert pour la liste conduite par JORDAN BARDELLA https://www.rfi.fr/fr/france/20230903-européennes-jordan-bardella-représentera-de-nouveau-le-rassemblement-national. Cinq ans après l'avoir emporté de très peu, environ 200 mille voix d'avance sur celle du camp présidentiel, la perspective d'un duel dans six mois ne cesse de s'éloigner. Les sondages du mois de décembre sont unanimes. Cette fois, c’est une large victoire au Rassemblement national qui se profile. Il est crédité de 27 à 31 % des intentions de vote, soit près de 10 points d’avance sur la liste Renaissance, qui semble emportée par la vague. À lire aussiLe Rassemblement national, en ordre de marche vers 2027 https://www.rfi.fr/fr/podcasts/grand-reportage/20230915-le-rassemblement-national-en-ordre-de-marche-vers-2027


Une semaine politique très agitée s’achève en France. L’exécutif a été sérieusement secoué après le vote de la loi immigration qui, après plusieurs réécritures, penche largement à droite, voire à l’extrême droite. La majorité en est ressortie divisée. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a démissionné, sa collègue de l’Enseignement supérieur a tenté de faire de même mais sa démission a été refusée. Rarement l’ambiance aura été si tendue dans les couloirs du palais Bourbon. On n’avait pas vu telle agitation depuis le vote de la réforme des retraites au début de l’année. Sauf que cette fois, c’est dans le camp présidentiel et pas chez les oppositions que le malaise est le plus palpable. Il y a ceux qui font mine de ne pas voir le problème malgré l’insistance des journalistes, ceux qui considèrent qu’il fallait un texte coûte que coûte. Et puis il y a ceux, sonnés, qui n’ont pas pu cacher leur désarroi. 59 députés de la majorité – soit un quart des macronistes - n’ont pas voté la loi. Le premier d’entre eux, c’est Sacha Houlié, le président de la commission des lois, qui assume un « ». Habituellement très avenant avec les journalistes, il est apparu sans dire un mot et la mine défaite au moment du vote mardi soir. Et on ne peut pas vraiment dire que les interventions dans les médias d’EMMANUEL MACRON https://www.rfi.fr/fr/tag/emmanuel-macron/ et d’Elisabeth Borne ont arrangé les choses. « », nous confie Gilles Legendre qui n’est pas n’importe qui. C’était le patron des députés macronistes, lors du précédent quinquennat. À lire aussiFrance: ce que contient le projet de la loi immigration adopté au Parlement https://www.rfi.fr/fr/france/20231220-france-ce-que-contient-le-projet-de-la-loi-immigration-adopté-au-parlement LA MAJORITÉ DIVISÉE, LA GAUCHE « » À gauche, c’est le mot « » qui revient le plus souvent quand on interroge les membres de la Nupes. On a même assisté tard mardi soir à un coup de sang du socialiste Jérôme Guedj contre la députée Renaissance Monique Iberra, juste après le vote : « , lui a-t-il lancé. » Du côté de la droite et de l’extrême droite, on se frotte les mains. MARINE LE PEN https://www.rfi.fr/fr/tag/marine-le-pen/ a même parlé de « ». Mais n’allez surtout pas dire aux députés du Rassemblement national que leur vote pour le texte est un coup politique préparé à l’avance. Non. Ils auraient même été surpris à en croire un député RN au cœur des négociations : «…» UNE RENTRÉE DIFFICILE EN PERSPECTIVE «… », glisse une députée qui n’a pas attendu la fin de la semaine pour rentrer dans sa circonscription. Et ce n’est pas la seule. Les couloirs du palais Bourbon sont bien déserts depuis le vote de la loi immigration. « », selon les dires d’un membre de la majorité. Sauf qu’il va falloir continuer avec potentiellement l’examen d’un texte sur l’AME, l’aide médicale d’État, en janvier. C’est une promesse faite à la droite par la Première ministre Elisabeth Borne. De quoi rouvrir des plaies à peine refermées. À lire aussi«C’est un jour de honte»: après le vote du projet de loi immigration en France, l'indignation des ONG https://www.rfi.fr/fr/france/20231220-c-est-un-jour-de-honte-après-le-vote-du-projet-de-loi-immigration-en-france-l-indignation-des-ong


Pour la première fois depuis plus de 20 ans, l'Assemblée nationale a voté une motion de rejet préalable sur le projet de loi immigration. Un texte que le ministre de l'Intérieur travaillait depuis un an. Il l'avait sauvé au Sénat et l'Assemblée l'a bloqué avant même d'en avoir discuté en séance publique. Un camouflet pour Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a remis sa démission au président de la République qui l'a refusée mais le coup est dur pour le locataire de la Place Beauvau. Il s'est fortement impliqué jusqu'à faire de ce texte, voulu par le candidat Macron, son propre objet. Il y a quelques semaines, il jurait qu'il assumerait une défaite. « », confiait-il à des journalistes. Mais PERDRE SUR UNE MOTION DE REJET https://www.rfi.fr/fr/france/20231211-france-l-assemblée-nationale-vote-le-rejet-du-projet-de-loi-immigration c'est autre chose. « », nous a confié après le vote le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Dans son camp, on dédramatise et on assure que rien de grave ne s'est passé. « », nous a dit un député de la majorité. Du côté des centristes du Sénat, on estime que Gérald Darmanin « » ajoutant que « ». L'ARROGANCE DE GÉRALD DARMANIN Les députés LR lui reprochent son attitude. Beaucoup n'ont pas apprécié le comportement du ministre de l'Intérieur lors de l'examen du texte en commission des lois mais aussi lors de la niche parlementaire du groupe la semaine dernière. « », analyse le président des Républicains Eric Ciotti qui a demandé à négocier désormais directement avec Élisabeth Borne. Même son de cloche du côté du RN où une députée explique que « » pour le ministre, « »Cet échec s'ajoute pour elle à son bilan. QUEL PEUT ÊTRE L'AVENIR DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR ? Les élus de tous bords soulignent que Gérald Darmanin les « traite » comme on dit en politique. Plusieurs députés ont fait savoir que le locataire de Beauvau les avait appelés au lendemain du vote du texte en commission des lois pour les remercier. Un geste apprécié. La députée écologiste Sandrine Rousseau souligne que « ». Mais pour une députée de la majorité, s'il espérait être un jour Premier ministre, « ». Gérald Darmanin, dont le chef de l'État a refusé la démission, n'est pas à terre. Il est touché mais pas encore tout à fait coulé.


Depuis la mi-septembre, Olivier Véran multiplie les déplacements dans les villes qui ont un maire Rassemblement national (RN). Après Beaucaire, Perpignan, Hayange et Fréjus, c'est à Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen, que le porte-parole du gouvernement s'est invité il y a une semaine. Un déplacement - forcément - très politique. « ». À peine sorti de sa berline ministérielle, Olivier Véran pose la question à la cantonade à ceux qui sont là pour les accueillir, lui et le ministre de l’Industrie, Roland Lescure. Nous sommes devant le campus de formation de l’entreprise Euralogistic, où 3 000 jeunes apprennent chaque année les métiers de la logistique. Une drôle d'endroit pour une rencontre, au bord de l'autoroute du Nord, et surtout très loin du centre-ville d'Hénin-Beaumont. Et si le ton du ministre est faussement ingénu quand il pose sa question, c'est parce qu'il connait déjà la réponse. La rencontre n’aura pas lieu : ni le maire d'Hénin-Beaumont depuis 2014, Steve Briois, ni la députée de la circonscription depuis 2017, Marine Le Pen, ne sont là. Le fameux « accueil républicain » se réduit au préfet des Hauts-de-France et à quelques élus locaux : PS à gauche, Les Républicains à droite et Renaissance pour la majorité ; mais dans la ville qui est devenue le fief de sa présidente, pas trace d'un représentant du RN. FAIRE CRAQUER LE VERNIS Pourtant, se confronter aux élus du Rassemblement national, c'est ce que cherche Olivier Véran. Son objectif : « » selon ses mots. Ce qu'il obtenait au début de ce « », quand les élus RN venaient se frotter à lui, sans savoir vraiment sur quel pied danser. Entre sourire contraint sur la photo et accueil glacial, le risque de dérapage et l'insulte, jamais loin. Comme à Hayange, en Moselle, quand le député RN Laurent Jacobelli lance à son homologue de Renaissance Belkhir Belhaddad : « . » « », SELON LE MAIRE RN STEVE BRIOIS Depuis, c'est beaucoup plus simple, les élus RN ne viennent plus ! Ils préfèrent réagir à distance. Comme le maire d'Hénin-Beaumont, Steve Briois, qui s'est fendu d'un communiqué à la fin de la visite pour la qualifier de « » et de « ». Car les deux ministres ne sont pas venus les mains vides. Ils ont annoncé le versement de 332 000 euros d'aides publiques à Euralogistic, dont « » martèle Olivier Véran. Et ça, « » veut croire le ministre, alors que le parti d'extrême droite caracole en tête des sondages pour les prochaines élections européennes. À lire aussiAssistants d'eurodéputés du FN: Marine Le Pen et son parti seront jugés pour détournement de fonds publics https://www.rfi.fr/fr/france/20231208-assistants-d-eurodéputés-du-fn-marine-le-pen-et-son-parti-seront-jugés-pour-détournement-de-fonds-publics


L'Assemblée nationale a enfin fini avec le vote des textes budgétaires pour l'an prochain, après vingt 49-3, et va bientôt entamer l'examen du texte Immigration en séance publique. Gros plan ce matin sur ce que l'on pourrait appeler « le blues des députés ». Absentéisme, découragement, perte de sens, ceux qui font la loi seraient-ils au bord du burn out ?


Un peu plus d'un mois après la suspension de sa participation à la Nupes, le Parti socialiste continue de voguer entre deux eaux. Le moratoire décidé par OIivier Faure n'a pas complètement calmé la fronde interne au PS et les relations avec La France Insoumise sont au plus bas. La direction du parti à la rose estime toutefois avoir repris des couleurs et de la marge de manœuvre politique avec cette décision. « », c'est le cri du cœur d'un cadre socialiste. Alors que les Insoumis continuent d'alimenter la machine à controverses, le PS savoure un certain apaisement retrouvé grâce à sa prise de distance avec les troupes de Jean-Luc Mélenchon. « » poursuit mon interlocuteur socialiste, « ». Reste que le 1ᵉʳ secrétaire « », reconnaît la députée écologiste Sandra Regol, « » Et de citer le recours au Conseil constitutionnel contre le projet de loi Plein Emploi signé par les quatre groupes de la Nupes. UNE NAVIGATION ENTRE DEUX EAUX QUI FORCÉMENT DONNE UN PEU LE MAL DE MER À CERTAINS. Et en particulier aux Insoumis qui ne décolèrent pas contre le capitaine du navire socialiste : « », persifle ainsi le député Paul Vannier, qui se demande même si Olivier Faure va réussir à se maintenir à la tête du PS d'ici aux européennes. La constitution de la 5ᵉ liste à gauche pour le scrutin, celle du PRG, officialisée ce week-end, risque en effet d'affaiblir en premier lieu les socialistes. Or, estime Paul Vannier, «». Un autre Olivier, Falorni, député de centre gauche, ne dit pas autre chose : « », juge l'ancien socialiste, qui ajoute : «». Sauf si évidemment le porte-avions insoumis, qui prend l'eau ces dernières semaines, venait à couler.


Prochaine grande échéance électorale, les européennes doivent avoir lieu en juin prochain. Mais même si certains partis ont déjà désigné leurs champions pour cette élection : les écologistes, Reconquête ou le Rassemblement national (RN), la campagne ne démarre pas. Et pour cause, du côté de la majorité, les préparatifs commencent à peine et la désignation de la tête de liste, ce n'est pas pour tout de suite. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. À entendre les responsables de la majorité, on pourrait croire qu’ils appliquent à la lettre les enseignements de la fable de La Fontaine, tant leur objectif affiché est de ne surtout pas partir trop tôt pour les élections européennes. Une stratégie que l’actualité nationale, avec le projet de loi immigration notamment, et internationale, avec le conflit au Proche-Orient, rend encore plus incontournable. Un cadre de Renaissance le dit sans détour : « » Et ça, c'est ce que craint le parti présidentiel : se laisser entrainer par ses adversaires dans un débat national car son objectif est de faire campagne en vantant son bilan européen. LE RN CREUSE L’ÉCART DANS LES SONDAGES Est-ce qu'à force d'attendre, la majorité ne risque pas de perdre du terrain ? C'est ce que pourraient laisser croire les sondages qui placent le Rassemblement national avec Jordan Bardella largement en tête. Depuis sa désignation, il creuse l'écart, huit points de plus que Renaissance, 28 contre 20 aux dernières estimations. Même pas peur veut faire croire un communicant du parti présidentiel qui décrit Jordan Bardella comme une « », quand un député de la majorité déclare : « » Mais tout le monde n'affiche pas la même confiance, un député d'un parti allié de la majorité estime lui que Bardella est « » et qu'une telle avance du RN dans les sondages, ça peut amener une « ». Tout dépend de qui sera la tête de liste. QUELS NOMS CIRCULENT ? Il y a des hypothèses, des ballons d'essai, des rumeurs... Stéphane Séjourné, le chef de file du groupe macroniste à Strasbourg, qui hésite, Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, qui ne dément pas, Bruno Le Maire, qui dit non régulièrement… Et qui sait peut-être une surprise sortie du chapeau par Emmanuel Macron. Car une chose est sûre, c'est lui qui choisira au début de l'année 2024, en janvier ou février, pour lancer la machine avant son entrée en campagne, à lui, il a déjà promis un nouveau grand discours sur l'Europe, pour accélérer le tempo.


Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les actes antisémites ont connu une très forte augmentation en France, plus de mille en un mois, deux fois plus qu'au cours de l'année 2022. Face à cette situation inquiétante, les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, ont voulu prendre une initiative en appelant à une marche citoyenne contre l'antisémitisme. Mais les stratégies politiques des partis ont pollué le message. Ce que voulaient Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, c'était provoquer un sursaut populaire, défendre les valeurs de la République, dire non à l'antisémitisme et pas créer des polémiques. Mais c'était sans compter sur la capacité des partis politiques à mettre le ver dans le fruit. Marine Le Pen a lancé les hostilités en annonçant tout de suite sa participation à cette marche. Un contre-pied pour la fille de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national condamné plusieurs fois pour des propos antisémites. Un contre-pied destiné à faire avancer un peu plus le processus de respectabilisation du Rassemblement national et gagner des voix en se présentant comme l'amie des juifs. Un positionnement à l'opposé de celui de Jean-Luc Mélenchon, qui convoite le vote des musulmans et dont certaines prises de position récentes ont été plus qu'ambigües sur l'antisémitisme. Le leader des Insoumis a d'ailleurs été le premier à saisir le prétexte de la présence du RN pour refuser de se rendre à la marche. « » Et la question, c'est devenu : « Faut-il participer à une marche aux cotés de Marine Le Pen ? » Les socialistes, les écologistes, les communistes, ont dit « oui », il faut défiler mais en mettant en place un « » pour ne pas se mélanger au RN, déclaré par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, selon lequel ce parti « ». Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont, eux aussi, dû se positionner. Ils seront en tête du cortège, pas à côté de Marine Le Pen, autant de prises de position pour renvoyer le RN au diable d'antan et lui recoller le sparadrap de son héritage antisémite. Un héritage que Marine Le Pen a encore essayé d'enterrer cette semaine en rappelant que sa rupture politique avec son père était liée à ses propos sur la Shoah. PAS D’UNITÉ NATIONALE Les confrontations politiques ont éclipsé l'objectif de la marche. Emmanuel Macron y a aussi participé en taclant ceux qui « », LFI donc, et ceux qui « », le RN, renvoyant ainsi dos à dos ses deux principaux adversaires. Pour les uns et les autres, l'affirmation des convictions a servi les manœuvres électorales plus que l'unité nationale. À lire aussiPourquoi la participation du Rassemblement national à la marche contre l'antisémitisme fait polémique https://www.rfi.fr/fr/france/20231110-pourquoi-la-participation-du-rassemblement-national-à-la-marche-de-dimanche-fait-polémique


A quelques jours de l'arrivée du projet de loi immigration au Sénat, l’article 3 qui prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers dits en tension crée des fractures au gouvernement, dans la majorité et chez les Républicains. La disposition figurera-t-elle dans le texte ? Gérald Darmanin a l'air de dire qu'il tient à l'article 3. Elisabeth Borne avait l'air de penser que l’on pouvait s'en passer après avoir dîné avec le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, avant de démentir. Quand d'autres sources évoquent un article qui pourrait se transformer en décret ou en circulaire ou bien en un autre texte de loi présenté ultérieurement. QU’EST-CE QUI COINCE ? L'aile gauche de la majorité mais aussi les Républicains n’en veulent pas. On a bien vu qu'il y avait un match au gouvernement entre le ministre de l'Intérieur et la Première ministre. La majorité aussi se fracture avec les députés de l'aile gauche qui n'entendent pas abdiquer sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension. Mi-septembre le député Sacha Houlié initiait une tribune cosignée par une trentaine d'autres députés, dont certains de gauche. Cette semaine le député Marc Ferracci, très proche d'Emmanuel Macron le dit tout net dans une interview « ». Et de leur côté les Républicains veulent un texte très ferme notamment les députés du groupe à l'Assemblée qui ont d'ailleurs publié en début de semaine une pétition. Les Républicains du Sénat réclament aussi une loi plus ferme. Mais au Sénat la droite a la majorité avec les centristes, qui sont davantage positionnés sur le texte du gouvernement, plus équilibré. Alors quel texte va ressortir du Sénat ? Combien seront-ils à droite à voter le texte du gouvernement ? Là encore tout est très incertain. ET LE RASSEMBLEMENT NATIONAL ? Quant au Rassemblement national, il avait jusqu'à présent indiqué son intention de ne pas voter le texte. Mais Marine Le Pen a changé de stratégie et a décidé d'entrer dans les négociations. La cheffe des députés RN a compris comment piéger Gérald Darmanin. Elle a déclaré en début de semaine qu' « », Concrètement, le groupe votera le projet de loi immigration si l'article 3 est supprimé. Une déclaration qui a évidemment déclenché des crispations au sein de la majorité. Cela promet des débats houleux au Parlement car un texte qui serait voté grâce au RN et à une partie des Républicains mais sans une partie de la majorité, cela pourrait provoquer des fractures. L'ombre de l’article 49-3 plane à nouveau.


Emmanuel Macron a passé deux jours au Proche-Orient les 24 et 25 octobre. Une tournée avec de grandes ambitions diplomatiques pour essayer d’éviter l’escalade dans la crise entre Israël et le Hamas. Ce déplacement très sensible a conduit Emmanuel Macron à Jérusalem puis à Ramallah, à Amman et au Caire et à chaque fois l'étape suivante était une surprise. Au départ officiellement Emmanuel Macron se rendait en Israël pour manifester le soutien de la France à l'Etat hébreu après la terrible attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Une visite un peu tardive puisque les principaux dirigeants occidentaux, Joe Biden en tête, étaient déjà venus sur place. Alors, on le sentait bien, Emmanuel Macron était à la recherche d'une manière de donner du relief à ce déplacement en allant là où les autres n'étaient pas allés. La première stratégie a été de jouer sur le mystère, de n'annoncer qu'au fur et à mesure chaque nouvelle étape et donc chaque nouvel interlocuteur : le Palestinien Mahmoud Abbas, puis le roi Abdallah de Jordanie et enfin le président égyptien al-Sissi pour en faire un événement. Au final le voyage s'est donc transformé en tournée régionale mais rien n'était garanti au départ. Si les pistes étaient lancées depuis quelques jours, tout s'est joué au dernier moment et les ajustements du programme ont été faits en temps réel. SERVIR L'OBJECTIF DIPLOMATIQUE D'EMMANUEL MACRON Ce que voulait le président c'était réussir à réintroduire dans les esprits la question de la nécessité d'un règlement politique de la crise israélo-palestinienne, donner une perspective dans un moment de tension extrême et d'émotion exacerbée. Une manière de rappeler la position historique de la France en faveur de la création d'un Etat palestinien tout en soutenant le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme. Un jeu d'équilibriste d'où toutes ses précautions pour ne heurter personne. Emmanuel Macron a avancé pas à pas pendant ce voyage et a même réajusté le tir après avoir proposé une coalition régionale et internationale contre le terrorisme, mal comprise. Il a fait évoluer son discours et ses conseillers ont été envoyés pour nuancer, expliquer, essayer d'éviter le faux pas. MESSAGE AUX FRANÇAIS Avec ce voyage, Emmanuel Macron voulait aussi envoyer des messages aux Français. La crainte du chef de l’Etat, c'est l'importation du conflit et dans cette tournée, il y avait donc une dimension nationale. Il fallait rassurer les juifs de France inquiets d'une montée de l'antisémitisme en condamnant le Hamas et en même temps s'adresser aux musulmans en mettant l'accent sur l'avenir des Palestiniens et l'aide humanitaire aux populations de Gaza. Une opération rééquilibrage qu'Emmanuel Macron a mené de capitale en capitale.


Les élections européennes auront lieu en juin 2024. Et en France, ça se précise à droite de l'échiquier politique. Le Rassemblement national et Reconquête ont dévoilé les noms de leurs têtes de listes quasiment au même moment, à la rentrée. Ce sera Jordan Bardella pour le RN et Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen pour le parti d'Eric Zemmour. Mais toujours pas de fumée blanche chez les Républicains (LR). Le patron des Républicains Eric Ciotti ne veut visiblement pas se lancer dans la bataille trop vite. Au siège du parti, on nous promet une liste en janvier, peut-être en décembre mais rien n’est sûr. Il y a au moins trois raisons à cela. La première, c'est que le parti ne veut pas entrer trop vite en campagne, question de stratégie. « », glisse un membre de la direction. Pas d'urgence : Renaissance ne devrait pas dévoiler sa liste avant début 2024. Deuxième raison : le parti veut se concentrer sur l'examen du budget et puis surtout sur le texte immigration qui arrive au Sénat dans deux semaines. Troisième raison, peut-être la principale : Eric Ciotti hésite encore sur le nom de sa tête de liste. « », résume un habitué des bureaux politiques, rue de Vaugirard. FRANÇOIS-XAVIER BELLAMY QUASIMENT ASSURÉ DE REMPILER Pour mener la liste, un seul nom semble pour l’instant crédible : François-Xavier Bellamy, la tête de liste sortante. Celui qui avait mené les Républicains à leur première grosse déroute électorale en 2019, avec seulement 8% des voix. Et malgré ce score il y a cinq ans, il va sans doute rempiler, «», répète-t-on chez LR. Le patron du parti a même assuré cet été qu'il y avait « » qu'il mène la liste l'an prochain. À LA RECHERCHE D’UNE « PÉPITE » INTROUVABLE Mais Eric Ciotti cherche encore, selon une source bien informée. Le président du parti à la recherche d’une « pépite » pour incarner les couleurs de la droite à Strasbourg. Quelqu'un de connu, de populaire. Sauf que depuis cet été, il ne l'a pas trouvée. Laurent Wauquiez, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes et candidat quasi déclaré pour 2027, pousse la candidature de l'ancien ministre Michel Barnier. Mais pas de quoi déchaîner les foules. Eric Ciotti a approché le maire de l'Haÿ-les-Roses VINCENT JEANBRUN, DONT LA MAISON A ÉTÉ ATTAQUÉE https://www.rfi.fr/fr/france/20230702-france-de-nombreuses-réactions-après-l-attaque-contre-le-domicile-du-maire-de-l-haÿ-les-roses par des émeutiers en juillet dernier. Mais les deux hommes n'ont pas topé. Alors, pour l'aider à se décider, Eric Ciotti est en train de commander une série de sondages pour tester ses différentes options. ÉVITER LA « FIN DU NAUFRAGE » L’enjeu est de taille. S'ils font moins de 5% en juin prochain, pas d'élu LR à Strasbourg. Et ce serait une nouvelle catastrophe pour le parti. « », selon un député qui consent que s'il y a encore une chance de l'éviter, ça vaut bien la peine de se donner quelques semaines de réflexion.


Le Parti socialiste va-t-il décider de sortir de la Nupes ? La question est en discussion ce samedi 14 octobre 2023 à l'occasion d'un conseil national du PS. En cause, les tensions entre les Insoumis et leurs partenaires concernant la guerre au Proche-Orient, LFI refusant toujours de qualifier le Hamas d'organisation terroriste. Depuis sa création, la Nupes est constamment au bord de l'implosion, mais survit tant bien que mal. Il y a eu les disputes sur la réforme des retraites, sur L'AFFAIRE QUATENNENS https://www.rfi.fr/fr/france/20221213-france-le-député-adrien-quatennens-condamné-à-de-la-prison-avec-sursis-pour-violences-sur-son-épouse, sur les élections européennes, sénatoriales, les invectives à répétition entre chefs de parti sur les réseaux sociaux. Et pourtant, presque un an et demi après sa création, la Nupes est toujours là. À entendre ses membres, cela peut paraître incroyable. « », déplore le patron des communistes Fabien Roussel. « », renchérit-on dans les rangs socialistes et écologistes. « », réplique un dirigeant insoumis. Sauf que personne n'est parti. « , explique un député LFI. T », poursuit cet élu venu de la société civile se disant « » LA POLÉMIQUE SUR LE HAMAS RELANCE LES TENSIONS Ça souffle très fort du côté du Parti socialiste et plus précisément de la frange qui a toujours été hostile à la Nupes dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a appelé le patron du PS Olivier Faure « » nouée avec les Insoumis. « », cingle-t-on du côté de LFI, citant le possible passage au suffrage universel direct de l'élection des maires de Paris, Lyon et Marseille, réforme poussée par la droite et le camp présidentiel. « », s'emporte un élu insoumis. « , temporise un dirigeant communiste, », admet-il, rappelant que son parti avait proposé une résolution désignant Israël comme État ayant mis en place un apartheid. PLUTÔT STOP OU ENCORE ? S'il y a bien une chose sur laquelle tous les membres de la Nupes sont d'accord, c'est que le premier qui sort a perdu politiquement. Il sera rendu responsable de la fin de l'union. « », juge une cadre du PS. D'où les appels venus des rangs socialistes ou écologistes pour trouver « », comprendre une union moins phagocytée par les Insoumis. En attendant, on joue la montre et on se regarde du coin de l'œil : « , rappelle le patron des socialistes Olivier Faure, »


Le parti d'Emmanuel Macron organise ce week-end sa rentrée à Bordeaux. Un « campus européen », dixit Renaissance, pour marquer une première étape sur la route des élections européennes. Un rassemblement avec une tête d'affiche surprenante : Ursula von der Leyen. Le problème, c'est que la venue de la présidente de la Commission européenne n'est pas forcément bien vue par les macronistes. Pour certains élus, c'est même une très mauvaise idée. Un député Renaissance y voit un « mauvais signal » envoyé aux électeurs, qui se désintéressent déjà habituellement des européennes. Le choix de Stéphane Séjourné, le patron du parti, a surpris beaucoup de macronistes : mettre en avant Ursula von der Leyen, membre de la droite allemande, présidente sortante de la Commission européenne, candidate à sa succession, , tacle une élue. POLÉMIQUE SUR LE HAUT-KARABAKH Ursula von der Leyen est aussi pointée du doigt pour sa gestion de la crise entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Six députés Renaissance ont pris la plume pour signer une tribune dans vendredi. Ils appellent la présidente de la Commission européenne à prendre des mesures d'urgence pour les Arméniens, à remettre en cause les contrats gaziers avec Bakou et à sanctionner les dirigeants azerbaïdjanais. La Commission dans le Haut-Karabakh, écrivent-ils. On a connu des mots d'accueil plus chaleureux. PRÉ-CAMPAGNE SANS SE PRESSER Ce campus européen de Renaissance est organisé 8 mois avant le vote de juin 2024. Mais le parti n'a pas prévu d'accélérer sa campagne. La direction de Renaissance devrait choisir sa tête de liste en début d'année prochaine et pas avant. L'idée, c'est d'attendre que les Français s'intéressent réellement à ces élections et aussi de préserver le ou la candidate des attaques des concurrents. C'est la stratégie que les macronistes avaient suivie en 2019. Avec un certain succès : ils étaient arrivés deuxième avec 22,4% des voix. Pas sûr que cela fonctionne à nouveau. La concurrence est mieux préparée, selon un cadre de Renaissance qui regrette le temps perdu : si la tête de liste choisie est peu connue, elle aura au contraire besoin de partir tôt en campagne pour se faire connaître auprès des électeurs. , se lamentait un député, marcheur de la première heure. TROIS POTENTIELS CANDIDATS POUR LA TÊTE DE LISTE Ils sont trois pour l'instant à pouvoir espérer mener la bataille. Stéphane Séjourné, d'abord. Le président du groupe Renew au Parlement européen, et donc aussi à la tête du parti Renaissance. Le plus légitime mais il hésite à repartir à Bruxelles au risque de rater une place au gouvernement en cas de remaniement. L'autre prétendante quasi déclarée, c'est la secrétaire d'État chargée de l'Europe, Laurence Boone. Peu connue, mais qui a son CV pour elle : avant son poste au gouvernement, elle a été cheffe économiste à l'OCDE. Enfin, Thierry Breton cache à peine ses ambitions : le commissaire européen à l'industrie et au numérique s'active en coulisses. Il prendra justement la parole ce samedi, après Ursula von der Leyen. Mais à 68 ans et après une carrière politique déjà bien remplie, on serait loin du « espéré par une partie des macronistes.


Le président de la République a présenté cette semaine les grands axes de sa planification écologique « à la française ». Un catalogue de mesures censées permettre d’atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre : coup d’accélérateur de la production des pompes à chaleur en France, des projets d’autoroutes gelés, des voitures électriques bientôt en leasing à partir de 100 euros par mois... En France, tous les partis se mettent au vert, même à droite. Derniers à s’y mettre ou plutôt à s’y remettre : Les républicains, absents depuis un petit moment sur les questions d’écologie. Un tout petit groupe, quatre élus, travaille depuis un an sur ce qu’ils appellent eux-mêmes « ». Il faut dire que depuis la fameuse phrase du président Nicolas Sarkozy en 2010, « », Les républicains (LR) ont accumulé beaucoup de retard sur le sujet. Mais ça y est, le parti va lui aussi faire des propositions en matière d’écologie dans les prochaines semaines. Les LR organisent même une nuit de l’écologie le 10 octobre prochain, porte de Versailles à Paris. Une sorte de soirée-débat où le patron du parti, Éric Ciotti, doit prononcer un « » sur l’environnement. TOUT MISER SUR LE NUCLÉAIRE Une écologie qui mise tout ou presque, d’abord, sur le nucléaire. C’est une constante chez Les républicains quand d’autres, Emmanuel Macron le premier, ont changé leur fusil d’épaule ces dernières années. L’écologie de droite, c’est trois principes que nous détaille Antoine Vermorel, le monsieur écologie du groupe LR à l’Assemblée. Principe numéro 1 : le respect des libertés individuelles. En clair, pas de contraintes, les conditions de vie de l’espèce humaine doivent primer sur le reste. Principe numéro 2 : la neutralité fiscale, on ne se sert pas de l’écologie pour financer autre chose que la lutte contre le réchauffement climatique. Et puis, principe numéro 3 : l’adaptation ou pragmatisme. On sait que la planète se réchauffe, donc il faut créer aujourd’hui les conditions pour qu’on puisse vivre avec 2 ou 3°C de plus. Ce que font déjà beaucoup de maires de droite dans leur commune, insiste l’état-major de LR. DES SIMILITUDES AVEC LE PROGRAMME DU RN Comme les LR, le Rassemblement national (RN) mise aussi tout sur le nucléaire. Le parti de Marine Le Pen veut proposer autre chose qu’une écologie de gauche, qu’il considère comme punitive, et ressort son concept de localisme (le circuit-court). Et comme les LR, le RN ne veut pas toucher aux libertés individuelles non plus, et surtout pas accroître la pression fiscale sur les ménages. Mais il y a une différence majeure entre le Rassemblement national et Les républicains : le RN met le réchauffement climatique sur le dos de la mondialisation, quand les LR restent profondément attachés au libéralisme économique. À droite, les partis se mettent au vert, mais ne bousculent pas pour autant leur ADN.


C’est l’un des textes majeurs de l’année parlementaire qui s’ouvre. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut parvenir à trouver une majorité pour sa loi immigration. Mais le camp présidentiel est divisé sur le sujet et les oppositions ont des positions tellement antagonistes qu’il paraît difficile de les rapprocher. Un petit espoir de rallier une partie de la Nupes a émergé la semaine passée avec une tribune transpartisane publiée dans la presse, mais l’union de la gauche est partagée. : la sentence est irrévocable et elle est signée du député écologiste Aurélien Taché. Le texte, qui appelle à maintenir la régularisation de sans-papiers pour les métiers en tension en France, a semé la zizanie à la Nupes. Car, explique le député LFI Andy Kerbrat, qui a participé aux discussions autour de la rédaction de cette tribune avant de s’en retirer,. Or celui-ci penche trop à droite pour la gauche qui cite la facilitation de l’expulsion de sans-papiers. DES STRATÉGIES DIVERGENTES DANS LA NUPES Les signataires défendent toutefois leur décision. , justifie une proche conseillère du patron des communistes Fabien Roussel. explique-t-elle, Dit autrement par la députée écologiste Sabrina Sebaihi, également signataire, Mais les signataires revendiquent un autre aspect de cette stratégie : mettre l’aile gauche de la Macronie face à ses contradictions. . L’objectif c’est surtout que ce texte n’aboutisse jamais, murmure-t-on dans la Nupes, QUI MANIPULE QUI ? , juge l’Insoumis Andy Kerbrat, Sabrina Sebaihi le reconnaît d’ailleurs, la tribune a d’abord . Et c’était aussi l’objectif, reconnaissent des signataires du camp Macron. Pour LFI, le but est maintenant de et que la Nupes vote unanimement le texte. Mais l'écologiste Aurélien Taché s’inquiète : si les qui ont cru à la main tendue vont selon lui se raviser, les qui font des clins d’oeil à l’électorat Rassemblement national, comme le communiste Fabien Roussel, pourraient jouer le jeu de dupes jusqu’au bout.


Les députés feront leur rentrée à la fin du mois avec plusieurs gros dossiers au menu : le budget ou encore le projet de loi immigration. En coulisses, une bataille plus feutrée fait rage pour l'élection du futur bureau de l'Assemblée. Ce bureau, c'est là où on gère les finances du Palais Bourbon, où l'on décide de sanctions en cas de fautes de la part des députés. Et une nouvelle équipe doit donc être élue en octobre pour la prochaine législature. C'est une élection interne stratégique. On pense d'abord au Rassemblement national qui a remporté 2 postes de vice-président, une vraie reconnaissance pour le parti de Marine Le Pen qui veut à tout prix se crédibiliser. On a donc vu des élus RN présider des séances de l'Assemblée. Une première. Sébastien Chenu et Hélène Laporte ont été élus grâce aux votes de députés Républicains ou de Renaissance, ce qui avait déclenché une polémique. Pour justifier leurs votes, certains expliquaient qu'ils avaient donné leur voix à un élu RN au nom de la représentativité de l'Assemblée car avec près de 90 députés, le Rassemblement national mérite selon eux d'avoir des places à la direction de la chambre basse du Parlement. LE CAMP PRÉSIDENTIEL ENCORE PLUS DIVISÉ Que faut-il faire ? Renouveler le bureau, quitte à voter RN ou exclure les candidats des extrêmes ? Le sujet s'est invité cette semaine aux journées parlementaires de Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron. Réunis en pleine campagne, les macronistes ne sont pas tout d'accord. , mettait en garde une députée. Mais d'autres poussent pour maintenir l'équipe en place depuis un an. Et ils ont un soutien de poids. Celui de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, fait campagne pour le . Elle a défendu son point de vue lors de son discours devant une petite centaine de députés. Et sa proposition n'a pas vraiment été bien reçue. Gros moment de solitude pour Yaël Braun-Pivet, à ce moment là de son intervention. Aucun applaudissement, un long silence qui en dit long... Les alliés du Modem et d'Horizons, eux, ne seraient pas contre renouveler tel quel le bureau, ils ont été plutôt bien servis, tout comme les oppositions. Mais la question est si sensible qu'une réunion spécifique va être organisée entre les députés Renaissance. Il pourrait même y avoir un vote interne, nous glissait une élue macroniste. Et ce n'est pas rien. En venir au vote pour adopter une position commune, c'est rare au sein d'un groupe parlementaire où traditionnellement, la position des chefs est suivie par les troupes. L'une des options pour la majorité, c’est de s’abstenir pendant le vote pour ne pas voter pour le RN et se dégager de la responsabilité du résultat. ERIC COQUEREL REMPLACÉ ? Ce renouvellement des instances de l'Assemblée concerne aussi la présidence des commissions. Eric Coquerel pourrait être remplacé. Le député insoumis s'est fait des ennemis pendant la réforme des retraites : il n’a pas déclaré irrecevable la proposition de loi Liot pour abroger le texte du gouvernement, ce qui avait obligé la présidente de l’Assemblée nationale à le faire elle-même. Beaucoup dans la majorité veulent le lui faire payer.


Emmanuel Macron a essayé de donner le tempo de la rentrée politique en réunissant, à Saint-Denis, les chefs de partis pour phosphorer sur les grands sujets d'intérêt national et essayer de trouver des compromis. Encore une fois, le président tente un coup pour se relancer. Cette rentrée, elle n'est pas facile pour Emmanuel Macron. Un an après sa réélection, il a eu le temps d'expérimenter les difficultés d'un mandat sans majorité absolue à l'Assemblée où faire passer des textes est à chaque fois un défi. Ajoutez à ça les ÉMEUTES URBAINES DU DÉBUT DE L'ÉTÉ https://www.rfi.fr/fr/france/20230719-émeutes-en-france-plus-de-700-personnes-condamnées-à-de-la-prison-ferme, le président a senti qu'il fallait qu'il passe à l'action. Un député Renaissance admire d'ailleurs la capacité d'Emmanuel Macron à toujours « ». Il ajoute même : « t ». Car c'est ça l'enjeu de ce qu'Emmanuel Macron a présenté comme une « » : garder en main les clefs du quinquennat... C'ÉTAIT « » Et pour ça, il a proposé un format inédit de rencontre. Emmanuel Macron a invité les chefs de l'opposition à venir discuter avec lui directement, en terrain neutre, à huis clos, sans collaborateurs, sans téléphones. Et ils sont tous venus : Ciotti, Bardella, Bompard et les autres. Et ils sont restés enfermés douze heures avec lui. Personne n'a claqué la porte. Emmanuel Macron les a amenés sur son terrain en jouant la carte de la main tendue. C'était « » commente un ministre qui veut laisser sa chance à ce format : « ». Une démarche qui, à entendre un autre membre du gouvernement, ne peut être que gagnante : « », explique-t-il, lucide sur l'objectif politique du président : montrer aux Français que si ça rate, c'est la faute des autres. « » Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron a une « » inattendue. C'est même un peu sa marque de fabrique, surmonter les difficultés politiques ou sociales en proposant de nouvelles méthodes. Il y a eu le GRAND DÉBAT APRÈS LA CRISE DES GILETS JAUNES https://www.rfi.fr/fr/emission/20190311-grand-debat-macron-il-reussi-son-coup, les conventions citoyennes, et il y a tout juste un an, Emmanuel Macron a lancé le CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION https://www.rfi.fr/fr/podcasts/politique-le-choix-de-la-semaine/20220910-conseil-national-de-la-refondation-un-flop-pour-macron, le CNR, pour faire travailler ensemble le gouvernement, les partis, les élus, les syndicats. Une formule qui n'a pas convaincu. C'est le risque, faire un coup qui ne donne rien, mais pour un ministre, peu importe, « ».